Le Pakistan est aux prises avec les pires inondations de son histoire. Au moins 6 millions de Pakistanais sont privés d'abri, d'eau et de nourriture. Certains estiment que les habitants des pays riches doivent se montrer généreux à l'endroit des Pakistanais comme ils l'ont été à l'égard des Haïtiens. D'autres, comme le chroniqueur de La Presse, Patrick Lagacé, ne veulent pas verser des fonds à un pays qui dilapide ses ressources pour l'achat de coûteux équipements militaires.

Qu'en pensez-vous? Pour votre part, allez-vous donner aux organisations humanitaires qui veulent porter secours aux victimes des inondations?



MERCI DE NOUS AVOIR FAIT PARVENIR VOS COMMENTAIRES

Une aide sans frontières

Monsieur Lagacé, vous avez entièrement raison de souligner que c'est d'abord aux États de prendre en charge leur population. Les organisations internationales étant là pour prêter assistance pendant des périodes de crise, ces crises peuvent être d'origine humaine ou naturelle. Chez Médecins Sans Frontières (MSF), nous ne faisons pas de catégories de victimes. Nous ne faisons pas de politique ni encore de justice. D'autres organismes en ont fait leur métier. L'aide humanitaire que nous fournissons chez MSF est sans frontières, cela veut dire concrètement que nous traitons les victimes quelque soit leur race, leur religion ou leur appartenance politique. Ce sont cette indépendance et cette neutralité qui nous permettent de travailler dans les endroits du monde où les autres organisations n'ont pas accès. Si on nous laisse travailler au Pakistan, et ce, même dans les régions les plus difficiles, c'est parce que nous sommes reconnus comme organisation médicale humanitaire qui aide, soigne et sauve des vies, et non comme organisme qui vient donner des leçons de démocratie, de justice ou de paix. On ne peut pas soigner d'une main et faire la justice ou la paix (enjeux très louables) de l'autre. Tout comme on ne peut faire la guerre et de l'humanitaire en même temps. Soigner sans porter de jugement n'a rien d'extraordinaire. C'est ce que font les médecins dans les hôpitaux d'ici face à l'urgence de sauver une vie, que ce soit pour une victime d'accident de voiture qui aurait trop bu, ou pour un enfant victime de violence familiale. Quand on fait de l'humanitaire, on ne place pas les bons d'un côté et les mauvais de l'autre. Un être humain qui souffre est un être humain qui souffre, et ce n'est pas à nous, travailleurs humanitaires, de juger si, oui ou non, il doit recevoir des soins.

Marilyn McHarg, Directrice générale, Médecins Sans Frontières Canada

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Une grande question d'éthique humanitaire

Plusieurs pays ont les moyens d'aider leurs pauvres, le font-ils de façon juste et équitable? À suivre le raisonnement de monsieur Lagacé, on n'aiderait pas grand pays, Haïti, histoire de dictature, de corruption, pays d'Afrique c'est souvent le cas, etc.... Combien de dépenses inutiles font les gouvernements dans le monde pour paraître et quelquefois s'enrichir ou enrichir une élite. Si on suit son raisonnement, on pourrait bien dire, on ne donne plus à la cause du docteur Julien. Les riches pays arabes pourraient aussi contribuer. Ce qui est malheureux dans tout cela, c'est cette population prise en otage entre un système pour l'élite et une faction terroriste. Que peut-elle faire, sinon se révolter un jour et se faire à nouveau exploiter le prochain système. La communauté internationale doit agir, mais peut-elle faire vraiment quelque chose? On voit l'exemple de l'Afghanistan, de l'Irak, au nom de la démocratie qu'a-t-on fait? C'est dramatique pour la population et triste pour les organismes d'aide humanitaire qui nagent dans un tel merdier. Certes, notre aide est une goutte d'eau dans un océan, mais une goutte d'eau ça fait augmenter le niveau de la mer et plusieurs gouttes d'eau... Moi aussi je suis naïf! C'est une grande question d'éthique humanitaire. « Quoi qu'on pense de l'antiaméricanisme pakistanais, le droit de secours est devenu une obligation en droit international » Sami Aoun.

