La nouvelle administration Tremblay aura du pain sur la planche au cours des prochains mois.

Elle commence son mandat dans un hôtel de ville aux fondations effritées, dans un contexte où la confiance des Montréalais est à son plus bas. Et c'est essentiellement par sa faute.

La tâche qui attend donc la nouvelle équipe du maire Tremblay est immense, mais l'objectif, lui, demeure évident: il s'agit de rétablir la confiance. Confiance dans les élus et dans les liens qu'ils entretiennent avec les entreprises qui réalisent des contrats pour la Ville. Confiance dans le processus d'appels d'offres et d'attribution des contrats. Confiance dans la gestion des finances publiques. Tout un défi.

Pour ce faire, plusieurs actions devront être posées rapidement. La première: achever le travail commencé par la nouvelle directrice générale, Rachel Laperrière, afin de revoir les façons de faire à l'hôtel de ville. C'est à une équipe d'experts qu'on devrait confier la conclusion de ce mandat si on veut assurer les Montréalais que cette réorganisation attaque vraiment le mal à la racine.

Ensuite, il faut réitérer auprès de Québec l'importance de mettre sur pied une commission d'enquête publique. Cette volonté ne doit absolument pas s'évanouir avec la victoire. M. Tremblay s'est dit en faveur d'une telle commission durant la campagne électorale, il doit continuer de défendre cette idée. La réputation de sa ville en dépend.

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Le maire de Montréal doit également annuler officiellement le contrat des compteurs d'eau, ce qui n'a pas encore été fait, et reprendre l'opération du début. À Québec, les compteurs d'eau ne coûteront pratiquement pas un sou aux contribuables. Pourquoi pas à Montréal?

Ensuite, le maire Tremblay devra s'attaquer à l'éthique. Pas mollement, comme il l'a fait jusqu'ici, mais avec vigueur. Les Montréalais sont dégoûtés du climat de corruption qui règne dans leur Ville. Ils ont honte de la page couverture du magazine Maclean's qui décrit Montréal comme une ville menée par la mafia. Ils sont gênés que The Economist et Le Monde décrivent à leurs lecteurs les nombreux scandales qui ont secoué notre métropole depuis plusieurs mois.

Vous avez été réélu, M. Tremblay, mais de grâce, ayez la victoire modeste. Prenez acte des événements des derniers mois et engagez-vous à faire un sérieux ménage dans l'hôtel de ville que vous dites tant aimer. Vous nous assurez depuis des semaines que vous êtes l'homme de la situation. Une bonne partie des électeurs vous ont cru et vous ont refait confiance. Soyez à la hauteur. Les Montréalais vous auront à l'oeil.

nathalie.collard@lapresse.ca