Un autre homicide à survenir dans un contexte conjugal. Malgré le début de l'été et des grandes chaleurs, la violence conjugale, elle, ne prend pas de vacances.

Mme Catherine DeBoucherville, âgée de 44 ans et mère de deux enfants, a été poignardée à mort jeudi dernier dans son appartement de l'arrondissement de LaSalle. Son conjoint, M. Ahmad Nehme, a été formellement accusé du meurtre de celle-ci. Il a brièvement comparu vendredi dernier au palais de justice de Montréal et reviendra en cour le 16 juillet.

Que faire pour éviter que d'autres homicides conjugaux surviennent? Pouvons-nous réussir à faire plus pour prévenir des histoires aussi tragiques que celle de Mme DeBoucherville dans l'arrondissement de LaSalle ou encore celle d'Emmanuelle Phaneuf et de sa fille Laurie à Longueuil (novembre 2011)? Certainement! À LaSalle, plusieurs personnes ont dit avoir été témoins de cris provenant de la demeure du couple sans toutefois l'avoir signalé. Est-ce par manque de connaissance en regard de la problématique? Ces personnes étaient-elles au courant des procédures à suivre en présence d'une situation de violence conjugale? Pensaient-elles que c'étaient de simples chicanes de couple?

Et si c'étaient toutes ces réponses? Que pourrions-nous faire? Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale est convaincu qu'il est important de produire de nouvelles campagnes d'information pour contrer ce fléau. Ces campagnes d'éducation devraient s'adresser aux témoins de violence conjugale afin de les sensibiliser, de les informer et surtout de les outiller à mieux intervenir en situation de violence conjugale.

Rappelons que la violence conjugale concerne tout le monde, que ce soit une amie, une soeur, une fille, une collègue ou une voisine qui en est victime. Et même si cela demeure difficile à dépister, lorsqu'une personne est témoin de cris ou d'une quelconque manifestation qui semble être violente, le signalement à la police demeure la meilleure option malgré les doutes. Il vaut mieux se tromper que ne rien faire et que l'irréparable se produise.

Les dernières statistiques du ministère de la Sécurité publique sur la criminalité commise dans un contexte conjugal au Québec démontrent que plus de 19 000 infractions ont été déclarées en 2010, dont près d'un homicide par mois. Et l'année 2012 ne fait pas exception: plusieurs femmes ont perdu la vie en raison des gestes violents de leur conjoint. Des données inquiétantes et inacceptables dans une société comme le Québec.