Le gouvernement du Québec vient d'annoncer qu'il se rend à la principale recommandation du BAPE sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste. Une «Évaluation environnementale stratégique» sera lancée sur cette question. Pendant cette Évaluation, qui pourrait durer deux ans, l'exploration sera pour l'essentiel interrompue, sauf pour les travaux permettant d'accroître les connaissances scientifiques sur la question.

Êtes-vous d'accord avec cette décision du gouvernement Charest? Permettra-t-elle de calmer la grogne populaire contre cette nouvelle industrie et la gestion qu'a faite du dossier le gouvernement Charest?





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Mieux vaut tard que jamais, mais...

C'est rassurant ce rapport et surtout ses recommandations. Mais il est moins rassurant  de constater que notre gouvernement continue d'administrer et de gérer par à coup, alors que presque tout le monde avait compris qu'étudier et encadrer tout nouveau projet, ça se fait avant de le lancer pas après. Mieux vaut tard que jamais, mais on reste encore avec une impression que le bien public passe après les désirs du gouvernement.  Le citoyen, c'est tellement dérangeant quand il s'occupe d'autre chose que de payer ses impôts.La question reste encore: notre gouvernement pourra-t-il comprendre ce bon rapport du BAPE et l'appliquer sans le déformer en l'interprétant à sa convenance? On va le croire quand on va le voir.  Selon moi, c'est une excellente idée d'inclure dans le rapport l'aspect économique et de dire que le ministère de l'Environnement devrait avoir la responsabilité de ce développement parce qu'à date, l'argent que va ramasser les compagnies, semble la seule préoccupation du ministère de l'Industrie.  En terminant, souhaitons-nous que le gouvernement sera cette fois-çi capable de gérer le suivi intelligemment et avec compétence, encore-là je vais le croire quand je vais le voir, à suivre...

Pierre Mercier

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Manoeuvre de diversion

De la même façon qu'il a évité l'enquête dans le monde de la construction en créant une brigade, bidon le gouvernement libéral de Jean Charest s'est sorti de l'impasse en évitant le moratoire avec la patate chaude de l'exploration et l'exploitation des gaz de schistes. En effet, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) a déposé son rapport tant attendu et demande au gouvernement d'établir un encadrement plus strict de l'industrie du gaz de schiste. De ce fait, l'exploration gazière pourra se poursuivre, mais le BAPE propose une évaluation environnementale stratégique (EES) dans les puits actuellement en fonction. Ainsi, le gouvernement annonce que, durant cette période d'évaluation, aucun nouveau forage de gaz de schiste ne serait autorisé sans consultation publique. À mon avis, c'est une petite victoire et la pression populaire a certainement aidé le BAPE à trancher sur cette épineuse question. En effet, depuis plusieurs mois un moratoire ferme était demandé par les environnementalistes, le milieu municipal, le secteur agricole, les autorités de santé publique,  l'Ordre des ingénieurs, les partis de l'opposition et une majorité de Québécois. Normalement, lorsqu'un gouvernement ne veut pas trancher, il crée un comité ou renvoie le sujet en étude, ce qui est généralement décrié comme une manoeuvre de diversion.

Jocelyn Boily, Québec

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Il faut créer de la richesse

Le Québec, seul endroit au monde où trouver du pétrole et du gaz à même son sol rend la population malheureuse. Les citoyens doivent comprendre que fiscalement, il n'y a plus aucun levier; il en va du maintien des programmes sociaux gouvernementaux actuels.  Il faut créer de la richesse afin de pouvoir en distribuer. Je suis bien d'accord avec l'attente de deux années pour un meilleur encadrement du projet, mais absolument en total désaccord avec un moratoire perpétuel sur le développement de nos ressources. Je ne vois aucun problème à ce que nous nous enrichissions, d'autant plus que nous léguons à ce jour une bagatelle de 225 milliards en dettes aux générations futures.

André Ouellet, Ville St-Laurent

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Je n'y crois plus

Si le Québec en perçoit un bon pourcentage des profits directs (ce qui n'est pas actuellement le cas), et que les exploitants déposent une bonne somme d'argent à l'avance en cas de désastre écologique (pour ne pas qu'ils ferment boutique en nous laissant le bobo... car c'est ce qu'ils allaient faire) et que les normes surpassent celles déjà en place dans les autres provinces/pays où ça a été un désastre (on veut pas répéter les mêmes erreurs), alors là, peut-être qu'on pourrait leur permettre d'exploiter nos ressources naturelles. Mais c'est utopique, notre gouvernement est vendu. Je n'y crois plus, peut importe ce qu'il dira, c'est un gros nuage de mots pour nous faire croire qu'il s'en occupe, nous faire taire (faire taire nos murmures?). Combien va coûter ce EES ? J'espère que l'enfer existe... une autre utopie.



Stéphane Brière, Montréal  



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Un moratoire tout de suite



Le BAPE a tort - probablement parce qu'il est préfabriqué par M. Charest pour des exploitations profitables «soufflées pas cher» à M. Bouchard. Non, je crois qu'il faut un moratoire tout de suite ; parce que cette filière énergétique va à l'encontre des principes de développement durable et parce que les Québécois - j'espère le croire -  ne veulent pas être des cobayes d'une industrie partout ailleurs légalement réfrénée (par exemple : France, État de New York). La grande majorité des Québécois, incluant plusieurs analystes, scientifiques, regroupements de citoyens alarmés et géologues de renom vous le hurlent sans cesse - et cela depuis déjà longtemps, bien avant le dépôt du rapport du BAPE annoncé aujourd'hui; ils  exigent un moratoire. Et pas de faux-semblants ni de spéculations «avec et dans la terre» de notre Québec du sud. MM. Charest, Arcand et Bouchard, cessez votre hypocrite marchandage pour le profit d'industriels hors-Québec incapables d'explorations sécuritaires. Le Québec n'est pas un territoire «d'essais-erreurs» pour une filière énergétique aussi sale, peu expérimentée et «briseuse de créativité» dans la recherche de solutions de développement durable - à la fois plus économiques et plus respectueuses des familles et de leurs espaces de vie.



Jacques Lambert