Le ministre de la Justice, Bertrand Saint-Arnaud, a accordé une prolongation exceptionnelle de 18 mois au mandat de la commission Charbonneau, soit jusqu'en avril 2015. Entretemps, un rapport d'étape devra être déposé d'ici janvier 2014. Jugez-vous cette prolongation nécessaire pour faire toute la lumière sur les stratagèmes de collusion et la corruption dans l'industrie de la construction ?

À la loupe



Connaissant les antécédents des diverses commissions qui se sont tenues, j'espérais vraiment que la Commission Charbonneau puisse aller au fond non seulement de son mandat, mais des attentes de la société. Trop longtemps, divers individus issus tant du monde politique que privé ont profité de largesses sur le dos des citoyens. Il faut maintenant passer à la loupe toutes les malversations et faire restituer tous les pots-de-vin qui se sont donnés. Dans le monde criminalisé, la justice a décidé de saisir toute marchandise reliée à ce groupe. Je souhaite vivement que découlant de la Commission Charbonneau il en ira de même en plus, bien sûr, des condamnations. Bravo pour cette prolongation.

Ginette Ouimet



Beaucoup de temps



Je ne sais pas combien de temps Hercule a mis pour nettoyer les écuries d'Augias, mais il faudra plus de deux ans pour nettoyer la merde de l'industrie de la construction.

Yvon Pilote



Le temps qu'il faudra



Il faudra le temps qu'il faudra. La commission peut nous aider à redéfinir notre démocratie. Rappelons-nous les propos de Jean-Jacques Rousseau:  l'homme est fondamentalement bon, c'est la société qui le corrompt. Si l'on pense que Rousseau a raison, nous dirons que la commission nous a bien  montré nos fautes, que l'exercice a été suffisant, que nous avons compris et que dorénavant, nous serons tous gentils. On peut se dire qu'il faut que la commission s'arrête avant de se rendre jusqu'à nous. Mais je pense que la commission a plutôt démontré que c'est Freud qui a raison; que l'homme est fondamentalement mauvais, que c'est la société qui l'aide à s'améliorer. Il faut donc que la commission continue son travail pour que le politique, le juridique et le social aient l'information nécessaire pour corriger la situation et définir de nouvelles règles afin de rétablir une certaine démocratique.

Norbert Tremblay

Une mince consolation


Je suis tout à fait d'accord avec la prolongation de 18 mois de la commission Charbonneau, ne serait-ce qu'afin que le plus grand nombre possible de personnes compromises paradent publiquement devant la commission pour témoigner et rendre compte de leurs actes devant nous, pauvres contribuables. Bien que ce soit une bien mince consolation, j'ai bien peur que, pour la majorité d'entre eux, ce soit la seule punition. Enfin, peut-être cela contribuera-t-il à réduire quelque peu la superbe que ces « gens très bien » ont l'habitude d'afficher.

Pierre Cliche, Ingénieur à la retraite, Boucherville

Inutile

Je ne suis pas d'accord pour un prolongement de 18 mois et tous les coûts qui en découleront.  Je pense que six mois auraient suffi.  Je ne vois pas ce que cela va donner de plus, sinon remuer encore de la broue, alors que les vrais coupables demeureront impunis parce qu'ils auront témoigné à cette commission.

Éradiquer complètement la collusion et la corruption qui en découle, est un mandat titanesque!  En effet, qui peut prétendre qu'il n'a jamais essayé d'obtenir une faveur en faisant appel à une connaissance.  Beaucoup de gens nieront cette évidence.  Certains avoueront, mais pour les autres, si on gratte un peu, nous découvrirons qu'ils ont obtenu un emploi ou un avantage parce qu'ils connaissaient la bonne personne pour les aider.

Une partie de la population qui suit cette commission, sont des inconditionnels de ce spectacle et pour rien au monde, ils ne voudrait manquer un seul épisode de ce téléroman, comme si cela leur donnait une raison d'exister et de s'apitoyer, car ils se sont toujours considérés comme des pauvres victimes du système.

Doris Bernard

Insuffisant

J'approuve le prolongement, mais je crois que c'est une période minimum de 24 mois qui aurait été nécessaire, afin de monter jusqu'au bureau des politiciens provinciaux, car c'est à cet endroit qu'il y a les gros poissons !

Mike Murphy

Parfaitement d'accord

Si l'inverse s'était produit, j'aurais été très déçu .

Nous devons aller au fond des choses, afin que les citoyens reprennent confiance en nos élus et en notre démocratie.  Présentement, ce n'est la joie, mais nous devons traverser cette étape.

René Tremblay

Trop cher

Je ne suis pas accord avec tout l'argent investi dans cet exercice.

Rachel Brûlé

Prolongation justifiée

On n'est tout de même pas pour arrêter le processus, alors qu'on apprend les choses qu'on voulait savoir depuis longtemps.

Si on veut savoir ce qui s'est passé, rendons-nous donc jusqu'au bout du processus, sinon qu'on arrête tout immédiatement, parce que l'exercice actuel deviendrait nul. 

Serge Leblanc, Anjou

Allégorie de la caverne

L'heure est venue de remettre de l'ordre dans nos finances. Le débat sur le prolongement de la commission Charbonneau n'a pas lieu d'être. On prouve, jour après jour, un système dont on connaissait l'existence. L'allégorie de la caverne de Platon me semble appropriée ici. Nous étions dans la noirceur, gavés de mensonges et de fausses réalités. Il est maintenant plus que temps que l'on retourne au soleil. Oui, ça fait mal aux yeux et à l'économie pour le moment, mais il s'agit d'un exercice indispensable, si notre objectif est la transparence. Les économies réalisées à la fin de cette commission seront récompensées par une confiance accrue des Québécois dans la gestion des fonds publics. Que ceux qui veulent couper court à la commission Charbonneau se rappellent que c'est la tortue qui gagne la course en fin de compte.

Jean-Michel Pichette

Pénible

Je ne vois que le résumé qu'on en fait à RDI en soirée.  Parfois je n'ai même pas la patience d'écouter ces gens qui sont sous enquête, leur diction et même leur témoignage en général nous renseignent à peine.  C'est laborieux et rien n'est vraiment dit.  On ne répond pas aux questions de la juge.  Je la trouve très patiente. Toutefois, si elle veut continuer, elle doit avoir ses raisons et je lui souhaite bonne chance.  À sa place, j'en aurais sanctionné quelques-uns pour les réponses qu'ils ne veulent pas donner et leur façon de patiner.

Berthe Fortier