Pour revenir au déficit zéro en 2013, la présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, entend imposer une réduction de dépenses administratives de 5,2 milliards aux réseaux de la santé et de l'éducation. Croyez-vous que le gouvernement parviendra à réaliser son objectif?

VOS COMMENTAIRES

Sensibiliser la population

Est-ce que l'appareil gouvernemental québécois a besoin d'une cure minceur? La réponse est oui, comme tout autre appareil gouvernemental d'ailleurs. Sauf que les évaluations de la pertinence des composantes de ces appareils sont bien souvent, pour ne pas dire tout le temps, faites par les gens en place. Qui va dire que ce qu'il fait est inutile et par le fait même se congédier? Est-ce qu'une coupe de 5,2 milliards en santé et en éducation devrait faire partie de l'équation. Non. En fait, madame la ministre n'en sait rien: ses hauts fonctionnaires lui on dit de le dire et c'est tout. Premièrement, il faut travailler sur la motivation, la population québécoise étant férue d'État providence. Quand monsieur et madame tout le monde réaliseront que, à chaque fois que le gouvernement instaure un programme, que ce même programme sera voué à coûter plus cher que prévu, à dérailler, et par finalement exiger des hausses d'impôts, de taxes, de services et de magouilles bureaucratiques, alors il demandera moins de présence de fonctionnaires dans sa vie de tous les jours. Alors, certains, sinon plusieurs, services pourront être mieux évalués en se demandant: «en ai-je vraiment besoin en considérant ce que ça me coûte»? Faites l'exercice et passez au peigne fin le labyrinthe de la bureaucratie québécoise, et demandez-vous si la santé et l'éducation devraient être les cibles premières. Demandez-vous pourquoi le Québec possède le plus grand nombre de fonctionnaires par personne en Amérique du Nord et pourquoi ils sont les moins bien payés.

Roger Lessard, Gatineau

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Nous n'avons plus le choix

Cela sera très facile à faire. Le gouvernement n'aura qu'à copier ce que le fédéral a fait depuis les dix dernières années. Centralisation de départements, tels que: informatique, ressources humaines, achats, services téléphoniques. Coupe d'un échelon de gestionnaires intermédiaires et enfin coupe dans les bonus avec des objectifs trop faciles à atteindre. Que ce soit les libéraux, péquistes ou adéquistes, aucun n'aura le choix ou non de faire cette réingénierie de l'État.       

Carol Vermette

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Surveillez-nous

Voilà ce que m'a répondu, sans rire, Raymond Bachand alors que je lui demandai en ondes au TVA Nouvelles, deux jours après le dépôt de son budget, pourquoi nous devrions le croire alors qu'il disait que son gouvernement allait faire 62% de l'effort budgétaire. Nous voilà donc sept mois plus tard. Le premier ministre, se fiant probablement à ses nombreux conseillers, envoie au front la très crédible Michelle Courchesne afin qu'elle nous vende l'idée que son gouvernement va enfin couper dans les dépenses. Or, qu'en est-il vraiment? Cette dame qui détient maintenant la «sacoche» de l'État nous prend tout autant pour des valises que son prédécesseur. Est-ce là le même gouvernement qui dispense des dizaines de millions de dollars par semaine en subventions et qui dilapide les fonds publics en fermant les yeux sur l'augmentation fulgurante du nombre de cadres tente de me faire croire que, du jour au lendemain, il va sabrer des centaines de millions de dollars et rééquilibrer les finances? Est-ce là toujours le même gouvernement qui disait en campagne électorale qu'il allait régler les nombreux problèmes du réseau de la santé au lendemain de son accession au pouvoir? Courchesne, Bachand ou Charest. Pour moi, il n'y a aucune différence. Ils me prennent tous pour dupes et me mentent depuis plus de sept ans. Si les libéraux de M. Charest gouvernaient de la même manière chez nos voisins du Sud, parions que ceux-ci auraient appliqué depuis longtemps la procédure de destitution. Procédure à laquelle nous n'avons malheureusement pas accès.

