Le gouvernement Charest a conclu une entente avec les associations étudiantes: la hausse des droits de scolarité est maintenue, mais les économies éventuelles dégagées dans la gestion des universités serviront à réduire les frais afférents imposés aux étudiants. Croyez-vous que cet accord est raisonnable? D'après vous, qui sort gagnant de ce conflit de 12 semaines?

Il est probable que cette entente mettra fin à la grève et que les étudiants retourneront en classe. Cependant, il me semble que cette entente est nettement désavantageuse pour les administrateurs des universités, car ils auront la responsabilité de gérer les dépenses pour gérer cette diminution des frais afférents. Ce n'est pas certain qu'ils réussiront et il est fort probable que la qualité de l'enseignement en souffrira en bout de compte. Enfin tout le monde voulait sauver la face dans cette affaire, mais moi je pense que l'on vient de changer 4 trente sous pour une piastre.

Pierre Lasanté, Montréal

La pression était évidemment devenue trop grande sur les leaders étudiants car cette entente ne leur donne même pas une réduction de l'augmentation annoncée. Tant qu'aux frais afférents, c'est loin d'être certain qu'ils seront réduits avec une meilleure gestion des universités. Les mauvaises dépenses peuvent se savoir seulement une fois qu'elles ont été faites ! Le négociateur gouvernemental a eu le dessus en négociant toute la nuit. La fatigue a eu raison de la volonté des jeunes représentants des fédérations étudiantes. Cependant, je me réjouis de cette fin de crise qui a coûté cher et même très cher à tout le monde à cause d'un gouvernement qui a voulu la résoudre en la laissant pourrir. Comme stratégie, ce n'est pas génial !

Paul-E. Paquette, Gatineau

Bravo aux étudiants qui montrent que dans un pays démocratique, faire de la casse nous fait gagner. C'est encore de le cochon de contribuable qui va payer, puisque les frais afférents sortent de notre poche. Je ne voterai surement pas pour M. Charest ni encore moins Mme Marois aux prochaines élections. Les intérêts des contribuables sont encore une fois mis aux poubelle. Merci M. Charest et les syndicats.

Jean-François Picard

Ce n'est pas une sortie de crise. Il s'agit d'un moratoire déguisé, soit le statu quo de la facture étudiante globale, jusqu'en décembre prochain. Cela signifie un certain report de la question, incarné par le conseil provisoire chargé de dénicher des coupures. Quelle idéologie gouvernementale dissimule cette entente de principe? Assiste-t-on à une deuxième prise de l'écoeurement national qui a mené à la commision Charbonneau, retardent-ils le dénouement de la question croyant que s'essoufflera le mouvement contestataire ou mettent-ils ce débat en veille en vue d'un déclenchement prochain d'élections? Le coût faramineux d'une annulation de session écartait cette possibilité. Après douze semaines de grève, Jean Charest et ses collègues se trouvaient au bord du précipice. Cette offre ne clôt certainement pas la crise sociale d'une ampleur impressionnante et rassurante sur la politisation de la jeunesse. Le «gagnant» demeure inconnu.

Raphaëlle Élément

C'est maintenant clair. Tout groupe qui ne veut plus payer d'impôt ou qui est en désaccord avec une décision des élus n'a qu'à manifester 12 semaines et il aura ce qu'il voudra. Je vote libéral depuis 16 ans et je ferai mon crochet ailleurs aux prochaines élections. Je croyais vraiment que les étudiants allaient payer leur juste part!

François St-Laurent

Selon moi, c'est un pari de dupes, les frais afférents vont bien sur remonter dans les années suivantes où l'on invoquera la sacro sainte escalade du cout de la vie, alors que le problème de l'accessibilité aux études reste entier. Selon moi, cette proposition n'est qu'une entourloupe du gouvernement libéral pour noyer le poisson, et j'ose croire que les dirigeants des mouvements étudiants, syndicaux ainsi que les étudiants eux-mêmes diront un non franc et massif a cette entente toute en demi-teintes et qui dans le font ne règle rien sur le fond de la question. Encore une fois, notre "cher" dirigeant agit en anguille et se faufile en évitant la question de fond, c'est proprement indigne d'un dirigeant, on croirait qu'il gère le Québec comme il s'occuperait d'une simple PME. Il est temps de décider quel Québec nous voulons, un Québec à l'américaine où tout va aux plus riches, ou un système d'inspiration plus européen ou il fait bon vivre et ou tout le monde, employeurs, travailleurs et gouvernement font leur juste part.

Frédéric Bourbeau

Voilà dés sont  jetés. Les étudiants ont gagné, le gouvernement a perdu. Attendons maintenant de voir tous les groupes d'employés de l'état où autres groupes de pressions revendiqués des demandes déraisonnables. Ils n'auront qu'à tenir trois mois en faisant des manifestations à répétition et en désobéissant aux injonctions pour finir par avoir gain de cause. La mollesse et le désir inexorable des politiciens de plaire en gérant en vue de la prochaine élection, a fait de nous un peuple extrêmement endetté et ça continue ainsi. Pelleter par en avant les dépenses d'aujourd'hui, mais n'est-ce pas là ce que les jeunes d'aujourd'hui reprochent aux baby boomers et ils viennent de quémander et d'obtenir la même chose. Abdiquer sous le terrorisme étudiant et celui des casseurs, voilà qui est bien bas et faible comme gouvernement.

Daniel Lavertu, Chicoutimi

Cette offre n'est qu'une preuve de plus de la mauvaise foi du gouvernement envers les étudiants. Le gouvernement va même jusqu'à couper dans les frais afférents pour ne pas toucher aux droits de scolarité eux-mêmes. Cet entêtement est incompréhensible. Pourquoi vouloir maintenir ses frais à tout prix? Cette offre sent le coup fourré à plein nez, il suffit de voir le sourire satisfait de Jean Charest et de Line Beauchamp pour se douter que quelque chose ne tourne pas rond. De plus, que penser de la clause interdisant aux associations d'organiser des manifestations par apport à cette offre. Tout cela sent le piège, espérons que les associations seront plus futés qu'en 2005 et qu'elle résisterons à la tentations de rentrer en classe sans savoir exactement ce qu'elles acceptent.

