Dans La Presse du 4 juillet 2012, la journaliste Nathalie Collard a écrit un article qui me plonge dans l'embarras pour une erreur dont je ne veux en rien minimiser l'importance. Mais le titre de son article, repris à la une de votre journal, associe sans bonne raison mon geste au nom de mon frère, Amir Khadir.

Une omission grave peut avoir donné l'impression que je cherchais à plagier. Dans un billet d'humeur écrit pour L'Actualité médicale sur la lutte courageuse des étudiants québécois, j'ai d'abord décrit la tragédie que représente, pour sa famille, la blessure qui a fait perdre un oeil à un étudiant, vraisemblablement par une balle de plastique de la police. Ensuite j'ai cité un texte du blogueur Akos Verboczy du journal Métro, qui concernait une grève du zèle des médecins spécialistes - en 2007 - qui ont diminué les soins aux malades comme moyen de pression pour obtenir 900 millions d'augmentation.

Je n'ai pas fourni la source de ma citation. Je n'en suis pas fière parce que cela m'a fait poser un geste typique d'un plagiat sans avoir eu l'intention de plagier. Je m'en suis excusée le jour même auprès des principaux intéressés, M. Verboczy et Métro, qui ont accepté mes explications et m'ont pardonné cette erreur.

La Presse a jugé bon de relater dans ses pages mon embarras. Je suis une personne indépendante, agissant par moi-même avec des idées de justice sociale qui sont les miennes. Je trouve navrant qu'on me décrive dans cet article avant toute autre chose comme la soeur d'Amir Khadir. C'est insultant pour toutes les femmes soucieuses de se définir par ce qu'elles sont, ce qu'elles font et ce qu'elles pensent.

De plus, le titre choisi par La Presse, «La soeur d'Amir Khadir plagie un blogueur de Métro», repris en première page, nuit à la réputation de mon frère, en l'associant ainsi au terme plagiat. N'est-ce pas diffamatoire? Qu'a-t-il à voir dans cette affaire?

Je suis certainement désolée de mon erreur. Mais je le suis aussi pour le traitement que l'article de La Presse en a fait.