Québec n'entend plus donner de préavis aux CHSLD lorsque les inspecteurs du ministère de la Santé iront les visiter. Il créera aussi un processus d'inspection propre aux résidences privées pour aînés. De plus, la vérification des antécédents judiciaires s'appliquera aussi aux employés des résidences. Approuvez-vous ces nouvelles mesures? Sont-elles suffisantes?

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Québec se décide enfin

Le ministère de la Santé du Québec nous annonce qu'il n'avisera plus 48 heures à l'avance les administrateurs de CHSLD qu'ils entendent inspecter leurs installations. Avec les horreurs qui se passent dans certains de ces établissements, certains, dont je suis, diront enfin! Par contre, si le gouvernement tente de redorer son blason il devra embaucher plus d'inspecteurs. Au nombre de six, comment feront-ils pour augmenter les inspections qui se font actuellement? Environ 10% des CHSLD sont visités chaque année. Nombre qui était, il n'y a pas très longtemps à 12%. Il est évident que des visites non annoncées seront plus productives et pourront même être dissuasives pour certains propriétaires voulant accroitre leurs profits au détriment de soin et d'installations de qualité pour nos personnes âgées. Concernant les résidences privées, le gouvernement entend là aussi appliquer une procédure semblable d'inspection. Voilà une autre bonne nouvelle. Vraiment? Il ne faut pas se leurrer. Le même gouvernement qui se targue de contrer la maltraitance envers nos ainés via une belle campagne publicitaire semble ne pas tenir compte des conditions de vie des personnes âgées en CHSLD. Or, comment entend-il donner l'exemple aux propriétaires de résidences privées? Lui qui ne dit mot concernant le fait que nos ainés n'ont qu'un seul bain par semaine. Lui qui n'est pas concerné, semble-t-il, par le fait que certains patients sont levés avant même le levé du soleil et couchés avant que lui ne se couche pour la nuit. Ce même gouvernement qui ne se soucie guère des personnes qui passent des heures dans une couche souillée. C'est lui qui dictera les conditions de vie, de santé et de salubrité des résidences privées? Soyons sérieux. Vous croyez à cette mascarade? Pas moi!

Jean Bottari, Sait-Mathias-sur-Richelieu

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Des mesures indispensables

Je suis absolument d'accord avec la possibilité que les résidences privées pour aînés puissent être inspectées sans préavis et que les employés soient soumis à un processus de vérification de leurs antécédents judiciaires. Je souhaite que ce processus s'applique à toutes les résidences privées, incluant les résidences de type familial. Je souhaite également que les résidents et leurs proches puissent disposer d'un mécanisme de plainte en cas d'abus. J'appuie mon opinion sur des expériences personnelles. En vertu d'une procuration-mandat notariée, je m'occupe des affaires d'une tante nonagénaire. Ma tante a résidé pendant quelques années dans une résidence de type familial. Elle s'y plaisait bien. Cependant, avec le temps, j'ai pu constater que la propriétaire n'était pas suffisamment qualifiée. Elle ne savait pas se servir correctement d'une dosette pour ses médicaments. De plus, elle a omis de signaler que ma tante s'était blessée en tombant. Le lendemain de cette chute, j'ai constaté la blessure dont le sang suintait encore à travers des pansements. C'est moi qui ai transporté ma tante à l'urgence d'un hôpital où sa blessure a été cautérisée. Le traitement de la blessure a nécessité un suivi de deux semaines par un CLSC. Je n'aime pas penser à ce qui serait arrivé si je n'étais pas allée visiter régulièrement ma tante. Quant à la vérification des antécédents judiciaires, je crois qu'elle est essentielle pour éloigner notamment les personnes violentes ou qui se sont rendues coupables de fraudes. Cette vérification ne réglerait pas tous les problèmes (par exemple la violence et la fraude par des membres de la famille), mais constituerait certainement une amélioration par rapport à la situation actuelle.

Lucienne Jetté, Montréal

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