Vincent Rivard

Le gouvernement a acheté la paix avec ceux qui se croient plus fort que la démocratie et s'octroient le pouvoir de gouverner. Manque de fermeté que de négocier une entente à effet zéro mais c'est encore le bon peuple qui va payer pour tout ce gâchis. Temps supplémentaire des policiers, factures à venir de poursuites éventuelles et les avocats de l'aide juridique pour défendre ces pauvres étudiants arrêtés par ces méchants policiers. En espérant qu'il y aura des recours collectifs contre les associations étudiantes par ceux qui voulaient étudier et ceux qui ont subi des préjudices (commerçants, port de Montréal ). 

Régis Rioux

L'offre du PLQ est un piège. Le conseil provisoire n'a aucune obligation de résultat. Les étudiants doivent absolument la refuser. Sinon, ils vont se retrouver avec une pleine hausse et des frais afférents non diminués. Cette « offre » démontre bien l'immense mépris que le PLQ a pour l'intelligence des Québécois.

Michel Laurence

Les seuls qui ne perdent rien sont les professeurs de cegep qui ont poussés leurs élèves dans cette aventure, qui ont été payés à rien faire et qui demanderont probablement d'être payés en temps supplémentaire pour ramasser ce gâchis. Les élèves et leurs parents eux perdent des centaines de millions de dollars. Il ne faut pas oublier que plus de 40% des étudiants étaient en grève contre leur gré. Qui va les indemniser?

Patrick Sullivan

Le grand gagnant : le gouvernement, car il ne fait aucune concession. Les perdants : les étudiants, S'il est possible de dégager 127$ par session la première année en examinant les dépenses des universités, il serait utopique de croire qu'ils puissent dégager 1778$ par année par étudiant dans 7 ans. De plus, l'endettement des étudiants augmentera en raison de la bonification du programme de prêts et bourses qui augmente aussi le seuil à partir duquel l'aide financière devient une bourse (selon ce que j'ai retenu un endettement de près de 5000$/an au lieu de 2900$/an) .Le financement de la bonification du programme de prêts et bourses se fait à même des coupures au niveau des crédits d'impôt des étudiants (c'est changer quatre 25¢ pour 1$). Je ne comprends pas pourquoi l'on n'a pas adressé à la question du financement des écoles privées et des crédits d'impôt accordés aux familles qui font le choix d'envoyer leurs enfants au privé dans ce débat. Tristement, le dernier espoir des étudiants réside dans un changement de parti aux prochaines élections et c'est un pari que les libéraux sont prêts à tenir.

Mylène Veilleux, étudiante

Après 82 jours, le gouvernement de Jean Charest a abandonné les 68% de la population disant que son offre était la meilleure. Jean Charest a utilisé la technique de Pauline Marois et il a décidé que le dossier de la hausse des droits de scolarité se réglerait dans deux ans, lorsque les 800 $ de frais afférents auront été abolis. Est-ce que le gouvernement veut envoyer comme message qu'en démolissant le centre-ville de Montréal, on peut le faire plier? C'est ce que je comprends de cette entente à rabais qui fera perdre tout plein d'argent aux universités et au gouvernement. Quelle honte!

Charles Beaudet, St-Marc-sur-Richelieu

Les associations étudiantes ont réussi à obtenir gain de cause sur les points qui faisaient l'unanimité entre elles, tout en permettant au gouvernement de sauver la face, une condition non écrite de toute sortie de crise. Elles ont obtenu le gel de la facture universitaire et qu'on arrête de piger dans les poches des étudiant-e-s pour financer les activités discutables des universités.  Il s'agit selon moi d'une importante victoire citoyenne, aux membres des associations de décider maintenant s'ils la juge suffisante pour mettre un terme à cette grève.

Jean-Frédéric Messier, professeur, École supérieure de théâtre, UQAM

Personne ne sort vraiment gagnant de cette crise, car le recul du gouvernement n'aura servi qu'à amener les étudiant à se tirer eux-mêmes dans le  pied. Le laxisme de notre société causera tôt ou tard bien des problèmes! Je suis toutefois d'accord pour assainir les finances publiques, mais avec toute la  corruption que l'on décèle jours après jours, je demeure pessimiste. C'est  la victoire du mal contre la droiture!

Guy Côté

Je suis une étudiante qui suit de très près le débat concernant la hausse et je participe activement aux diverses manifestations organisées. Lorsque j'ai eu vent de l'entente, j'étais dans les rues en train de manifester. À mon grand malheur, ce n'était pas ce que j'espérais lire. Au niveau économique, l'entente est satisfaisante considérant que les étudiants payeront le même prix, mais qu'en est-il du débat idéologique que nous menons derrière tout cela depuis 12 semaines? Selon moi, pour la majorité des protestataires, le débat n'était pas au niveau de la valeur des droits de scolarité, mais bien pourquoi en tant que société devrions-nous payer ce surplus nécessaire par la faute de la mauvaise gestion de l'argent des contribuables dans notre province actuellement. Et oui, j'ouvre le débat plus largement en me permettant de cibler TOUTE la mauvaise gestion et non seulement celle des universités. J'ai espoir qu'un jour, nous vivrons dans une collectivité où l'argent que le peuple paye au gouvernement soit réinvesti pour son bien-être. La gratuité scolaire et l'amélioration de différents services sociaux ne sont plus des utopies dans la société actuelle. Je pense que les négociations à Québec auraient pu donner de biens meilleurs résultats et que la solution actuelle n'est que temporaire et j'ai vraiment l'impression que la compensation avec les frais afférents et la gestion universitaire ne sera pas très exacte. J'ai de la misère à croire que si on dit être capable d'aller chercher l'argent de la hausse dans ces deux endroits, on ne puisse pas annuler le concept de hausse au grand complet. C'est pourquoi je me sens un peu ''niaisée'' par le gouvernement.

Andra Florea, étudiante de l'École d'éducation Internationale de Laval

Cette entente devient intéressante dans le sens que l'objectif de l'absence de hausse n'est pas atteint mais en même temps, il y a une volonté d'une réduction équivalente au chapitre des frais afférents. C'est ce principe des vases communicants qui permettra aux étudiants de ne pas payer davantage pour leurs études. En ce sens c'est un gain notoire mais qui aurait pu être réglé bien avant aujourd'hui. Le gouvernement a préféré faire semblant de négocier la dernière fois avec la présence de Line Beauchamp pendant seulement une heure à la table de négociations. Hier et aujourd'hui, trois ministres à plein temps soit plus de 22 heures (dont Mme Beauchamp) en présence continue et ce, après plus de 82 jours de grève, manifestations etc. Il me semble évident que le gouvernement a préféré faire preuve de mépris et d'arrogance envers les étudiants et d'étirer le temps, mais à quel prix ? Des débordements et des manifestations  dont l'objectif principal s'est élargi au ras-le-bol de ce gouvernement en fin  de régime: Plan Nord, gaz de schiste etc. Ce gouvernement corrompu jusqu'à l'os va même vouloir rendre responsable la CLASSE de la violence tout en veillant à son exclusion de la toute dernière session fictive de négociations. Plutôt machiavélique comme plan car les forces policières ont bien spécifié qu'il s'agissait de casseurs qui s'infiltrent dans toutes les manifestations et qu'ils représentent à peine 2% du nombre des manifestants. C'est tout dire... À vouloir laisser pourrir le dossier pour des fins électoralistes, Jean Charest a créé un climat social chaotique lequel s'inscrira dans la triste histoire du Québec car c'est du jamais vu depuis les années 70. Bref souhaitons que le comité provisoire, lequel doit devenir permanent, saura bien analyser la gestion financière des universités québécoises. En attendant que le comité soit en permanence, il y a un moratoire sur la hausse des frais de scolarité. Oui, il y a une date prévue pour que ce comité devienne permanent mais au moins, ce n'est pas une date butoir. Les associations étudiantes ont la prétention de croire que des sommes peuvent être dégagées justement afin d'éviter une hausse des frais de scolarité en diminuant les dépenses jugées futiles dans la gestion des universités pour dégager des surplus qui seraient directement affectés aux étudiants. Il est à souhaiter que leur conviction à cet égard puisse s'avérer juste car dans le cas contraire, c'est la crédibilité des leaders étudiants qui risquerait d'être mise en cause. Quelque part, ce serait malheureux car je suis vraiment fier de ces trois jeunes très articulés qui ont su éveiller les consciences. Uniquement pour cette dimension, c'est un gain plus qu'appréciable. On ne peut que les remercier  pour leur apport à la société québécoise de demain. Dans les prochaines décennies, les défis seront majeurs pour le Québec de demain. C'est maintenant qu'il faut un forum socio-économique de même que des États généraux sur les études supérieures. Ça urge de définir dès maintenant les priorités et de revoir toute la fiscalité gouvernementale et ses institutions. Dans le cas contraire, la paix sociale sera fragilisée. 

Jean-Yves Larose, Québec

Le gouvernement a plié envers des terroristes.  Les étudiants en boycott (à peine 1% de la population du Québec) ont tenu tous les citoyens en otage pendant 12 semaines, permettant des gens à faire de la casse et aux municipalités de dépenser des millions en frais de forces policières. Le fait que les hausses demeurent sur la table, mais que la différence est enlevé des frais afférents est ridicule.  C'est de la comptabilité chinoise.  De plus, la bonification des prêts et bourses font en sorte que ça coute plus cher au gouvernement qu'avant l'annonce des hausses.  Encore les contribuables qui vont écoper. La solution était de maintenir la ligne dure ainsi qu'envoyer les factures des frais de police, de casse et de nettoyage aux associations étudiantes.  Tôt ou tard, après les annulations des sessions, les étudiants seraient retournés en classe en ayant appris une vraie leçon de démocratie et de vie. En bout de ligne, la leçon envoyée est celle que n'importe quel groupe qui veulent quelque chose du gouvernement n'ont qu'à tout casser et ils l'obtiendront.

Jeffrey Foucault

Beau projet, mais comment en calculer les économies? Est-ce que les frais seront moins élevés pour les étudiants d'une université qui réduit ses coûts/services? Va-t-on couper sur le chauffage/climatisation, le service alimentaire, la pastorale, les activités sportives, l'engagement de professeurs émérites, etc. De plus, les universités n'ont pas toutes les mêmes priorités. Enfin, si je comprends bien, ce seront les universités qui feront en bout de ligne les frais de cette entente: l'amélioration du régime de prêts/bourses sera de l'argent non versé aux universités, les économies se feront sur une diminution des services, la comptabilité de tout cela coûtera évidemment très chère à gérer.

Pierre Boutet

Une simple annulation de la hausse des droits de scolarité ou une diminution de celle-ci aurait certes eu des effets politiques négatifs pour le gouvernement et positifs pour les représentants des étudiants, mais cela n'eût été qu'un report dans le temps de l'inévitable augmentation. La présente entente est à l'honneur des deux parties en ce qu'elle procède d'un réel dialogue et, partant, du compromis, apanages de notre société démocratique. Non seulement, d'un point de vue strictement financier, les étudiants n'auront probablement pas à débourser davantage, mais la présente issue force un débat économique de fond sur la gestion de nos universités. Il fallait que ça dérange. Objectif atteint. Mais demeurons vigilants face à l'establisment qui, on s'en doute, aurait préféré la première solution.

Jean Martel, notaire

Cette entente souligne que le fardeau de la preuve est actuellement inversé, dans la mesure où les universités n'ont pas à prouver la nécessité de ces nouvelles sommes mais plutôt qu'il est possible de les dégager de la mal-gestion. Il n'a d'ailleurs pas encore été prouvé que les universités ont besoin de telles sommes pour  assurer un enseignement de qualité. Force est de constater que le 2 avril, Guy Breton était incapable d'évaluer les effectifs professoraux pour dispenser un enseignement de "qualité". Pour considérer cette offre comme étant réellement avantageuse, il faut prouver qu'il est possible d'absorber l'entièreté de la hausse seulement par la mauvaise gestion et seuls les FIO (environ 500$) sont assujettis à une baisse éventuelle ce qui rend impossible l'abolition de la hausse. Il faudra faire également une confiance absolue au conseil provisoire sur les universités, composé de 6 marionnettes rectorales, 2 gens d'affaires (lire patronat acoquiné) et un représentant de gouvernement. Le gouvernement actuel a démontré pendant plus de 80 jours que son but ultime était d'atomiser le tissu social québécois afin de parvenir à ses fins. Il faudra donc réfléchir au fardeau de la preuve qui se retrouve inversé dans la situation actuelle et peut-être à proposer une contre-offre qui inclurait la notion de fardeau de preuve de la nécessité de l'augmentation du financement pour les universités. Une telle contre-offre pourrait inclure la nécessité pour les universités d'établir leur besoins financiers non pas en termes comparatifs par rapport à la moyenne canadienne mais plutôt par rapport aux besoins réels.

