En moins d'une semaine, trois drames familiaux ont fait la manchette. Nous avons d'abord appris que deux adolescents ont assisté à l'assassinat de leur mère par leur père, puis nous avons su qu'un jeune garçon a témoigné, impuissant, de l'agression de sa mère à coups de marteau et, dans le dernier drame, deux enfants ont été tués par leur père.

Avant d'en arriver à une fin aussi tragique, avant que ces enfants soient morts psychologiquement ou physiquement, où étions-nous en tant que voisins? Où étions-nous donc en tant qu'amis, parents, intervenants, passants? Pendant que des enfants étaient maltraités, négligés et victimes d'abus de toutes sortes derrière les portes closes de la maison d'en face, nous étions trop occupés dans notre quotidien. Nous étions là, à nous regarder le nombril, nous disant qu'il y a des spécialistes pour intervenir parce que nous supposons qu'il ne faut pas se mêler des affaires des autres. Pourtant, lorsqu'un tel drame survient, l'église est pleine à craquer de gens voulant assister aux funérailles par solidarité et les témoins silencieux sont bouleversés devant les caméras de télévision. Ainsi va la vie.

À mon avis, notre société envoie le message que les enfants n'ont aucune valeur. On peut les tuer, les frapper, abuser d'eux et être libre comme l'air. Tant et aussi longtemps que nous ne durcirons pas les lois qui protègent nos enfants, rien ne sera pris au sérieux. Il est temps que la politique s'en mêle et j'espère qu'au cours de la campagne électorale qui débutera bientôt, les différents partis politiques se prononceront sur l'importance d'agir, de réformer les ressources et de revoir les droits des enfants.

Notre attitude envers les enfants est pathétique, troublante et inquiétante. Combien d'enfants souffrent en ce moment même devant des témoins volontairement silencieux? J'ai mal au coeur dans tous les sens du terme.