Le mois prochain, les leaders de tous les pays du monde devront s'entendre à Copenhague autour d'un projet commun de réduction des émissions des gaz à effet de serre, les suites au protocole de Kyoto. Les pourparlers des derniers jours à Barcelone en vue de préparer cette conférence nous ont démontré à quel point, malgré l'urgence d'agir, il sera difficile de s'entendre sur des cibles de réduction.

Il y a deux ans, 2500 spécialistes de 130 pays, réunis au sein du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), sonnaient l'alarme et prévoyaient la multiplication et l'amplification de catastrophes naturelles qui se sont avérées plus graves encore que les prévisions les plus pessimistes. Il faut souhaiter que les leaders des principaux États du monde, au nom du bien-être et de l'avenir de l'humanité, s'entendent sur un plan ambitieux et à la hauteur des énormes enjeux planétaires auxquels nous sommes tous confrontés.

 

Il est également à souhaiter que ceux qui, jusqu'à présent, ont été de mauvais joueurs dans l'application du premier protocole, en particulier les gouvernements fédéraux du Canada et des États-Unis, ne restent pas en marge de cet effort planétaire.

Évoquant récemment les défis de Copenhague et référant aux pays qui choisiraient de ne pas participer pleinement à une nouvelle convention, Yvo de Boer, secrétaire de cette conférence organisée sous l'égide de l'ONU, affirmait : «Nous pourrons aboutir à une décision qui permettra de définir clairement comment une stratégie à long terme sur le changement climatique pourra émerger et comment une telle stratégie sera inscrite dans un traité juridiquement contraignant». Cela annonce des conditions nettement différentes de celles qui entouraient le respect du protocole de Kyoto.

Un traité international juridiquement contraignant appelle à des sanctions pour les pays qui décideraient de le défier. De telles sanctions existent par exemple en matière de commerce international où les parties qui ne respectent pas les règles de l'OMC se voient imposer des droits compensatoires sur leurs exportations. Ce pourrait bien être le cas avant longtemps pour les pays qui ne respectent pas les règles environnementales mondialement convenues.

Le gouvernement du Québec, et au premier chef, le premier ministre Jean Charest, ancien ministre fédéral de l'Environnement, a vu depuis quelques années déjà se profiler cette perspective. Il a décidé de prendre les devants en s'associant, comme membre actif et dynamique, au Climate Group de Londres et au Western Climate International (WCI) réunissant, outre le Québec, trois provinces canadiennes, dont l'Ontario, et sept États américains, dont la Californie.

Ces deux groupes font la promotion des efforts de réduction des GES entrepris par les États fédérés et livrent un combat planétaire efficace, jusqu'à Barcelone et bientôt jusqu'à Copenhague, afin que ces efforts soient reconnus par un prochain traité international ; une reconnaissance qui protégerait les États fédérés d'éventuelles sanctions économiques associées au non-respect du traité par les gouvernements fédéraux d'Ottawa ou de Washington, par exemple.

La participation du gouvernement du Québec à la conférence de Copenhague n'a donc rien de futile et de symbolique. Elle comporte des enjeux majeurs et fondamentaux sur le plan environnemental et économique et elle s'inscrit tout à fait dans une perspective de promotion et de défense des intérêts supérieurs du Québec, là où ils sont en cause.