Le Parti québécois a remporté une victoire à l'arraché lundi dans Kamouraska-Témiscouata. Comment interprétez-vous les résultats ? Est-ce une grande victoire du Parti québécois dans cette circonscription auparavant représentée par le ministre Claude Béchard et fief du PLQ depuis un quart de siècle ? Ou est-ce plutôt une défaite du Parti libéral, conséquence de la grogne de la population face au gouvernement Charest ?

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VOS COMMENTAIRES

L'ADQ est de retour

Après un certain passage à vide, l'ADQ est de toute évidence de retour en force. Les résultats de l'élection partielle de Kamouraska-Témiscouata nous ont montré à quel point on aurait tort de sous-estimer le parti de Gérard Deltell. La victoire du Parti québécois et la défaite du Parti libéral sont certes révélatrices, mais la grande nouvelle de cette élection partielle est la performance de l'ADQ. On dit toujours qu'une élection partielle est un « test » pour les partis politiques. Lundi, l'ADQ a passé ce test.

Steve Boucher, Québec

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Un massacre évitable

La firme de construction Louisbourg  aurait procédé de façon irresponsable en se permettant d'abattre des centaines d'arbres dans le parc nature de la Pointe-aux-Prairies. Ce « travail » se serait fait rapidement et sans aucune supervision sérieuse du personnel du Réseau des parcs de Montréal. Les arbres sont une des premières manifestations de vie sur terre et possiblement une des dernières. Quand nous les aurons dévêtus, abattus, massacrés et pillés jusqu'au coeur, ils seront le signe de notre propre disparition. En détruisant la vie végétale, en augmentant sans cesse la déforestation, l'homme se déclare animal suicidaire. L'AMT, la firme en question,  les responsables du Réseau des parcs doivent aux citoyens une explication sans détour et sans faux alibis.

Jacques Léger, Montréal

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Que retenir de Kamouraska?

L'élection de Kamouraska aura été certes un test pour tous les partis politiques du Québec. Outre la confirmation de l'inexistence de Québec solidaire dans les régions, on retiendra l'échec lamentable de Jean Charest, qui est la grande victime de la courte victoire péquiste. Mais on retiendra surtout une solide performance que personne n'avait vue venir : celle de l'ADQ. Il est clair que son chef Gérard Deltell a réussi à rebâtir ce parti et qu'il redevient peu à une alternative pour les électeurs du Québec. Jusqu'à preuve du contraire, c'est encore par l'ADQ que passent les changements que le Québec attend, puisque ses idées trouvent toujours une oreille attentive auprès des gens.

Gerry Marois, Saint-Georges

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L'ADQ est en marche

Avec le score qu'elle vient de réaliser dans Kamouraska-Témiscouata, la question sur toutes les lèvres et de loin la plus légitime est : que s'est-il passé avec l'ADQ? Il semble qu'en s'étant donné un nouveau chef charismatique et un message politique plus clair, ce parti reprend du poil de la bête et parvient à nouveau à séduire une bonne partie de l'électorat. Si on savait tous que son château fort est la ville de Québec et sa Rive-Sud, voilà que l'ADQ a étendu ses tentacules jusqu'au fond du Bas-Saint-Laurent! Si j'étais au Parti libéral ou au Parti Québécois, j'en profiterais pour faire bien des remises en question, à commencer par leurs idées désuètes, parce que la machine adéquiste est bel et bien en marche.

Juliana Lorenz, Montréal

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Le troisième joueur

Si la partielle de Kamouraska a suscité beaucoup d'intérêt ces dernières semaines, c'est parce qu'on en parlait comme d'une lutte serrée entre le Parti libéral et le Parti québécois. Or, les résultats d'hier nous ont prouvé qu'un autre joueur s'est invité et a rendu cette lutte si serrée : l'ADQ. Alors qu'on déclarait ce parti cliniquement mort il y a une année à peine, le voilà revenu de très loin et aussi fort qu'il y a deux ans! Il est clair que son chef, Gérard Deltell, en est le grand responsable. Avec un résultat comme celui-là et une remontée récente dans les sondages, tout est permis pour ce troisième joueur. Qui nous dit qu'il ne deviendra pas le premier d'ici les prochaines élections?

Brian Voucher, Bellechasse

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Une défaite cuisante

Il est clair que le PQ est vainqueur lundi soir. Mais madame Marois ne devra pas pavaner trop rapidement, car tout n'est pas joué pour autant. Mais le seul fait de tasser le PLQ présent depuis 25 ans est une victoire en soi, à n'en pas douter. Pour ce qui est du PLQ et de Charest, c'est une cuisante défaite. Ses deux tentatives d'acheter les électeurs de ce comté n'ont pas eu les effets escomptés, soit de modifier la loi lui permettant d'octroyer le contrat à Bombardier et la mise en tutelle ou presque du DGE du Québec afin de ne pas modifier la carte électorale. Même si Jean Charest est reculé dans les coins les plus sombres depuis que le peuple se réveille enfin, ses tentatives de magouiller pour manipuler les électeurs se retournent contre lui. Et c'est bien fait ainsi! Mille fois bravo aux électeurs du comté! Votre vote de lundi passera à l'Histoire. Le Québec vous dit merci.

Robert F. Dubuc, Repentigny

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Une victoire tiède

Il n'y a pas de quoi "se péter les bretelles". Seulement 153 voix de plus pour le P.Q. Si c'eût été l'inverse, je suppose que les tenants du P.Q. auraient dit que c'était une victoire morale! Que madame Marois ne se réjouisse pas trop vite, son leadership n'est pas très fort.

Marie-Lucie Rioux, Rimouski

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Le message est clair

On considère l'organisation du parti libéral comme étant supérieure à celle des autres partis dans le comté Kamouraska Témiscouata. Si c'est le cas, il est légitime de penser qu'il y a plus d'électeurs d'allégeance libérale qui sont allés voter. Cela rend la victoire du PQ encore plus concluante. Si en plus on considère le haut taux de participation pour une partielle, le message est on ne peut plus clair.

Daniel Leclerc

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Du calme

Il ne faudrait pas que madame Marois s'excite trop! Quand les bulletins rejetés sont plus nombreux que la majorité, on se calme le pompon! M. Simard invoquait l'intégrité, est-ce à dire que madame Dionne est malhonnête? Il apprend vite ce monsieur, car une des qualités des péquistes c'est de faire du salissage! Encore hier, madame Marois n'a pas cessé de cracher son fiel sur M. Charest. Ce n'est pas fort pour une personne qui désire devenir première ministre! Espérons que madame Marois passera le test! Ce sera plus facile aux prochaines élections!

Yvon Langlois

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Ni gagnant, ni perdant

Je considère qu'il n'y a ni gagnant ni perdant. Certains politiciens « politicailleurs » et apparemment corrompus ont tellement discrédité la classe politique (la coterie politicienne et politicailleuse) que la majorité des votes ne sont pas interprétables comme constituant un réel appui à qui que ce soit. Mais le taux de votation, passablement élevé, manifeste, au sein de la population, une merveilleuse grandeur et une hauteur tout à fait épatante. Ce sont là des qualités qui semblent avoir déserté les faits, gestes, attitudes et idées (si idées il y a) de bien de politiciens. En fait, il est clair que de nombreux citoyens souhaitent « autre chose » que ce qui existe et corrode le processus démocratique. Il est clair que le dégoût vis-à-vis des politiciens touche d'abord et avant tout le gouvernement libéral de Jean Charest. Mais les péquistes ne peuvent se permettre de trop se péter les bretelles. En fait, la grande inconnue, c'est cette importante proportion du vote populaire qui a favorisé l'ADQ. Est-ce un accident de parcours ou le signe avant-coureur de la résurgence d'une certaine droite? L'ADQ n'a jamais eu le pouvoir, ce qui peut lui conférer une aura de pureté et d'intégrité dans cet univers de magouilleurs « professionnels ».

Nous verrons bien!

Jean-Serge Baribeau, sociologue

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C'est une victoire

Cependant, je crois qu'elle aurait dû être plus significative, avec une avance beaucoup plus confortable. Je ne comprends toujours pas que des gens puissent voter en si grand nombre pour le Parti libéral. Je crois que si le Parti libéral avait remporté cette victoire, ce comté serait devenu la honte québécoise. Que vous soyez libéral, péquiste ou autres, la logique et l'intelligence ne peut être au rendez-vous en votant libéral avec tout ce que nous savons, alors il reste l'instinct, cette dernière enfouie au plus profond de notre être et souvent, dans certains cas, passe outre la déduction en détruisant toute logique.

David Harrisson

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La défaite du PLQ

Je crois tout simplement que la défaite du PLQ représente l'écoeurement de la population vis-à-vis ce gouvernement. Ce n'est pas une victoire du PQ, car avec le degré d'insatisfaction, si ce parti représentait une solution de rechange, il aurait eu une très forte majorité. Je crois donc qu'il s'agit d'une défaite de Pauline Marois dans cette élection partielle. Quant à l'ADQ, c'est compréhensible de revoir un regain de vie pour les mêmes raisons. Un nouveau parti ferait toute la différence

