Ça y est, François Legault a lancé son nouveau parti, la Coalition avenir Québec. L'avènement de ce nouveau parti sur la scène politique québécoise est-il utile, nécessaire ? Croyez-vous que les changements préconisés par M. Legault et la CAQ sont souhaitables pour le Québec ?

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Le moindre des maux

Je crois que ca vaut la peine d'essayer. J'aimerais mieux être pris avec Legault pendant 10 ans qu'avec Charest pendant encore quatre ans.

Claude Cournoyer

Rien ne changera

Les Québécois en ont tellement ras le bol des politiciens qu'ils sont prêts à voter pour n'importe qui, pourvu que ce ne soit pas les partis existants. Ce nouveau parti va réussir soit à diviser le vote et faire réélire les Libéraux, de qui tout le Québec en a marre, ou bien ce CAQ va prendre le pouvoir, par dépit de la politique des citoyens. Alors au final, rien ne va changer, puisque ce parti n'apporte rien de nouveau et sera formé des mêmes politiciens, pour qui seul le pouvoir est important. À quand des politiciens qui ont vraiment à coeur l'intérêt des citoyens? Avec ces crises de la dette qui frappent plusieurs pays, il faut des gens qui n'ont pas peur de prendre des décisions difficiles et non seulement à gagner des votes pour rester en place. Notre société ne peut plus se permettre de vivre au-dessus de ses moyens.  Certains programmes doivent disparaître, car ils coûtent trop cher, dont les garderies à 7 $, la fertilisation in vitro payée, et d'autres autres subventions qui méritent d'être revues à la baisse ou éliminées.

Gilles Bouthillette

Oui à un nouveau parti, avec un bémol

Je considère, avec quelques nuances, que l'émergence d'un nouveau parti politique est une bonne nouvelle dans un pays où il existe un certain degré de démocratie. L'apparition d'un nouveau parti peut permettre à certains électeurs, plus ou moins nombreux, de voter pour des « idées » et pour un programme qui, peut-être, se rapproche significativement de ce qu'ils pensent et désirent.

Je dois toutefois ajouter que le jaillissement, plus ou moins subit, d'un nouveau parti serait une bien meilleure nouvelle si, abandonnant quelque peu le système britannique, plutôt bipartite (ou tripartite), nous avions fait le choix de mettre en place un système raisonnable et modéré basé sur un certain degré de « proportionnalité », comme le demandait le rapport Béland.  Si le Canada avait lui aussi fait un tel choix, le pouvoir de Stephen Harper serait possiblement moins absolutiste.

En ce qui concerne le nouveau parti de François Legault, je me permets de rester « attentiste », vigilant et circonspect. Étant un social-démocrate, je prendrai mes décisions électorales en temps et lieu.

Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias, Montréal

Sans étoffe, ni charisme

La position de François Legault et la CAQ sur les soins de santé me laisse perplexe. Lui qui crie haut et fort sur toutes les tribunes vouloir faire les choses autrement, est incapable de se prononcer publiquement sur la place qu'il entend réserver au privé en santé. À la suite à la question d'un journaliste portant sur les discussions en ce sens avec l'ADQ, qui idéalise une grande place au secteur privé, M Legault mentionne que les rencontres sur ce sujet font l'objet de pourparlers privés avec les membres de l'ADQ. Or, en agissant ainsi, François Legault agit de façon identique aux autres chefs de partis qui font rarement preuve de transparence. Certes, le Québec ne peut demeurer dans cet immobilisme et les Québécois qui sont majoritairement cyniques comme jamais envers toute la classe politique, méritent mieux que ce que nous avons comme leaders. Mais en fin de compte M Legault sera-t-il l'homme de la situation? Selon moi, il n'a pas l'étoffe ni le charisme nécessaires pour séduire l'électorat. Par contre, comme nous sommes assoiffés de changement nous serons probablement surpris du grand nombre de votes qu'obtiendra la CAQ lors du prochain scrutin. De toute façon, comment faire pire que le gouvernement Charest?

Jean Bottari, Montréal

L'homme en bleu devenu multicolore

François Legault vient de créer le parti... » des partis ». En effet, ceux qui adhèrent (ou qui adhéreront) à cette formation sont « partis » du PQ , du PLQ ou de l'ADQ.Le plus drôle, je dirais plutôt le plus tragique, c'est que cet homme  vient de mettre au monde un monstre avec la CAQ. En effet, les caquistes seront invités à joindre un parti eunuque: ni fédéraliste, ni souverainiste. Et si vous pensez que cet ex-souverainiste, ex-péquiste,ex-ministre indépendantiste,  ex-homme d'affaires fera de la politique autrement? Il vaut mieux croire au Père Noël beaucoup plus crédible que le Père Legault.

