Le spematozoïde gagnant

Le spematozoïde gagnant

Steven M. Adams

L'auteur est un comptable fiscaliste et résidant de Blainville.

Quel est le rapport entre l'intelligence suprême du spermatozoïde et la bêtise humaine qu'est l'alcool au volant?

En tant que premier répondant pour porter assistance à des personnes nécessitant les premiers soins, le 9 juillet, j'ai vécu une expérience qui m'a complètement sidéré en me remémorant un documentaire que j'ai regardé la veille à Canal D.

Le documentaire décrivait magnifiquement toutes les étapes de la fécondation à partir de l'éjaculation des spermatozoïdes jusqu'à la rencontre avec l'oeuf produit par la femme lors de son ovulation qui mènera à la naissance d'un enfant. Ce que j'ai retenu et qui m'a impressionné est qu'en moyenne, l'homme éjacule environ 250 millions de spermatozoïdes et qu'un seul parviendra à l'ovule. Les chercheurs expliquaient pourquoi un seul spermatozoïde se rend au but, devant les 249 999 999 autres qui périssent en chemin. Ainsi, chaque être humain est à l'origine un spermatozoïde très intelligent et un gagnant qui a mérité de voir le jour, contrairement aux autres.

Voici maintenant le lien de ce miracle de la nature avec mon intervention d'hier.

Vers 17h45, sur la route 640 en direction est, à la hauteur de l'autoroute des Laurentides, un accident impliquant deux véhicules vient de se produire. Aucun service d'urgence n'est encore arrivé sur les lieux. Évidemment, je m'arrête et je réalise qu'il y a des blessés. Je sécurise mon véhicule, je prends ma trousse de premiers soins et je vais à la rencontre des occupants du véhicule accidenté. Au-delà de leurs blessures, je constate que l'haleine de la conductrice et des passagers dégage une forte odeur d'alcool. En aidant la conductrice à chercher son portefeuille, j'ai regardé sous son siège et, à ma grande surprise, il y avait une bouteille d'alcool. De plus, les deux autres passagères m'ont avoué, sans aucune gêne, qu'elles avaient consommée toute la journée. Évidemment, plus tard, la conductrice a été mise en état d'arrestation après avoir échoué le test d'ivressomètre.

Comment se fait-il qu'en 2012, avec toutes les campagnes de sensibilisation, il y en ait encore qui conduisent après avoir consommé de l'alcool? Comment se fait-il que cette conductrice est à l'origine le spermatozoïde gagnant qui, par son intelligence, est parvenu à féconder l'ovule, devançant les 249 999 999 qui ont échoué? Force est de constater que nous naissons tous égaux, mais qu'au fil du temps, certains oublient la chance qu'ils ont eue de venir au monde et laissent la bêtise humaine prendre le dessus sur l'intelligence d'origine.

Heureusement, personne n'a été blessé sérieusement.

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Fontaine, je ne boirai plus de ton eau...

Louise Gagnon

Je me balade à vélo sur la piste cyclable longeant la voie ferrée entre les rues Masson et Beaubien. Le temps est radieux et il fait passablement chaud. Je décide d'arrêter boire à la fontaine que je croise sur mon chemin. J'aperçois un individu qui abreuve son chien directement, à même cette source d'eau publique. Sentiment de dégoût.

Depuis, je passe devant les fontaines extérieures avec dépit de ne pouvoir profiter de cette joie tout estivale qui me rappelle mon enfance. Il me semble que ce ne serait pas si compliqué pour un maître de traîner un bol quand il promène pitou par temps chaud. Il en existe même des pliables. Et pour ceux qui gèrent ces biens publics, à l'avenir, pourquoi ne pas penser à un design de fontaine qui prévient ce genre d'incivilité ou au minimum faire un rappel des règles d'hygiène élémentaires.

Bon été en santé!

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Bixi et vélo personnel

Luc Le Blanc

Résidant de Montréal

En constatant que l'on trouve des supports à BIXI à divers endroits, je trouve dommage que Montréal n'ait pas autant d'audace lorsqu'il s'agit d'installer des supports à vélo ordinaires. Dans des lieux aussi populaires que la Grande Bibliothèque ou la rue Duluth, on peine à garer sa monture personnelle, alors que les BIXI n'ont pas ce problème. N'aurait-on pas pu systématiquement combiner des arceaux à vélo personnels à chaque grappe de bornes BIXI? Bien sûr, ma bécane, dévolue à l'usage urbain, n'a pas le prestige du BIXI aux yeux du maire Tremblay. Cependant, contrairement au BIXI, l'achat et l'entretien de mon fidèle destrier sont à mes frais. En outre, mon vélo n'entraîne pas un incessant transport par camion pour suivre la demande. Je le reprends simplement là où je l'ai laissé. Alors, en attendant, qu'est-ce que je fais? J'attache mon vélo à un BIXI fixé à sa borne?

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Une équipe de champions

Robert Riel

Sainte-Anne-des-Lacs

Nous nous devons d'être fiers de l'Impact de Montréal.

En faisant une recherche, je suis tombé sur une photographie de l'équipe nationale italienne de 2004 pour l'Euro. J'ai eu la surprise de reconnaître quatre joueurs sélectionnés pour défendre les couleurs de l'Italie qui sont maintenant à Montréal: Bernado Corradi, Alessandro Nesta, Matteo Ferrari et Marco Di Vaio. Leurs coéquipiers de l'époque étaient Buffon, Totti, Gattuso, Zambrotta, Pirlo, Del Piero, des internationaux hors pair.

