Pour une deuxième journée de suite, la plupart des grands chantiers du Québec sont fermés en raison d'une grève illégale des travailleurs de la construction. À votre avis, que doit faire le gouvernement? Doit-il céder aux pressions des syndicats et laisser tomber son idée d'abolir le placement syndical? Au contraire, doit-il tenir son bout et faire adopter le projet de loi?

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VOS COMMENTAIRES

Le domaine de la déconstruction

Les débrayages dans le domaine de la construction au Québec contre le projet de loi 33 ne sont pas justifiables, car on ne défend pas un droit, mais une pratique qui s'avère être une mauvaise habitude, dont on confirme la réputation d'être du corporatisme de gros bras, qui utilise l'intimidation pour s'accorder des avantages sur le dos du reste de la population.

Au mieux, c'est un mouvement prématuré pour masquer des justifications qui ne sont pas convaincantes.

André Noël Tremblay, Jonquière

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Cohérence

Les gouvernements sont si prompts de nos jours à casser les grèves de travailleurs dont les syndicats jouent selon les règles (infirmières, professionnels du réseau de la santé, procureurs, agents de bord, etc.) que dans ce cas, le gouvernement du Québec devrait être cohérent et cesser de ne s'en prendre qu'aux travailleurs qui ne lui feront pas vraiment de trouble, et sévir avec la plus extrême sévérité envers les organisateurs syndicaux qui intimident leurs propres travailleurs et causent des retards et des coûts à la société.

Éric Michel

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La fin des syndicats

Alors que le Québec subit, encore une fois, la colère et la répression des syndicats, l'heure est à se demander si ces corporations aux «nobles» prétentions ont toujours leur place dans notre société.

Quoique légitime et justifiée à son début, la mission des syndicats s'est étrangement transformée au fil des années, à un point tel qu'il semble normal d'en mettre en doute la pertinence. Alors que les syndicats visaient autrefois à protéger les droits des travailleurs, ils inversent aujourd'hui les rôles et se servent de ces derniers comme des soldats, comme des boucliers, comme de vulgaires pions sur leur échiquier.

Les droits des travailleurs sont au second plan - s'ils sont toutefois considérés - ou carrément bafoués et la priorité réside aujourd'hui dans la protection et l'accroissement du « territoire » de chaque centrale ainsi que dans la promotion de divers intérêts politico-économiques. Chaque travailleur syndiqué devient un revenu supplémentaire et, ainsi, une ressource additionnelle dans la guerre que se livrent entre elles les centrales ou dans les batailles qu'elles livrent aux différents gouvernements afin de faire valoir leurs intérêts.

Or ces travailleurs deviennent la plupart du temps syndiqués par la force lorsqu'ils acceptent un emploi et s'enrôlent, du même coup, dans les rangs d'une centrale ou une autre et deviennent également à la merci des commandants, des gros bras et des règles non écrites qui en gèrent le quotidien.

C'est, en soi, un procédé qui n'a strictement rien de démocratique et qui ne respecte pas un droit fondamental des travailleurs: celui de choisir d'être ou non syndiqué. Surtout lorsque les syndicats, comme nous le pouvons constater ces jours-ci, ont des activités s'apparentant plus au crime organisé qu'à une société démocratique.

Grabuge, bris d'équipement, grèves forcées, intimidation, chantage, manipulation, menaces - tel est désormais l'apanage des syndicats et cela dure depuis des années. Qu'il ne s'agisse que d'une minorité des membres et que ces actions soient «officiellement» (supposément) découragées par les directions syndicales, pourquoi tolérons-nous toujours ça?

Rien n'excuse ni ne justifie de tels agissements et il est grand temps de les condamner et d'y mettre fin. Les centrales syndicales commettent des crimes. Traitons-les alors comme des organisations criminelles. Et laissons aux travailleurs qui veulent s'en dissocier le droit de le faire.