Robert Giroux, Lachenaie

Un pas vers la bonne direction

Lorsque j'ai entendu aux nouvelles, d'une fusion possible entre l'ADQ et la Coalition pour l'avenir du Québec, je me suis dit: enfin ils se parlent. Et je crois que cet exercice devrait être fait entre les cinq partis politiques qui ont à coeur le Québec soit, le PQ, l'ADQ., l'Option Nationale, Québec Solidaire et la Coalition pour l'avenir du Québec. Il faut se parler et s'unir tous ensemble si nous voulons mettre à la porte Jean Charest. Ce n'est pas en se divisant, comme vous le faites actuellement, que nous allons gagner nos élections. Qu'il y ait des divergences d'opinions dans un parti, c'est tout à fait normal. À la limite de chicanes, oui ça peut arriver. Mais quitter un parti, parce que nous ne sommes pas d'accord avec certaines idées, c'est de l'enfantillage. Entamez des discussions, des négociations ou des pressions pour que ça change et trouvez des partisans pour faire avancer vos nouvelles idées. Démontrez-nous que vous avez raison et nous allons adhérer à vos nouvelles idées. Par contre, si vous n'avez aucun appui, il faut se résigner et apprendre à lâcher prise. Ce n'est pas en quittant un parti politique que vous allez régler la situation. Vous divisez le vote souverainiste et déroulez le tapis rouge pour faire réélire Jean Charest.

Si tous les membres d'un parti veulent des changements, les hauts dirigeants finiront par céder ou au pire, les membres du parti vont leur montrer la sortie. Mais c'est à vous de les convaincre et non de partir en claquant la porte. 

Si nous ne sommes pas au pouvoir, oublions le référendum. En fait, j'irai jusqu'à dire que vous êtes les destructeurs de notre pays. Car en agissant comme vous le faites, vos gestes font reculer la souveraineté au Québec. Restez tous unis et continuez le combat. Si la population ne veut pas de référendum, on ne pourra pas le faire. Travaillez tous ensemble pour réussir à convaincre les gens que c'est la bonne solution. Gagnez les élections et démontrez que le Québec a du potentiel et que nous sommes une société prospère et fière de l'être. Soyez des gens à l'écoute de la population et n'ayez pas peur de changer d'idées. Plus vous êtes réfractaire aux changements et à ne pas nous écouter, moins nous allons vous respecter. Vous devez tous travailler ensemble, sous un même parti, pour le même objectif, soit la souveraineté du Québec. Donc, au nom des gens qui croient encore que nous pouvons changer des façons de faire au Québec, nous vous demandons de vous parler et de vous unir tous ensemble pour aider au développement du Québec, pour un avenir prospère, pour une justice sociale et pour garder notre identité francophone. Et ensuite, nous serons prêts à devenir une nation.

Guy Marin, Montréal

Nouveau parti, vieux visage

On coupe en santé, mais on dit jamais ce que l'on fait dans l'organisation. Les hôpitaux sont pleins, mais ils sont aussi mal organisés. M Leagault que pensez-vous de faire? Et les médecins et infirmières immigrants? Va-t-on les laisser sur la tablette? Vous voulez diminuer le nombre des immigrants, mais expliquez-moi pourquoi un chirurgien européen, qui travaille au Québec avec un contrat de trois ans peut opérer et le même chirurgien, s'il veut rester ici comme résident permanent, retourner à l'université?

Vous avez raison de vouloir protéger la langue, mais aujourd'hui les Québécois sont les premiers à la détruire. Commençons à parler un français compréhensible et correct.  Expliquez aux jeunes la différence entre un infinitif, un imparfait et un participe passé.  Expliquez-moi comment mes enfants pourront être compétitifs avec une heure d'enseignement anglais par semaine, dans un continent où il y a une dizaine de millions de francophones, entourés de 350 millions d'anglophones?

Désolé M Légault, mais mon vote ne sera pas pour vous, vous êtes encore du vieux. Les politiciens ne sont pas comme le vin que l'âge peut l'améliorer.

Fabiano Cortado, Québec

Je leur fais confiance

La Coalition a effectué une consultation citoyenne, une série de plus de 10 évènements.  Je me suis présenté à trois de ces évènements, afin d'en apprendre plus sur les propositions apportées et ainsi de voir la solidité des réponses de monsieur Legault devant des questions non préparées.  Face un barrage de questions et interventions de simples citoyens, M. Legault a su répondre à l'ensemble des interventions avec contenu, sincérité et, ce, d'instinct.

S'il y avait un tir groupé à effectuer par les autres partis, qui vont jusqu'à qualifier la CAQ de « mirage », ils n'avaient qu'à avoir la colonne pour le faire devant les citoyens, à l'intérieur de cette série d'assemblées.

Voici mon raisonnement : les autres partis rentrent tous à l'intérieur de l'une de ces trois catégories. Ils contribuent soit au cynisme, en faisant peu pour combattre l'impression de corruption, soit ils s'entredéchirent ou n'ont simplement aucune chance de réaliser leur plateforme avec sérieux.

Donnons la chance à ce parti d'apporter les changements proposés. Aux élections suivantes, nous pourrons revenir sur leur plan d'action (les quatre publications du mouvement étaient très claires) afin de faire le compte. Qu'est-ce qui a été effectué? Qu'est-ce qui a été mis en place et a fonctionné? Comment ce gouvernement a-t-il géré les évènements et les imprévus qui ne font pas partie intégralement du plan d'action?

