Le jury dans le procès du docteur Guy Turcotte a jugé que le médecin n'était pas criminellement responsable de la mort de ses deux enfants pour cause d'aliénation mentale. Que pensez-vous de ce verdict?

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VOS COMMENTAIRES

Quelques secondes fatales

Je pense sincèrement que le jury a rendu le bon verdict. Aussi terrible que puisse être ce procès, il n'en demeure pas moins qu'un père aimant autant ses enfants ne peut pas avoir agi de la sorte sans être atteint d'une forme de folie. Bien sûr qu'il a connaissance de l'avoir fait, mais il n'était plus lui-même. De toute façon, ce sera très difficile pour lui dans les années à venir. Il les aimait ses enfants, il sera très malheureux pour le reste de ses jours. Je voudrais ajouter que si les gens pouvaient apprendre à divorcer comme il faut. Il y en a toujours un des deux qui est plus fragile que l'autre. Faire les choses dans le respect de l'autre parent et surtout des enfants. Moi, la première, j'aurais eu beaucoup de difficulté de voir quelqu'un prendre ma place. Le temps de l'adaptation, au lieu de jouer au père avec les enfants, les deux tourtereaux auraient pu laisser les enfants avec leur père et eux, prendre du bon temps. Ça demande du temps et ce n'est pas tous les jours que nous voyons des pères aussi aimant avec leurs enfants.

Et non, ce n'est pas parce que lui évite la prison qu'il en sera de même dans un autre procès. C'est du cas par cas. Je pense que les gens, tant qu'ils ne vivent pas une situation, ne sont pas capables de comprendre. Demain, ça peut t'arriver à toi, à moi, à n'importe qui. Ça ne prend que quelques secondes pour perdre la carte. Il suffit que la limite ait été atteinte. Je suis aussi d'accord avec la réaction de son ex-femme. C'est le mieux à faire. Il a pété les plombs, très très malheureusement. C'est une perte inestimable, ces deux enfants. Vraiment très triste. Je leur souhaite à tous bon courage.

S. Trottier

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Une journée sombre

C'est une journée sombre pour nos tout-petits, car la justice permet désormais qu'un homme en colère contre son ex-femme se permette de massacrer des petits êtres sans défense. Si la supposée folie permet tout, cela voudra dire alors qu'il n'y a plus de protection pour le public en général. Car d'autres individus essaieront de se prétendre fou ou drogué pour violer, tuer, etc. Ces crimes sont horribles et le verdict l'est tout autant.

Lucille Labrie

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Un procès qui laissera des marques

Il n'y a personne qui ressort de ce procès «libéré». Les personnes qui y étaient jour après jour en subiront des séquelles toute leur vie. Il n'y a pas de «sentence» adéquate ou satisfaisante. La sentence ne ramènera pas Olivier et Anne-Sophie. Même les jurés et le juge David en seront profondément affectés. Ces personnes ne peuvent pas en parler publiquement, même s'ils vivent dans le public. J'espère qu'ils recevront toute l'aide à laquelle ils ont droit. Maintenant, avançons et essayons d'apprendre de cette tragédie. Les auteurs de tragédies et de mythes grecs espéraient que leurs lecteurs puissent y saisir des vérités profondes de la vie humaine. Ovid présente la légende de Narcisse qui peut nous éclairer sur les images que nous projetons et ce qui s'y cache derrière. Il n'y a pas eu de diagnostic de trouble de la personnalité narcissique (TPN) durant ce procès. Mais, fidèle à ce qu'il est, ce trouble ne cherche pas à s'exposer puisqu'il se terre en chacun de nous à des degrés plus ou moins pathologique et éventuellement tragique. Parce que Guy Turcotte est toujours vivant, il pourra, s'il le veut, nous aider à mieux comprendre le pouvoir dévastateur, et évidemment tragique, de la personne affectée par le TPN. Nous portons tous des masques (persona en grec veut dire masque). Ça n'est pas le masque qui est problématique, mais ce qu'il cherche à cacher. Il le cache tellement bien que même le porteur du masque n'en est pas conscient: ni du masque, ni de ce qu'il cache. Ce qu'il cache, c'est ce que le médecin analyste Carl Gustav Jung appelle «ombre». C'est là que se cachent les «choses» refoulées dont on a honte et que nous ne voudrions même pas avouer à soi-même. C'est pour ça que le masque est si important pour la personne narcissique. Plus il y a des «monstres cachés» dans nos boîtes de Pandore intérieures, plus le masque doit être proportionnellement grand, puissant, beau et fort. Quand il est fragilisé par les nombreuses vicissitudes de nos vies imparfaites, troublantes, souffrantes, mystérieuses, anxieuses et mortelles, ce masque craque. La personne souffrante du TPN ne peut tolérer que son image soit «craquée». Selon le degré de «danger» perçu, la personne va se «défendre». Plusieurs options pourront s'imposer: se retirer, mettre davantage son masque en évidence, attaquer celui ou celle qui lui ressemble le plus: et parfois mortellement, hélas!

