Plusieurs observateurs s'attendaient à un budget banal et sans saveur, dans la continuité des objectifs d'assainissement des finances publiques certes, mais sans plus. Nous avons effectivement eu droit à la poursuite d'un parcours, en route vers l'équilibre budgétaire en 2013-2014.

Mais nous avons eu droit également au déploiement d'une batterie d'instruments de développement économique et de création de richesse s'appuyant sur nos dotations exceptionnelles en ressources naturelles sur le territoire du Plan Nord et sur la volonté, clairement affichée, d'en faire profiter l'ensemble des Québécois.

Bonne nouvelle que la création de Ressources Québec, qui prendra le relais d'Investissement Québec et disposera d'un capital rehaussé de 500 millions de dollars, par rapport au montant prévu l'an dernier, pour dépasser le milliard de dollars. Ressources Québec aura pour mandat de prendre des participations, au nom de l'ensemble des Québécois, dans divers projets qui impliqueront les ressources du sous-sol québécois.

Bonnes nouvelles également que cette volonté du gouvernement du Québec de se donner la possibilité de négocier une option additionnelle de participation à des projets d'exploitation et d'exploration minières en échange de soutiens pécuniaires, de bénéfices fiscaux ou de l'octroi de tarifs hydroélectriques préférentiels, et d'élargir la portée du crédit d'impôt à l'investissement pour continuer de favoriser une plus grande transformation du minerai sur notre territoire.

Certains diront que ces mesures d'appropriation collective du fruit de nos ressources naturelles sont insuffisantes et qu'il faudrait en faire plus. D'autres diront qu'il est risqué pour le gouvernement de s'associer à des projets miniers, pétroliers et gaziers alors que la conjoncture peut changer, que les prix peuvent s'effondrer et autres calamités. Conscient que tout est perfectible en ce bas monde, je crois cependant que les mesures proposées hier par le gouvernement du Québec, conjuguées aux redevances et à l'impôt des sociétés, sont sensées, équilibrées et porteuses pour le premier plan quinquennal du Plan Nord, un plan qui vient s'enrichir d'instruments qui augmenteront ses chances de réussite.

Nouvelle rafraîchissante également pour le secteur forestier qui bénéficiera d'un nouveau fonds de 500 millions de dollars, le Fonds de Valorisation Bois, créé en collaboration avec le Fonds de solidarité, pour développer des créneaux d'avenir, favoriser la deuxième et troisième transformation et en encourager l'utilisation dans la construction de bâtiments. Après des années de vaches maigres, le secteur forestier aura là une occasion de renouer avec la croissance et le développement.

Avec ces quelques mesures qui se démarquent et d'autres concernant l'encouragement à la création de grappes industrielles et de filières, l'expansion du réseau de distribution gazière de Gaz Métro sur la Côte-Nord, les possibilités d'extension du réseau de transport d'électricité d'Hydro-Québec pour desservir les communautés du Nunavik, le prolongement du réseau ferroviaire jusqu'à la fosse du Labrador et l'importance des sommes additionnelles consacrées à la quantité et à la qualité de la main-d'oeuvre, nous avons là d'importants ingrédients réunis pour générer des effets structurants et synergiques, des leviers de création durables de valeur ajoutée et de richesse, au nord comme au sud du 49e parallèle.

Le budget du gouvernement du Québec donne, encore une fois, la mesure des formidables opportunités que le Plan Nord pourrait susciter pour l'ensemble de la collectivité québécoise, celle d'aujourd'hui et celle de demain.