Jean Bottari, Saint-Mathias-sur-Richelieu

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Une annonce qui sonne faux

Pour réussir à couper une pareille somme dans le fonctionnement de l'État, il faudra nécessairement couper des travailleurs. Car quoi d'autre peut-on couper comme dépenses? Des immeubles? Des fournitures de bureau? Des dépenses de chauffage? Non! La seule façon de réduire 5,2 milliards, c'est de réduire le personnel dans l'État québécois. Pensez-vous sérieusement que ce gouvernement est capable de couper l'équivalent de 104 000 fonctionnaires payés 50 000 $ chacun? Le dire et l'écrire donnent la réponse qui est non. De plus, il ne faut pas oublier que ces 104 000 nouveaux chômeurs vont singulièrement augmenter le taux de chômage du Québec et qu'ils ne pourront se reclasser dans l'industrie privée, car ils n'ont pas les habiletés requises pour le faire, ni la conviction et la productivité nécessaire pour se réorienter, et ce, même si le niveau de productivité dans le privé est plus que discutable présentement. Non, cette annonce de la ministre, qui est la reprise de celle du budget du printemps dernier, est de la fumisterie pure et simple. À moins d'une révolution tranquille, qui ne sera absolument pas tranquille, car il faudra couper partout et créer des emplois simultanément en grand nombre, il est impossible actuellement de couper 5,2 milliards dans les dépenses du Québec. Il faudrait le faire, mais c'est une tâche ingrate, qui ne sera pas faite sans l'expliquer longuement à la population et, que cette dernière accepte les conséquences de ces coupures de service qu'entraîneront inévitablement la disparition de 104 000 fonctionnaires. Le Parti libéral, ni aucun autre parti, n'en sont capables actuellement. Il va falloir que cela vienne d'un nouveau parti qui proposera une révolution des pensées et des façons de faire. Il faut bien le répéter: le Québec s'est payé, au fil des 50 dernières années, des politiques, des programmes et des services qu'il n'avait aucunement les moyens de se payer. Maintenant, nous faisons face à la réalité financière de ces choix et personne, à ce jour, n'est capable d'effacer les erreurs et de recommencer. Ainsi va la vie!

Gilles Laberge

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Un scénario prévisible

Québec réussira-t-il sa cure minceur? Voilà une question bien simple à répondre pour bon nombre de contribuables.  Nous connaissons l'histoire. Le scénario est déjà écrit et tous ne seront pas surpris d'apprendre, que lors de la prochaine campagne électorale, nous aurons le privilège de voir et d'entendre, telle une info-pub de mauvais goût, le chef du Parti libéral (est-ce que ce sera encore Jean Charest?), chiffres et données à l'appui, nous répéter sans vergogne le même message, «Nous étions prêts... Nous avons eu le courage politique... Nous avons réussi». Cependant, ne soyez pas dupe. Afin d'être en mesure d'afficher les résultats escomptés et afin de pouvoir faire miroiter à ses disciples la possibilité d'un idyllique quatrième mandat, le gouvernement libéral aura le courage d'user de tous les moyens possibles et imaginables. La grande mascarade politique sera au rendez-vous. À cette fin, et toujours très populaire auprès des gouvernements ayant plus de 100 000 km au compteur, les acrobaties comptables seront présentes en grand nombre. Ainsi, pour embellir la chose, des dépenses seront discrètement poussées à la dette et à la création de nouveaux organismes et d'agences nous serons annoncées, faisant en sorte que des dépenses de fonctionnement ne seront pas prises en compte dans le calcul menant au déficit zéro! Pour annoncer que la taille de l'État a été réduite, des fonctionnaires seront mis à pied ou à la retraite, pour ensuite être embauchés à titre de travailleurs autonomes, ou de consultants, par le biais de firmes privées, à plus du triple du taux horaire qu'ils touchaient initialement.  Finalement, je vous prédis même l'annonce d'une commission d'enquête sur la corruption du milieu de la construction. Commission qui aura pour mandat, bien entendu, de déposer son rapport d'enquête une fois les élections passées! Soyez sans crainte, lors des prochaines élections, et en cas de revers pour l'équipe libérale, le gouvernement qui prendra le pouvoir se fera un honneur et une joie de nous faire connaître la programmation complète des diverses actions qui auront été mises en scène par son prédécesseur. Autant de bonnes raisons pour lui d'expliquer son impossibilité à respecter ses récentes promesses. Bientôt à l'affiche près de chez vous!

Jean-Guy Lavoie, Québec

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Le Québec au stade de non-retour

Avec près de 50% des Québécois qui ne paient pas ou peu d'impôts, 50% du PIB du Québec sert à faire fonctionner l'État, dont plus de 50% va en salaires et en dépenses, et un peu moins de 50% en redistribution. Aurions-nous atteint ce stade de non-retour avec un réservoir plus qu'à moitié vide à mi-chemin? Où il est impossible de revenir en arrière ou d'aller de l'avant et d'apporter les correctifs socioéconomiques nécessaires!

Pierre G. Blanchard, Outremont