En contre-interrogatoire, la procureure du gouvernement du Québec, Me Suzanne Côté, est-elle parvenue, selon vous, à miner la crédibilité du témoignage de l'ancien ministre de la Justice, Marc Bellemare, devant la commission Bastarache?

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VOS COMMENTAIRES

Dobermann Ryan

Après avoir subi des attaques répétées du pitbull Côté, voilà que le témoin principal Marc Bellemare a été agressé sournoisement par le doberman Ryan.  En effet en plus d'avoir ramassé la chair laissé la veille par son prédécesseur, l'avocat André Ryan a grignoté à son tour sur le témoin afin d'attaquer sa crédibilité.  Il va de soi que l'avocat Ryan prépare le terrain à la venu de son témoin des plus important et supposément sans reproche le premier ministre Jean Charest.  Il est quand même impensable que dans le contexte de la commission Bastarache, qui doit faire la lumière sur la nomination des juges et sur des influences indues, les avocats débordent vers d'autres activités secondaires du témoin Bellemare afin de l'attaquer personnellement et de le déstabiliser.  Ces écarts du sujet principal font en sorte que les avocats réussissent à détourner l'attention de tous les intervenants faisant oublier le vrai mandat de la commission.  À mon avis, il est facile à comprendre que par ces questions non pertinentes et ces attaques répétées les avocats démontrent qu'il y a anguille sous roche sur la nomination des juges. Je comprends aussi que l'avocat Ryan place ses pions sur le jeu d'échec, mais on ne voit pas toutes les pièces de la vraie partie qu'il essaie de jouer.

Jocelyn Boily, Québec

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Un voile d'ignorance

Que ce soit Marc Bellemarre, Jean Charest et les autres, je ne crois pas que nous allons apprendre la vérité.  Quand deux orgueilleux se rencontrent, des gens qui sont habitués à l'adversité, il n'en résultera  pas grand-chose concernant ce qui préoccupe la population.  On va maintenir la population avec un voile d'ignorance.  Comme le disait si bien Michel C Auger dans son carnet:

«on n'avait certainement pas besoin d'une commission d'enquête de 6 millions de dollars pour faire cela. Surtout qu'un comité de sages du Barreau ou une commission parlementaire aurait pu faire le travail tout à fait gratuitement. »

Le gouvernement Charest n'a pas voulu et ne veut pas aller au fond des choses.  Alors...

Jean-Claude Tanguay, Val Morin

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Une grande affiche pour un bien petit magasin

La pire décision de Jean Charest lors de son premier mandat n'aura pas été Orford, mais bien la nomination d'un avocat arborant une grande affiche pour un bien petit magasin. Entré en politique pour abolir l'une des meilleures lois de notre démocratie, le «no fault », il aura heureusement échoué. Rancunier et revanchard, c'est tout l'appareil de l'État et le système judiciaire qu'il veut punir, pour ne pas lui avoir baisé les pieds.  Malgré les erreurs de parcours et les lacunes de M. Charest, il est inouï de voir l'opinion publique se ranger derrière un être vil et malfaisant. Comme à l'école lorsqu'un « nerd » se fait bousculer par la brute épaisse, j'ai même un regain de sympathie pour notre premier ministre, plus noble que le chevalier Bellemare, crasseux sous son armure de vertu.

André Trudel

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Le sprint de démolition du PLQ

Le fond du problème est l'ingérence politique dans des procédures administratives et pis encore, l'ingérence des fournisseurs de la caisse électorale du PLQ dans ces procédures.  Des questions précises là-dessus:  aucune encore.

Est-ce que la Commission Bastarache est un exercice de relations publiques?  Est-ce que cette commission a pour objectif de connaître le niveau de  reconnaissance de la population de la franchise de l'un ou l'autre des pugilistes en présence?  Si c'est le cas, elle a réussi, considérant que le résultat journalier de la popularité des deux belligérants.  Comme dans ces concours où le niveau d'applaudissement détermine le gagnant, chaque jour on peut suivre les résultats. La perception du public est que Jean Charest ment et Marc Bellemare dit la vérité.  Et cette joute loufoque nous coûte des millions de dollars.  Après tout, nous au Québec, on est riche.  Foutaise et gueule de bois.

Jean-Paul Lalonde, Valleyfield

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Le doute

Je doute par moment de la crédibilité de Marc Bellemarre, au début je me disais qu'il devait dire la vérité, pourquoi faire le contraire et s'engager dans ce processus? Après, je me suis demandé ses motivations. Maintenant, je veux entendre ce que monsieur Charest a à dire. Il y a quelques trucs que j'aimerais voir être clarifiés, comme pourquoi il n'avait pas quitté lorsqu'il s'est rendu compte qu'il n'avait pas le choix de nommer ces personnes. Il semble être depuis le début le défenseur de l'éthique! Il n'a pas été longtemps au PLQ,  pas assez pour vraiment dire qu'il l'a fait pour le Parti libéral du Québec. Personnellement, je trouve que ça ne tient pas la route. Il menait quand même une espèce de double vie. Il disait dans ses entrevues médiatiques après son départ tout le bien qu'il pensait de Jean Charest et il parlait de son mandat sans jamais rien dévoiler de tout ça! Je veux aussi savoir si oui ou non, il a demandé à Monsieur Fava de l'aider dans sa campagne de financement pour la mairie de 2005. Des personnes disent que oui et Marc Bellemarre nie. Je trouve que cet aspect est important. Pourquoi refaire affaire avec quelqu'un qui lui faisait des pressions «colossales»? Bref, ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

Annie Lacoste, Québec

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Des trous de mémoire

Me Bellemare nous aura tenus en haleine longtemps avant de finalement accepter de témoigner, à condition d'avoir un auditoire. Malheureusement, je trouve qu'il y a énormément de «trous» dans son histoire. Les «je ne sais pas», «je ne me souviens plus» et «je ne pourrais pas vous dire» se sont multipliés en contre-interrogatoire. Je ne peux pas croire non plus qu'un ministre ne prend pas de notes, surtout un ministre avec une formation et une expérience d'avocat! Un ministre qui multiplie les rendez-vous et rencontres n'aurait pas non plus d'agenda? Même un étudiant doit en tenir un pour arriver dans ses tâches. Il a déjà fait deux erreurs qu'il a dû corriger dans son témoignage. Qu'est-ce qu'il devra corriger demain? Ça semblait prometteur comme témoignage, mais avec des affirmations aussi graves, il doit commencer à sortir des preuves.

Sylvain Ducharme

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Je n'en reviens pas

Trois avocats pour défendre Jean Charest! Un payé par le gouvernement, un autre payé par le parti Libéral et un supposément payé par Jean Charest. Le gouvernement c'est Jean Charest et le chef du parti Libéral c'est Jean Charest, donc trois avocats pour essayer d'écraser Marc Bellemare et en faveur de Jean Charest. C'est une enquête pour écraser celui qui soulève un problème et non pour trouver et suggérer des améliorations au système de justice. À mon avis Jean Charest doit démissionner de toute façon. Et quand je dis cela, ce n'est pas par partisanerie politique, car je ne veux pas plus Mme Marois. Je pense que la politique est sale et il se peut que je n'aille pas voter aux prochaines élections provinciales, car je ne peux m'associer à aucun qui sont là actuellement pour me représenter.

Marcien Bisson

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Il en va de notre système démocratique