Fortement impressionné, je vais continuer de soutenir une équipe qui a su trouver des joueurs professionnels et sérieux pour représenter le soccer montréalais.

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Un espace «liberté de parole» pour tous

Alain Raby

Saint-Jean-Port-Joli

Lors de mon premier voyage, à 18 ans, je me retrouvai à Londres, où je découvris le spectaculaire «speaker's corner». Situé au milieu d'un parc, chacun peut amener son tabouret et discourir librement sur n'importe quel sujet. Vous pensez bien que les discours religieux et politiques sont les plus nombreux. Il y a, bien sûr, quelques hurluberlus pour prédire la fin du monde le lendemain, mais aussi des scientifiques qui y viennent présenter leur thèse, ou des patriotes combattant pour la liberté de leur pays, encore sous le joug du colonialisme abject. Bref, la diversité est impressionnante.

45 ans après cette mémorable aventure, je reste fortement impressionné par cette liberté sauvage de la parole pour tous. Je crois, depuis ce temps, qu'un espace semblable offrant une pareille liberté de parole devrait voir le jour quelque part au Québec.

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La jeunesse et l'environnement

Thuy Tien Chau

Montréal

J'habite à côté d'un parc de Montréal. Il est magnifique et très bien entretenu par les employés municipaux. En été, il y a une fontaine et de très belles fleurs. Je me considère très chanceuse de pouvoir profiter de cette beauté nature presque chaque jour. Comme le parc est à proximité d'une école secondaire, il arrive fréquemment que les groupes de jeunes viennent s'y installer pour manger, fêter ou tout simplement pour se réunir. À leur départ, ils y laissent tous les résidus de leurs boissons et de leur nourriture sur le gazon, sur les bancs ou encore dans la fontaine, alors qu'il y a une poubelle à deux pas. Évidemment, plusieurs bancs sont aussi sujets à des graffitis. Heureusement que des adultes qui fréquentent ce parc ramassent quotidiennement et bénévolement les déchets laissés par ces jeunes. Sinon, le parc deviendrait sale, triste et perdrait toute sa beauté.

J'entends souvent dans les médias que les jeunes prêchent pour l'environnement et travaillent fort pour le conserver. Ce n'est pas ce que je constate. Ils devraient apprécier et aimer ce parc au lieu de le détruire.

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Douaniers honteusement zélés

Jean Lachance

Québec

Récemment, au poste douanier de Lacolle, mes collègues et moi revenions d'un voyage culturel de quatre jours à New York avec nos élèves de cinquième secondaire. Deux douaniers ont agi de façon inadéquate avec nous. Au début, ils m'ont fait descendre de l'autocar et demandé de décrire le type de voyage que nous avions fait, puis d'identifier nos passagers, ce qui va de soi et est parfaitement normal. Après leur avoir mentionné que deux de nos étudiantes étaient françaises avec passeport français, ils m'ont demandé de les faire descendre. Une douanière a enguirlandé nos deux jeunes qui, de toute évidence, étaient ébranlées par son ton déplacé. Son collègue, qui d'ailleurs maîtrise aussi bien le français que moi le mandarin, en a remis et on aurait dit qu'ils s'adressaient à elles comme si des bandits s'étaient introduits au pays. Ensuite, on m'a sommé de retourner dans l'autocar, laissant seules nos deux jeunes filles avec ces douaniers qui, selon moi, ont la capacité de jugement d'une plante de salon. Bref, les deux jeunes filles sont revenues éplorées de cette aventure. J'ai eu tellement honte de l'attitude de ces douaniers que, sachant qu'ils avaient vérifié auprès des parents de l'une d'elles la véracité de leur déclaration, en laissant planer qu'il y avait délit au sens de la loi sur l'immigration, je les ai immédiatement appelés pour m'excuser de pareilles bêtises. Qu'on vérifie le statut des élèves qui ont fait un court séjour aux États-Unis, c'est normal. Qu'on le fasse de cette façon, avec si peu de compassion, c'est inacceptable.

Protégeons nos animaux

Pierre Lazure

Encore une fois, on dénonce la façon dont sont traités les animaux au Québec et surtout la faiblesse des lois pour les protéger. Au Québec, nous sommes habitués aux statistiques peu flatteuses concernant la corruption, le niveau élevé de décrochage scolaire, la consommation de drogue, le nombre de suicides, les drames familiaux et du peu de générosité envers les organismes de charité. Ce sont des questions complexes aux causes multiples qui ne peuvent se régler d'un coup de crayon, mais qu'est-ce qui, au cours des années, a empêché nos gouvernements d'adopter des lois sévères pour protéger les animaux? On reproche souvent à nos dirigeants de gouverner en fonction de puissants intérêts, mais je ne crois pas qu'il existe un puissant lobby prônant la torture des animaux, exerçant des pressions indues! L'adoption au Québec de lois concernant la cruauté envers les animaux ferait notre fierté et montrerait au monde que nous sommes un peuple ayant atteint un haut niveau de civilisation et d'humanité, si c'est vraiment le cas.

PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK