Lance Armstrong a finalement avoué s'être dopé pour gagner ses sept Tours de France.

Êtes-vous surpris, ébranlé par ses aveux complets à Oprah Winfrey après des années de dénégations ? Lui pardonnera-t-on d'avoir triché, d'avoir floué ses fans et d'avoir voulu démolir ceux qui l'ont accusé de s'être dopé?

Merci de nous avoir fait part de vos commentaires.

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Lance Armstrong fait ce qu'il a toujours fait: faire tout ce que ca prend pour surmonter les obstacles et retrouver la victoire et la gloire. 

Premièrement, ce qu'il a fait durant ses années victorieuses au Tour de France ne fut que de mieux organiser ce que la plupart des autres équipes faisaient amplement (dopage), avec en plus sa rigueur et discipline légendaires. C'était le prix a payer pour jouer à ce niveau-là et lui, comme beaucoup d'autres, a joué le jeu. Le Tour a une longue histoire de tricherie à laquelle se sont adonnés de nombreux cyclistes de l'ère Armstrong, tel qu'Ulrich, Basso, Landis, etc., tous reconnus coupables de dopage à un moment ou un autre. Ce problème-là ne se règle pas seulement avec Armstrong. Donc rien de surprenant avec ses réponses aux premières questions oui/non d'Oprah.

Deuxièmement, tout ce que Lance fait, c'est en mode «méga»: septuple gagnant du Tour, et en continue; méticulosité inédite de sa nutrition, de son entraînement, de son vélo, etc.; plusieurs ententes publicitaires valant des millions de dollars; poursuites judiciaires contre ceux qui se dressaient contre lui. Même qu'ici à Austin, il fut celui dont le compte d'eau fut le plus élevé il y a quelques années; il y a aménagé un vaste, très vaste terrain privé d'entraînement pour vélo de montagne. Et bien sûr Livestrong, sa fondation... Landis et Hamilton, qui se dopaient, ont aussi créé leur fondation (qui se sont rapidement écroulées, tout comme leurs «exploits»), histoire de se donner une image philantropique et dissiper les doutes sur le dopage. Sauf que la fondation de Lance a, comme sa carrière, pris des propotions énormes et est devenue une entité très visible et autonome. Bref, Lance a joué le jeu, et a ainsi perpétué un mensonge en mode méga: à tous, et pendant des années. Son histoire semble incroyable, mais ce n'est en fait qu'une répétition, quoiqu'à plus grande échelle, d'autres histoires de dopage avant lui. Rien de nouveau finalement pour ceux qui suivent le cyclisme professionnel.

Troisièmement, le rapport de l'USADA ne laissant aucun doute sur son dopage, il savait depuis quelque temps qu'il perdrait ses titres. Je n'ai jamais pensé que ses aveux étaient pour se soulager la conscience. Quelle conscience? Le gars a constamment menti pendant 15 ans et à tous, il a attaqué sans relâche ceux qui le dénonçaient en détruisant leur carrière, il a pris le risque d'entacher la réputation de ses enfants, etc. C'est pas pour ça qu'il avoue. Il avoue parce que ça fait partie de son plan pour se refaire une image avec une certaine crédibilité, lui permettre de retourner à la compétition, continuer à faire des choses exceptionnelles (et en être reconnu) et retrouver un certain support de ses commanditaires (Nike n'a pas fermé la porte à Lance pour de futurs projets). Il devait commencer par avouer, et c'est Oprah qui offrait la voie la moins difficile (Oprah qui, comme à son habitude, fait un travail impeccable d'ailleurs). Oprah est idéale pour passer aux aveux vu qu'elle l'a invité par le passé à son show et que la connexion entre les deux est bien là. Quant aux remords d'avoir attaqué ses détracteurs, je n'en ai pas vu (peut-être ce soir?). Ni Betsy Andreu (en guerre avec Armstrong depuis plus de 15 ans) qui, sur CNN hier soir, était la dernière à être impressionnée de son entrevue. 

