J'ai lu avec grand intérêt l'éditorial d'André Pratte («La Presse et le pétrole») dans votre édition du 24 décembre dernier.

N'ayant pas lu les textes du Journal de Montréal auquel il répondait, je ne peux pas les commenter. Je me permets tout de même de vous transmettre mon point de vue concernant le pétrole, les sables bitumineux, la pollution et surtout le réchauffement climatique.

Je m'insurge contre la vision globale de certains éditorialistes et chroniqueurs de La Presse à ce sujet. J'admets toutefois que certains textes dont M. Pratte fait mention dans son éditorial m'apparaissent comme un pas dans la bonne direction.

Je veux surtout souligner que fort d'un consensus quasi unanime de la part de milliers de scientifiques répartis partout dans le monde, qui lancent un cri d'alarme pour que cesse la destruction de notre seule et unique planète, vous fermez les yeux sur ce qui apparaît de plus en plus comme une évidence. Vos différentes prises de position ne font qu'entretenir la triste illusion que l'économie prime sur la vie des êtres vivants sur la Terre, y compris et surtout sur nous, les humains.

Vous semblez par le fait même accorder beaucoup de crédit aux soi-disant scientifiques qui, hélas encore aujourd'hui, nient le rôle de l'homme dans cette course folle vers la destruction, une vision qu'endosse notre irresponsable gouvernement conservateur à Ottawa. Vous faites fi du fait que les profondes transformations que nous faisons subir à notre environnement en une si courte période de temps, à peine 175 ans du début de la révolution industrielle à nos jours, risquent d'hypothéquer dramatiquement la vie future de nos enfants et petits-enfants, et peut-être la nôtre. D'ailleurs, la température moyenne sur la Terre a déjà augmenté de 0,74 degré depuis 1850.

En terminant, j'aimerais citer un court extrait du livre de Hubert Reeves, Mal de Terre, pages 9 et 10, où il s'exprime ainsi: «Je suis extrêmement préoccupé par l'avenir de l'homme sur notre planète.» Il poursuit en dressant la liste des menaces et des catastrophes écologiques en mentionnant, «le réchauffement de la planète, l'amincissement de la couche d'ozone, la pollution des sols, de l'air et de l'eau, l'épuisement des ressources naturelles, la disparition des forêts et des zones humides, l'extinction accélérée des espèces vivantes, l'accumulation démentielle de déchets chimiques et nucléaires. Notre planète est bien mal en point...».

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