Tellement imbu de sa personne, Me Bellemare se fie à sa mémoire « photographique », dit-il. En ce sens, il nous invite à le croire, puisqu'il possède et ne dit que la vérité. Il a un sens de l'éthique à toute épreuve.    Travailleur individualiste, il fonctionne en vase clos. Le travail d'équipe, pas trop sa tasse de thé !  Il va en politique pour régler certains dossiers qu'il chérie particulièrement. Les fonctions qu'il occupe deviennent accessoires et sans trop d'importance. Il est imbu d'une idée fixe. Assez spécial, merci !  Il a tout fait pour ne pas témoigner. En tant qu'avocat, il sait qu'il n'a pas de preuves à fournir pour corroborer ses dires. Il connaît cette faiblesse. Il joue alors la carte de la crédibilité. Il reste le plus calme possible. Se souvient seulement de certaines dates et certains événements qui font son affaire. Son témoignage à la commission ne m'impressionne pas du tout, mais pas du tout. S'il avait fallu qu'il se contredise, ayant eu tout le temps pour mémoriser ce qu'il nous livre comme un texte appris par coeur, je n'aurais pas trop compris. C'est un avocat qui connaît le tabac, ne l'oublions pas. Dans la vraie vie, il prépare ses clients à témoigner. Il doit connaître au moins l'attitude qu'il doit adopter. Et la cassette, il la colle à son discours. Beurrer certaines personnes pour gagner des points !  Il ne s'étend pas trop, ce qui évite de faire des questionnements éventuellement. Mais, il va y en avoir des questionnements. Certains ont faire leur devoir !  Mais, dans l'entourage de Me Bellemare, il y a des gens compétents qui ont conservé des notes et... les agendas, ce qu'il n'a pas conservé. Il nous présente un carton sur lequel il a griffonné des choses. Assez surprenant !    N'oublions pas qu'il reste d'autres acteurs à comparaître. Et ces gens ont le droit de s'exprimer et de prouver leurs dires s'ils ont conservé des notes... ou des témoins qui peuvent corroborer des choses. Je déplore et je trouve assez troublant d'entendre les propos de certains journalistes qui utilisent un vocabulaire biaisé et tendancieux. Quelle crédibilité peut-on accorder à certains sondages, surtout après une journée d'audition de la commission? L'information (tout média confondu) se doit de remplir un rôle qui fait réfléchir sur les enjeux d'une situation ou d'une problématique. Et il est plutôt rare de lire ou d'entendre des excuses quand il y a eu des erreurs commises. Personne n'est parfait pourtant. J'espère que cette commission va permettre d'apporter l'éclairage nécessaire afin d'améliorer le système. Il en va de notre système démocratique.

Gaëtan Grondin, La Pocatière

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Le vrai portrait

Depuis ses déclarations fracassantes, il a tout fait pour ne pas avoir à témoigner sous serment. Progressivement, on commence à voir le vrai portrait de cet homme avec l'histoire de M. Legendre, de Marc Bisson. Disons que le bateau commence à prendre l'eau et on n'a pas encore tout entendu.

Marc Trépanier

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La Commission Bastarache:  des millions d'anguilles sous roche

Dans les grandes lignes, lignes claires et bien tracées, mon opinion est faite en ce qui concerne les enjeux soulevés par la Commission Bastarache et en ce qui concerne le démêlé qui a amené Charest et Bellemare à déterrer la hache de guerre.   La vérité, me semble-t-il, c'est que dans les hautes instances gouvernementales et politicailleuses, il y a tellement souvent anguille sous roche, que l'on pourrait nourrir toute la population en soulevant lesdites roches et en apprêtant gastronomiquement « ces petits poissons osseux à chair délicate »? En ce qui concerne Bellemare, je me demande pourquoi donc il ne nous a pas révélé plus tôt la présence de ces petites bêtes. Voulait-il les garder pour lui, pour assouvir ses tendances gastronomiques?  Ou bien avait-il besoin de bonnes lunettes, lesquelles lui auraient permis de détecter plus rapidement cette pléthore de braves petites bêtes? Is there a snake in the grass? Nous connaissons maintenant la réponse!

Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias

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Le complexe de persécution

Yves Boisvert  ce matin décrit bien les signes dominants de la personnalité de Marc Bellemare. Avec une expérience de 35 ans dans l'industrie lourde, je perçois de plus en plus que Marc Bellemare souffre du « complexe de persécution ». Et n'a pas compris qu'un dirigeant doit d'abord être un chef d'équipe, dont son premier rôle est de « coacher » ses employés et de gagner leur appui. Qu'il ait quitté son poste après un an seulement, un an de service, est tout à fait normal, parce que la situation devait être intenable.

Marc Lacombe, Sorel-Tracy

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D'autres priorités

Ma perception de priorités de Marc Bellemarre est qu'il voulait tellement faire passer ses propositions sur le « no fault » et la CSST, que la nomination des juges ce n'était pas sa tasse de thé,  Le dossier de Longueuil était prêt en mars et il a été terminé en novembre.  Bellemarre n'était pas très fort dans le secteur des nominations.  Ceci est l'opinion d'un ancien directeur en gestion au gouvernement, où il y avait de l'ordre et un bon suivi des dossiers,

Jacques Lalonde