Cette lettre fait suite à la parution de l'article de La Presse de l'édition du samedi 21 janvier intitulé «Duceppe dans l'embarras».

Je ne souhaite pas revenir sur l'ensemble de l'article, mais plutôt aborder les aspects qui me concernent. Cet article de La Presse, suivi d'un autre sur lapresse.ca dans l'après-midi du samedi 21 janvier, tient des propos qui attaquent insidieusement ma performance et mon éthique professionnelles. Je suis consciente que ces allégations ne servaient que de fond de scène à l'attaque dirigée contre Gilles Duceppe. Mais je souhaite néanmoins corriger certains faits.

J'ai été engagée au bureau de circonscription de Gilles Duceppe en septembre 1992, bien avant que François Leblanc, mon conjoint, ne joigne les rangs de l'équipe Duceppe. J'ai par la suite rempli plusieurs mandats au sein du cabinet de M. Duceppe dont le dernier, à titre de conseillère. Depuis 1999, j'ai assumé la direction de toutes les tournées de Gilles Duceppe, tant au Québec qu'à l'étranger. Je l'accompagnais sur une base régulière dans ses déplacements. J'avais aussi la responsabilité des liens du cabinet avec diverses organisations de la société civile.

Contrairement à ce qui est allégué, j'ai amorcé des études au niveau de la maîtrise à temps partiel, en soirée, à compter de 2002. En raison de l'avènement d'une série de gouvernements minoritaires qui a généré un surcroît de travail aux membres du cabinet, il m'aura fallu sept ans pour compléter mon diplôme. Mon mémoire a été rédigé pendant les vacances estivales de 2009 et le sujet a effectivement fait l'objet d'un livre, comme c'est le cas de nombreux mémoires et thèses.

L'article affirme que j'aurais bénéficié du même salaire après la défaite du 2 mai. C'est faux. Devant la nécessité de conserver une équipe en place pour assurer la transition et voir à la réalisation de la course à la direction, des contrats ont été proposés à du personnel non syndiqué du Bloc québécois, dont j'ai fait partie. Toutes ces personnes ont subi des coupes de salaire d'au moins 30%.

De plus, contrairement à ce qu'affirme le journaliste, je n'ai pas été congédiée par le nouveau président du Bloc québécois. Il a toujours été clair qu'il s'agissait d'une situation de transition et que mon contrat se terminait en décembre. J'avais indiqué clairement aux diverses équipes des candidats à la direction que je n'avais nullement l'intention de demander un renouvellement.

Force est de constater que dans une recherche de sensationnalisme, les journalistes Joël-Denis Bellavance et Hugo De Grandpré, de même que le journal La Presse, ont utilisé de bas commérages non avérés afin de chercher à étayer un article dont l'objectif est clair et n'a rien à voir avec l'information impartiale et la quête de vérité. Nous sommes très loin de la rigueur journalistique. Ils allèguent des faits erronés qui auraient pu être facilement vérifiés et qui sont vérifiables.

Il y a d'ailleurs lieu de se questionner: si je n'avais été la conjointe du chef de cabinet, aurait-on pensé à m'attaquer ainsi pour atteindre Gilles Duceppe? Il est clair que les journalistes ont insisté de façon indue sur des éléments pris hors contexte afin de mieux servir leur propos, et ce, au mépris de la vérité et des conséquences que leur prose pourrait avoir sur ma propre vie.

Écrire n'importe quoi sans vérifier les informations auprès des principaux intéressés est très peu professionnel. Le pouvoir que les médias s'octroient en agissant ainsi alimente encore plus le cynisme de la population à l'égard de la politique et des politiciens.

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QUATRE SOURCES


Mme Charbonneau,

Vous avez bien sûr votre version des faits, mais les informations dont nous avons fait état dans l'article ont été validées par quatre sources au sein du parti. Nous avons aussi consulté votre conjoint et ex-patron, François Leblanc. Ses propos ont été largement rapportés dans notre reportage. Le style de gestion adopté par l'administration de Gilles Duceppe a suscité un vif mécontentement au sein du Bloc québécois. L'histoire que nous avons rapportée, et qui vous concerne, illustre concrètement cette grogne. 



- Joël-Denis Bellavance et Hugo de Grandpré