Le gouvernement Charest va faire adopter aujourd'hui, sous le bâillon, une partie de la loi 103 sur les écoles passerelles. Le gouvernement veut de cette manière régler la question à l'intérieur du délai d'un an prescrit par la Cour suprême. Le Parti québécois s'oppose au projet de loi et à la manoeuvre parlementaire qui limitera la durée des débats. Croyez-vous que la nouvelle loi va régler le problème des écoles passerelles? Êtes-vous d'accord avec la décision du gouvernement de procéder rapidement?

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L'obsession maladive

Il y a peu d'endroits dans le monde où l'on essaie de légiférer la culture et la langue. Malheureusement, le Québec est l'un de ces endroits. Une langue et une culture sont des organismes vivants, qui évoluent, connaissent une apogée et parfois un déclin. Une langue et une culture ne peuvent survivre que si elles embrassent les contributions faites par d'autres cultures. Aujourd'hui, il n'y a pas de culture 100 % pure. C'est d'ailleurs un concept qu'il faut rejeter, tant il évoque des moments noirs de notre histoire ( 1933-1945) que ceux qui, comme moi, sont nés en Europe veulent absolument oublier.  Or donc, au Québec, on parle de «protéger notre culture», «défendre notre langue», comme si on avait affaire à des australopithèques découverts au fond d'une cave qu'il faudrait «protéger» des influences du monde extérieur.  Depuis 10 ans, j'habite Montréal. Il y a bien des aspects de la vie ici que je trouve attrayants. Par contre, cette obsession maladive avec la défense de la langue ou l'identité unique du Québec est affligeante. C'est de la xénophobie, pour le moins. Et du racisme au pire des cas, car le racisme c'est établir un standard, blanc, catholique, francophone, qui définit l'acceptable et l'inacceptable. De voir le visage des Pauline Marois de ce monde, se tordre de douleur à la seule pensée de parler anglais, est d'un autre âge, ou d'une histoire pas si lointaine, comme je le mentionnais, qu'on devrait oublier.

Extrémistes linguistiques et ayatollah de la culture, sachez ceci: l'histoire est contre vous. Aucune, et je dis bien aucune, société n'a pu imposer, pas des lois, un ordre culturel quel qu'il soit à long terme. Aucune Loi 101, 103, 104 et autres ne changeront le fait que la langue internationale de communication, c'est l'anglais, et pas le français. Aucune diatribe xénophobe ne pourra altérer le fait qu'en Chine on recrute 100 professeurs d'anglais pour un professeur de français. Mais pire que cela: en promulguant loi après loi, pour protéger la langue, le Québec, ses gouvernements, ses institutions et, malheureusement, sa population francophone, qui acceptent tout cela passivement, ne font que s'isoler, manquer des opportunités d'enrichissement culturel et passent, aux yeux du reste du monde, pour des vestiges d'un autre temps et se font associer à d'autres endroits du monde, tel l'Iran, où là aussi, on essaie de définir ce qui est acceptable en matière de culture et ce qui ne l'est pas.

Philippe Collard, Montréal

Qu'adviendra-t-il dans 20 ans ?

Continuez comme cela et, dans peu de temps, on va se retrouver comme avant la loi 101, alors que n'importe quel allophone de Montréal parlait anglais et pas un mot de français parce qu'on lui avait donné le choix.  Aujourd'hui, ça fait tellement de bien d'entendre parler français à la québécoise par des Asiatiques et des Latinos, mais qu'adviendra-t-il dans 20 ans, avec la dérive linguistique actuelle? En passant, j'ai connu des francophones qui sont allés à l'école anglaise, et il faut voir la qualité de leur français écrit. Pitoyable! Enfin, à tous ceux qui pensent qu'il n'y a pas moyen d'apprendre l'anglais si on va à l'école française, vous ne devez pas avoir beaucoup de discipline personnelle, car l'anglais, ça s'apprend en un rien de temps, pour peu qu'on s'en donne la peine et les moyens. Je ne suis pas une personne particulièrement douée pour les langues mais avec une bonne mémoire et de la persévérance, aujourd'hui j'en parle quatre couramment.

Julie Vaillancourt, Ing.

Rien de nouveau sous le soleil

Monsieur Charest a imposé le bâillon relativement à la Loi 103. Rien de surprenant dans cette décision, elle est en parfait accord avec la manière Charest. L'usure du pouvoir aidant, notre premier ministre se croit tout permis. Il n'a pas de temps à perdre avec l'opposition officielle, où les attentes des Québécois, telle la demande d'une commission d'enquête sur les liens entre les contrats de toutes sortes et le parti libéral du Québec. M.Charest en étant sûrement à ses derniers tours de piste, nous devons nous attendre à d'autres gestes qui bafouent les règles de base d'une société démocratique. Ceux qui affirment que M. Charest est l'un des grands premiers ministres que le Québec ait connus devraient relire leurs livres d'histoire. Les grands hommes ne se mesurent pas à de belles paroles ou promesses. C'est dans les gestes qu'il pose que l'on peut juger de la grandeur d'un politicien. M. Charest n'est pas de la race des grands, mais bien de celle des beaux parleurs.

Jean Chenay, Sherbrooke

Danger d'affaiblir notre langue

Je ne suis pas d'accord du tout avec ce gouvernement, pas plus que je ne le suis avec tout ce qu'il entreprend.  Il veut éliminer la force du peuple québécois.  Les écoles passerelles sont un moyen détourné d'affaiblir notre langue.

