Au cours des six dernières années, les conservateurs de Stephen Harper ont tourné le dos à l'environnement et ont fait prendre du retard au Canada. Et maintenant, c'est au tour de nos plus importants partenaires commerciaux de nous tourner le dos.

La semaine dernière, le président Barack Obama a décidé de retarder l'approbation du projet de pipeline Keystone XL de TransCanada en raison de plusieurs sérieuses préoccupations environnementales. Cette décision est seulement l'exemple le plus récent de la façon dont nos partenaires nous tournent le dos. Pourtant, au Canada, les conservateurs de Stephen Harper continuent de négliger notre environnement, ainsi que l'énergie propre du futur, au nom de l'exploitation sans limites des sables bitumineux.

L'absence de réglementation adéquate de l'industrie des sables bitumineux par le gouvernement conservateur met en péril les emplois canadiens, les communautés des Premières nations et nos partenariats commerciaux essentiels. Cette absence de réglementation menace également la durabilité de nos ressources en eau, de notre environnement, et même de notre économie.

Tôt ou tard, les pays comme le nôtre devront agir pour diversifier leurs ressources énergétiques. Plus nous prendrons rapidement les mesures nécessaires pour investir dans des solutions écoénergétiques et pour créer des emplois reliés à ce secteur, plus notre économie sera forte. Au 21e siècle, la sécurité énergétique et la création d'emplois n'ont plus à venir aux dépens d'un environnement sain.

Stephen Harper devrait travailler en collaboration avec notre plus important partenaire commercial, plutôt que de le provoquer en menaçant d'aller vendre notre pétrole à la Chine. Au lieu de permettre à notre économie de progresser, ce gouvernement insiste pour transporter outre-mer des ressources brutes polluantes, ainsi que les emplois reliés au domaine de la transformation.

En raison de l'approche de ce gouvernement qui est complètement déconnecté de la réalité, le Canada prend du retard. Des années d'inaction font déjà en sorte que nous n'atteindrons probablement pas nos cibles de réductions des émissions de GES d'ici 2020. Si nous continuons à traîner les pieds, nos émissions vont en fait avoir triplé en 2020 par rapport aux niveaux de 2005, atteignant le chiffre exorbitant de 92 millions de tonnes.

Cela fait des années que le gouvernement fédéral promet de réguler les émissions des secteurs du pétrole et du gaz. Avant la conférence sur les changements climatiques de Copenhague en 2009, le ministre de l'Environnement de l'époque, Jim Prentice, avait promis une nouvelle politique environnementale claire et concise. Et pourtant, plus de deux ans plus tard, nous attendons toujours cette politique.

Les conservateurs de Stephen Harper auraient intérêt à utiliser la décision du président Obama de reporter le projet du pipeline Keystone comme une occasion pour réévaluer leur approche par rapport aux sables bitumineux, et pour préparer notre économie à répondre aux besoins de demain.

Nos alliés reconnaissent tous que l'extraction pétrolière non traditionnelle a d'importantes répercussions sur les émissions de gaz à effet de serre, et commencent à être exaspérés par l'approche déconnectée de la réalité de Stephen Harper. L'Union européenne et les États-Unis s'entendent pour dire que le coût environnemental de l'exploitation des sables bitumineux sans réglementation est trop élevé.  

Alors que l'ONU se prépare pour sa prochaine conférence sur les changements climatiques qui aura lieu à la fin du mois, les conservateurs de Stephen Harper doivent finalement se rallier au reste de la communauté internationale et développer un plan économique intégrant les nouvelles ressources énergétiques propres. Le moment est venu de réduire notre dépendance aux combustibles fossiles et de nous assurer que le développement de nos ressources se fasse de manière durable.

La décision du président Obama concernant le pipeline Keystone démontre bien qu'un gouvernement n'est pas obligé de choisir entre son économie et son environnement. M. Obama a écouté les préoccupations des familles et a refusé de sacrifier le bien-être des générations futures pour favoriser les grandes pétrolières. Le moment est venu pour notre gouvernement de faire de même.