Des funérailles émouvantes

Des funérailles émouvantes

Je souhaite rendre hommage à ces deux femmes dont les fils ont été la proie d'un tireur fou. Les funérailles de Denis Blanchette m'ont émue, parfois aux larmes.

Je suis heureuse qu'on ait reconnu son action héroïque publiquement, mais la véritable reconnaissance, ce sont sa famille, ses collègues et ses amis qui la lui ont donnée. Des gens simples, aimants, qui n'auraient pas dû vivre un tel deuil. La vie paraît souvent injuste et incompréhensible.

Être mère est l'aventure d'une vie et j'ai ressenti une véritable douleur à la vue de Ginette Jean, mère de Denis Blanchette: elle a porté et mis au monde ce fils qui lui a été enlevé de façon absurde, alors qu'il n'aurait même pas dû être à cet endroit, à cette heure-là. Ce fils qu'elle a vu grandir, dont elle a reçu les premiers sourires, les premières larmes, qu'elle a encouragé, soutenu, qu'elle a aimé de toute son âme pendant plus de 40 ans.

J'ai moi-même deux enfants adultes, ce que j'exprime ici est le fruit de l'expérience: ces enfants, nous les aimons sans condition dès le moment où ils entrent dans notre univers.

Je veux aussi rendre hommage à cette autre femme, mère d'un homme appelé Courage, qui lui aussi n'a pas hésité à mettre sa vie en danger pour assister son collègue. Il a été blessé, sans doute sévèrement. Il n'est pas mort; il devra vivre avec le souvenir de cette soirée, à la fois dans sa tête, dans son coeur et dans son corps. Sa mère est à ses côtés, il semble qu'elle a dû se battre pour qu'on lui donne les soins appropriés, comme en fait foi un article paru dans La Presse au lendemain de l'événement. Je souhaite qu'on traite aussi ce jeune homme en héros. Parfois, la vie est plus difficile que la mort.

Marie Joyal, Danville

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Quel contrôle des armes à feu?


Comment se fait-il qu'un individu, Richard Henry Bain, avait en sa possession 22 armes à feu dont seulement une était autorisée? L'activité de pêche que M. Bain avait lancée ne justifiait pas un tel dépôt d'armes. Même si sa pourvoirie était pour le petit gibier, on ne va pas à la chasse aux lièvres ou à la perdrix avec un AK-47 qui laisse s'échapper 600 balles à la minute. Une telle arme sert à la guerre pour tuer «légalement» d'autres humains pour des raisons que l'on croit valables.

Dans le cas de M. Bain, le contrôle des armes à feu, au coût de 2 milliards, n'a certainement pas été efficace. Lorsqu'une personne se rend en clinique médicale ou à l'hôpital, les médecins ne disqualifient-ils pas cette personne pour la conduite de son automobile? Qu'en est-il d'une personne ayant en sa possession des armes lorsque son état mental est affecté? Y a-t-il un contrôle d'armes qui s'applique pour disqualifier la personne? Les armes à feu sont dangereuses en soi lorsque détenues par des individus devenus dangereux.

Martin Belley, Saint-Nazaire

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Dans la peau des anglophones


Pourquoi tolère-t-on l'intolérance des anglophones envers le mouvement souverainiste? Il ne suffit que de se mettre dans leur peau. Les ténors des souverainistes claironnent haut et fort que la langue anglaise doit être bannie et que les anglophones n'ont pas leur place au Québec. Par la Charte canadienne des droits et libertés, les droits des anglophones sont protégés, mais qu'arrivera-t-il au sein d'un Québec souverain? Malgré l'affirmation de Pauline Marois que ces droits seraient protégés, le renforcement de la loi 101 passe un tout autre message, car ses restrictions apporteront une attrition de la communauté anglophone et à la longue elle deviendra négligeable. Les anglophones autant que les francophones ont construit notre Québec et ils en sont fiers, la majorité parle le français, ils souhaitent être des citoyens à part entière. Toutefois, ils sont largement sous-représentés dans la fonction publique et ne sont reconnus que du bout des lèvres par les instances politiques. Je suis aussi intolérant envers le mouvement souverainiste que bien des politiques du gouvernement Harper, mais nous devons respecter les opinions qui divergent des nôtres. Les souverainistes veulent un pays car ils se sentent menacés par l'océan anglophone qui les entoure, les anglophones craignent que leurs droits soient supprimés dans un Québec souverain. Nous devons nous unir pour continuer de bâtir ce Québec que nous aimons, au sein du Canada que nos ancêtres francophones et anglophones ont découvert et bâti.

Ken Lyons, Kirkland

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Deux poids, deux mesures


Les attaques de Québecor et de Cogeco contre Bell sur l'acquisition d'Astral font sourire. Le libre marché ne tient plus quand on veut contrôler la diffusion au Québec. Le CRTC devra décider si cette acquisition est dans l'intérêt des Canadiens. Pour ce qui est du Québec, l'intérêt est clair: Québecor ou Bell, c'est du pareil au même. Ils sont gros. Ils ont des moyens importants. Cette lutte en est une de pouvoir médiatique sur le Québec. Le Québec étant encore au sein du Canada, on verra bien la décision du CRTC. Quant aux citoyens du Québec, nous n'y verrons que du feu. Bien sûr, il y a le spectre du siège social. Mais Bell occupe beaucoup de place au Québec, peut-être même autant que Québecor et Cogeco, si on tient compte des employés, des retraités ou des actionnaires. Il suffit d'encourager sérieusement la direction à y conserver leur centre décisionnel. De toute façon, aujourd'hui, un siège social, c'est plutôt théorique. C'est dans le cyberespace que se prennent les décisions, qui finissent dans une salle de conférence pour la résolution finale du conseil d'administration. J'espère que le Québec ne gaspillera pas un sou pour ce dossier qui est totalement sous le contrôle fédéral.

Rita Dionne-Marsolais

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Une route tortueuse


Au Québec, nous avons élu pour la première fois une femme comme chef de gouvernement. En même temps, dans La Presse du 7 septembre, on peut lire que des femmes, souvent jeunes, cherchent un «sugar daddy», soi-disant pour des sorties, des cadeaux, des voyages, de l'argent! La route de l'égalité de fait pour les femmes est tortueuse et remplie d'embûches. Croire que quelqu'un d'autre prendra en charge notre vie, ou à tout le moins une grande partie de notre vie, entretient le préjugé de l'incapacité des femmes à être autonome sur tous les plans. Que valent la liberté, la confiance en soi, la possibilité de choisir sa vie? Nettement plus que ce qu'un «sugar daddy» prétend offrir. Pauline Marois et Françoise David sont des modèles à proposer aux femmes de tous âges.

Céline Desrosiers, Longueuil