Au Canada, un homme ayant eu une relation homosexuelle depuis 1977, ne serait-ce qu'une fois, n'est pas éligible pour donner du sang. La validité de cette règle a été confirmée jeudi par la Cour supérieure de l'Ontario. Êtes-vous d'accord avec cette façon de faire qui vise à éviter la propagation du sida?

MERCI DE NOUS AVOIR FAIT PARVENIR VOS COMMENTAIRES

Pourquoi un questionnaire ?

Il y a quelques années ma femme, qui est Française, s'est vue refuser l'accès au don de sang. Car dans les années 80 il y a eu le scandale du sang contaminé (sida), le scandale de la vache folle, etc. Pourtant le taux de sida en France n'est pas plus élevé qu'ailleurs, et puis il suffirait de fournir un test de laboratoire de moins de trente jours... Non, ce peuple est considéré à risque.

Certainement il existe beaucoup de raisons de refuser des donateurs volontaires. Cela ne me gêne pas mais des questions me viennent à l'esprit. Pourquoi trier les donneurs sur un questionnaire : le Canada ne fait pas de dépistage en laboratoire ? Si tel est le cas, le danger n'est pas exclusif aux homosexuels.

En cas d'infection d'un lot en entier, sans analyse de dépistage, que fait-on?

Pour conclure, pointer du doigt un groupe est discriminatoire. Demander dans un questionnaire des particularités sur des habitudes sexuelles ou toxicomanes afin de prioriser des analyses, pourquoi pas. Mais refuser des groupes de population en entier, c'est se priver de donateurs potentiels sains. Et surtout cataloguer des groupes d'individus comme étant des bannis de la société.

Un jour on refusera les gens qui ont mangé de la viande hachée (cholestérol ) , ceux qui aiment sans utiliser de condom (même avec leur conjoint exclusif depuis 20 ans), ceux qui boivent un énergisant par an (risque de troubles cardiaques si abus) et la liste pourrait être longue.

Je vous laisse poursuivre la réflexion,

Alexandre Bourgeois

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Le principe de précaution

Que dire des Belges, des Hollandais, des Français, ou Canadiens... qui ne peuvent pas donner leur sang parce qu'ils ont pu être en contact avec la maladie de la «vache folle»?

Quand on parle de « principe de précaution », il n'y a pas de réelle logique médicale, mais un principe qui permet de se dispenser - dans le cas d'Héma-Québec - du don de sang de certains citoyens sans mettre en danger sa réserve de sang.

Il est bien évident que les Belges ou les Suisses ne ferment pas leurs portes à leurs donneurs nationaux alors que les risques sont les mêmes, si pas plus élevés que dans le cas d'un citoyen canadien ayant séjourné six mois en Allemagne entre 1980 et 1996. De même, un pays peuplé d'homosexuels n'appliquerait pas le même principe de précaution.

À noter que Santé-Canada n'applique pas les mêmes règles que Héma-Québec, ce qui démontre bien que les critères ne sont objectifs que dans la perspective d'une collecte optimale.

Je me sens, personnellement, vexée de ne plus pouvoir donner mon sang après 25 ans de dons réguliers; je comprends que les homosexuels ressentent la même frustration, mais je refuse de voir dans ces exclusions autre chose qu'une frilosité permise à Héma-Québec par le confort d'une manne abondante de donneurs sans aucun risque.

Anne Guilleaume

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Une règle discriminatoire

Je trouve les gens de la Cour Supérieure de l'Ontario très hypocrites de valider cette règle défendant aux homosexuels de donner du sang. Quand on se penche sur les moeurs des gens, ils ont des relations sexuelles multiples, avec de nombreux partenaires différents, et quand on reconnaît que coucher avec un partenaire qui a eu plusieurs partenaires, c'est comme avoir eu soi-même tous ses partenaires. Alors le sida n'est pas réservé aux homosexuels, peut-être que les anglophones n'ont pas compris cela? Aujourd'hui, personne ne devrait avoir le droit de donner du sang! Alors une loi pour les homosexuels, c'est une loi discriminatoire en raison de l'orientation sexuelle.

Francine Vézina

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Une mesure discriminatoire

Cette mesure me semble discriminatoire et terriblement inefficace. Comment se protéger contre de fausses déclarations? Les hommes gais sont peut-être plus à risque pour le VIH, mais ils ne sont définitivement pas les seuls à le contracter. N'oublions pas que les femmes hétéros sont plus à risque que les hommes hétéros. Devrait-on aussi leur interdire de donner du sang? J'ignore la meilleure façon de régler ce problème, mais je sais que la discrimination n'aide pas le choses.

