Il y a maintenant plus de deux ans, les Canadiens ont de nouveau élu un gouvernement minoritaire conservateur. Le temps est-il venu de tenir des élections fédérales? Pourquoi? Les partis de l'opposition devraient-ils faire tomber le gouvernement Harper à l'occasion de la présentation du budget dans quelques semaines? Le premier ministre Harper et les conservateurs ont-ils eux-mêmes intérêt à provoquer le déclenchement d'un scrutin dans l'espoir de décrocher un gouvernement majoritaire?

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VOS COMMENTAIRES

 

Vive les gouvernements minoritaires

Non, les Canadiens ne veulent pas d'élections. Laissons travailler nos élus et arrêtons de dépenser inutilement. Mon père disait qu'un gouvernement minoritaire, c'est mieux, puisqu'il doit tenir compte des oppositions avant de présenter des projets, voire les modifier à la satisfaction des partis, Au Québec, on a un gouvernement provincial majoritaire et ils ne font pas leur travail (1 milliard de dollars dort à Ottawa et ce n'est pas leur faute). Un gouvernement minoritaire est donc plus efficace, quant à moi.

Monique Vézina, Jonquière

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Oust! du changement

Selon toute vraisemblance, et à moins d'un revirement majeur, le résultat d'élections ce printemps ne changera rien à la balance du pouvoir à la Chambre des communes. Et tant mieux! Un gouvernement conservateur majoritaire signerait la fin du Canada comme nous l'avons connu. Et un gouvernement libéral serait empoté et incompétent, puisqu'ils ne savent pas ce qu'ils veulent, sauf le pouvoir, et ne savent pas plus où ils vont. Mais un résultat identique à ce que nous avons maintenant aura l'avantage de brasser les cartes politiques. Harper se fera montrer la porte parce qu'il n'aura pas su atteindre la majorité, et Ignatieff se fera poignarder dans le dos parce qu'il n'a pas su déloger Harper. Deux courses à la direction, et deux nouveaux leaders pourront peut-être insuffler un peu de nouveauté à chacun des partis: les conservateurs éliront peut-être un leader plus centre droit (lire: progressiste), et les libéraux seront forcés de développer une plateforme (espérons-le!). Vive les élections!

Marc-Aurèle Gagnon

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Les libéraux doivent marquer des points avant

Des élections fédérales? Je pense bien que c'est dû, tout en étant réservé sur l'issue d'un tel scrutin. Les libéraux ne se démarquent pas assez des conservateurs. Je crains l'élection d'un gouvernement conservateur majoritaire. Les libéraux doivent sortir de leur torpeur et montrer qu'ils sont une solution de rechange supérieure aux conservateurs. Ce qu'ils n'ont pas fait jusqu'ici.

Michel Lebel

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Nous avons déjà une solution gagnante

Qui gagnerait à déclencher des élections au printemps? Personne, d'après les sondages, car après avoir dépensé plus ou moins 300 millions de dollars, nous aurions un autre gouvernement minoritaire conservateur. Et, cette situation aberrante pour certains me semble bénéfique pour tous les Canadiens et surtout pour les Québécois. Car ce gouvernement plutôt à droite gère relativement bien l'économie mais, du fait de sa vulnérabilité, il doit réfréner ses ardeurs d'extrême droite dans les domaines du droit à l'avortement, du droit au mariage gai, à l'égalité des femmes et des minorités, etc. Tous les grands acquis sociaux dont jouit le Canada actuel sont bien protégés.

Claude Allard, Drummondville

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Des élections, non merci

Actuellement, le Canada n'est pas dans un mode d'une politique expansionniste à choix multiple, avec marge d'endettement. Peu importe le gouvernement en place, la marge de manoeuvre sera très étroite et il devra gouverner en mode de contrôle restrictif. Peu importe le gouvernement encore, la gouvernance générale suivra le même parcours, un peu plus à gauche ou à droite peut-être, mais sans différenciation notable. Peu importe le gouvernement, les enjeux seront axés autour de trois thématiques: le niveau d'endettement, lequel doit revenir sous contrôle; la gestion de la reprise économique, maintenant passée de la stimulation de l'activité économique tous azimuts à un contrôle rigoureux des secteurs économiques à soutenir; et enfin, l'environnement devra être géré avec beaucoup de doigté. L'environnement est peut-être le seul sujet à débat entre les partis, encore, que sans l'avouer, comme dans beaucoup d'autres domaines, le Canada demeure tributaire des politiques américaines. Et à ce propos, les Américains semblent beaucoup plus enclins à investir dans la recherche et dans le développement de l'économie verte que de signer des ententes multilatérales, souvent peu respectées des signataires. En bref, non à des élections et non à un budget électoral bonbon, plus destiné à attirer des votes que de satisfaire des besoins prioritaires de l'État.

Fernand Lavigne

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Non à des élections fédérales

À qui profiteraient des élections fédérales? Aux médias uniquement. Certainement pas au Bloc, qui est dans une condition idéale avec un gouvernement minoritaire. Sauf peut-être pour avoir un peu plus de visibilité, il est difficile de comprendre d'ailleurs pourquoi le Bloc veut des élections, lui qui a tout fait pour détrôner le Parti libéral et qui, on le sait tous, ne prendra jamais le pouvoir. Demandez au Bloc à qui nous devrions donner le pouvoir si nous sortons les conservateurs? Jamais ils ne vous répondront d'élire le Parti libéral; ils vous demanderont plutôt de voter Bloc. On débarque le chauffeur de l'autobus et l'on ne met personne à la place, on ajoute seulement plus de passagers pour chialer. On va certainement finir dans le champ en pensant comme ça! Le seul autre parti susceptible de prendre le pouvoir, c'est le Parti libéral et l'on s'en doute tous, il serait minoritaire. Alors, en quoi la position du Bloc changerait-elle? Est-ce que le Canada serait gagnant, en donnant le pouvoir au Parti libéral, qui semble éprouver des problèmes avec son chef et ses politiques? Que le Bloc gagne ou perdre trois ou quatre circonscriptions, qu'est-ce que cela changera? Que le NPD gagne ou perde deux ou trois circonscriptions, qu'est-ce que cela changera? Que les conservateurs gagnent ou perdent trois ou quatre circonscriptions, qu'est-ce que cela changera? La seule chose qui changera, c'est que l'on aura réussi à paralyser le gouvernement pour quelques mois, tout en dépensant des sommes astronomiques inutilement, pour être exactement au même point qu'aujourd'hui. Par contre, les médias auront tous fait leurs choux gras avec cette téléréalité d'un goût de plus en plus douteux. Il faut boycotter tous les politiciens qui, au lieu de travailler à améliorer le sort du pays, n'ont que cette phrase en tête «Déclenchons des élections!» À quand les prochaines élections? Quand le parti conservateur aura fait son terme, point final. En attendant, tout le monde à l'ouvrage et laissez-nous en paix avec vos élections à répétition.