Le problème au fond, ça n'est pas le masque. Il est, par définition, inanimé. Il est porté: souvent à bout de bras qui se fatiguent et ne peuvent plus le porter. C'est là que la lumière «révèle» la «nature de la bête». Je souhaiterais que nous apprenions à «apprivoiser ces bêtes» avant qu'elles nous dévorent...

Pierre Faubert, psychologue

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Difficile, mais juste

C'est un verdict prévisible que celui qui a été rendu au procès du cardiologue Guy Turcotte. Pour avoir suivi le procès de façon très serré, il était évident que M. Turcotte était atteint de problèmes de santé mentale et de folie passagère à ce moment. Il est difficile d'accepter qu'un homme qui avoue avoir tué ses enfants soit déclaré non criminellement responsable. Mais c'est la loi qui prévoit cette sentence. Le juré avait le pouvoir «selon les faits» de rendre une décision plus sévère encore. Mais les preuves présentées par la défense, ainsi que l'absence de preuve de la part de la Couronne afin de démontrer que M. Turcotte était conscient de ce qu'il a fait et qu'il a planifié son coup démontre que ce n'était pas vrai. Le jury, présent durant ces longues semaines, ce sont les gens les mieux placés pour porter le jugement. Il faut revoir la preuve de la défense pour comprendre ce verdict. Il faut également voir les actions posées par la mère des enfants qui, sans le vouloir et sans le savoir, a causé indirectement la mort de ses enfants en ne respectant pas le père biologique des enfants sur une très courte période. Je suis content du verdict, car M. Turcotte va recevoir les soins appropriés pour une personne dans sa condition. Je considère que justice a été rendue.

Alexandre Meunier

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Uu jugement manipulé

Le jury était influencé par la défense qui voulait gagner. Il a bénéficié d'une peine plus clémente puisqu'il est cardiologue de formation. Il faut un traitement plus doux, malgré un geste abominable. C'est certain qu'il faut être malade pour se venger sur des enfants. Il y a une part de responsabilité qu'un être humain a vis-à-vis ses actions, qu'il soit malade ou pas. Ce n'est pas facile de tout mettre sur le dos de la maladie mentale. Lui seul connaît la raison de ces meurtres. Comme il est intelligent et connaît très bien l'aspect médical, manipuler les spécialistes en un jeu d'enfant pour lui. En espérant que son droit de pratique est perdu à vie.  Chapeau à l'avocat de la défense qui a plaidé pendant de nombreuses heures, sa carrière est assurée, ce qui était l'enjeu principal.  

