Comment réagissez-vous à l'absence d'eau potable à Montréal depuis hier ? En quoi vous a-t-elle touché de façon particulière à la maison ou au travail ? Êtes-vous déstabilisé par l'avis d'ébullition ?



Un cadeau précieux

Et si cette pratique d'ébullition pouvait nous servir à prendre conscience de la chance que nous avons, Montréalais, de bénéficier de l'instantanéité de chaque goutte d'eau au moment souhaité, sans avoir à douter de sa fraîcheur, de sa qualité et de sa salubrité.

L'ouverture du robinet, de cette façon si automatique et machinale est un luxe que bien peu de gens sur cette terre ont le loisir d'apprécier et ce n'est qu'en en étant privé, le temps d'un bref instant, comme nous le vivons actuellement, qu'on a la possibilité d'en prendre réellement conscience.

L'or bleu. L'eau, source de vie. Pourtant, il se trouve toujours un parent, un ami ou un voisin qui décide d'arroser son parterre en pleine canicule estivale pour nous rappeler que les messages de sensibilisation ne passent pas et que trop de gens gaspillent encore cette ressource de plus en plus rare.

Aujourd'hui, l'eau potable manque sur l'île et loin de me plaindre d'avoir à faire bouillir ce liquide plutôt brunâtre qui coule dans mon évier, je me réjouis de la leçon que chacun d'entre nous reçoit.

Que cette eau claire qui coulera à nouveau à flot sous nos chaumières, assurément bientôt, soit perçue comme un cadeau à chérir et non comme un bien acquis, si ce n'est que par simple respect pour ceux qui vivent là où le sol n'est que poussière...

Jessica Dufresne, étudiante en droit international, Montréal

Citoyen en colère

Je suis très déstabilisée par ce problème d'eau à Montréal, voire même en colère! Entre l'état des routes de cette ville, ses problèmes de canalisation et la gestion des ordures, parfois, je n'ai pas l'impression d'être dans une ville occidentale... Je n'ai pas l'habitude de chialer pour tout et rien, mais aujourd'hui, je me demande réellement comment sont gérés nos impôts et j'aimerais vraiment demander des comptes aux gens concernés, pas dans 10 ans lors d'une commission d'enquête, mais aujourd'hui même au sein d'un service indépendant, qui contrôlerait la régularité de la gestion des comptes publics de la ville en tout temps.

Pourtant, j'adore ma ville, mais certains jours, j'ai honte d'y vivre.  Je comprends tous ces gens qui décident de vivre en banlieue. Je sais que si la situation ne s'arrange pas et se détériore, je quitterai Montréal dans un avenir proche.

Ibticem Mansouri

Entre deux maux

Nous ferons bouillir l'eau, car je n'ai vraiment aucune confiance dans la qualité de l'eau embouteillée.

François Gauthier

Incompétence majeure

L'administration de Montréal force près de deux millions de personnes à faire bouillir leur eau. On parle ici d'incompétence majeure. Je veux savoir qui qui a fait brasser les sédiments du le fond du réservoir à la station Atwater. Cette personne mérite de perdre son poste. Considérant l'administration extrêmement relaxe de Montréal, j'ai peu d'espoir d'être exaucé. Je suis bien content de ne plus être un citoyen de Montréal. Bonne chance!

Alain Gingras, Notre-Dame-de-la-Salette

Les conséquences

Je suis tombé malade il y à peu près 24 heures.  J'ai la nausée et je suis fiévreux.  Cela ressemble pas mal à une contamination de l'eau...

BenjaminTeitelbaum

Dites-nous la vérité

Il y a quelque chose qu'on doit m'expliquer, car, si les tests ne sont pas encore disponibles et ne le seront pas avant ce soir, comment Madame Marois peut-elle dire que la situation de l'eau à Montréal n'est pas inquiétante. Possède-t-elle des dons de voyance?

Il faut cesser de nous prendre pour des demeurés, puisque le rôle ultime d'un gouvernement c'est de présenter la situation telle qu'elle est, et ce, sans tenter de l'embellir ou de la modifier. Les gens sont fatigués de se faire mentir par tous les politiciens et il est temps pour eux de commencer à dire la vérité.

On paie une fortune en taxes de toutes sortes et c'est certain qu'on n'en a pas pour notre argent, il n'y a qu'à regarder nos routes et ça devient l'évidence même, alors cessez de nous mentir en plus, car la cour est pleine.

Normand Jean



La suite des malheurs


L'absence d'eau potable à Montréal ne fait qu'ajouter aux nombreux malheurs de la métropole. Tout cela semble s'inscrire dans un scénario de mauvais goût. On ne cesse d'augmenter nos taxes et impôts et pourtant, on constate à grand regret la détérioration de nos infrastructures (nids de poule, eau potable, qualité d'air dans nos écoles...). Ce constat négatif affecte de plus en plus le moral des contribuables.