Jean-Claude Tanguay, Val-Morin

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Tous égaux

Il n'y a pas de différence entre un noir, un blanc, un brun, un rouge dans le besoin. L'aide humanitaire est pour tout le monde sans considération de race, de langue, de couleur et de religion! Il y aura de plus en plus de cataclysmes dans le monde, qu'on se regroupe et se solidarise afin d'aider nos voisins. C'est une occasion d'ouvrir notre coeur et de grandir. Notre monde a besoin de s'élever au-dessus de tout jugement et de préjugés.

Marie Therrien

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Quelle est cette idée de ne pas aider le Pakistan?

Il faudrait maintenant discriminer entre les démunis, les pauvres, les exploités de la terre. Quelle mentalité de droite, que cautionnerait certainement un Jean-Marie Lepen! Non, il faut dénoncer fortement ce genre d'attitude, qui confond les régimes politiques et leur peuple. On laisserait crever les gens parce qu'ils ont le tort de vivre dans un pays gouverné par des salauds ou des corrompus? Non et non!

Michel Lebel

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Un désastre naturel d'une rare ampleur

J'ai été plutôt surpris et déçu à la lecture de votre chronique de mercredi matin « Pourquoi je n'aiderai pas le Pakistan ». Bien qu'en première analyse, c'est tentant de dire que, puisque le gouvernement pakistanais semble avoir des ressources (ce qui n'est pas nécessairement le cas, bien qu'il reçoive des subventions importantes du gouvernement américain), et qu'il semble appliquer une politique fiscale très inéquitable, que l'on est justifié d'ignorer le malheur qui s'abat sur sa population. Les faits sont là : il s'agit d'un désastre naturel d'une rare ampleur qui affecte des millions de gens. Ce n'est pas le temps d'intellectualiser, c'est le temps de mettre la main à la pâte et d'assister les ONG sur le terrain afin de tenter de soulager les populations affectées. De plus, il n'est pas impensable qu'en l'absence d'une aide internationale substantielle, les mouvements terroristes qui foisonnent au Pakistan puissent tenter d'exploiter cette crise pour convaincre les populations du bien-fondé de leur position. Il est surprenant que vous n'ayez fait aucune distinction entre le gouvernement du pays et les Pakistanais eux-mêmes.

Jacques Perrault, ing., St-Laurent

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Naïfs au grand coeur

Monsieur Lagacé, vous n'êtes sûrement pas naïf, votre chronique le montre bien. Vous ne voulez pas donner un cent pour les efforts humanitaires au Pakistan, vous donnez raison au public, si je ne veux pas dire que vous l'encouragez, vu sa faible participation et son manque de générosité envers le Pakistan éprouvé comme vous l'avez mentionné. Vous vous êtes basés sur le fait que le gouvernement pakistanais est riche, il peut bien aider son peuple s'il a les moyens d'acheter des f-16, d'entretenir un arsenal atomique... alors nous, nous n'avons rien à faire, c'est sa responsabilité. Je vais vous suivre dans cette logique et je vous dirai qu'il faut demander qu'on arrête toute campagne de don pour les centres de recherche médicaux, la guignolée, les dons pour le centre du docteur Julien. Le Canada est un pays riche et son gouvernement est en train d'acheter des avions militaires, excusez-moi je ne peux préciser quel type je ne suis pas assez bonne, mais je sais que tout avion militaire coûte une fortune, en plus il a les moyens d'envoyer son armée pour des missions à l'étranger et cela aussi doit lui coûter cher. Alors, il doit avoir les moyens de subvenir aux besoins de ses citoyens et d'améliorer leur niveau de vie sans les dons de la population . Mais revenons au Pakistan. Je crois que vous conviendrez que la survie des millions des enfants pakistanais et leurs familles est un problème interne pakistanais et si leur gouvernement ne peut les approvisionner en nourritures, eau potable et médicament alors ce sera leur destin plutôt leur responsabilité d'avoir élu un gouvernement pareil. Vous n'êtes pas naïf, vous avez sûrement vos raisons qui vous incitent à ne pas donner un cent au Pakistan éprouvé. À la fin, j'espère qu'il reste toujours dans notre monde des gens avec un grand coeur qui sauront faire la différence entre aider une population en détresse et appuyer un gouvernement peu importe après qu'on les considère naïfs ou pas.

