À la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) de l'Université de Sherbrooke, la grève perdure depuis le mois de mars et a été reconduite à nouveau lors d'une assemblée tenue plus tôt cette semaine.

Or, alors que mes compatriotes prônant supposément la gratuité scolaire montent aux barricades et appellent le gouvernement à les prendre au sérieux, qu'est-ce que je reçois dans mes courriels? Plusieurs invitations à des partys de fin de session, à des galas «mondains» et d'autres rassemblements sociaux. Or, à ce que je sache, la session en question est actuellement en péril! Elle sera fort probablement prolongée, annulée ou même reportée! Dans le contexte actuel, comment ces gens, qui prétendent défendre le droit à une éducation gratuite et de qualité, osent-ils célébrer la fin de session comme si de rien n'était?

- Alexandra Ventura-Giroux, étudiante en communications à l'Université de Sherbrooke et membre du MESRQ Sherbrooke.



Une intolérance inquiétante

En arrivant au bureau hier matin, je fus surpris de constater que mon lieu de travail était bloqué par une manifestation étudiante. Après environ 1h15 de blocage sans anicroche notoire, les forces policières interviennent avec une violence disproportionnée et dispersent la manifestation. Je ne m'attendais pas à de grands élans de sympathie de la part des travailleurs du monde de la finance, mais le spectacle auquel j'ai eu droit m'inquiète au plus haut point. En effet, plusieurs des témoins de la scène, bien habillés, bien nourris et hystériques se sont mis à applaudir, siffler et manifester leur satisfaction de voir ces jeunes se faire matraquer et asperger d'irritants chimiques. Il ne s'agit pas d'un film de fiction, mais bien de véritables personnes. Quelle contrariété justifie des réjouissances face à un déploiement dangereux de force à l'égard d'êtres humains?

Cette absence d'empathie et de capacité à raisonner l'événement représente un danger bien réel pour tous ceux et celles qui ne font pas partie du camp des «puissants» de ce monde. Il y a de quoi s'inquiéter.

- Mathieu Frappier, conseiller en ressources humaines.



«Joe le plombier»comprend

À la lecture de l'opinion «Convaincre ''Joe le plombier''» publiée avant-hier, j'ai trouvé les auteurs extrêmement condescendants. Ils se prennent pour qui au juste?

Si je comprends bien, si je ne suis pas d'accord avec la gratuité scolaire et en faveur de la majoration des droits de scolarité, c'est parce que je ne comprends pas. Donc il faut rendre cela simple pour me rallier! Wow!

Et bien, je crois, au contraire, que Joe comprend très bien.

Comme beaucoup de mes contemporains, je suis issu d'une famille de la classe ouvrière et de la première génération qui a reçu une formation universitaire. J'ai travaillé les étés, les soirs et les fins de semaine pour payer mes études et j'ai acquitté mes dettes étudiantes. Cela ne m'a pas tué, au contraire, cela a développé en moi une fierté pour le fruit du travail bien accompli, ce qui m'a bien servi durant toute ma carrière.

Je crois que l'opinion publique s'est prononcée et ce, à plusieurs reprises et elle n'est pas d'accord avec votre point de vue. Il serait peut-être temps pour vous de vous y rallier?

- Claire Lemieux, Montréal.