France Bonneau

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Démission

Au Québec, le rôle d'un Premier ministre est de défendre les intérêts des Québécois qu'il représente. Jamais chef de gouvernement n'était tombé si bas. Au peuple maintenant, d'obtenir sa démission !

Caroline Moreno

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Je veux le meilleur pour mes enfants

Je suis pour la loi 103 et je pense pas que cela va nuire aux francophones. Il ne faut pas oublier que les anglophones font partie du Québec. La loi 103 offre un choix et je ne suis pas contre. Je crois pas que cela va faire en sorte d'augmenter le nombre d'anglophones. Il me semble que la position du PQ est un peu trop radicale. Je veux le meilleur pour mes enfants. Je veux qu'ils puissent parler anglais car si on continue à faire semblant que savoir l'anglais n'est pas important, on s'en va tout droit dans le mur. Je suis pas souvent d'accord avec les libéraux, mais je trouve que leur solution est la meilleure, on comprend que Pauline Marois n'a jamais suivi de cours d'anglais, sûrement par conviction personnelle! On voit ce que ça donne lorsqu'elle essait de parler en anglais!

Martin Landry

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Tout-à-fait d'accord

Il faut bien gouverner non? On reproche tout le temps à nos gouvernements leur inaction, alors l'opposition les amène à se bâillonner. Je félicite le gouvernement actuel de ne pas plier et de demeurer fidèle à sa politique.

André Ouellet

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La politicaillerie de madame Marois

Le gouvernement n'a pas commis un crime ni un affront à la démocratie en utilisant le bâillon pour faire adopter son projet de loi. La Cour suprême lui a donné jusqu'à vendredi pour trouver une solution sinon, c'est le vide juridique qui se poursuit. Si l'opposition péquiste avait collaboré de manière constructive avec le gouvernement pour trouver une solution, le bâillon n'aurait pas été nécessaire. Comme elle le fait de plus en plus souvent, Pauline Marois a choisi de faire de la politicaillerie sur un enjeu qui touche notre identité. C'est indigne pour une aspirante-chef d'État.

Julie Roy

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Quelle humiliation

Encore et toujours le parti libéral ne se tient pas debout pour la nation québécoise. Il aurait été plus facile d'utiliser la clause nonobstant et de passer un message clair aux immigrants qu'au Québec, l'éducation et l'intégration, c'est en français que ça se passe. Ils ont beaucoup trop peur de perdre des votes et de ne plus être au pouvoir. Le malheur, avec les libéraux, c'est que ce sont des francophones qui humilient la majorité francophone du Québec. Et encore plus humiliant, c'est qu'il y a des francophones qui continuent à voter libéral. Non, ce n'est pas une bonne idée les écoles passerelles, avec la clause nonobstant, enfin, on se serait tenu debout devant la Cour suprême du Canada. Mais non, les libéraux veulent tellement faire partie du Canada qu'ils font n'importe quoi pour ne pas décevoir des Canadiens qui rient de nous. Quelle humiliation que ce Jean Charest et son équipe rouge.

Michel Gosselin

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Au détriment de notre culture

Cette loi règlera le problème des gens fortunés qui pourront envoyer leurs enfants à l'école anglaise. Encore une décision politique de la part du gouvernement Charest, mais cette fois-ci la décision est prise au détriment de notre langue et de notre culture. C'est aberrant! Quand va-t-on pouvoir se débarrasser de ce gouvernement pourri?

Claude Roy

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Le Québec aux anglophones

Le 18 octobre 2010 passera à l'histoire comme étant le jour où Jean Charest aura donné le Québec aux anglophones. Ce faisant, il aura ouvert la porte à l'assimilation du peuple québécois. Qu'attendre de plus d'un transfuge conservateur? La faute en incombe à tous les Québécois francophones qui l'ont porté au pouvoir. Un bien triste jour. Vive le Québec libre et francophone.

Jean Désorcy

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Le Québec recule

Pourquoi ouvrir les débats? Nous avions une paix linguistique depuis un bon moment, faut-il toujours que le parti libéral donne des retours d'ascenseur à ces amis?  

Normand Martineau

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Rien ne sera réglé

Le gouvernement Charest devait-il agir rapidement? Certainement! Mais il ne l'a pas fait vraiment, car sa solution est arrivée quelques semaines avant l'expiration du délai d'un an accordé par la Cour suprême. Selon moi, un vide juridique sur la question de la langue devait être évité, mais le prix à payer avec la Loi 103 me semble trop élevé. Malgré tout ce qui a été dit : la Loi 103 légalise ce que la Loi 104 interdisait. La solution proposée par le PLQ ne va rien régler : comment espérer régler le problème une fois pour toutes, alors qu'il est pratiquement seul à défendre sa position? Ce n'est que partie remise. Le PLQ et Christine St-Pierre en tête font preuve du même radicalisme et de la même l'intransigeance qu'ils associent au PQ. Ils suspendent la liberté d'expression des opposants à leur projet de loi en imposant le bâillon et n'ont proposé aucun compromis à leur projet de loi. Avec la nouvelle Loi 103, plus que jamais, quand on a de l'argent au PLQ tout devient possible...

Alain Desjourdy, Saint-Hyacinthe

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Enfin, Charest met ses culottes.

De toute façon, le Parti québécois s'oppose à tout, il est grand temps qu'on agisse avec ou sans leur approbation. Le gouvernement actuel devrait leur mettre le bâillon plus souvent. Ainsi, on irait de l'avant et surtout ça coûterait moins cher.

Marie-Hélène Urtizbéréa