Et puis, dit-il toute la vérité? Il n'a pas vraiment expliqué comment son système fonctionnait, ce que Oprah lui a demandé. Ça, ça doit ressortir clairement. Puis il n'a pas répondu aux accusations d'avoir avoué son dopage à un médecin en 1996, auquel était présente notamment une représentante d'Oakley - un commanditaire - qui a par la suite sous serment dénié qu'il a fait de telles déclarations. Peut-être cherche-t-il à protéger des gens. Ensuite, il a dit ne plus s'être dopé après 2005, mais il a terminé troisième au Tour de France 2009 alors qu'il était plus vieux, n'avait pas participé au Tour de France pendant quatre ans et ne disposait pas d'une équipe totalement dévouée comme par le passé; je ne pense pas personnellement qu'il carburait au Kool-Aid. Autre chose: il nie avoir échoué un test au tour de Suisse en 2001, mais deux anciens coéquipiers continuent de prétendre le contraire, plus de 10 ans après. 

Donc pour ma part, certains de ses «aveux» sont douteux (tout comme ses déclarations par le passé), donc non, pas surpris de ce que j'ai entendu durant l'interview. Mais ayant été un grand fan de Lance (j'étais content de lui serrer la main à l'inauguration de Mellow Johnny's, son magasin de vélo à Austin), c'était quand même douloureux à écouter. 

Et je pense aux jeunes cyclistes, qui doivent trouver ça assez dur de voir encore un(e) autre athlète avoir simplement triché (dont Geneviève Jeanson), parce que le vélo de compétition est incroyablement dur par moment et que l'idée d'abandonner est souvent présente. Sauf que le vélo est un sport fantastique, qui accroche certains pour la vie, même pour ceux qui en ont vécu pendant un temps (comme Greg LeMond, qui roule régulièrement encore).

Jean Gareau, cycliste (propre), Austin (Texas) 



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Depuis des années, il était clair que ce gars se dopait, et quand je pense aux malheureux naïfs qui couraient avec lui au mont Royal. Tout ça pour l'argent et le désir de vaincre... Il a survécu à un cancer et maintenant il met sa vie en danger quand on sait les effets à court et long terme de ces substances. Combien sont décédés dans la quarantaine de crise cardiaque ? Un choix risqué, écourter sa vie mais la vivre à toute vitesse, égocentrique ne pensant pas à ses enfants. Il aurait été plus heureux simple coureur et raconter sa victoire face au cancer tout en élevant ses enfants et les voir grandir et vieillir.

Alain Lespérance



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Il faudrait être terriblement naïf pour être surpris par les aveux de Lance Armstrong, que ce soit par leur contenu ou par leur forme. Cet homme, admirablement intelligent et habile, réussit encore une fois un tour de force. En dévoilant ses torts à grands renforts de publicité et avec une attitude humble et repentante, il détermine les règles sur lesquelles son jury, c'est-à-dire une partie importante de la population de la planète, se basera pour le juger. Habilement et à sa façon, il présente le monde qui l'a corrompu, mais sans jamais porter de jugement. Il réussit même à nous faire nous apitoyer sur son sort en se présentant comme la victime de troubles de comportement qui l'ont mené à agir tel qu'il l'a fait. Ce faisant, il prend le contrôle de son avenir, et il s'assure qu'il soit aussi profitable que son passé, même si ses déclarations le mettront de toute évidence dans des situations financières difficiles. Facile de clamer que l'occasion fait le larron, mais en bout de ligne il a toujours eu la possibilité de dire "non" et de faire amende honorable. Somme toute, il est fort probable que ce que nous voyons maintenant n'est qu'une mutation du Lance Armstrong que nous avons connu jusqu'ici. Mais le mutant n'a toujours qu'un seul et unique but, avoir le contrôle total sur tout ce qui l'entoure. Cette saga est une démonstration fascinante de l'échec du besoin maladif de vaincre et de contrôler, mais il ne faut pas oublier que le nom est interchangeable. À quelques rares exceptions près, tous les «grands» de notre monde ont acquis ce statut grâce à cet esprit de "winner" qui leur a fait mettre toute morale de côté pour plus facilement atteindre leurs buts. Sa partenaire commerciale (à n'en pas douter) dans cette blague médiatique n'a certainement pas les mains propres elle non plus pour avoir réussi à monter un tel empire de la manipulation des esprits, pas plus que la plupart de nos politiciens et hommes d'affaires réputés. Ces gens ont des egos monstrueux pour qui la notion même du repentir n'existe pas.    

