Je sympathise avec la famille du cycliste qui a été frappé récemment par un automobiliste après une discussion musclée. Cet acte de violence est inadmissible et ne doit pas être toléré. Le conducteur du véhicule doit être puni avec toute la force de la loi. Point.

Mais, comme je suis politiquement incorrect, je dis : « J'en ai marre des cyclistes qui jouent toujours les victimes. » Ils sont les vaches sacrées. Ils ont tout le pouvoir : tassez-vous, j'arrive en bicyclette! J'ai tous les droits et aucune responsabilité!

OK. La bicyclette est écologique. Elle est cool. Elle est synonyme de santé, de liberté. On ne peut pas être contre la vertu. J'ai une bicyclette! J'adore me promener les fins de semaine sur les pistes cyclables, les chemins de campagne, respirer l'air frais.  Mais je suis conscient que je suis dans une voie publique. Et que je ne suis pas le roi de la rue. Et que je vis en société. Ce qu'oublient la plupart des « fanatiques » de la bicyclette. Car cet objet est devenu pour plusieurs une « offrande» des dieux, un objet divin envers qui tout le monde doit dévotion.

Faites un essai, comme je l'ai fait. Arrêtez-vous à l'angle de rues où il y a des feux de circulation à Montréal. Je l'ai fait au coin de la rue Sherbrooke et du boulevard Saint-Laurent. Dix minutes. Seulement, dix minutes. C'est l'été, un samedi de la semaine des vacances de la construction, peu de monde en ville. Plein de bicyclettes... Aucun vélo - mais quand je dis aucun, c'est zéro, rien, niente, nada - n'a respecté le feu rouge, sauf celles qui venaient par Saint-Laurent et qui ne voulaient pas risquer leur vie en traversant Sherbrooke lorsque des voitures roulaient sur l'avenue.

À partir de ce moment, j'ai commencé à prêter attention chaque fois que je m'arrête, avec ma voiture, à un feu de circulation, n'importe où : même scénario.  Quand un cycliste s'arrête à un feu rouge, c'est pour éviter de se faire renverser par les voitures qui passent au feu vert. Jamais au grand jamais ils ne s'immobilisent à un feu rouge, simplement en attendant le feu vert. Il semble que ces poteaux avec des lumières font partie du Code de la sécurité routière pour les automobilistes, mais une simple décoration pour les cyclistes.

Où sont les policiers? Pourquoi ne les voit-on presque jamais imposer une contravention à un cycliste? Pourquoi les cyclistes pensent-ils que les règles de la circulation ne sont faites que pour les automobilistes? Je suis convaincu que si les policiers commençaient à appliquer la loi, la plupart des cyclistes commenceraient à respecter le Code de la sécurité routière et il y aurait beaucoup moins d'accidents et de conflit.

J'habite à Saint-Hyacinthe, une petite ville tranquille. Je « m'amuse » à constater comment les cyclistes ne connaissent même pas le Code de la sécurité routière. Ils arrivent à un « arrêt » : quel « arrêt »? Celui-ci qui est pour les voitures, pas pour eux. Comment, vous dites? Un « arrêt » dans une rue est pour les deux, voitures et bicyclettes? Ah bon, eux, ils ne le savent pas. Ça m'arrive tous les jours : je m'arrête à un « arrêt » (arrêt aux quatre coins). Je m'apprête à avancer, et je vois venir une bicyclette dans la rue transversale qui ne s'arrête pas, elle continue tout droit. Je klaxonne pour lui dire « votre arrêt ! », et la personne me regarde, incrédule, et elle me dit « je suis en bicyclette »! Le non-respect des « arrêts », je le vois des dizaines de fois par semaine. Ici, on parle d'ignorance, totale, des règles du Code de la sécurité routière. La plupart de cyclistes se pensent des piétons!

Il me semble qu'on pourrait prendre des mesures pour réduire les accidents, et plusieurs de ces mesures devraient, pour une fois, être adressées aux cyclistes, pas seulement aux automobilistes. La première est l'application du Code de la sécurité routière et l'imposition de contraventions aux délinquants. De façon aussi impitoyable qu'on le fait pour les automobilistes. La deuxième, l'information accrue pour les cyclistes : quelles sont les règles à respecter, leurs droits, mais aussi leurs obligations, etc. Je ne vois pas de campagnes de sensibilisation spécifiquement destinées aux cyclistes. Les vélos devraient aussi être munis d'une plaque d'immatriculation, qui pourrait être la même pour toutes les bicyclettes d'un adulte de plus de 16 ans, par exemple. Pourquoi? Pour pouvoir facilement identifier les délinquants du Code de la sécurité routière. Pouvoir envoyer des tickets par la poste, comme c'est le cas avec les automobilistes.

Il faut contrecarrer cette culture qui veut que les automobilistes soient toujours coupables jusqu'à preuve du contraire. Des fois, même souvent, les coupables sont les cyclistes eux-mêmes.