Louise Gosselin Québec

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Un monde sans conséquence

À la garderie, on dit à un enfant qui a mordu son ami d'aller lui faire un câlin. Au primaire, même si un enfant ne sait pas lire, on ne lui fait pas reprendre son année scolaire, car ce serait mauvais pour l'image qu'il a de lui. Au secondaire, on lui donne un diplôme, même s'il a des difficultés à lire. L'échec n'existe pas, car tous les enfants sont beaux et bons. Alors, arrivé à l'âge adulte et que survient quand même un échec, il ne peut que vouloir changer la réalité et il se permet de tuer ses enfants. La société acquiesce encore.

Ghislain Nadeau

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La dépression n'excuse rien

Tous ceux qui ont souffert de dépression doivent se pincer. Cet homme a donné quarante-six coups de couteau à ses propres enfants, et ce serait à cause de la dépression et d'improbables symptômes d'intoxication au méthanol? De qui se moque-t-on? Ce verdict, loin de dissiper les préjugés sur la dépression, va plutôt les renforcer. Les dépressifs vont passer pour des êtres désaxés, irresponsables et potentiellement dangereux. La dépression est une maladie grave, à ne pas prendre à la légère. Ce n'est pas un sauf-conduit pour excuser les pires atrocités. Les personnes séparées qui tuent leur ex-conjoint vont-elles commencer à utiliser cette défense?

Caroline Morgan, Montréal

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Qu'on leur lance la première pierre

Lancez-moi des roches si vous le voulez, mais j'ai un profond respect pour le travail des jurés du procès Turcotte. Des gens comme vous, comme moi, qui ont vraiment été aux premières loges de cette histoire et qui ont eu le devoir - le très difficile devoir - de la juger, cette histoire. Juger est un acte qu'on se permet souvent très facilement dans la vie courante alors que juger véritablement est l'acte le plus difficile qui soit, surtout dans un cas pareil. On peut crier, chialer, hurler «ça n'a pas d'allure», aucun d'entre nous n'a entendu la preuve et les plaidoiries de ce procès, sauf par l'entremise de la presse. Oui, ce qui s'est passé est horrifiant et ça ne devrait pas se produire, mais ce sont des gens parmi les plus communs des mortels qui ont jugé. Pas des «experts», des avocats, des procureurs ou des copains-copains avec le système judiciaire. Des gens comme vous et moi, qui méritent quand même un peu de considération pour leur difficile travail. Je refuse de condamner leur boulot de citoyen, même si je suis étonnée du verdict. Et je refuse de crier «ça pas d'allure». J'attends vos roches.

Marie-Sophie L'Heureux

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Jamais responsable

Cette décision s'inscrit dans la suite de cas de protection des crimes au Québec. Elle devient jurisprudence, alors cela veut dire maintenant qu'il n'y a plus de responsabilité à commettre un crime si vous n'êtes pas dans un état normal au moment de l'acte. C'est simple comme ça, soit à cause de la drogue, la boisson ou la jalousie. Voilà la justice au Québec. J'aimerais savoir ce qu'on enseigne à l'université aux futurs juristes. Il est plus que temps de faire un grand ménage!

Robert Beaudoin, Laval

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Bravo au jury

Bravo au jury de ne pas être tombé dans la platitude du « Ah! Le méchant », d'avoir été capable d'admettre et de regarder toutes les issues possibles, de les avoir toutes considérées. Bravo de n'avoir pas eu peur des troubles mentaux. Ce monsieur a vraiment été pris d'une crise de néant; on peut tout faire dans ces moments. Et quand on se réveille, le mal est fait. On essaie d'expliquer, mais plus rien n'est censé, alors on raconte ce qu'on peut, n'importe quoi, le vrai, le faux, sans distinction. Et, quand enfin on sort de ce marasme, la vie a changé. Cet homme avait tous les signes de ce type de personnalité. Il doit donc être soigné pour que cela ne prenne plus jamais cette ampleur. Je lui souhaite du courage, ainsi qu'à son ex-conjointe qui en aura aussi terriblement besoin.