Sébastien Fauteux

Il y a dans cette entente de principe beaucoup d'a priori qui ne sont pas tout à fait transparent. D'abord les étudiants sont minoritaires: au mieux avec une alliance avec les syndicats ils se retrouvent 8 (bloc syndicaliste (?)4, 4 étudiants) contre 10 (6 recteurs, 2 entreprise privée, ministre nomme 1 MELS, 1 cégep) et le président s'il a un vote prépondérant, le compte est de 11 . Finalement, il faut trouver des exemples de mal gestion des fonds sinon il n'y a pas de baisse. Cela peut s'avérer difficile car on a en face des universités privées et des frais afférents différents d'une université à l'autre: de $ 600 McGill à $ 225 UQO. Joli casse-tête.

Gilles Parent

La proposition ne passera pas. Le gouvernement se moque de nous.

Fanny Boutin

Cette entente sera probablement acceptée pour les raisons suivantes: les syndicats sont les amplificateurs, les chefs étudiants , les hauts-parleurs. Les syndicats (avec l'aide de Gilles Duceppe) devaient trouver rapidement une porte de sortie honorable. Les soi-disants ''leaders Étudiants'' ne sont en fait que des portes-parole des puissants syndicats au Québec. Les syndicats (les vrais, pas le club-école) réalisent qu'ils ont été trop loin et étaient en train de provoquer un chaos social insoutenable, qui allait contre leurs intérêts: pas d'étudiants,  moins besoin de professeurs ( de ''science humaine'' non-math), moins de membres, moins de cotisations. Les ''Leaders Étudiants'' ne sont en fait que des participants dans un concours d'art oratoire. Ils n'ont cependant pas l'expérience et la maturité de comprendre ce qu'est une négociation. Les grands frères les ont bien coaché  durant 3 mois mais ils ont totalement perdu le contrôle. Aucun de ces ''Leaders étudiants'' n'a fait d'étude de commerce, comptabilité ou finance. Cela risque d'être intéressant lorsqu'ils tenteront d'expliquer aux étudiants la teneur de ce qui vient d'être soumis. Il  serait facile d'expliquer ce concept aux élèves du HEC, mais bonne chance pour les étudiants n'ayant pas cette base de connaissance. La  raison pour laquelle ils vont retourner en classe, c'est qu'ils sont acculés au pied du mur. Ils perdront la face s'ils refusent.  Ils accepteront aussi parce que des élections vont se tenir et ils pensent que notre Pauline Nationale va tout annuler. En fait Pauline Marois va perdre les élections, on aura un gouvernement minoritaire libéral, Gilles Duceppe va revenir car il est encore en toile de fonds, comme la souveraineté  qu'elle promouvoit du bout des lèvres. Qui a gagné, qui a perdu, on n'en sait rien on ne sait plus.

François Laurier, St-Laurent

Selon l'entente de principe, le gouvernement maintient la hausse des droits de scolarité de 82 % sur 7 ans.  Ces droits pourront être partiellement ou totalement compensés par des économies qu'un Conseil provisoire aura identifiées. Dès septembre, les universités  créeront un compte à payer de 127 $  pour chacun de leurs étudiants (254 $ pour la 1ère année). Ce compte pourra être réduit selon le rapport du Conseil provisoire qui doit être déposé en décembre. Si le rapport n'est pas déposé en décembre, un autre compte à payer sera créé en janvier. Les étudiants devront acquitter ces comptes, qu'ils soient réduits ou non, à la suite du dépôt du rapport du Conseil provisoire. Les leaders étudiants pensent qu'ils pourront identifier des économies d'efficience importantes dans la gestion des universités. Mais on peut  penser que les universités n'accepteront pas facilement les coupes proposées. Comme les étudiants seront minoritaires sur ce Conseil (4 représentants sur 19), il n'est pas certain qu'ils pourront convaincre les autres membres du conseil, dont  les représentants des recteurs, du milieu des affaires et des syndicats, que les coupes budgétaires sont opportunes. De plus, à mesure que les années passeront, il sera de plus en plus difficile, voire impossible, de trouver  les économies nécessaires pour compenser la hausse des droits de scolarité. Les montants en cause sont impressionnants. La première année, il leur faudra trouver environ 49,5 millions de $ (254 $ X 195 000 étudiants universitaires); la 2e année, 99,1 millions de $; la 3e année, 148,6 millions de $; la 4e année, 198,1 millions de $; la 5e année, 247,6 millions de $; la 6e année, 297,2 millions de $ et la 7e année, 346,7 millions de dollars. Compte tenu du contexte de crise, il devrait être possible de faire des coupes de 49,5 millions de $ la première année et ainsi compenser les étudiants pour la hausse des droits pour la 1ère année. Les universités vont invoquer qu'elles sont sous- financées d'environ 600 millions de $ et le milieu des affaires devraient continuer de les appuyer, mais elles devraient s'y soumettre la première année. Pour les autres années, ce sera beaucoup plus difficile d'ajouter d'autres coupes budgétaires car les budgets auront déjà été réduits. Il est douteux qu'après la 1ère année, les étudiants puissent convaincre les autres membres du Conseil de la justesse de leurs propositions. Dans ce genre de dossiers, il est toujours possible de trouver d'excellentes raisons pour maintenir les dépenses en faisant valoir des inconvénients importants de les éliminer. On peut penser que le Conseil ne pourra pas aboutir à des sommes significatives dès la 2e année et par conséquent, qu'il n'y aurait pas de compensation significative pour la hausse des droits de scolarité à partir de la 2e année. À moyen terme, cette entente n'est pas bonne pour les étudiants puisque la compensation pour la hausse des droits de scolarité (environ 350 millions de $ à terme) n'excédera pas le montant de la 1ère année (environ 50 millions de $), pour un taux de compensation de 15% environ. Que faire alors ? Comme l'entente est assez neutre pour la 1ère année, cette entente pourrait permettre de gagner du temps. En effet, la première année, les étudiants ne devraient pas assumer de déboursés additionnels, si les universités ne contestent pas trop leurs propositions de coupes budgétaires.  Il n'y aurait pas d'impact budgétaire pour le gouvernement par rapport au budget.  Mais les universités pourraient perdre environ 50 millions de $.  Un aspect très important, les étudiants pourraient terminer leur session s'ils acceptent l'entente. Enfin, les électeurs pourraient trancher le débat dans une élection qui devrait avoir lieu d'ici douze mois.