Jean Landry

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Ni déçu ni surpris que Lance Armstrong  passe aux aveux. Il les a fait en toute connaissance de cause, sachant que les avocats de tous ceux qu'il a trompés étaient à l'affût de ses propos. Il est certain qu'il a marqué le sport cycliste de façon indélébile. En gagnant sept Tours de France et en esquivant tous les tests de dopage. Son système de dopage a été le plus élaboré, le plus sophistiqué utilisé par un coureur cycliste. Pour cela, il fallait qu'au départ, il soit un athlète de haut niveau. Qu'il dispose de moyens exceptionnels, tant du point de vue financier que du support d'un personnel de pointe en pharmacologie, biologie, la connaissance et le suivi des règlements de la fédération sportive. Il a dû exercer de fortes pressions pour entraîner ses collègues à se «mouiller» dans son système, soit en utilisant des méthodes semblables, soit en acceptant de se taire. Son implication dans le combat qu'il mène contre le cancer a été fort utile pour bâtir sa réputation. Sa maladie inopinée, nécessitant une médication suivie a sans doute été le point de départ de son action, quand il a réalisé que ces médicaments avaient une incidence sur ses performances. Et qu'en tant que cancéreux en rémission, on lui pardonnait de prendre certains soins dont les conséquences étaient moins évaluées. Lance Armstrong va devoir subir les conséquences de ses actes. Mais ses performances, sa fondation contre le cancer, et le prestige de ses sept Tours de France lui conserveront, surtout aux États-unis où la fibre patriotique vibre pour lui, une sympathie que ses compatriotes, pour une bonne part, lui conserveront. Néanmoins, ses aveux devraient avoir la conséquence de lui faire rendre les millions amassés en grande partie par sa tricherie, à moins qu'un support occulte ne lui vienne en aide. Le cyclisme de demain, à commencer par le Tour de France, se définira à partir de cette saga Armstrong.  Il y aura le cyclisme d'avant et celui d'après Lance.

Avec une meilleur connaissance du dopage scientifiquement organisé, les moyens de le combattre, sachant la constante faiblesse de l'humain, dopé pour l'argent et les victoires. Aurons-nous enfin demain des compétitions plus réalistes et justes, pour l'honneur du sport?

Georges LeSueur



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Pour moi, ce n'est qu'une autre mascarade pour renflouer ses coffres puisque désormais, il devra peut-être faire face à la justice et rembourser l'argent qu'il lui a été versé, entre autre par U.S. Postal.  Il ne fait certainement pas ça juste pour avoir l'esprit tranquille. C'est un menteur et un manipulateur émérite, il a toujours une idée derrière la tête. Je trouve encore inconcevable de voir des gens nous dire qu'il n'était pas si pire parce qu'en réalité ils étaient tous dopés, mais qu'il est le seul à s'être fait prendre.  De toute évidence, ces gens-là ne suivent pas vraiment le cyclisme pour dire de tels âneries, parce qu'ils sont des dizaines d'autres, dont des équipes entières, à s'être fait prendre avant, pendant et après l'ère Armstrong. Combien d'autres se sont fait bannir, enlever leur résultat et/ou suspendre pendant que M. Armstrong accumulait les victoires sur le Tour dopé jusqu'au bout des cheveux? Bref, il n'a aucune sympathie de ma part et je ne peux qu'espérer que tous les gens qu'il a réussi à flouer se retourne et lui réclame les sommes versées de bonne foi alors que lui, ne pouvait pas être de plus mauvaise foi.

Michel Deshaies



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Surprise du dopage de Lance Armstrong? Aucunement! Il n'a que confirmé hier ce que le monde savait déjà. Il a menti, manipulé et intimidé les autres pendant de longues années et, à mon avis, celui-ci a encore des squelettes dans son placard. Mais il a aussi volé, oui, volé le titre de gagnant des Tours de France à d'autres qui s'entraînaient vraiment, sans drogue, pour atteindre leur but. Quelle honte pour sa famille! Oui, nous commettons tous des erreurs, mais ouf, celle-ci n'est pas rien. Et les facteurs aggravants n'en finissent plus! Il n'est par contre pas le premier ni le dernier millionnaire, avec du pouvoir, à faire de la «magouille» pour s'enrichir et arriver à ses fins!

Diane Gagnon



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Une personne extraordinaire jugée par des gens ordinaires. La drogue ne fabrique pas les champions. On est champion avant d'être dopé.

Patrick Leduc



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Je crois qu'il était grandement temps qu'il avoue son dopage. Tout était bien trop flagrant pendant toutes ces années. Comment pouvait-il donc battre tous ces dopés sans l'être lui même? Je considère Armstrong un menteur, et non un tricheur. Dans un univers où la norme était de se doper, il l'a tout simplement fait mieux que les autres. Il s'est battu avec les mêmes armes que les autres, et tout le monde le savait. Le cyclisme est (était...) malade, et je crois qu'on pourrait blâmer la commandite pour cette recherche de performance surhumaine.