Églantine Desuville, Montréal

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Punitions illégales

Mes pensées vont pour les personnes qui, elles aussi, ont posé des gestes illégaux, mais, qui elles, doivent payer le prix lourd. Pourquoi s'acharner pour de petits méfaits, si le meurtre de deux enfants reste impuni. Cohérence difficile à comprendre!

Danielle Cantin

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Des moments pénibles

Depuis que le verdict est tombé dans le procès du Dr Guy Turcotte, les commentaires sont plutôt partagés, mais il y a un point que l'on ne peut remettre en question. Notre système de justice pénale est basé sur un jury de douze personnes (onze dans ce cas-ci), à qui on demande de rendre une décision unanime dans une cause souvent très difficile. Notre système n'a rien du Far West de l'époque bien qu'il soit pensable que plusieurs souhaiteraient que Turcotte soit lynché sur la place publique. Là, bien des gens y trouveraient un apaisement de leur soif de vengeance. Bien sûr, cette cause a été tellement médiatisée que tous avaient sa petite opinion sur la fin du procès. Mais qui de nous aurait vraiment souhaité faire partie de ce jury et entendre les pires atrocités? Ne perdons pas de vue que ces onze personnes ne doivent pas avoir le meilleur sommeil au monde et probablement pour longtemps. On peut légitimement se demander comment ils en sont arrivés à ce verdict, mais je suis convaincu qu'ils ont dû vivre des moments forts pénibles pendant leurs longs jours de délibération. Si ce n'est plus le système de justice que nous souhaitons pour le futur, la question devrait être adressée à nos politiciens. Je salue le travail de ces personnes, peu importe la décision rendue.

Jean-Denis Fournel, Longueuil

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Une faille dans nos lois

J'ai écouté les discussions, les juristes et je ne peux que constater qu'il y a une faille dans nos lois que les avocats de Guy Turcotte ont très bien su utiliser. Bravo à eux, ils sont très bons! Je ne crois pas raisonnable, logique de dire que, parce que Guy Turcotte était malade, il pouvait s'octroyer le droit de tuer ses enfants, et pire encore, de façon atroce. Je crois que nous sommes à la croisée des chemins pour ce genre de crime et qu'il en ressortira une jurisprudence. C'est trop facile sinon! Une situation pareille me tue!

Paul Carrière

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Apprenons à nous parler

Ne vous inquiétez pas, Guy Turcotte est déjà condamné à vie. On ne se refait pas une vie après de tels événements. Je ne lui donnerais pas longtemps avant que la folie, la maladie ou l'envie de mourir s'empare de lui. Verdict juste ou pas, ça n'a presque pas d'importance, cette histoire est une horreur pour tout le monde et mes sincères pensées et prières vont à tous les membres de ces deux familles. Paix à toutes vos âmes. Apprenons à mieux nous parler, faisons-le pour nos enfants, ce sont eux qui payent pour nos souffrances.

Léa Stréliski

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Des êtres admirables

Je ne connais que très peu de choses de l'administration de la justice au Québec. Mais je ne peux m'empêcher d'admirer sincèrement les 11 hommes et femmes qui, contre toute attente, et ce, après un long délibéré et la réécoute de certains témoignages, ont conclu à un verdict qui va à l'encontre de la vive émotion que tous, nous avons vécu devant les faits.

Daniel Parent

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Je ne comprends pas le verdict



C'est infiniment triste pour la mère. Elle va vivre avec cela toute sa vie. Lui, il a obtenu ce qu'il voulait :  la faire souffrir et il est content en ce moment. Je ne comprends pas le verdict et je n'ai pas de mots pour exprimer ce que je ressens face à ces hommes qui n'ont pas de colonne pour survivre à une séparation. Bon courage madame!