André Ouellet



La conséquence des compressions


À force de ne plus entretenir son réseau d'aqueduc, de réduire les coûts reliés aux modifications qui devraient être effectuées et de confier à des gens de moins en moins compétents le suivi des travaux, le réseau de Montréal se détériore de plus en plus et il y aura encore plus d'erreurs de parcours.  Le gouvernement québécois, à force de réduire l'entretien, va se retrouver avec encore plus de problèmes.

Francine Champagne

Choyés, mais mal informés

J'ai une pensée pour tous ces gens qui doivent quotidiennement faire des kilomètres pour obtenir de l'eau potable ou pour ceux qui fuient leur patelin à cause de la désertification. Que dire des maladies causées justement par le manque d'eau potable. Alors, je me console. Nous sommes choyés.

Mais je constate qu'il y a eu un manque flagrant d'informations au départ. Moi, qui habite Montréal depuis peu, j'aurais préféré que l'on m'indique les arrondissements touchés. « Au sud du Métropolitain » Ce n'est pas assez précis. On devrait revoir la façon d'alerter la population.

Nicole Beauchesne

Ce n'est pas la fin du monde

Je trouve que les gens se fâchent pour peu de chose.

Ils pensent que l'eau potable disponible en tout temps est un droit qui leur est dû.

C'est plutôt un privilège qu'on a. Une jeune étudiante vietnamienne avec qui je travaille m'a dit qu'au Vietnam, ils doivent constamment faire bouillir l'eau avant de la consommer.

Il faut juste réaliser à quel point on est chanceux qu'habituellement, ça ne soit pas notre cas.  Et puis, cette situation est de très courte durée.

De plus, on peut quand même prendre notre douche, faire du lavage et laver la vaisselle.  Pour les repas, ce n'est pas la fin du monde non plus.  Nous pouvons facilement modifier nos habitudes pour quelques jours.



Christine Déry, possède une maîtrise en microbiologie

L'eau est la vie

Un très malheureux incident vient de priver d'eau potable plus d'un million de Montréalaises et Montréalais durant quelque 48 heures. Je crains que cette situation tout à fait exceptionnelle pousse les gens à recourir encore d'avantage à l'eau embouteillée. Déjà que certaines  présentations plutôt négatives de l'eau du robinet nous encourageaient à acheter, très souvent à «prix d'aubaine», des bouteilles d'eau qui seraient plus propres que l'eau gratuite de notre système public.

Il faut rappeler ici que l'eau publique gratuite, sortant de nos robinets, est soumise quotidiennement à de nombreux tests de qualité. En effet, notre eau est plus contrôlée et plus sûre que la plupart des eaux embouteillées, dont certaines ne sont qu'une mise en bouteille de l'eau publique gratuite, ce que la publicité néglige souvent de mentionner.

L'eau demeure une denrée essentielle à la vie et ne doit jamais être considérée comme une marchandise ordinaire. C'est le message que lançait Développement et Paix en 2010. Dans un texte publié dans le cadre de sa campagne, la directrice d'alors écrivait: «L'embouteillage et la vente de l'eau font que cette ressource est considérée de plus en plus comme une marchandise ou un bien privé accessible seulement à ceux et celles qui en ont les moyens... En 2025, on estime que 1,8 milliard de personnes vont vivre dans des régions où l'eau sera une ressource rare. Au Nord comme au Sud, on ne devrait jamais accepter que l'eau embouteillée soit une alternative aux services publics d'eau».

Une fois remis de nos émotions, tout à fait compréhensibles, et une fois surmontés les effets de cet incident déplorable, nous sommes invités à reprendre confiance, à boire à nouveau l'eau du robinet et à poursuivre notre solidarité avec ces nombreuses populations privées d'eau potable. Avec elles, nous devons, toutes et tous, la vie à cette eau, dont Saint-Exupéry disait: «Tu n'es pas nécessaire à la vie, tu es la vie !».

Normand Breault



Une tempête dans un verre d'eau

Je trouve déplorable la réaction parfois très intense de certains citoyens concernant un problème pourtant si simple à régler. La forte majorité de l'humanité vit quotidiennement avec de l'eau peu ou pas potable. C'est quoi devoir faire bouillir son eau pendant deux jours? Rien!

On s'entend pour dire que ce type de problème est rarissime à Montréal et que parfois un accident peut arriver.

On prend une grande respiration et tout reviendra dans l'ordre dans quelques heures.

Pascal Côté