Le 9 octobre dernier, Michèle Ouimet signait un texte («La performance à outrance») qui dénigre le système d'enseignement privé au Québec. Nous ne commenterons pas le procédé journalistique retenu, tout en regrettant que Mme Ouimet ait choisi de transformer un cas anecdotique en l'érigeant en vérité universelle, ce qui ne donne guère d'éclat à son argument.

Le collège Jean-de-Brébeuf, fondé par les pères Jésuites en 1929 et dont la tradition humaniste se perpétue depuis 1986 sous la gouverne des dirigeants laïques qui leur ont succédé, a toujours eu le souci d'offrir un enseignement de la plus haute qualité, enrichi dans toutes les matières.

 

Sa mission vise la recherche de l'excellence afin de former la relève qui bâtira la société de demain et participera à la rendre meilleure, plus juste. Atteindre l'excellence, en sport et en études, est un but noble en soi. Former les leaders de demain l'est tout autant.

Par conséquent, il s'agit d'un projet éducatif exigeant où l'effort est valorisé. Un enseignement enrichi requiert, de celui qui le recevra, un minimum de capacité et de motivation face à l'effort. C'est pour ces raisons qu'au moment de l'admission, le Collège conçoit des tests qui seront de bons indicateurs de réussite. Nous avons même un test spécifique portant sur la motivation de l'enfant, lequel valide chez le jeune sa véritable détermination, plutôt que celle de ses parents, à venir étudier à Brébeuf. Ces tests font en sorte que lorsqu'on admet un élève, il a le potentiel, la volonté et la détermination de réussir ses études.

Par contre, si l'élève éprouve des difficultés en cours de route, il pourra bénéficier chez nous d'un soutien pédagogique nécessaire, de ses professeurs, de son titulaire, d'un orthopédagogue, d'un intervenant psychosocial, voire d'une infirmière. Nous ne laissons jamais tomber nos jeunes dans le but de mieux performer au fameux classement des écoles, comme le cas anecdotique choisi par Mme Ouimet le démontre d'ailleurs.

Certes, Brébeuf est un collège d'élite sur le plan scolaire mais, tout comme dans le sport, il faut, pour atteindre ce critère, du talent et surtout une dose importante d'efforts, à la mesure des aspirations de l 'élève.

Depuis sa fondation, le Collège et ses anciens ont constitué un important fonds de dotation de bourses d'aide financière afin de rendre accessible cette qualité d'enseignement à l'ensemble des Québécois. Rien n'est donc plus faux que de prétendre que seuls les riches peuvent aller à Brébeuf.

De tout temps, le Collège s'enorgueillit d'accueillir des jeunes provenant de familles à revenu modeste de partout au Québec et de nombreux parents moins fortunés sont prêts à des sacrifices pour assurer à leurs enfants l'enseignement de qualité offert à Brébeuf. En acceptant de débourser ces frais, ces citoyens font le choix personnel de payer pour l'accès à l'enseignement privé en sus de leurs taxes et impôts, soulageant de fait l'État de millions de dollars annuellement puisque leurs enfants ne fréquenteront pas l'école entièrement subventionnée.

Nous visons, depuis plus de 80 ans, à former des têtes bien faites, et non des têtes bien remplies. Ce n'est sans doute pas pure coïncidence si des leaders comme Hubert Reeves, Pierre Marc Johnson, Claude Béland, Jean Coutu, Gregory Charles, Julie Snyder, Dominique Vachon, Robert Bourassa, Pierre Bourgault et Pierre Elliott Trudeau ont réussi leurs études à Brébeuf.

Bernard Amyot, président du conseil d'administration de la corporation du collège Jean-de-Brébeuf

Michel April, directeur général, collège Jean-de-Brébeuf

Paul Béland, président de l'Association des Anciennes et Anciens du collège Jean-de-Brébeuf