Le fameux débat sur l'euthanasie et le suicide assisté est de retour. C'est cyclique. Il y a la vie et ensuite la mort. Puis, à nouveau la vie et à nouveau la mort. Et, quand on est en vie, on ne veut surtout pas parler de la mort. Et quand la mort rôde... il y a des fins de vie plus difficiles que d'autres.

Prenez le cas de Mme Gloria Taylor, en Colombie-Britannique. Elle est atteinte de la sclérose latérale amyotrophique. C'est une maladie dégénérative qui lui fera perdre peu à peu l'usage de ses muscles, donc qui la paralysera jusqu'à la phase où même ses poumons cesseront de fonctionner par eux mêmes. Elle aura à ce moment là besoin d'être branchée sur un respirateur artificiel. Imaginez-vous complètement paralysé et branché à un appareil pour respirer. C'est comme être enterré dans le sable, plâtré des pieds à la tête dans une immobilité totale et permanente. Vous conserverez malgré tout vos facultés intellectuelles. Ou bien toute votre tête vous dira de remercier le ciel, que la vie est belle après tout. Ou bien toute votre tête vous dira que c'est invivable, vous souhaiterez que quelqu'un vous débranche au plus vite, que cette torture finisse. Voilà tout le débat.

Si dans cet état, pour vous, la vie est belle, il n'y a pas de problème. Vos proches le savent et votre équipe médicale aussi. Ils veilleront tous à vos besoins et la vie continue. Mais si pour vous, c'est une descente aux enfers, une vision dantesque claustrophobique de fin de vie, la société moderne et humaine doit vous entendre et faire en sorte que vos souffrances cessent.

Qui sommes-nous pour dire que cette personne doit continuer à vivre dans ces conditions? Nous sommes très bons quand il s'agit de parler de la mort des autres, tout en occultant toujours notre propre mort.

C'est simple: respectons le choix éclairé des malades et mettons fin une fois pour toutes au débat. Décidons pour nous-mêmes. Si le gouvernement fédéral ne veut pas modifier la loi, regardons sérieusement ce que pourraient faire les provinces dans ce contexte et n'attendons plus que le débat soit encore de retour dans quelques mois, car nous le savons tous, sans nous l'avouer: la mort est inévitable et fera toujours partie de notre vie.