Diane Desmarteau

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On ne peut juger

Je continue  de croire qu'un homme si intelligent ne peut avoir agi de sang-froid. Comment pourrait-il envisager de vivre sereinement après avoir fait cela? Il y a beaucoup de gens qui pensent qu'après une rupture l'homme fait tout pour faire souffrir sa conjointe. Ce ne fut pas vrai dans mon cas. J'avais de la difficulté à réfléchir et je ne savais même pas ce qui arriverait les jours suivants. Donc, je pense qu'il y a beaucoup de gens irresponsables qui donnent des opinions qui ne s'appliqueraient qu'à eux dans de telles situations.

Réjean Fournier

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Quelle triste journée pour les femmes et la justice

Le verdict est finalement tombé!  Non criminellement responsable pour troubles mentaux. On oublie le diagnostic de trouble d'adaptation avec humeur dépressive partagé par nombreux de mes concitoyens, qui eux ne tuent pas leurs enfants.  On oublie que le Dr Guy Turcotte a lui-même dit qu'il était devenu maître dans l'art de camoufler ses émotions, on oublie que Dr Turcotte est un homme supérieurement intelligent, on oublie qu'il a annulé lui-même ses deux rendez-vous du lendemain, soit celui de la gardienne et celui de l'agent immobilier. Toutefois, on croit que la douleur ressentie par un homme qui voit un autre homme dans son lit, celui également de son ex-conjointe, est suffisante pour provoquer des moments forts longs pour transpercer de 29 coups de couteau un enfant qui tente de se défendre et de 19 autres coups de couteau dans le petit corps d'Anne-Sophie. On croit à la folie momentanée d'un homme qui n'a jamais eu un diagnostic de psychotique ni de schizophrénie et on croit également qu'un homme médecin a tout fait pour se suicider. C'est une bien triste journée pour les femmes qui n'arrivent pas à contenir la colère de leurs ex-conjoints, lorsqu'elles osent dire qu'elles ne les aiment plus, qu'elles ne veulent plus vivre avec.  Bien triste journée pour tous ces enfants dont la jalousie, la douleur, la manipulation de leur père croient qu'il est justifié de passer à l'acte. Le statut social, la manipulation, les quatre avocats engagés dans le but de prouver la non-responsabilité, de souhaiter mettre son ex-conjointe sur la paille, sont des motifs d'un être qui a eu de longues minutes d'absence quant à la gravité de ses gestes, permettez-moi d'en douter. À quand le retour de ce bon docteur dans le réseau de la santé et des services sociaux, on a tant besoin de son cerveau!  Bien triste journée pour les procureurs qui n'ont peut-être pas eu le temps, ni l'argent pour préparer une défense permettant de rebattre aux oreilles des jurés tous les faits pendant quatre jours pour prouver la culpabilité de cet être.

Cécile Ranger, Mascouche

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L'aide est possible

Aujourd'hui, beaucoup de personnes sont sans doute scandalisées par le verdict qu'ont rendu les 11 jurés au procès Guy Turcotte. Beaucoup de ces personnes penseront, à tort, qu'il suffit maintenant d'invoquer la maladie mentale (ou trouble mental) pour justifier les plus grandes horreurs. Un meurtre d'enfant, c'est horrible et désastreux. Deux dans la même famille c'est impensable. Je suis une personne avec un problème de santé mentale, le diagnostic est tombé il y a près de 10 ans. Je ne suis pas un danger pour les autres. Je l'ai déjà été pour moi-même, mais c'est une autre histoire. Je suis présentement sur la voie du rétablissement, tout comme plusieurs centaines de personnes comme moi. Je travaille dans un organisme de défense d'intérêts des personnes vivant avec un problème de santé mentale et j'en suis heureux. Je souhaite que la population prenne connaissance du texte de Anne Crocker, publié sur cyberpresse le 29 mars dernier.  https://bit.ly/la0TON Dans ce texte, elle y mentionne que d'être acquitté de meurtre pour troubles mentaux ne signifie pas d'échapper à la justice. Pour les personnes traversant un parcours comme Guy Turcotte, c'est souvent le début d'un cauchemar et non la fin. Nous devons par cette situation prendre conscience de la détresse de l'homme et comprendre, autant que possible, ce qui a pu conduire à des gestes aussi incompréhensifs qu'inimaginables. Est-ce qu'on aurait pu prévenir de tels gestes? Probablement pas. Peut-on agir? Oui, surtout en faisant de la détresse des hommes une priorité!  Il y a très peu d'organismes comme Autonhommie à Québec qui ont cette mission et, plus  souvent qu'autrement, ces organismes sont mal financés. Enfin, j'ai bénéficié de l'appui d'organisme pour traverser mes épreuves dans le pire des eaux troubles. Il faut se rappeler que l'aide est possible et que nous devons briser ce cercle vicieux chez les hommes de ne pas en demander.