André Langlois

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Une logique respectée

Rarement a-t-on vu autant d'efforts déployés par les partis politiques impliqués dans une élection partielle. De plus, les enjeux étaient autant locaux que nationaux. Le comté de Kamouraska-Témiscouata, géographiquement grand, mais démographiquement petit, aura connu un suspense jusqu'à la dernière boîte de scrutin. Une faible avance de 196 votes, où l'on a joué du coude-à-coude, aura suffi à Pauline Marois pour placer son candidat dans un bastion libéral vieux de 25 ans. Les déboires des derniers mois auront eu raison des libéraux qui en sortent avec la défaite et une dose d'humilité, cela reflète l'opinion nationale envers eux. Par contre, l'ADQ semble profiter d'une progression rémittente; il faudrait préciser ici que bien des libéraux déçus ont voté pour l'ADQ en guise de contestation. Avec cette victoire, Pauline Marois aura donc plus de panache pour obtenir son vote de confiance dans son parti en avril 2011. Maintenant, Pauline devra sérieusement regarder dans le rétroviseur la popularité grandissante, selon les sondages, de Gilles Duceppe comme chef potentiel du PQ.

Michel Beaumont, Québec

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Les deux

C'est à la fois une très belle victoire du Parti québécois et de son candidat André Simard et une défaite méritée du Parti libéral qui suit aveuglement son chef qui se défile devant ses responsabilités de protéger le peuple du Québec de l'envahissement du crime organisé dans la construction et le financement des partis politiques. Je tiens à féliciter les citoyens du comté de Kamouraska-Témiscouata d'avoir compris le message du reste du Québec et de s'être tenus debout.

Fernand Turbide

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La victoire des journalistes

Pour ma part, ce n'est pas une victoire du PQ ni une défaite du PLQ. Je dirais plutôt une victoire des journalistes de Radio Canada, qui ont passé leur temps à sortir des pseudo scandales et par passer leur temps à parler de la crise au sein du PLQ. Je plains tout simplement de s'être laissé prendre par les primeurs de ces journalistes. À force de marteler sur le clou, ils ont eu leur victoire et je parle ici des journalistes. J'espère de tout coeur que M. Charest va enfin leur répondre.

J. Simard

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La participation électorale

Le Parti québécois a décidément pris les libéraux par surprise. Un fief libéral qui passe du rouge au bleu nous donne une idée du ressentiment à l'égard du gouvernement actuel de Jean Charest. Quant au taux de participation, il est plus qu'intéressant. Un taux qui prouve que les citoyens se sentent concernés par la chose politique. La grande victoire, c'est sans doute le fait que les citoyens de la circonscription de Kamousraska-Témiscouata se sont déplacés en nombre important pour exprimer leur voix. Cela étant écrit, le Parti québécois sort gagnant de cette élection. Ce qui annonce une fin de session parlementaire encourageante pour les élus péquistes tandis que les élus libéraux garderont un goût amer de cette partielle. 



Alain Goulet

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Le vrai perdant: l' ADQ

L'élection de Kamouraska nous a réservé une surprise: le Parti québécois l'a emporté à l'arraché. Gérard Deltell s'est dit encouragé par sa triste troisième place. Pourtant, l'ADQ avait fini deuxième lors des trois dernières élections. Les gens de Kamouraska préfèrent Jean Charest, en qui ils n'ont plus confiance, Pauline Marois, dont ils ne veulent pas le référendum, à la fragile embarcation de Deltell. Et ils sont en phase avec la population québécoise. L'espace est libre pour une troisième voie, mais les gens attendent sagement un navire plus solide qui pourra les amener à bon port!

Pierre Langlois, Montréal

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Un fort mécontentement

Le résultat de l'élection traduit plutôt le fort mécontentement de la population à l'égard du leadership de Jean Charest. Ce n'est pas une grande victoire pour le PQ, dont la chef reste toujours peu populaire. Je le répète, cette défaite constitue un très sérieux avertissement pour Jean Charest et son gouvernement. Il se fait tard pour ce dernier. Pour espérer changer la donne, les libéraux devront agir, agir vite et bien, durant le reste du mandat du gouvernement. Jean Charest en sera-t-il capable? Voilà la question.

Michel Lebel

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Défaite cuisante et victoire honorable

Il s'agit, à n'en pas douter, d'une défaite cuisante pour Jean Charest et d'une victoire honorable pour Pauline Marois. Malgré tous les gros «bonbons» offerts à la région par les Libéraux et malgré aussi le souvenir de Claude Béchard évoqué mille fois plutôt qu'une par la candidate défaite, 4000 voix de moins qu'à la dernière élection, c'est une méchante baisse. En revanche, le Parti québécois a augmenté son suffrage de 3000 voix et est passé de troisième parti à parti gagnant. En conséquence, malgré sa faible majorité de 200 voix, il s'agit d'une grande victoire pour le parti de Pauline Marois.

Michel Prévost