Le monde a perdu un homme d'exception dimanche dernier. Jean Monbourquette est mort à l'âge de 77 ans, à Ottawa. Il laisse bien sûr dans le deuil sa famille, mais aussi les milliers de personnes qui, année après année, ont reçu son soutien afin de traverser les moments difficiles de l'existence.

«Il était un homme de coeur d'une générosité sans borne. Il a su vulgariser sa pensée et faire profiter des milliers de personnes de sa grande connaissance et de son amour pour l'humanité», souligne Lisette Jean, fondatrice de la Maison Monbourquette, organisme offrant des services aux personnes endeuillées.

Oblat, psychologue, auteur et conférencier de renommée internationale, il a été professeur à l'Institut de pastorale de l'Université Saint-Paul d'Ottawa pendant plus de 35 ans, après avoir obtenu une licence en théologie, une maîtrise en philosophie et en éducation de l'Université d'Ottawa, une maîtrise en psychologie clinique de l'Université de San Francisco et un doctorat en psychologie de l'International College de Los Angeles.

Au cours des 30 dernières années, il a fait figure de pionnier dans l'accompagnement des endeuillés ainsi que dans la croissance psychologique et spirituelle de milliers de personnes.

Pendant plus de 20 ans, il a formé des thérapeutes et donnait encore, malgré son âge avancé, des conférences partout au Canada et en Europe ainsi que des ateliers portant sur des sujets traitant du deuil, du pardon, de la mission de vie et de l'estime de soi.

Le coeur de son travail a été d'unir la psychologie et la spiritualité, inspiré par l'un de ses maîtres à penser, Carl Jung. C'est à partir de cette démarche qu'il a créé son approche unique.

Éminent spécialiste de l'accompagnement de personnes endeuillées et de la psycho-spiritualité, c'est sans aucun doute que tous ses proches, mais aussi toutes les personnes qu'il a aidées au fil des ans, de près comme de loin, s'accrocheront à ce qu'il leur a enseigné et tenteront de grandir grâce à l'héritage considérable qu'il a légué.

«Jean Monbourquette a toujours appliqué son enseignement à sa propre vie. Par exemple, lorsqu'il a fait un AVC en 1998, il a perdu l'usage de la parole. Son courage et sa détermination lui ont permis de tout réapprendre et de continuer d'aider son prochain», raconte Mme Jean.

Tous ses écrits, dont le célèbre ouvrage Aimer, perdre et grandir, traduit en plusieurs langues et vendu à plus de 1 million d'exemplaires, transcenderont sa disparition et permettront aux nombreuses personnes impliquées dans le domaine de continuer son important travail. L'Association internationale de l'Estime de soi et l'Estime du Soi, créée avec sa grande amie et fidèle collaboratrice, Isabelle d'Aspremont, ainsi que la Maison Monbourquette, poursuivront fidèlement sa mission.

«Il était très impliqué à la Maison Monbourquette auprès des bénévoles. Il venait chaque année former notre équipe. Nous recevons régulièrement des témoignages de personnes qui ont été profondément touchées en lisant ses livres», ajoute Lisette Jean.

Grâce à l'engagement humanitaire et à l'action sociale du père Jean Monbourquette, la vie de centaines de personnes a été transformée. Cet homme hors norme a toujours eu à coeur d'apaiser les souffrances et de faire émerger la beauté de la vie en toutes circonstances.

Jean Monbourquette croyait que la maladie du XXe siècle était celle de la perte de l'âme. Il croyait cette situation la cause de plusieurs symptômes, dont l'anxiété, les obsessions, les dépendances et la perte d'un sens à la vie. Sa bienveillance et son talent inouï à parler avec le coeur lui auront permis d'ouvrir ses semblables à leur ressenti intérieur, à leurs intuitions et à leurs aspirations profondes.

Cet homme a, sans contredit, contribué à améliorer le sort du monde. On ne peut que le remercier d'avoir été si sensible au destin de son prochain et continuer de s'en inspirer jour après jour.

Sophie Chartrand et Geneviève Lamothe

Les auteures sont respectivement directrice et collaboratrice à la Maison Monbourquette.