Léandre Nadeau, Québec

Le contenu de cette "entente" est absolument grotesque !  Le gouvernement a endormi les leaders étudiants avec une vieille stratégie technocratique consistant à faire semblant de régler un problème en le dissimulant derrière une pléiade de comités.  Ainsi, il y aura un comité provisoire où 4 étudiant(e)s siègeront avec 13 représentant(e)s des institutions d'enseignement, des milieux d'affaires et des syndicats, sous l'oeil vigilant de 2 représentant(e)s de la ministre, pour déterminer s'il est possible de couper dans les budgets des universités ...  Or, tous ces futurs "partenaires" des étudiant(e)s dénoncent depuis des années les sous-financement des universités et ils considèrent tous en avoir fait maintes fois la preuve.  Sur ce fameux conseil provisoire, les 4 étudiant(e)s, croient-ils vraiment qu'ils pourront convaincre leurs 13 autres "partenaires" de renier toutes leurs déclarations, tous leurs mémoires, toutes leurs revendications et toutes leurs réclamations économiques ? C'est d'une incroyable naïveté !  Et si, par miracle, les 4 étudiant(e)s parvenaient à convaincre les 13 autres partenaires et les 2 représentant(e)s de la ministre, le conseil provisoire sera ensuite remplacé par un conseil permanent qui fera à son tour des suggestions de coupures à la ministre, qui pourra en disposer comme elle l'entend. Et ensuite, si par miracle ces coupures sont acceptées par tous les "partenaires", en contradiction flagrante avec leurs propres intérêts, ces coupures serviront alors à réduire l'augmentation des frais de scolarité !!! Quelle belle entente !  Comme d'habitude, le gouvernement libéral aura réussi à renvoyer dos-à-dos tous ceux qui réclament, pour diverses bonnes raisons, une augmentation des investissements gouvernementaux en éducation.  Le gouvernement leur dit : "Vous réclamez tous plus d'argent ! Pas question qu'on augmente les impôts des riches. Alors repartagez entre vous les sommes qu'on vous donne déjà. Moi et mes amis, on met pas un sou de plus".  Les "partenaires" s'entredéchireront : les administrateurs universitaires, les syndicats d'enseignants, les milieux d'affaires (surtout ceux-là), et les étudiant(e)s formeront ainsi un magnifique panier de crabes, sous l'oeil amusé et satisfait du Ponce Pilate gouvernemental.  Il n'en sortira rien du tout pour personne, surtout pas pour les étudiant(e)s.  Et le gouvernement et les plus fortunés de la société auront encore vaincu. L'argent neuf dont les universités et leurs étudiant(e)s ont besoin, il se trouve dans les revenus mirobolants d'un grand nombre d'entreprises financières. Mais évidemment, les milieux d'affaires et leurs "délégués" gouvernementaux veillent au grain !  Ils seront même aussi nombreux que les étudiant(e)s au sein de ces fameux comités trompe l'oeil ! Bref, cette "entente" est une odieuse supercherie et j'espère que tous les étudiant(e)s du Québec la rejetteront.

Pierre-Yves Guay, professeur, UQAM

Je crois que les deux parties en sortent gagnantes. En effet, le gouvernement qui aime bien jouer avec la sémantique, conserve sa décision : les frais de scolarité seront augmentés et garde l'honneur bien haute dans le face à face avec la population. Tandis que les étudiants reçoivent ce qu'ils désiraient : augmentation nul des frais grâce à l'annulation des frais afférents; ainsi qu'un droit de regard sur la gestion des universités et de cégep.

Raynald Boucher

Il n'y a rien dans cette entente là-dedans de bien réjouissant, et surtout rien de solide, de concret. On sonne la trêve, pour les élections. Et les grands gagnants à court terme, ce sont les libéraux qui pourront dire qu'ils ont réglé la crise sans avoir rien lâché (ce sont les universités le problème). Le fond du débat est complètement évacué, après avoir été mis en lumière par le mouvement. Rien sur les liens entre l'université et l'entreprise, sur son virage prononcé vers une logique néo-libérale. Rien sur la juste part des milieux financiers, et d'autres secteurs en plein développement au Québec, lourdement soutenus par les libéraux (ex. : gazières et minières). Toutefois, il est clair que la lutte étudiante de ce printemps a permis de mettre sur la carte de grands enjeux concernant le bien commun. Et ce malgré les tirs nourris (au figuré...et parfois en réel) des pouvoirs en place, via leurs chantres bien disciplinés (Les lucides, les médias de masse, le milieu des affaires, les corps policiers, etc.). Si la lutte étudiante de ce printemps devait se terminer sur cette note (ce sera aux associations de décider), elle laisserait un goût amer dans la bouche de bien des jeunes qui se sont impliqués à des niveaux variables dans leur mouvement. Un mépris constant, une absence éhontée de reconnaissance, voire la haine chez certains commentateurs. Mais il a permis à des milliers de jeunes et moins jeunes de se politiser et d'affirmer leur point de vue. La devise du Québec est je me souviens. Ce printemps restera dans la mémoire pour beaucoup. La manifestation du 22 mars, et la grande marche pour la terre du 22 avril seront peut-être des moments fondateurs pour un Québec différent. Si j'étais un puissant, je m'en inquièterais sérieusement. Il y a un solide réveil à gauche.