Alain Rafie



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Lance Armstrong avoue qu'il a menti à tous, toute sa vie, toute sa carrière. Il l'a fait pour atteindre les sommets de son sport et pour s'enrichir grassement au passage. Sans aucun scrupule, il a, à des milliers de reprises démenti les rumeurs de sa tricherie. Réussir à se bâtir une carrière de héros en utilisant les mensonges et la manipulation tient du génie. Il avait des complices, des collaborateurs et des collègues qui étaient tous quotidiennement en contact avec lui mais jusqu'à ce qu'il ne l'avoue, il a réussi à camoufler la vérité pour atteindre ses objectifs. Aujourd'hui, il nous demande de le suivre et de le comprendre sur les raisons qu'ils l'ont poussés à agir ainsi. Bien des gens estiment qu'il va tout perdre, son argent, ses médailles et sa gloire. Mais en fait, la façon qu'il a réussi à créer un immense évènement média mondial, avec ses aveux via Oprah, n'est-elle pas encore une belle ruse pour se remplir les poches grassement? Après les entrevues, suivront la biographie, les conférences repentantes, etc.. Même s'il perd sûrement beaucoup avec son passé basé sur la tricherie, son futur le rendra probablement aussi riche avec ce qu'il appelle sa vérité. Son éternel attitude teintée d'arrogance et de condescendance semble encore cacher une autre stratégie de manipulation bien planifiée. Oprah Winfrey, qui a des problèmes à faire lever son nouveau réseau de télé, a trouvé l'histoire parfaite pour y arriver. N'est-elle pas la pro du marketing et de la manipulation de l'opinion publique? La partenaire parfaite pour la stratégie d'Armstrong. Mais comment croire les aveux d'un professionnel du mensonge et de la manipulation ? Le croyez-vous?

Yves Ouimet



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Un peu beaucoup comme la commission Charbonneau: tant que tu n'es pas pris. Conclusion: on se préoccupe beaucoup plus de paraître que d'être. Et tant que ça dure, c'est éternel.

Christiane Blackburn, Saguenay



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Déçu, mais pas surpris. Ce que je trouve dommage, c'est qu'il va suivre le même chemin que le sprinter canadien Ben Johnson lors de sa descente aux enfers et, comme à l'époque, on entendra jamais parler des numéros 2-3-4...  qui eux, également, étaient dopés jusqu'à la moelle. Il ne peut en être autrement, ils suivaient M. Armstrong de quelques centimètres à chaque fin de course. S'il fallait, par malheur, que Lance Armstrong soit couvert de poursuite judiciaires de toutes sortes, et qu'il ait envie de tout laisser tomber, (je sous-entend ici qu'il poserait l'acte ultime), j'aimerais bien qu'il vide son sac en dévoilant tout ce qu'il sait au sujet des «méthodes» d'entraînement des autres athlètes dans le monde du cyclisme international. Je demeure convaincu qu'il y aurait parmi le lot des personnes qui marcheraient «les fesses serrées». On pourrait alors parler de justice.

Mario Lavoie, Saguenay



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Bravo Armstrong, je te lève mon chapeau... tu as battu, et ça pendant 7 années consécutives, tous les autres dopés sur le circuit. Un exploit en soi...

Éric Lessard





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Je ne suis aucunement surpris. Pourquoi? Parce que je crois que beaucoup d'athlètes se droguent pour tenter de gagner. La compétition est extrêmement féroce sur la piste, mais également hors la piste.  L'argent en jeu est également un facteur motivant: les bourses et les contrats de commandites valent des millions! Pour devenir un pro du sport, ça prend beaucoup de travail et ça occupe à 100% toute une partie de sa vie; lorsqu'on se rend finalement au stade de professionnel, on veut donc y rester, mais malheureusement pour eux, il est très facile de se faire remplacer si notre performance laisse à désirer. Aujourd'hui lors des compétitions, les médailles et trophées sont gagnés par des fractions de seconde. De plus, tout l'entraînement du monde ne peut pas servir de remplacement à la génétique et rendu aux stade compétitif où nous sommes, ça prend les deux pour être au sommet. Il n'est donc pas surprenant que ceux n'ayant pas la génétique de leur côté autant que d'autres, tentent d'aller la chercher via le dopage. Bref, nous sommes rendus à une ère où les professionnels du sport sont tellement proches les uns des autres au point de vue des performances au naturel, qu'il n'est vraiment pas surprenant que la seule façon d'avoir un avantage, c'est le dopage.