Christian Dufour, Québec

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Un verdict révoltant

Non, mais, où est donc passée la justice? Est-ce que ce mot veut encore dire quelque chose en 2011? Ce verdict est totalement révoltant et tout à fait incompréhensible. En rendant ce verdict, les jurés donnent presque le mode d'emploi à un crime parfait; car en rendant ce verdict de non-culpabilité pour cause d'aliénation mentale, ils incitent tous ceux qui désirent se venger de leur conjointe. Ce criminel de la pire espèce aurait dû passer le reste de ses jours en prison. Il n'y a absolument rien qui permet à qui que ce soit d'enlever la vie à quiconque. Encore moins à ses propres enfants. Anne-Sophie et Olivier avaient le droit de vivre, alors pourquoi est-ce que celui qui leur a enlevé la vie aurait droit à la sienne?

Une maman en colère, Johanne Prévost Brunet, Saint-Lazare

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Une histoire de jalousie

Tous ceux qui commettent un crime ne fonctionnent pas normalement mentalement. Alors, fermons nos prisons et ouvrons des hôpitaux psychiatriques à sécurité plus ou moins maximale. Si Guy Turcotte n'avait pas été «cardiologue» et si Guy Turcotte n'avait pas eu les moyens de se payer des avocats, le verdict aurait-il été le même? Y a-t-il vraiment une justice, la même pour tous, dans notre société? Quel est le réel motif du meurtre de ses deux enfants? Je pense que Guy Trucotte a tué ses enfants parce qu'il ne pouvait pas supporter que désormais ses enfants s'amusent en présence d'un autre homme auprès de leur mère. Il ne pouvait pas supporter qu'un autre homme jouisse de la présence de ses enfants.

F. L. Routhier

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Il est coupable

Comment un jury peut-il en arrivé à dire que Guy Turcotte est non criminellement responsable du meurtre de SES deux enfants quand 99 % des gens du Québec (y compris moi) pensent le contraire? On n'a pas besoin d'entendre tout le procès pour savoir ça; Guy Turcotte est coupable de deux meurtres au premier degré avec préméditation. Sachez que si Guy Turcotte avait été sans emploi et sans profession, voire sur l'assistance sociale, le jury aurait probablement rendu un verdict de culpabilité au premier degré. Quand vient le temps de parler des deux drames en détail, il dit prétend ne se souvenir de rien. Guy Turcotte est un manipulateur et un dissimulateur.

Samuel Rabinovich

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Quelle décision difficile!

Je suis très heureuse de ne pas avoir fait partie de ce jury. Quelle décision difficile cela a-t-il dû être? J'imagine que tous ces jurés, lorsqu'ils ont suivi ce drame à la télé en février 2009, ont tous pensé que cet homme méritait la prison à vie. Lorsqu'a commencé le procès, sûrement plusieurs d'entre eux souhaitaient faire payer le prix fort à Turcotte pour ces meurtres ignobles. Mais, ils ont passé trois mois à écouter 39 témoignages, puis ont délibéré près d'une semaine pour arriver à ce verdict. Je pense que nous sommes très mal placés pour remettre ce verdict en question. Il aurait été beaucoup plus simple pour ces sept femmes et quatre hommes de condamner Turcotte à une peine de prison. Cela aurait répondu au désir populaire. S'ils ne l'ont pas fait, c'est qu'il y avait, selon eux, de bonnes raisons pour cela. Je me répète, mais je suis vraiment heureuse de ne pas avoir fait partie de ce jury.

