De plus en plus, l'environnement devient une priorité pour tous. À la bonne heure! Citoyens, municipalités et entreprises contribuent désormais à désamorcer le processus déjà enclenché.

La Ville de Montréal, fière de ses nombreuses interventions, galvaude son serment écologique partout où elle peut; incessamment, on incite le citoyen à participer au développement vert. La ville offre de louables initiatives vertes qui compensent au manque d'entrain de certains, vu leur facilité d'intégration aux habitudes de vie des montréalais.

Seulement, il ne faut pas se leurrer. La Ville reste incohérente au niveau de ses actions et de ses règles.

Dernièrement, j'ai découvert un règlement qui s'oppose effrontément à ce que la Ville prône. Un règlement qui vient à l'encontre même de tout entendement pour les citoyens qui rivalisent à renverser la vapeur. Un règlement qui pourrait déconcerter les plus vigilants. Un règlement qui n'incite en rien les citoyens à faire leur part. Un règlement qui décourage. Un règlement qui n'a plus sa raison d'être.

Comment se fait-il qu'il soit défendu de laisser sa voiture plus de 24 heures consécutives au même endroit, sur le chemin public? Comment se fait-il que d'un côté, la ville nous incite à utiliser le vélo comme moyen de transport et que de l'autre côté, on pige effrontément dans les poches de ses mêmes citoyens qui marchent et enfourchent leur bicyclette pour assurer leur déplacement? Il y a là un manque flagrant de cohérence entre le discours et les actions.

Inconsciemment, on nous dit que, malgré le fait que mon conjoint et moi ayons adopté le covoiturage et les modes alternatifs de transport, nous devrons tous les jours déplacer de quelques mètres notre voiture. Que parfois même nous devrons effectuer quelques tours du pâté de maison pour nous trouver une place libre... qui n'est pas la même que nous occupions originalement. La tentation de profiter de ce déplacement obligé pour effectuer quelques courses est très forte.

Le week-end de ladite effraction, nous avions vaillamment utilisé notre vélo pour effectuer les

courses et nous avions utilisé le transport en commun pour rejoindre des amis au centre-ville. Innocemment, nos gestes ont été réprimandés par l'un agent qui nous a collé une douce amende de 42$. Nous avons payé la somme demandée mais depuis, nos comportements ont changé. Plus de transport en commun et plus de sortie en vélo... de

toute façon nous devrons avant demain avoir déplacé notre véhicule sous peine d'écoper d'un exercice de coercition. Écologiques nous voulons être, mais pas à n'importe quel prix.

Il est dommage que malgré tous les efforts de la Ville, il demeure de ces règles qui n'ont aucun sens et interviennent négativement dans votre positionnement vert. À quoi bon toutes ces initiatives si ce genre d'infraction continue d'être distribué. Je souhaite que l'engagement de la Ville devienne sincère et qu'elle ne compromette pas l'ambition des citoyens les plus engagés à la cause.

Alors que dernièrement j'entendais M. André Lavallée (alors vice-président du comité exécutif) prétendre vouloir «réinventer Montréal avec la volonté d'offrir aux Montréalais un milieu de vie sain, agréable et de qualité», j'ai l'intime conviction que ce règlement n'a plus sa raison d'être.

Je souhaite que ce règlement soit aboli en raison de son caractère peu écologique.