Voilà l'utilité de la CAQ : une nouvelle option dont nous pourrons évaluer ses performances (au contraire de l'ADQ et QS), qui se préoccupe de rassembler plutôt que de diviser (le PQ qui s'égorge, le PLQ qui alimente le cynisme populaire).

André Taron

Le premier jour de la fin d'une époque

J'ai 35 ans.  J'ai grandi avec des macarons de René Lévesque dans la maison. Si je me considère encore souverainiste, c'est parce que j'ai la conviction profonde que nos valeurs québécoises sont en plusieurs points trop éloignées des valeurs canadiennes.  Le gouvernement Harper majoritaire nous le démontre de brillante façon.

Aujourd'hui, électricien, père de trois enfants, propriétaire d'une maison payée beaucoup trop cher, j'en ai pourtant assez de cet interminable débat.  Le modèle péquiste s'est libéralisé à un tel point que ses membres semblent avoir cessé de se battre pour que les choses changent.  Ils attendent sagement leur tour, sans rien proposer de nouveau, épuisé moralement par leurs chicanes familiales.  Au lieu d'utiliser leur temps dans l'opposition pour réfléchir à des solutions aux problèmes actuels, ils critiquent, se chicanent à l'interne et s'en prennent à un de leurs "ex",qui, après s'être donné un moment de réflexion, revient avec des idées nouvelles.

Le CAQ arrive à un bien joli moment.  En tant que nouveau parti sur la scène politique, il n'a d'autres choix que d'arriver avec des idées qui viendront bousculer le système établi depuis déjà trop longtemps par les deux partis libéraux ( PQ et PLQ ) qui alternent.  Et si le Parti Québécois a encore un peu de vision, au lieu de critiquer le programme du CAQ, il va nous en proposer un différent et nous aurons le choix de voter, enfin, pour un véritable changement. Mon vote est libre, surprenez-moi!

Hugo Lévesque

De l'opportunisme primaire

À l'image des adéquistes, les caquistes volent dans tout les sens sans jamais dire comment ils arriveront à leur fin. C'est beau de promettre la lune, mais savoir comment ils y arriveront est pas mal plus important. Les caquistes demandent un chèque en blanc à la population du Québec et bizarrement elle semble prête à le faire. Aveuglement ou désintéressent?

Les caquistes parlent jusqu'à nausée de changements, mais ils viennent tous d'un des partis déjà existants. Je n'y vois que fumisterie opportuniste. Comme disait l'autre, une façon comme une autre d'avoir une pension à vie.

On apprend que la taxe scolaire ne bougera pas, mais que l'organisme auquel cette taxe est dédiée sera aboli. Ils ramènent l'idée de l'évaluation des professeurs, quand on sait que cette mesure en place aux États-Unis amène de la fraude, dont le gonflement artificiel des notes et un camouflage érigé en système. Rien de précis, que des suppositions, et des « on verra » et des » peut-être ». Ça m'inquiète au plus haut point.

De plus, on a à faire à un parti incapable de se situer constitutionnellement. Pour éviter l'adversité et gagner des élections, vaut mieux jouer la neutralité et ne pas faire trop de vague. Le Québec est régi par une constitution qu'il n'a pas signé, mais ce n'est pas grave, les caquistes n'ont pas l'intention de faire autrement sur la question. Il ira avec le même statu quo inacceptable que les libéraux. Changements qu'ils disent!

Donc, pour se faire élire, les caquistes se limitent à présenter des idées floues et sans contenu, mais qui chatouillent l'électorat pourtant désintéressé de la politique? N'est-ce pas la définition primaire d'opportuniste?

Sylvain Pelletier, Montréal

Legault n'a pas tout dit

François Legault, celui qui a le verbe à droite mais qui couche encore à gauche, lors de son lancement de parti, la lubie du jour, au Palais Montcalm de Québec a présenté l'innocuité de son parti. Un repas en plusieurs services, afin de plaire au plus grand nombre de gens possible. Bon, tout cela est de la politique et le charme doit être au maximum. Mais à l'entendre, sa personne hégémonique semble être l'axis mundi de son univers, comme s'il était le créateur, le financier, le réalisateur, le producteur et le chef d'orchestre de son parti. Il a parlé de multiples sujets, malheureusement la souveraineté sera mise au congélateur pour longtemps, trop longtemps pour certains. Pourtant Legault avait quitté le PQ les mains vides et le coeur meurtri.

Mais qu'à cela ne tienne, le CAQ semble vouloir rouler des hanches pour charmer quelques adéquistes en peine de pouvoir. Pour eux, l''opposition ne représente certainement pas un fauteuil confortable et suffisamment éclairé par les médias. Il faut bien améliorer ses rentes pour se vieux jours, me direz-vous! Enfin, là ne s'arrêtent pas les surprises. Elles viendront surtout de quelques conseillers municipaux des Villes de Québec et de Montréal qui désireront atteindre prématurément un pouvoir provincial en profitant de la vague Legault. Ah ces profiteurs de politiciens!

Michel Beaumont, Québec