G. Drapeau

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De graves omissions

Les expertises psychiatriques ont influencé le jury. Par contre, ce jury n'a pas pris en considération que Guy Turcotte était conscient au moment des meurtres et que lui aussi voulait mourir, mais qu'il a raté ce suicide. Considérant ce fait, je crois que le jury aurait dû le juger d'homicides au deuxième degré.  

Louise Labrie

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Les démons intérieurs

Je ne serai jamais d'accord avec l'idée de tuer ses enfants. Mais je ne peux vous exprimer à quel point j'étais contente quand j'ai appris le verdict. Je sais que beaucoup de gens seront déçus ou frustrés, mais moi, je ne peux pas le juger. Parce que j'ai déjà fait une dépression majeure, avec des idées suicidaires. Quand quelqu'un commet un geste comme ça, la personne ne peut être dans un état mental normal. Avez-vous déjà fantasmé sur des lames de rasoir? Vous imaginer au bout d'une corde vous excitait-il? J'espère que non. C'est terrifiant comme question, non? Voilà ce qui se passe dans la tête d'un suicidaire. Quand vous ne comprenez plus ce qui vous arrive, ce que vous allez faire dans les cinq prochaines secondes, quels gestes vous allez poser, alors, vous n'êtes pas bien mentalement. C'est ce qui est arrivé à Guy Turcotte. Il ne savait plus ce qu'il faisait. Il a tellement écouté ses démons intérieurs qu'il a commis l'irréparable. Maintenant, il faut le sauver, lui. Des gens diront: «Tant mieux, qu'il se tue!» Mais je suis incapable d'un tel discours. Il a besoin d'aide et j'espère qu'il aura l'aide dont il a besoin avant de commettre une autre fois l'irréparable.

Annie de Broeck

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Un formidable comédien

Le bon Dr Turcotte ne pouvait pas être tenu criminellement responsable du meurtre de ses deux enfants. Les 11 jurés ont unanimement décidé que son geste de désespoir a été fortement influencé par la peine et le désarroi causés par les infidélités de sa femme qui venait de l'abandonner pour un autre. On en est rendu là dans notre société. Si madame avait été fidèle, il n'y aurait pas eu de meurtres. C'est donc sa faute. Du moins, c'est le message que comporte ce verdict. Donc, avis à tous ces hommes jaloux et incapables d'assumer leur part de blâme dans une rupture de ce type: allez-y faites payer votre ex-conjointe en tuant les enfants et vous serez épargnés par vos pairs. Et ajoutons que cet homme, ce formidable comédien, retrouvera sous peu sa liberté comme si rien ne s'était passé. C'est vraiment pathétique!

Pierre April, Newport

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Le prétexte de la malade mentale

Non, je ne suis pas d'accord avec le verdict et je suis royalement tannée que les avocats de la défense utilisent trop souvent le prétexte de la maladie mentale pour laisser les auteurs des pires horreurs s'en sauver! Turcotte savait très bien ce qu'il faisait. Il a tout planifié, jusqu'à sa défense, sachant qu'il était pour bien s'en tirer, tout en restant indifférent au sort de ses pauvres enfants qui méritaient de vivre. De plus, il voulait faire souffrir leur mère et maintenant, il doit être bien fier de son coup. Il est peut-être cardiologue, mais ce gars-là est juste un sans-coeur d'avoir commis ce qu'il a fait!