Laila Moubayed, Laval

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Donner ou ne pas donner

Depuis que le monde est monde, on vit avec des hiérarchies. On l'observe le phénomène chez les animaux et on trouve parfois cruel ce que l'on voit. L'humain, pourvu d'une intelligence dite supérieure, peut aussi être très cruel. Des êtres humains exploités par d'autres humains assoiffés de pouvoir, on n'a pas fini d'en voir tous les jours. Au bout du compte, M. Lagacé ose écrire ce que beaucoup pensent tout bas. Quand on voit toutes les sommes qui ont été détournées de leur cible première à l'occasion de plusieurs catastrophes naturelles, on se demande si on devrait seulement regarder passer la parade ou bien si on devrait en faire partie. Doit-on se dire que « c'est l'intention qui compte » et espérer que notre don se rende à la bonne destination? Çà, c'est la décision qui appartient à chacun en fin de compte et elle n'est pas nécessairement évidente, peu importe que nous ayons des croyances religieuses ou pas.

L. Gladu, Saint-Jean-sur-Richelieu

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Ô! Vive les principes et les biens pensants

Je trouve aberrant que des gens affirment qu'ils ne donneront pas d'argent pour aider les Pakistanais parce que leur gouvernement préfère s'armer plutôt que d'aider son peuple. Vous pensez sincèrement que les Pakistanais sont contents du gouvernement qu'ils ont? Vous pensez qu'ils sont contents des conflits armés avec l'Inde? Vous pensez que tous les Pakistanais, qui voient tout à coup apparaître une Madressa à côté de chez eux se disent: génial! devenons Talibans et allons tuer des Américains! Non, non et non. Refuser de donner et de venir en aide à des êtres humains, à cause de leur gouvernement, est horrible et est insensé. Si vraiment nous devions agir de la sorte, arrêtons l'aide aux pays d'Afrique, puisque presque tous les dirigeants y sont corrompus. Par exemple, on pourrait se dire que tout le monde au Zimbabwe peut crever et que c'est leur faute, puisque Mugabe est toujours en poste, de même, ne donnons plus à Haïti parce que leurs dirigeants n'ont jamais franchement aidé leur peuple, n'aidons pas le Cambodge à se sortir de la misère, parce qu'il y a encore d'anciens Khmers rouges en poste au gouvernement, etc. Si nous laissons les Talibans seuls à aider le peuple, vous pensez qu'ils n'en profiteront pas pour faire de la propagande et du recrutement? Peut-être devrait-on rappeler que le Pakistan est un des seuls pays musulmans à avoir eu une femme comme chef d'État... Croire que tous les habitants, de tous les pays musulmans, sont des extrémistes serait aussi normal? Croire que tous les Américains étaient d'accord avec Bush aussi serait assez logique? La désinformation et l'ignorance, de même que le manque d'éducation sont malheureusement tels que certaines personnes sont capables de laisser mourir des innocents au nom de quelques beaux principes. Et bien alors, pourquoi ne pas faire comme dans un des magnifiques épisodes de South Park et décider de se faire livrer des tonnes de sable et de se mettre la tête dedans, en pensant que les problèmes disparaîtront, au lieu d'agir. Lisez donc plutôt le livre racontant l'histoire de Greg Mortenson: Three Cups of Tea (disponible depuis peu en français) dont l'histoire (vraie) se déroule d'ailleurs au Pakistan (et un peu en Afghanistan). Peut-être verrez-vous le tout différemment...

