Le Comité d'examen des troubles mentaux a décidé de libérer sous conditions l'ex-cardiologue Guy Turcotte, jugé non criminellement responsable du meurtre de ses deux enfants qu'il a poignardés à mort en février 2009. Qu'en pensez-vous?
Ça me tue!
Je suis une femme de 35 qui essaie d'avoir des enfants depuis cinq ans. Savoir que les gens se débarrassent de leurs enfants comme on se débarrasse d'un vulgaire caillou dans sa chaussure me tue. Qu'on libère Guy Turcotte comme ça, ça me rend malade. Il y a des signes à la maladie mentale. Avant de tuer ses enfants, on a des problèmes au travail ou dans notre vie de tous les jours. On ne tue pas comme ça du jour au lendemain. Oui, il fait des progrès, mais ça n'enlève rien au fait qu'il a tué ses enfants. Pauvres enfants... On ne pense pas à ces enfants qui n'ont pas demandé la mort. On pense à la santé mentale de celui qui les tue. En espérant qu'il ne fondera plus de famille.
Mélanie Robichaud
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Et s'il récidive?
Je trouve inconcevable qu'un père ou une mère qui tue ses propres enfants, peu importe la raison, soit jugé apte à vivre librement dans notre société. S'il a commis l'irréparable une fois, quelle assurance avons-nous qu'il ne commettra pas ce geste une deuxième fois? Il n'y a aucun traitement ou médicament qui peut redonner un semblant de raison à ce genre d'individu. C'est aberrant! Il faut des amendements majeurs et profonds à nos lois.
Lise Sabourin
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Il fallait le libérer
Mon commentaire peut paraître choquant, mais Guy Turcotte devrait être en liberté depuis longtemps; il n'est pas fou. Il s'est tout simplement glissé à travers les mailles de notre système juridique (je dis bien juridique et non pas de justice; cette dernière est une notion abstraite). Son avocat, d'un talent exceptionnel, a réussi à convaincre les membres d'un jury qu'il était atteint de troubles mentaux, et que, par le fait même, il devrait être tenu non criminellement responsable du meurtre de ses enfants. Croyez-vous que Guy Turcotte aurait pu obtenir un tel verdict s'il n'était qu'un quidam ordinaire bénéficiant d'un avocat de l'aide juridique? Son diagnostic était «trouble d'adaptation avec humeur dépressive». N'avez-vous jamais été dans un tel état à un moment de votre vie? Avez-vous tué vos enfants pour autant? Il est évident qu'il ne représente pas un danger pour le public en général. Tout comme son réel problème n'est que son narcissisme profond et sa jalousie extrême. Sa place était au pénitencier avec les autres meurtriers, pas en institut psychiatrique. Alors, il doit être libéré, ne vous en déplaise.
Antoine Trudelle
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Une aberration
Tout un message que l'on envoie à nos enfants! Le père, celui qui doit protéger ses enfants entre autres choses, les tue et se voit libéré. On le considère non criminellement responsable... Pour moi, c'est une aberration. À force de déresponsabiliser les gens, on se retrouve avec une société mal foutue. Les criminels de tous genres reçoivent souvent plus de soutien que les victimes. Ça va mal, très mal quand une telle chose se produit. Qui peut dire quand la prochaine crise de folie passagère se produira? Qui seront les prochaines victimes?
Danyele M. Prudhomme
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Après si peu de temps!
C'est horrible. Ça ouvre la porte à tous les fous pour tuer leurs enfants facilement et s'en sortir après à peine trois ans. Les enfants ne reviendront jamais. C'est épouvantable d'accepter de ramener quelqu'un comme ça dans notre société! Après si peu de temps! C'est rire de la mort des enfants, se foutre de l'acte complètement!
Julie Lachance
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Un risque
Non, je ne suis pas d'accord. Il a tué sauvagement ses deux enfants il y a à peine quatre ans! C'est trop facile non? Vous y croyez, à toute cette mascarade de réhabilitation et de repentir, de non-responsabilité de ses actes au moment du crime? Ils disent «un risque acceptable»... un risque tout de même. C'est beaucoup trop tôt.
Cécile Dumont, Rivière-Rouge
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Dénouement prévisible
Cet individu n'a clairement jamais été malade. La Cour a décidé qu'il n'était pas responsable et on s'est déchargé du problème sur le dos des psychiatres et de la Commission d'examen. Ceux-ci ont étiré les procédures tant qu'ils ont pu pour ne pas avoir à subir le blâme de remettre en liberté quelqu'un qui n'avait rien à faire à l'hôpital, mais le dénouement actuel était facilement prévisible depuis le premier jour.
Alain Sirois
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Les barbares
J'ai très peur pour son ex-épouse. Je souhaite qu'elle vive dans le plus grand anonymat possible. Cet homme n'aurait pas dû être libéré, il devrait être en prison. Cela envoie un puissant message à notre société: les gestes comme ceux de Guy Turcotte peuvent être commis en toute impunité. En le voyant libéré, soudainement, j'éprouve ce sentiment de retourner à l'époque des barbares.
Pierre Blanchard, Montréal
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La peine de mort
Où notre société se dirige-t-elle? Notre système légal est en déroute. Comment expliquer aux survivants d'un drame qu'il est dorénavant permis de tuer, littéralement tuer, en raison d'un trouble temporaire de «fils qui se touchent» ? Il est de la responsabilité de toute la société de s'élever contre de telles aberrations. La peine de mort devrait être considérée sérieusement, car nous tous serons très bientôt les prochaines victimes. Nos criminels sont et seront parmi nous en trop grand nombre, simplement parce que notre système légal et nos gouvernements ne prennent pas les décisions qui s'imposent. Levons-nous et crions tous très fort, car très bientôt, il sera trop tard. La jurisprudence sera l'outil de prédilection pour tous les criminels d'aujourd'hui et de demain.
Jean-Robert Gagné
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Il ne mérite pas la paix
Je désapprouve cette décision. Il est à souhaiter ardemment que son retour «à la normale» dans la société donne l'occasion à nos concitoyens de lui rappeler que la nature de ses actes n'est excusable en aucun temps. Il ne mérite pas la paix. Comment un homme peut-il espérer s'en sortir ainsi? Je me rappelle très bien de cette entrevue à Tout le monde en parle où son ex-conjointe nous informait que sa fille, en état de douleur innommable, s'était arraché les cheveux. Elle en avait plein les doigts lorsque sa mère l'a vue à la morgue... Non, il ne mérite pas la paix.
Marie-Claude Renaud
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Manipulateur
Je suis profondément déçue de la tournure des événements considérant que tout est faux depuis le début du procès. Il s'en tire très bien, car c'est un pro de la manipulation. Il faudra maintenant le surveiller jusqu'à sa prochaine crise où il pourrait très bien poursuivre son oeuvre ... et s'en tirer à nouveau puisqu'il n'est pas tout à fait normal. Si j'étais ministre de la Justice, les cas «non criminellement responsables» devraient passer le même temps à Pinel que ceux qui sont reconnus criminellement responsables et qui sont envoyés en prison. Ainsi, il n'y aurait aucun doute quant à une récidive possible et personne ne se moquerait du système, comme c'est le cas présentement.
Francine Labranche