Pascale Dauphinais, Sherbrooke

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À en perdre son latin

Le manque de jugement semble être la norme dans notre système de justice. On laisse sortir 31 Hells Angels parce que le juge a trop de travail. Pédophiles et prédateurs sexuels sont prêts à recommencer après six mois de prison, même s'il est évident qu'ils récidiveront. Les ivrognes au volant peuvent se faire arrêter 20 fois avant qu'on les incarcère. Ce tueur d'enfants avait toute sa tête, il a passé la journée au travail à opérer et est passé au club vidéo. Il est en colère et promet la guerre à son ex. Il tue par vengeance, mais il semble que ce n'est pas de sa faute. Il va faire un an à l'Institut Pinel et pourra recommencer à travailler, comme si de rien n'était. C'est à en perdre son latin.  

Pierre Blanchette

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Un manipulateur

Je crois que le Dr Turcotte a manipulé le jury parce que c'est un être extrêmement intelligent. Tout ce qu'il a fait, avait pour but de démontrer qu'il n'avait plus sa raison au moment de commettre le crime. C'est pourquoi il s'est acharné à asséner tant de coups de couteau aux enfants. Plus la scène semblait horrible, plus il semblerait fou et plus il convaincrait ses semblables qu'il ne savait pas ce qu'il faisait. Au début, je me disais qu'il était impossible de tuer ses propres enfants à moins d'être complètement fou. Maintenant, je réalise que ses enfants n'étaient plus rien pour lui s'il ne pouvait pas être avec sa femme. Car c'est vraiment là le problème. Sans sa femme, il ne peut vivre et il s'est servi de ses enfants pour faire souffrir sa femme. Son geste était prémédité. Je suis maintenant convaincue qu'il avait imaginé tout ce scénario horrible. Il a gagné et il sera remis en liberté éventuellement. Il doit bien rire. Sa femme transportera cette souffrance pour toujours. Peut-être qu'un jour, le fait d'avoir tué ses enfants le hantera, car il sera privé de leur présence, mais cela prendra du temps avant qu'il ne le réalise, car il est buté sur l'idée qu'il a réussi à faire souffrir son ex-conjointe. Tout est axé sur cela.

Denise Villeneuve Morinville, Piedmont

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Une vriae honte

Je suis entièrement en désaccord avec ce verdict. Cet homme est un manipulateur de la pire espèce. Il a tué ses enfants pour punir sa conjointe et ne pas avoir à payer pour ses enfants. Il avait tout planifié. Il est excessivement brillant, car il est médecin et il a cherché une façon pour lui de mourir sans souffrance, alors qu'il a charcuté ses deux petits enfants. Notre système est une vraie honte!

Francine Vézina

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Passeport pour un crime parfait

Si je comprends bien le sens du verdict du jury dans le cas du Dr Turcotte, toute personne, sauf les gens du monde interlope, ne devrait être tenue criminellement responsable de ses actes? On sait tous qu'un humain, lorsqu'il est dans une situation «normale», ne piquera pas de crise, ni ne tuera personne! Or, l'antigel semble être soudainement devenu un passeport pour le crime parfait! On en trouvera bientôt en magasin à la saveur de fraises...

Robert Vallée, Brossard

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Déception

C'est le premier mot que je trouve à dire. Moi, je l'aurais déclaré coupable de meurtres au premier degré. S'il avait trouvé une autre manière pour commettre ses crimes (il aurait dû utiliser sa cervelle de médecin pour trouver un autre moyen), peut-être que j'aurais tendance à comprendre ce verdict. Mais la seule pensée que les petits ont essayé de se défendre me donne la chair de poule. Je ne peux vraiment pas digérer ce verdict.

A. Sadi

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Non!

Turcotte est déclaré non responsable! Mais quelle aberration! Nous venons d'apprendre la nouvelle au bureau et tout le monde est sous le choc, outrés et furieux d'une telle décision! On envoie comme message que tout cela est la faute de sa conjointe. Allez-y messieurs, tuez vos enfants et vous vous en sortirez! C'est d'une tristesse!

Bérényce Clément