A. Doyon

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Monnayer un vote

Stephen Harper a battu un record de longévité et est devenu le premier ministre ayant siégé pendant la plus longue période à la tête d'un gouvernement minoritaire. De plus, les conservateurs ne demanderaient pas mieux que de voir leur budget d'austérité obtenir le soutien nécessaire pour éviter une campagne électorale. De toute façon, ce serait une victoire pour le gouvernement minoritaire de M. Harper. Et il pourrait utiliser les prochains mois pour tenter de miner la forteresse libérale de Toronto, là où se joueront sans doute les prochaines élections, qui pourraient ne survenir qu'en 2012. Par contre, dans la région de Québec, un sondage Segma publié récemment laisse présager que le Bloc québécois devance de huit points le Parti conservateur. En effet, le coup de sonde accorderait 37% des voix au Bloc contre 29% aux conservateurs. Il faut se rappeler que lors des élections de 2008, les conservateurs avaient recueilli 38% dans la région de Québec, contre 30% pour le Bloc. Il semble que ce soit l'inaction du gouvernement Harper dans son implication pour la construction d'un nouvel amphithéâtre qui en soit la cause. J'espère que nous ne serons pas dupes de fausses promesses électorales qui pourraient survenir fin février, début mars. Je comprends que la population est désabusée de la politique, mais en sommes-nous rendus à monnayer un vote pour des millions de dollars comme au temps de Duplessis? Je crois plutôt que le balbutiement pour subventionner un nouveau Colisée s'ajoute à la fermeture du centre de tri, l'inaction dans le dossier du Jardin zoologique, l'abandon de la rénovation du pont de Québec, l'abandon du protocole de Kyoto, la guerre en Afghanistan et autres. Il faut que le choix des électeurs soit basé sur des réalisations et non sur des promesses qui ne se tiennent pas.

Jocelyn Boily

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Qu'ils attendent

Nous avons élu un gouvernement pour une période de quatre ans. Qu'ils respectent leur mandat, car je ne suis pas intéressé du tout par des élections

Gérard Kane

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Inutiles et risquées

Il est permis de sérieusement mettre en doute le jugement des différents «leaders» des partis politiques au fédéral. En laissant persister la possibilité d'élections par rejet du budget conservateur, nos élus se placent en mode de risque dérisoire. Celui, d'une part, d'une réélection minoritaire du parti conservateur et possiblement d'un gouvernement Harper majoritaire. À ce niveau d'incongruité, on doit sérieusement se demander si nos élus, tous partis confondus, méritent notre confiance. Quand Duceppe mène la bataille d'une aide fédérale, donc de notre argent à tous, pour appuyer le maire de Québec concernant la construction d'un nouveau Colisée, quand Ignatieff se pourfend d'essais désespérés pour remonter sa cote, on peut à juste titre s'inquiéter du sérieux de nos élus et de leur indécence face au coût exorbitant d'une élection inutile dans le contexte actuel. Laissons ce gouvernement minoritaire se rendre au bout de son fragile mandat, en temps et lieu nous le jugerons sans pitié.

Jacques Léger, Montréal

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Impliquons-nous!

Je veux des élections et la population doit donner son avis et s'impliquer. C'est l'affaire des citoyens du Canada, un devoir. Il faut surtout passer à l'action pour ne pas pleurer par la suite. Choisissez vos dirigeants! C'est vrai que nous vivons dans un des plus beaux pays du monde. Alors, bonne chance à tous.

François Dubé

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Oui, je veux des élections

Non pour me prononcer sur le gouvernement de Stephen Harper, mais sur l'opposition dirigée par Michael Ignatieff. M. Ignatieff est le seul des quatre leaders parlementaires actuel qui n'a jamais fait une campagne électorale. Pourtant, il réclame un statut qui impose une certaine couverture médiatique, sans l'avoir mérité d'aucune façon.

Patrick Goddard, Montréal

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Aux urnes

Il y a maintenant plus de deux ans, les Canadiens ont de nouveau élu un gouvernement minoritaire conservateur. Les partis de l'opposition devraient-ils faire tomber le gouvernement Harper à l'occasion de la présentation du budget dans quelques semaines? Le premier ministre Harper et les conservateurs ont-ils eux-mêmes intérêt à provoquer le déclenchement d'un scrutin, dans l'espoir de décrocher un gouvernement majoritaire? Je crois que toutes ces questions prouvent que des élections sont nécessaires. La population ne dira jamais qu'elle veut des élections, mais le temps est venu de retourner aux urnes.