Jean-François René, professeur, École de travail social, UQAM

Les Fédérations d'étudiants viennent de remporter haut la main la première lutte d'envergure de l'ALLIANCE SOCIALE, ce regroupement de toutes les forces de gauche souhaité par Mme Claudette Charbonneau peu avant son départ de la CSN. L'ALLIANCE SOCIALE dont font partie les Fédérations des étudiants, les artistes et travailleurs culturels, les groupes communautaires, les syndicats, les écologistes, les féministes ...  a pour objectif  d'empêcher la réduction de la taille de l'État et la privatisation ou la tarification des services publics, en un mot de lutter pour le maintien des acquis de la révolution tranquille. En luttant contre la hausse des droits de scolarité et en remportant la victoire éclatante que constitue l'entente récente avec le gouvernement, les Fédérations étudiantes viennent de justifier l'existence de l'ALLIANCE SOCIALE. Paradoxalement, les Fédérations étudiantes seront aussi fort utiles au gouvernement. Le Conseil provisoire des universités qui sera créé à leur suggestion, permettra une analyse et un contrôle des dépenses universitaires que le gouvernement semble incapable de mener. Il est un peu étonnant de constater que le gouvernement a décidé d'améliorer substantiellement le financement des universités sans avoir préalablement procédé à cette étude. Grâce aux Fédérations des étudiants, les excès des universités seront enfin dénoncés. Il n'a jamais été facile pour le gouvernement d'interpeler ces vaches sacrées que constituent les universités. Rappelons-nous ce qui est arrivé à Jean Garon, alors ministre péquiste, quand il avait osé les questionner.

Louis Dion, administrateur scolaire retraité, Saint-Jérôme

Si les associations étudiantes devaient accepter, ce qu'elle feront sans doute par lassitude et épuisement, le compromis concocté en fin de semaine par le groupe  de sortie de crise invité par Jean Charest, y incluant  les « mononcles » syndicaux ( coup de génie de Jean Charest ) , elles auront cédé au paternalisme des vieux  et perdu leur  combat initial soit celui du gel des droits de scolarité. Elles auront renoncé à leurs principes pour une poignée de dollars provenant d'une baisse des frais afférents théoriquement équivalente au gel. Un enjeu qui n'a jamais été évoqué pendant les douze semaines de grève. Une offre qui aurait dû être offerte dès le départ. Clairement, les étudiants ont perdu leur combat et une partie de leur dignité . En effet, Jean Charest ,fort de l'appui de 68 % de la population, a organisé le jeu pour gagner le match final . En effet,  il déplacé son conseil général de Montréal à Victoriaville plutôt qu'après un règlement de la crise que tout le monde souhaitait. Ce faisant, il a provoqué les étudiants les plus radicaux. Et devant les policiers de la Sûreté du Québec, moins aguerris que ceux de  la police de Montréal ,et un lieu statique de manifestation, soit devant un hôtel, toutes les conditions étaient réunies pour un dérapage. Rapidement, des images d'une grande violence sont, en effet, apparues sur nos écrans. Les leaders étudiants ont dû les dénoncer vertement, se plaçant ainsi dans une position de négociation affaiblie. Ce qui les a amené à accepter une proposition de compromis pour sauver la face et le reste de leur dignité abîmée par la manifestation de Victoriaville. Ainsi, Jean Charest aura gagné mais pour un chef d'État,  ne s'agit-il pas d'une victoire honteuse sur le dos de la jeunesse ?

Denis Forcier, Shefford

Après 82 jours de boycott et des dizaines de manifestations les associations étudiantes et le gouvernement sont enfin parvenus à s'entendre. Cette entente de principe ne prévoit pas de gel pas plus que la gratuité des frais de scolarité, cheval de bataille de la CLASSÉ. Par contre les étudiants ont tout de même gagné un point. En effet cette entente prévoit que les gestionnaires d'universités devront faire preuve d'imagination afin de faire baisser les frais afférents facturés aux étudiants d'un montant équivalent à la hausse instaurée par le gouvernement Charest. Le conseil provisoire qui verra le jour suite à ces négociations sera certainement en mesure d'identifier des économies intéressantes qui pourront par la suite être remises en baisse de frais aux étudiants. Nous savons tous que tout organisme public et gouvernementale, incluant les universités, souffrent d'une ''structurite'' aigue qui fait en sorte que l'argent qui devrait aller en services directs à la population est trop souvent mal dépensé. Ces négociations auront donc aussi permis au gouvernement Charest d'admettre en quelque sorte qu'il est vrai que certains administrateurs doivent se responsabiliser et cesser de dilapider comme bon leur semble les fonds publics. Tant qu'à y être les chefs syndicaux présents à la table de négociation devraient demander que cette saine gestion s'applique à l'ensemble du réseau scolaire et aussi au gouffre sans fond qu'est devenu le réseau de la santé. Oui c'est un tout autre débat. Mais ne mérite t-il pas que l'on s y attarde aussi? Le conflit devrait donc prendre fin avec ces propositions. Ne reste qu'à chaque étudiant a peser le pour et le contre en votant sur la seule et unique entente négociée depuis le début de cette saga qui semblait ne pas avoir d'issue.  Une entente acceptable car le gouvernement ne faisait preuve d'aucune ouverture et semblait vouloir gagner à tout prix cette guerre d'usure.

