Le 6 janvier, un homme, un sans-abri, était abattu par le Service de police de la Ville de Montréal. Voilà ce que la plupart des gens retiennent parce que c'est de cette manière que la nouvelle est véhiculée dans les médias.

Cependant, comment des gens qui ne connaissent rien à la réalité du travail d'un policier peuvent-ils se permettre de juger une telle situation? Il importe de préciser que l'homme qui a été abattu a blessé gravement un agent de la paix tout juste avant de perdre la vie.

Un agent de la paix a le mandat de maintenir l'ordre public. Ce mandat n'implique nullement qu'il doive refuser de se défendre lorsque sa vie est en danger. D'ailleurs, dans cette situation, n'importe quel être humain normalement constitué aurait fait usage de son arme, s'il avait la possibilité d'en avoir une, puisque l'on parle d'un réflexe naturel lorsque notre vie est péril.

Il ne faut pas oublier que dans la réalité, tout se passe très vite. Lorsque l'on se fait attaquer à l'arme blanche, il serait très étonnant que la priorité soit de regarder si notre tir sera fatal. De plus, il n'est pas dit que parce qu'un homme est atteint par balle, qu'il devient automatiquement inoffensif.  Un projectile dans le bras c'est bien, mais un projectile au thorax, c'est fiable. En mode survie, lorsque l'on perd son propre sang, c'est une analyse logique.

En tant que citoyens honnêtes, on veut être protégé et l'on veut se sentir en sécurité partout. On veut une société qui nous permet de nous épanouir.  Nous sommes tous d'accord sur ces points.  Pourtant, nous semblons oublier un fait important. Une société telle que la nôtre demande de l'ordre. Elle demande une organisation qui se traduit par une répartition des pouvoirs.  La base de ces pouvoirs est exercée par la police. Comment pensez-vous qu'il est possible de faire régner l'ordre et la discipline dans une société si ceux qui représentent la loi sur le terrain n'ont pas l'appui de la population? S'il y avait un paquet de lois et de règlements de rédiger sans jamais personne pour les faire respecter, comment réussirions-nous à vivre en société?

Il ne faut pas oublier que sans les policiers, il n'y aurait aucune application règlementaire relativement au maintien de la paix publique. On vous laisse déduire quelles en seraient les conséquences.

Être policier, c'est une vocation. Il faut être prêt à faire de la gestion de conflit en tout temps dès que l'on porte son uniforme.  Il faut assumer que, même si c'est pour le bien collectif, on sera détesté pour avoir remis un constat d'infraction à quelqu'un qui n'a pas respecté la loi et qui mérite pleinement sa punition. Il faut savoir offrir un service d'aide aux citoyens tout en acceptant la critique et en restant sur la défensive, ne sachant jamais sur quels types de tempérament on va tomber.

Généralement, aucun policier n'a choisi ce métier dans le simple but d'imposer son uniforme et d'abattre froidement des civils. Mais faut-il en plus qu'il omette de se défendre lorsque leur vie est en danger? Si c'est ce que l'on veut, retirons-leur les armes à feu. De toute façon, ils n'ont jamais de bonnes raisons de s'en servir...