Alix Haeberle-Savard

Montreal, QC

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Pas une question d'homosexualité

Il est bien loin d'être innocent celui qui nous fait croire qu'il ne sait pas, mais peut-être ne se rappelle t-il pas ses actions !

Ceux qui prennent des médicaments ou drogues légales ne devraient pas donner.

Ceux qui prennent des drogues illicites ne devraient pas donner.

Ceux qui ont des comportements à risques, toute couleur, race, religion et orientation sexuelle confondues, ne devrait pas donner....

Il ne s'agit pas de l'homosexualité, puisque celui qui est hétérosexuel qui a plus de 30 partenaires sur 6 mois, et il y a en pas mal, est pire que pire s'il essaie de dire qu'il n'est pas à risques (homme et femme confondus).

Le questionnaire est peut-être mal écrit, tendancieux et rempli de préjugés, mais il ne tient qu'à une seule chose, permettre à la mémoire d'un individu de lui revenir et là, lui permettre de dire de

lui même :"Je crois qu'avec les rappels de ce questionnaire me donne, je ne devrais pas donner".

Il y aura toujours des manières d'offusquer les gens par des questions ou orientations visibles et mal venues, mais ne devrait-on pas être mal dans le plus profond de notre âme que l'on puisse mettre à risque

la vie d'autres en tentant de donner ce que l'on devrait garder pour soi. Nos actions, peu importe qu'elles soient de bonne foi ou pas, ne devraient jamais permettre qu'un autre soit condamné sans savoir!

Je ne donnerai jamais.Je le voudrais, mais je serais irresponsable.

Yves Méthot

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Tanné de mentir

Je trouve que c'est ridicule, idem pour ceux qui ont utilisé des drogues intraveineuses ne serait-ce qu'une fois. On se prive d'un bassin assez importants de donneurs, après on se plaint que l'on manque de sang. Moi j'ai eu une seule fois une relation homosexuelle au début des années 80 et j'ai aussi utilisé une seule fois de la cocaïne par voie intraveineuse la même année(1983). Je n'ai jamais été séropositif. D'ailleurs c'est loin d'être les deux seules façon d'être contaminé, quoique les plus communes. J'ai donné du sang durant plusieurs années en mentant sur le questionnaire comme le font d'ailleurs beaucoup de donneurs à ma connaissance. J'étais déjà donneur depuis plusieurs années avant ces événements et ce nouveau règlement. Je ne donne plus depuis environ 3 ans car j'étais tanné de mentir notamment parce que je suis devenu chrétien évangélique, cela pose un dilemme de conscience mentir pour donner du sang pour sauver des vies!!! Mais j'ai fait mon choix et je vis avec. En disant la vérité j'ai été mis sur la liste noire et je ne peux plus donner de sang, dommage...

Pourtant il est simple de faire un test de dépistage du sida et demander plutôt si la personne a encore un comportement à risque. Il est alors sensé de l'empêcher de donner du sang, quoique encore là ça peut être discriminatoire pour les homosexuels s'ils sont en couple depuis des années avec un conjoint non porteur et sont fidèles. Pour ma part, cela fait longtemps que je ne suis plus à risque, aussi cette idée d'une seule fois, faut vraiment être malchanceux pour être contaminé par une seule fois, il y a des gens qui partagent des seringues des années durant avant d'être contaminé. Et que dire des hétéros (comme moi) qui sont mariés mais qui eux sont souvent infidèles ? Si ma mémoire est bonne, pour les hétéros, dans le questionnaire, on ne parle pas du nombre de partenaires mais seulement si ces relations ont eu lieu dans certains pays considérés à risque. Tant pis pour la Croix Rouge, ou plutôt Héma Québec maintenant, qui s'entête avec cette règle dépassée qui pouvait avoir du sens en 1977 lors de l'épidémie de sida à ce moment là précis et pour les quelques années qui ont suivi. Mais cela fait 20 ans depuis (et maintenant le sida est autant présent chez les hétéros que les homos). Je pense qu'ils ont été traumatisés par l'importante poursuite légale qu'ils ont dû subir, mais si ma mémoire est bonne il s'agissait de l'hépatite C et non du sida.

Michel Germain Fortin.