Jean Bottari, Montréal

Un petit pas au niveau des résultats, mais qui donne l'élan nécessaire, celui qu'on attendait. Il y a du bon dans l'entente, dont cette révision du mode de gestion des dépenses dans les universités, mais les étudiants et l'ensemble de la société perdent sur le fond. On dégèle et la porte restera ouverte à des augmentations récurrentes. Le débat n'est pas terminé, celui de l'accessibilité, mais aussi celui de la transformation de notre système d'éducation, qui se plie progressivement à la logique de marché, à commencer par l'instrumentalisation du secteur de la recherche, jusque dans l'intégrité de la formation elle-même. Les frais de scolarité ne sont qu'une pointe de l'iceberg, voire une question piège qui nous détourne des débats de fond. Les étudiants ont d'ailleurs réussi à susciter cette réflexion collective. La grève s'est ajoutée à de nombreuses insatisfactions et aura amener la société québécoise à débattre franchement, enfin, et à oser remettre en question. Le dossier de l'éducation n'est pas réglé, et il reste ces lourds enjeux qui menacent la santé du Québec : le mode de gestion de ressources naturelles et énergétiques, l'intégrité et l'efficacité du système démocratique, la qualité et l'accessibilité de l'ensemble des services sociaux, l'équité sociale, la protection de l'environnement, notre capacité à nous doter d'une réelle autonomie, etc. Le système socioéconomique qui s'est installé démontre clairement ses limites et ses dangers, et notre classe politique fait quotidiennement la preuve de son incapacité à protéger l'intérêt collectif et le bien commun. Nous devrons avoir le courage de nous doter d'institutions, de services et d'un système démocratique à la hauteur de nos aspirations. Nous devrons, oui , articuler un projet collectif. Cette grève aura une fin, ne serait-ce qu'en raison de l'épuisement des troupes, du climat social qui s'est installé ou pour des raisons logistiques. Mais, plus qu'en 2005, plus que jamais, la fin de la grève n'est pas la fin d'un mouvement. Non, les étudiants ont crevé l'abcès, ont enfin mis sur la place publique un débat avec lequel nous continuerons d'évoluer et ils nous démontrent que le statu quo peut être ébranlé. L'insatisfaction générale et ces prémisses d'une mouvance sociale et d'un courage collectif, auront raison du pessimisme ambiant et de l'immobilisme politique. Nous avons beaucoup à faire pour redresser le Québec et pour montrer au reste du monde que rien ne nous oblige à nous prosterner sagement devant les soi-disant impératifs de la vague néolibérale. Notre vitalité politique, économique et culturelle peut se fonder sur d'autres bases. Étudiants, votre réelle victoire se manifeste dans la mobilisation d'une génération, dans ce vent de réflexion et de débat semé dans toutes les strates de la société et dans cette brèche ouverte dans notre quotidien. Merci, vous nous avez donné un magnifique élan. J'aime ce Québec qui se dévoile et celui qui se dessine. Vos efforts remarquables, votre ténacité exemplaire et votre créativité inspirent et donnent le ton pour la suite du printemps québécois.

Joël Nadeau

L'offre proposée par le gouvernement n'est pas acceptable. Elle propose l'équivalent du gel pour une session. Par la suite, les gains financiers obtenus potentiellement par une meilleure gestion universitaire seront déduits des frais afférents. Or, les frais afférents, tout dépendant des universités, sont d'environ 500-600$ par année. La hausse de 1779$ sera donc à terme, dans le meilleur des scénarios, une hausse de ''seulement'' 1200$. Les étudiants sont en grève depuis 12 semaines pour contrer cette hausse. Avec cette annonce, même dans le meilleur scénario possible, cela demeure une hausse substantielle. Même si élections auront lieu dans moins d'un an, le risque que les Libéraux soient encore réélus demeure présent. Ce n'est pas un risque à prendre d'accepter cette offre et d'espérer un changement éventuel de gouvernance. Si nous tenons encore un peu, je suis certaine que le gouvernement va finalement modifier la hausse des droits de scolarité. Finalement, selon ce qui se dit à l'intérieur des associations, je doute sincèrement que la majorité d'entre elles vont voter en faveur de cette offre.

Sarah Michelle Neveu

Le gros loup Charest, le méchant, se servi de la mère-grand Beauchamp pour attirer les chaperons à carrés rouges éclatants, pour les bouffer goulûment. Ils se défendirent en marchant, sauvant ainsi quelques galettes et petits pots de beurre nourrissants, pour subsister jusqu'aux saisons nouvelles, évidemment.

Gilles Bousquet, St-Hyacinthe

C'est une aberration totale. Encore une fois ce gouvernement ne sait pas gérer le Québec. Qui va payer le coût engendré jusqu'ici en ce qui a trait aux démonstrations contre la hausse des droits de scolarité? Et oui c'est nous encore une fois. Près de 70% de la population était pour la hausse de ces frais. Franchement, vivement un autre gouvernement. Assez c'est vraiment assez.

Pierre Chartrand

Les étudiants sortent gagnants de ce conflit de 12 semaines. Belle leçon de démocratie offerte à un gouvernement qui en a si peu fait la démonstration pendant la lutte menée par les étudiants au sujet des frais de scolarité. Les étudiants représentant les fédérations étudiantes  ont démontré plus de sagesse que le gouvernement en place et surtout ont donné au gouvernement de Jean Charest une belle leçon de démocratie. Le premier ministre du Québec et surtout chef du parti libéral faisait pitié à voir. Mal habile, petit homme, mesquin, vengeur, petit politicien  de bas étage,  sans envergure et anti-démocratique. Une honte pour tout le Québec, le Canada et le monde. En toutes circonstances, il a fait de la bien petite politique. En comparaison de Barack Obama, son image est bien pâle et révèle le personnage dans toute sa petitesse. Ce politicien, si faible dans son rôle de premier ministre contraste avec le "campaner" si rapace lors des campagnes électorales, a laissé perdurer le conflit, essayant au passage d'amasser du capital politique. C'était évident, Tous ses clips à la télé en témoignent. Accusant les étudiants de la Classe en particulier de préconiser la violence, accusant tout un chacun arborant le carré rouge d'engendrer la violence parce que cela faisait bien son affaire de faire peur aux personnes âgées les plus vulnérables qui craignaient même une révolution sanglante au Québec. L'idée de la violence terrorisait aussi  une clientèle de gens moins scolarisés, peu sensible aux études, ignorant  l'importance même de l'éducation, n'ayant jamais eu la chance pour elle même de fréquenter les CÉGEPS ou les Universités. Le seul but de Jean Charest en agissant ainsi était de remonter dans les sondages. Quel personnage ignoble et grotesque. La peur au Québec, oui les québécois sont de grands peureux, c'est connu, est habituellement une formule gagnante que l'actuel premier ministre utilise avec doigté chaque fois qu'il est dans l'embarras ou que l'enjeu politique risque de tourner en sa défaveur. Cela fera bientôt 10 ans qu'il est au pouvoir et ce qui ne va pas bien au Québec est toujours de la faute des péquistes. Beau groupe d'amis pour M. Charest, les vieux les plus vulnérables, ceux qu'il réussit chaque fois à effrayer, les non scolarisés sont aussi des gens plus vulnérables au chantage de ce politicien et à l'intimidation; enfin,  les anglophones et allophones, des clientèles acquises au parti libéral, coûte que coûte. Vous avez vraiment une belle clientèle au parti libéral. Bravo M. Charest! Vous êtes vraiment un bien petit homme...et vous êtes le grand perdant de ce conflit puisque l'occasion nous aura été donné à tous, d'apprécier combien petit et minable vous êtes. Vite des élections pour qu'enfin on se débarrasse de votre gouvernement. Souhaitons  que vos successeurs prennent exemple auprès de la classe étudiante, ces jeunes qui nourissent l'espoir d'une société meilleure,  pour nous donner un gouvernement démocrate, équitable, juste et  généreux pour tous les les Québécois.