Quoique la fin des syndicats - du moins tels qu'ils sont aujourd'hui - me semble hautement souhaitable, elle ne sera pas réalisable tant que nous accepterons que certains emplois soient obligatoirement syndiqués et que des centrales puissent forcer des travailleurs à leur verser une portion de leur salaire même s'ils ne se sentent pas représentés par ces monstres archaïques, violents et criminels.

David Lepage, travailleur autonome et étudiant en communications

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Une diversion?

Je déplore ce qui se passe actuellement sur les chantiers de construction au Québec en réaction au projet de loi 33 éliminant le placement syndical et visant l'amélioration du fonctionnement de l'industrie de la construction.  Je suis d'avis que les représentants de la fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) utilisent des moyens dépassés pour revendiquer leurs droits.

Par contre, sachant qu'un tel projet de loi serait rejeté par la FTQ et créerait de la bisbille sur les chantiers pourquoi alors le présenter lorsque la province connaît ses plus gros chantiers de construction? Il faut savoir que le gouvernement libéral a déposé ce projet de loi 33 avant la volte-face du premier ministre Charest sur la commission d'enquête était-ce une diversion ou un moyen détourné pour éventuellement expliquer un dépassement de coût?

Avant ce soubresaut, il n'y avait certes pas un gros pourcentage de la population qui était au courant de la façon de fonctionner pour le placement syndical dans le monde de la construction?    De plus, connaissant les réactions prévisibles de la FTQ,  le gouvernement a donné des munitions à certains animateurs afin d'attaquer et de détruire un secteur qui est la pierre angulaire du développement économique du Québec.

Il faut arrêter immédiatement ce carnage.

Jocelyn Boily, Québec

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Inacceptable

Ce que les syndicats ont fait lundi est inacceptable! Comment prendre au sérieux des brutes qui empêchent les ouvriers de faire leur travail? Le temps où les syndicats faisaient débarquer leurs gros gars intimidants est révolu. J'espère que le gouvernement ne succombera pas à cette pression. Les syndiqués interrogés par des journalistes ne donnent aucune raison valable pour ce mouvement, mais les dirigeants des grandes centrales nous font accroire qu'ils n'ont pas donné de mot d'ordre. Nous prennent-ils pour des valises? Cessez cette intimidation et allez en commission parlementaire vous faire entendre. En démocratie, la violence n'a pas sa place.

Charles Beaudet, St-Charles-sur-Richelieu

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L'histoire se répète

J'ai oeuvré plus de 35 ans dans le milieu de la construction et, croyez-moi, j'ai été menacé plus d'une fois par ces fiers a bras.

Il n'y a qu'une seule façon de les contrer. C'est de les identifier et de les prendre en photo.

C'est le travail des policiers aux abords des chantiers et celui des médias de diffuser leurs visages.

J. Cloutier

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Des sauvages

Notre problème d'endettement et de la montée des prix est directement relié à ces barons. On beau dire, mais aujourd'hui j'ai deux emplois et quelquefois trois, parce que je suis un travailleur autonome quasi à la retraite et je ne peux me permettre une retraite dorée.  Mon épouse a travaillé pendant près de 30 ans pour un syndicat et je vois dans la FTQ toute la perfidie, le mensonge envers leurs membres et la population. Si le discours de Jean Charest est faufilant, celui du président de la FTQ est celui d'un taureau enragé prêt à tout pour sauver ces sbires. Je ne comprends pas comment il se fait que nous sommes volés, spoliés, nous, la population, car les travaux bloqués sont ceux que je paie avec mes taxes et personne ne leur dit que leur combat est de la foutaise et qu'ils me volent. Dois-je accepter ça?  Eh bien, je ne crois pas, car j'ai la ferme intention d'en faire part à ces brutes. On verra bien ce que signifie la guérilla des silencieux.  Cela couve, mais lorsque ça éclate, c'est un tsunami.

René Blier