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Le gros bon sens

Toutes les statistiques, que ce soit au Royaume-Uni, aux États-Unis et ici même au Canada indiquent qu'autour de 50% de nouvelles infections de VIH se retrouvent chez les hommes gais. Ça c'est les chiffres de l'Agence de la Santé Publique du Canada:

https://www.phac-aspc.gc.ca/aids-sida/info/2-fra.php



Ce n'est pas de la discrimination, c'est le résultat d'études scientifiques. Pourquoi nous cache-t-on la vérité ? Statistique Canada nous dit que la population homosexuelle mâle est de 2% (et non 10% ou même 50% comme certains s'imaginent). Ça c'est les chiffres de Statistiques Canada:

https://www42.statcan.ca/smr08/2010/smr08_144_2010-fra.htm



2% de la population se ramasse avec 50% des nouvelles infections. Si on fait le calcul ça veut dire que 50% divisé par 2% = 25 Ça fait que les gais sont 25 fois plus à risque que le reste de la population de contracter le virus.

Pourquoi courir après le trouble et mettre les reçeveurs de sang en danger inutilement? Par rectitude politique? Par goût du risque? Pour pas se faire traiter d'homophobe? Pour faire plaisir au lobby gai?

Les gais eux-mêmes devraient agir de façon responsable envers la population et se prononcer contre les dons de sang au sein de leur communauté. Les dons de sang sont fait pour aider les malades, PAS POUR FAIRE DU MILITANTISME.

Bien de gens venant de France et d'ailleurs en Europe n'ont pas la permission de donner du sang à cause de la maladie de Krutzfeld-Jacob. Et ils ont la sagesse et le gros bon sens d'accepter cette décision, de ne pas crier au racisme de par leur sens des responsabilités et ainsi refusent de donner du sang pour ne pas inquiéter inutilement les malades.

Ces maladies-là ont déjà fait assez de ravages sans qu'on force en plus notre système de santé à jouer à l'autruche et s'enfouir la tête dans le sable pour faire plaisir au différent lobbies.

Jean-Charles Tremblay

Montréal.

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Un test par année?

Je crois que le questionnaire ne sert réellement pas à grand chose. Celui qui est homosexuel pratiquant peut très bien refuser de le dire. Celui qui est homosexuel occasionnel peut aussi mentir. Ce n'est certainement pas une formule questionnaire qui va inciter ces gens à dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

Il demeure une chose, c'est que le sida s'est répandu à partir des milieux homosexuels, alors c'est normal que ces milieux soient encore de nos jours beaucoup plus à risque que l'on veuille ou non, c'est la réalité et une question de logique.

Ceci étant dit, maintenant, comment faire pour éviter d'avoir du sang contaminé à l'échelle du Canada ? Est-ce que toute la population mâle et femelle devrait passer des tests régulièrement, disons une fois par année pour savoir dans quelle catégorie elle se classe? Hétéro classé A 1, hétéro classe A 2 pour raison de risque léger, n'ayant eu qu'une seule relation homosexuelle depuis 1983 de même qu'une seule prise de cocaïne par intraveineuses la même année.

Les homosexuels devraient eux aussi être classés ex : Homosexuel pratiquant, mais ayant une relation stable et fidèle, classé H1. Homosexuel de classe H2 parce qu'il est marié à une femme, mais ne veut pas que personne de sa famille immédiate le sache. Les H3 pour les homosexuels qui couraillent dans les bars homosexuels et ont des relations sexuelles à la pelle.

Que penser des femmes et jeunes femmes qui ont des relations sexuelles régulières, mais avec des partenaires qui changent continuellement? Comment seraient-elles classées ? F1; F2, F3.

Je crois que le véritable problème en est un de moralité ou plutôt d'immoralité généralisée, ne croyez-vous pas? Alors pas surprenant que beaucoup de ces gens reçoivent en eux-mêmes le salaire que mérite leurs égarements!

Ainsi pour quiconque ne couraille pas ou qui n'est point homosexuel ou qui ne prend aucune drogue par intraveineuse, dites-moi où est le danger ? Pas grand risque n'est-ce pas?

Claude Gagné

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Pour un vrai dépistage

Il est archi faux de penser que tous les homosexuels ont le SIDA ou que tous les séropositifs sont des homosexuels. Il faut tester le sang, peu importe d'où il provient et laisser à tous le monde le droit de donner du sang

Paul Gendron

Montréal