Adalbert Lévesque, Rivière du Loup

Au sujet du conflit étudiant, pensez-vous que les membres de la CLASSE vont accepter cette entente? Leur représentant Gabriel Nadeau-Dubois n'a rien de moins que réclamer la gratuité scolaire. Pensez-vous que le boycott de ses membres qui a été amorcé depuis douze semaines aura été fait pour en arriver à un règlement à moitié? Il est évident que les grandes centrales syndicales étaient les maîtres à penser des "leaders" étudiants et ce n'est pas pour rien qu'ils étaient tous à Québec pour les négociations en fin de semaine. Toutes les manifestations où il y a eu des dommages aux personnes et aux propriétés privées et publiques, aux injonctions non respectées donc considérées comme un outrage au tribunal autant de la part des étudiants que de certains professeurs ont été négociés dans un protocole de retour aux études. Gabriel Nadeau-Dubois n'a pas laché le morceau pour rien. Que pensez-vous que les ordonnances de cour de justice et des dossiers judiciaires de tout ce beau monde vont devenir? Néant ! Sur ce point il est certain qu'il y a eu des négociations et soyez assuré que tout s'effacera par magie et que personne n'en aura vent. Quel seront les journalistes qui oseront poser la question à ce sujet? Entendez-vous quelques questions à ce sujet? Néant! C'est très simple, le gouvernement a fait dans ses culottes et se sera encore les honnêtes contribuables qui paieront la note. Des élections au plus coupant car nous avons besoin d'un gouvernement avec une colonne vertébrale...

Éloi St-Pierre

Les deux sortent perdants : les jeunes ont mis leur session en péril et perdront du salaire d'été; les libéraux seront éventuellement perdants aux élections, car les étudiants iront voter massivement « j'espère ».

Raynald Breton

Par son entêtement à ne pas se laisser dicter quoi faire par des "petits morveux d'étudiants", Jean Charest, a plongé le Québec dans la plus grande crise étudiante qu'il ait jamais connu. Résultat, après 12 semaines de conflit: on change quatre trente sous pour une piastre! Bravo! En bout de ligne il n'y aura pas plus d'argent pour le financement des universités. En plus, comme il a été démontré que les couts de ce conflit excèdent déjà de beaucoup la hausse des frais de scolarité pour la première année, en bout de ligne, le gouvernement est perdant. Mais il pourra avoir la tête haute le premier ministre, il a tenue parole devant ses amis recteurs: "Je vous l'avais promis qu'on augmenterait les frais de scolarité. Maintenant, je vais pouvoir me consacrer à la vente de nos ressources du nord!" Bravo à cette génération d'étudiants qui ont tenu tête, vous me donnez de l'espoir!  

Denis Laplante

À mon sens, rien en fait dans cette entente, ne semble raisonnable sur le fond. Le gouvernement a laissé la crise se prolonger pour se donner bonne conscience, mais dans les faits il a provoqué cette situation et qu'il aurait pu éviter lui-même en prenant ces mesures avant de déposer son budget. Donc, on revient en quelque sorte à la case départ, c'est-à-dire on fait une facture, ou il y a un débit  crédit qui s'annule. Est-ce que ça valait 12 semaines de grèves, des millions dépensés avec les interventions policières, les bris et méfais, des cours retardés, des emplois d'été retardés pour les étudiants qui deviennent un casse-tête pour des commerçants, etc.? Pour ma part, il est évident que seul le gouvernement est directement lié à ses décisions, soit sa responsabilité d'avoir laissé cette situation se détériorer. De plus, rien n'est selon moi, encore réglé, on vient de repousser le problème. Le prochain gouvernement qui sera élu devra corriger cette situation, car l'accessibilité n'est toujours pas garantie pour tous les jeunes qui voudront faire des études collégiales et universitaires (prêts et bourses).  Je me demande comment les étudiants ont pu accepter ce genre d'entente, je ne donne pas ma confiance dans ce gouvernement Charest, il ment comme il respire. Ce débat reviendra hanter ce gouvernement, car le parti Libéral est allé contre les idées qu'il défendait au départ, c'est-à-dire assurer l'accessibilité à tous pour une éducation.

Henri Lebarbé

Les étudiants font preuve de courte vue et d'ignorance. Moins d'argent, peu importe où s'applique le ''rationnement'', dans le financement global des institutions, c'est moins de services, moins de recherche, moins de gens compétents.  Ils croient avoir gagné quelque chose, soit. Ils auront moins en retour. Seul point positif, s'il en est un peut-être, c'est potentiellement plus d'observation dans l'administration des institutions. Toutefois, le prix n'en valait pas la chandelle. Je n'aime pas ce gouvernement, mais dans ce contexte il se doit de garder l'énoncé de départ. Le monde des universités anglophones comprend beaucoup mieux les besoins en financement de leurs institutions.

P.-E. Perreault

Les étudiants 1, la société 0 Quel est LE message que ces étudiants retiendront de leur expérience? Dès que vous n'êtes pas satisfaits d'une politique, vous sortez dans la rue tous les jours, vous faites un peu de grabuge, 1 ou 2 émeutes, et voilà, vous finissez par obtenir gain de cause, en tout ou en partie... La belle société que l'on se prépare!

Danielle Villeneuve, Laval