L'amour du Québec

L'amour du Québec

M. Charest occupait l'horizon québécois depuis 14 ans. Dans la panique qui a suivi le référendum de 1995, Ottawa l'a en quelque sorte désigné comme le premier ministre du Québec. Il a eu souvent l'occasion de justifier ce mandat par des déclarations, même au soir de sa défaite, où il affirmait, non sans forcer la note, cet amour contradictoire qui le liait à la fois au Québec et au Canada. Personne ne niera l'étendue de ses talents de chef, d'orateur et d'homme d'État. À cet égard, il égalait et sans doute dépassait presque tous ses prédécesseurs. Il faut de plus louer son intelligence, les signes d'une certaine culture, la qualité de sa langue bien au-dessus de celle de ses adversaires. Pourtant, cela suffit-il à l'inscrire dans la liste de ceux qui auront compté dans l'histoire du Québec? Il lui aura manqué cet amour exclusif du Québec et la vision du destin auquel nous promettaient nos origines, si profondément altérée et compromise par la Conquête de 1760. On ne saurait être tout à fait grand lorsque l'on ne voit pour le Québec qu'un épanouissement subalterne, médiatisé par l'inclusion dans un Canada à la bigarrure de plus en plus indéfinissable. Oui, les «meilleurs» devraient partir, une fois leur route accomplie, avec le respect et la reconnaissance de tout un peuple. Quel dommage que M. Charest n'ait pas choisi le Québec pour seul amour et objet de dévouement.

Hubert Larocque, Gatineau

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Un homme d'État


Comme de nombreux anciens collaborateurs, c'est le coeur triste que j'écris ces quelques lignes. La tête haute, M. Charest aura été jusqu'à la toute fin un leader, et ça, c'est incontestable. Celui de qui on aura annoncé la mort politique à de nombreuses reprises aura fait mentir les meilleurs analystes politiques et ce, encore mardi soir. Même si pour certains, Jean Charest aura été le mal-aimé du Québec, on peut dire sans se tromper qu'il aime le Québec. Il est un politicien talentueux, mais surtout ce dont je me souviendrai, c'est l'homme extraordinaire qu'il est. Drôle, sympathique, avec une mémoire phénoménale (je ne connais personne qui sache autant les noms et prénoms des présidents des associations libérales et des maires de tout le Québec!). Un homme vrai, rempli de convictions et de valeurs. Un homme d'État. Aujourd'hui, je ne fais plus de politique, mais cet hommage, je le rends à l'homme. Au-delà de la politique, il y a des êtres humains.

Isabelle Melançon, ex-directrice des communications du PLQ

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Merci, mon chef


À l'aube des années 90, je débutais mon implication politique avec des amis au sein d'un parti politique qui avait vécu une grande épreuve lors des élections. Mais le chef qui en avait pris la relève se tenait haut et fort et croyait plus que quiconque que le message qu'il livrait était le bon et répondait le mieux aux aspirations des Canadiens et des Québécois. Il s'appelait Jean Charest. Il a été mon premier chef de parti politique. Aujourd'hui, avec cette dernière campagne électorale qu'il a livrée, il aura aussi été mon chef politique. Je trouve cocasse de revivre cette sensation. Une vérité prenait forme hier lors de sa dernière allocution: son amour des gens qui habitent le Québec, malgré la cruauté des commentaires, comme s'il était normal que nos gens politiques soient traités comme s'il s'agissait d'un défoulement collectif. Se pourrait-il que nous n'ayons plus conscience de la chance que nous avons de vivre en démocratie? Oserions-nous réaliser le défi que nos hommes et femmes politiques relèvent? Merci, M. Charest.

Michel Paradis, Rivière-du-Loup

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Une belle réalisation


On a beau être un adversaire politique de Jean Charest et de sa manière de reporter à plus tard les décisions sur des dossiers majeurs, la plus belle réalisation de Jean Charest, c'est cette entente sur la main-d'oeuvre entre le Québec et la France. Cette entente permettra à nos deux pays de profiter de l'expertise, voire la compétence de l'un et de l'autre dans tous les secteurs d'activités d'une société moderne. Cette entente devrait permettre d'augmenter le nombre d'immigrants français au Québec. Merci, monsieur Charest pour cette entente, elle nous sera profitable autant à l'un qu'à l'autre, et avec 2% de francophones en Amérique, ce succès est à mettre à votre crédit.

André Mainguy, Longueuil