Plusieurs commentateurs politiques et éditorialistes ont récemment dénoncé le nouveau programme gouvernemental visant la couverture par la Régie de l'assurance maladie de la procréation assistée. La plupart des critiques tournent autour d'un même argument: l'infertilité, et à plus forte raison, l'infécondité, ne sont pas des situations qui mettent en péril la santé de la femme et ne devraient par conséquent pas être traitées comme admissibles à des traitements financés par l'État. La capacité de payer de l'État ne serait pas assez grande et les quelques dizaines de millions de dollars nécessaires à ce programme seraient plus utiles dans d'autres pans du système de santé.

Plusieurs commentateurs politiques et éditorialistes ont récemment dénoncé le nouveau programme gouvernemental visant la couverture par la Régie de l'assurance maladie de la procréation assistée. La plupart des critiques tournent autour d'un même argument: l'infertilité, et à plus forte raison, l'infécondité, ne sont pas des situations qui mettent en péril la santé de la femme et ne devraient par conséquent pas être traitées comme admissibles à des traitements financés par l'État. La capacité de payer de l'État ne serait pas assez grande et les quelques dizaines de millions de dollars nécessaires à ce programme seraient plus utiles dans d'autres pans du système de santé.

Dans un contexte d'endettement endémique, cette prise de position est défendable, mais le démographe en moi n'est pas du tout d'accord. Débourser quelques milliers de dollars pour permettre de prolonger d'un an ou deux la vie d'un vieillard et débourser le même montant pour permettre à un enfant de naître et de vivre n'ont pas du tout les mêmes répercussions économiques.

Toute mesure visant à promouvoir la famille et la natalité doit avant tout être considérée comme un investissement et non comme une simple dépense. Chaque naissance supplémentaire que procurera ce programme n'est pas seulement un «cadeau» que l'État fait à la femme inféconde (condition qui n'est d'ailleurs pas un choix personnel). C'est aussi l'addition d'un futur contribuable qui, en moyenne, remboursera assurément au cours de sa vie le coût ponctuel de sa conception.

Avec le vieillissement de la population et les problèmes démographiques que cela engendre, ce genre de mesure est tout à fait adéquat. Les démographes sont unanimes: l'augmentation de la natalité est beaucoup plus efficace que les autres facteurs, notamment l'immigration, pour lutter contre le vieillissement de la population.

Le régime québécois d'assurance parentale, généralement considéré comme un succès, n'est quant à lui pas autant décrié, et avec raison. Il est souvent vu comme l'un des facteurs ayant engendré le «mini baby-boom» des dernières années qui place dorénavant le Québec parmi les provinces les plus fécondes du Canada. C'est même une source de fierté pour plusieurs.

La couverture de la procréation assistée doit être considérée comme la suite logique des choses et non comme un fardeau sociétal.