Sascha Zierfuss



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C'est malheureusement beaucoup trop tard aujourd'hui pour avouer. Armstrong espère de cette façon se faire pardonner ou au moins se faire accepter de nouveau dans le monde du sport, mais ses aveux arrivent trop tard. Tout le monde savait déjà qu'il était dopé, même ses plus fervents supporters ne le croyaient plus. Il ne nous apprend rien aujourd'hui. Il a nié si longtemps, a forcé tant de monde à accepter ses mensonges, il a même réussi à faire paraître les autorités comme des incompétents qui s'acharnent sans raison, sans test positif.  Je crois bien que tout le monde au début prenait pour Armstrong, au moins jusqu'au 6e Tour de France; avec le 7e tour gagné, la victoire commençait à perdre de son lustre, et de sa crédibilité. De voir Armstrong se défendre aussi vigoureusement donnait bien envie de le croire. Mais après avoir vu Ben Johnson nier, Floyd Landis, Geneviève Jeanson, et même Bill Clinton dans un tout autre contexte, on sait que les tricheurs sont aussi des menteurs, c'est dans leur nature. Pourquoi avouer aujourd'hui? Il a sûrement voulu avouer depuis longtemps, mais il ne pouvait pas, tant qu'il y avait une infime chance de berner tout le monde, de garder ses millions et de continuer sa vie ça ne valait pas la peine. Mais depuis l'automne dernier, on a enlevé à Armstrong ce qui lui tenait le plus à coeur, ce qui l'a poussé à tricher dès le début: la compétition sportive. Son besoin de compétitionner aura été son talon d'Achille. Ce gars-là a tellement besoin de faire de la course qu'il est finalement prêt à avouer, maintenant qu'on l'empêche d'en faire. Moi, je dis que c'est trop tard. En tant que sportif, je préfèrerais qu'il garde ses millions plutôt que de le voir revenir à la compétition. Et c'est bien dommage si c'est justement ça qui le fait le plus souffrir. Ce n'est pas notre problème. Reste chez toi Armstrong, le monde du sport en a assez des tricheurs et des menteurs.

Jean Lachoix, Montréal

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Le sport n'est intéressant que lorsque c'est un jeu. Dès qu'il devient professionnel, que c'est un travail, le sport se détériore et perd tout attrait pour moi.  Lance Armstrong fait ce que la plupart des athlètes professionnels font, il triche, c'est la seule manière de gagner maintenant. Les vrais, pour le peu qui restent, ne trichent pas. Ils méritent notre attention, ils jouent encore, eux.

Denis Cloutier

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Je crois que la seule chose qu'il regrette est de s'être fait prendre. Je n'ai pas entendu des excuses auprès des autres cyclistes et des amateurs.

Ronald Valiquette

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Oui et non. Oui, pour le courage dont il a fait preuve et non parce qu'une conscience qui «n'en peut plus... n'en peut plus». Avec quels fardeaux cet homme vivait-il depuis des lunes et des soleils! Combien prisonnier pouvait-il se sentir! Prisonnier du mensonge, prisonnier de toutes ces trahisons faites aux gens de son entourage et à son propre égard. Vous connaissez l'auto-trahison? Lorsqu'il avoue: «Derrière ce momentum, il y avait cet écran de fumée...» C'est beaucoup et presque tout dire. Ce que dans un certain langage de terroir québécois et dans la langue de Shakespeare, est appelé : «Bulls...!» «Lui pardonnera-t-on...?» À chacune et chacun concerné, seule est leur réponse. Pardonner est un libre choix. Le pardon est une «matière» possible et disponible à l'Homme, tous sexes confondus. Quantité de gens ont été profondément blessés et le sont, fort probablement encore. M. Armstrong a, maintenant, cette possibilité de s'asseoir à la même table que ces gens blessés et «écouter » leurs blessures. Il existe de ces pardons dont une des caractéristiques s'appelle «inhumaine». M. Armstrong a cassé son miroir. Chapeau à celles et ceux qui l'ont aidé à se libérer, (ce n'est qu'obstacle dépassé, il y en a moult autres à venir... je le sais) de ces toutes premières prisons qu'étaient celles du mensonge et de la trahison.

Gaston Bourdages