Charles Beaudet, Saint-Charles-sur-Richelieu

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Non

La présence du Bloc enlève pour moi toutes attentes relativement à une élection fédérale. Assurément, nous aurons encore un gouvernement minoritaire conservateur. Donc, ce sera le retour à la case départ. Dans ce cas, conservons le statu quo. Sans oublier que le Québec gardera son parti régional. Le NPD serait une excellente monnaie d'échange pour les Québécois et offrirait un intérêt certain à la politique fédérale. Mais on va rester dans le cercle vicieux des quêteux.

Jacques Fréchette

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Inutile

La population de façon générale ne souhaite pas d'élections. La raison est simple. Les citoyens considèrent que c'est très coûteux et que le portrait final sera probablement semblable à la situation actuelle. Mais qui désire des élections? Il est possible que M. Harper souhaite renforcer sa position, mais j'en doute. Même minoritaire, compte tenu de la faiblesse du principal parti de l'opposition, le parti libéral, le gouvernement actuel est très solide. Le Parti libéral quant à lui, s'il était certain de faire élire des libéraux dans la majorité des comtés, aurait déjà défait le gouvernement, mais la situation de M. Ignatieff n'est pas très enviable. Quant au Bloc, leurs députés ne pensent qu'à obtenir majoritairement la faveur des Québécois et ainsi anéantir les députés conservateurs. Ils ne courent aucun risque et ils ont tout à gagner. Mais qui désire des élections? Ce sont les journalistes, autant de la presse écrite et parlée. Ils ont hâte de remplir les colonnes de leurs journaux respectifs. C'est une manne pour eux. Ils sont aux anges, ils auront de la matière pour plusieurs semaines. Et que dire de la presse parlée! Leurs tribunes radiophoniques ou télévisuelles regorgeront de tous ces analystes politiques qui viendront faire étalage de leurs connaissances sans compter les nombreux sondages effectués autant par les journaux que les firmes spécialisées. Bref, toute l'attention sera concentrée sur «les élections». Le citoyen ne souhaite pas d'élections mais on s'en moque. Ce sont les acteurs politiques et les journalistes qui décident s'il y aura des élections et quand elles se tiendront.

Marc A. Gosselin. Lévis

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Mais qui d'autre formerait un gouvernement?

Aucun des partis ne m'intéresse, aucun ne peut former un bon gouvernement. La corruption et la manipulation démocratique de la population et des médias sont intégrées dans toutes les parties. Je suis vraiment déçu de la politique.

Léon Poirier

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Oui aux élections fédérales

Un gouvernement qui pratique le secret après avoir répété dans l'opposition qu'il exigeait la transparence pour les libéraux et qui, une fois au pouvoir, pratique systématiquement le contrôle de l'information ne mérite pas de nous gouverner.

P. Mercier, Saint-Jean

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Absolument!

Je suis favorable à exercer notre démocratie le plus souvent possible et je suis le genre de personne qui aime ça, la démocratie. Ça me plaît bien. Vous voyez, le pouvoir exécutif canadien n'est pas contrebalancé par le pouvoir législatif comme aux États-Unis ou en France. Et, à moins d'une réforme constitutionnelle, ce dont je doute, des élections servent et serviront indirectement à limiter l'étendue des pouvoirs du gouvernement. En contrepartie, un éventuel appui fort de la population envers une formation politique légitimera ses idées et lui permettra d'exercer ses pouvoirs de façon optimale. Profitons donc de la prochaine campagne électorale pour discuter des prochaines orientations du pays, de remettre à jour nos idées et de directement rétroagir sur le travail de nos élus. Allons! Voyons les élections comme une opportunité, pas comme un lourd processus. Une fois la campagne électorale démarrée, nous sortirons de notre inertie et nous profiterons de cette occasion pour nous rapprocher de nos idées et de nos convictions, j'en suis sûr.  Et à ceux qui lancent l'argument que les élections sont coûteuses, elles le sont en salaires canadiens et en ressources canadiennes, certes, mais j'appelle ça, mettre de l'argent dans notre économie!

Martin Brunet