Le logo politique du PQ, créé en 1968, fut l'oeuvre du peintre et du poète Roland Giguère. Le sigle était composé d'un cercle bleu, quelque peu entrouvert, brisé par une flèche rouge. Le «Q» du PQ de René Lévesque invitait à sortir du cercle du colonialisme et proposait l'indépendance comme ouverture sur le monde.

Le nouveau «Q» du PQ (parti d'affirmation nationale de Pauline Marois) conserve son cercle bleu. Sa pointe a cependant été inversée et le bleu a tourné au vert. De loin, il ressemble à un sabot de Denver. Il n'invite plus au dépassement. Il suggère plutôt l'immobilisme, l'attentisme, le conservatisme.

Le «Q» de Québec solidaire est problématique. De prime abord, on ne voit pas un «Q», mais un sauveur s'envolant dans les cieux portant dans ses mains les solidarités collectives mal ficelées. Les parties du cercle sont détachées et racolées sans attache uniforme. Le «Q» du parti a peu d'emprise sur l'imagination. Il n'emballe pas. Il n'attire pas le regard.

Le nouveau logo du parti «Option nationale» (parti indépendantiste de M. Aussant) n'impressionne personne non plus. Le «O» est ovale et invoque un anneau de glace olympique. Le «N» semble captif du «O» bleu alors qu'une de ses pattes semble essayer de sortir du cercle aplati. Le logo est fade. Le sigle libérateur ne suggère pas ce qu'il veut représenter. Le «Q» d'Option nationale est terne. On le verrait vivant, joyeux. Il est plutôt commun, triste, peu emballant.

Le sigle de la nouvelle Coalition avenir Québec innove, étonne même par son audace, son originalité. Le sigle est arc-en-ciel, flamboyant, jeune, dynamique. Le cercle de son «Q» est coloré, inclusif, rassembleur. Il exprime ce qu'il est: accueillant, ouvert, unificateur plus que diviseur, créateur et réconciliant toutes les allégeances. Son «A» est fléché, aiguisé, tranchant presque. Le «C» est ouvert, capteur, chaleureux, embrassant. Les concepteurs ont vu neuf. Influencé sans doute par les nouvelles technologies de l'image, le sigle est porteur de fraîcheur, de fierté, d'horizons insoupçonnés.

Le PLQ n'a pas de «Q» dans son logo. Il s'exprime par un «L» rouge qui s'est modifié au cours des différentes campagnes électorales. L'ADQ s'affiche en rouge et bleu, mais n'est pas porteuse d'un sigle arborant un «Q» personnalisé. Le pi (autre parti indépendantiste) affiche la fleur de lys comme étendard politique. Cette dernière est traversée du nom du parti. L'originalité n'est pas ici à son comble.

La Coalition avenir Québec vise dans le mille avec son logo aguicheur, plaisant à l'oeil, significatif sous l'angle des symboles. La nouvelle Coalition doit maintenant démontrer qu'elle peut rassembler la classe politique désabusée du Québec. Le défi est de taille. Elle doit s'y attaquer rapidement. Les élections viendront à la fonte des neiges.