Hei Lan

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Ne déresponsabilisons pas les gouvernements

Il est très malheureux de voir tous ces désastres naturels et surtout les conséquences sur les populations. Mais je considère que, par l'entremise de nos impôts aux divers paliers de gouvernement, nous donnons déjà énormément. Ces derniers doivent faire face à leurs obligations internationales. Des organismes, comme l'ONU, requièrent des gouvernements des contributions financières. Alors, en publicisant ces drames et en demandant aux populations riches de donner, j'ai vraiment l'impression qu'on déresponsabilise les gouvernements de leurs obligations internationales. Hier, c'était Haïti. Aujourd'hui, c'est le Pakistan. Et demain, ce sera qui? Nous ne pouvons guérir la planète avec des « bandaids »! Je ne donnerai donc à ce nouveau drame, mais j'espère que l'aide internationale, par ses différents gouvernements membres de l'ONU, pourra aider les populations de façon efficace.

Hélène Lorrain-Tardif, Ste-Catherine-de-Hatley

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Je n'aiderai pas ce pays

Pour de multiples raisons, il y a beaucoup d'autres pays où les enfants manquent de tout. Prenez seulement au Canada, dans certains secteurs des grandes comme des petites villes, les parents préfèrent voyager et aller au restaurant, plutôt que d'acheter de la nourriture. C'est pourquoi ils servent les petits-déjeuners à l'école, dans les secteurs défavorisés. Cela se place bien dans une conversation et ça libère la conscience de mentionner le fait d'avoir fait une contribution à la Croix-Rouge. C'est d'une grandeur d'âme grandiose cette attitude.

R. Fournier

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Réfléchir aux impacts négatifs sur les innocentes victimes

L'article de Patrick Lagacé est intéressant, puisqu'il alimente le débat par rapport au manque d'aide financière pour les Pakistanais submergés. En théorie, le débat est intéressant et les commentaires de Patrick Lagacé, différents et inattendus. En pratique, cet article encourage un mouvement populaire, ou plutôt, une inaction générale, un refus de venir en aide à d'innocentes victimes. Le journaliste devrait néanmoins se demander si cette opinion vaut les impacts négatifs qu'elle entraînera, pour les habitants pakistanais ayant seulement eu la malchance de naître dans un pays mal-aimé de la communauté internationale, que ce soit ou non pour de bonnes raisons.

Frédérique Beaudoin-Dion, Montréal

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Je prierai pour eux

Je suis totalement d'accord avec Patrick Lagacé: ma réponse à la question est non financièrement et oui, par la prière... Et je ne suis pas un sans-coeur, car une personne peut aider financièrement un organisme/pays sans vraiment l'avoir à coeur. Il y a souvent d'autres motifs. Je les ai à coeur et c'est pourquoi je prierai pour eux. C'est le moins que je puisse faire. Mais oui, ce peuple a besoin d'aide et cette aide doit provenir du pays lui-même. Ils ont les moyens, mais ils ne veulent pas. Si on donne de l'argent à ce pays, qui va le gérer? Les corrompus? Voilà le danger... Je ne crois pas que l'on puisse aider un pays aussi «riche», car on va empirer la situation. L'écart entre les classes sociales riche et pauvre s'accentuera, car le problème interne ne se réglera pas ainsi. Les dirigeants doivent se réveiller et agir. Ils doivent démontrer qu'ils ne sont pas des sans-coeurs. Bon sang, ils sont tout autant Pakistanais que la classe pauvre, ils partagent la même culture, la même langue, la religion, le même territoire... et regardez comment ils agissent! Quant à moi, je n'ai pas dit que je ne donnerai pas, mais si je donne, ce sera à une organisation missionnaire (charité chrétienne) reconnue et que je connais. Nous devons nous assurer que l'argent ira vraiment à ceux et celles qui en ont besoin. Mais encore là, et je parle aux croyants (en Dieu, bien sûr), ils ont davantage besoin de nos prières que de notre argent, croyez-moi. Ils ont besoin d'espoir.

Dave Fontaine

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Dans cette histoire, l'Occident perd de tous les côtés

Si nous donnons, la classe politique pakistanaise se frotte les mains et rit dans sa barbe. Si nous ne donnons pas, nous ne faisons que donner raison aux arguments des forces terroristes du Pakistan. Attendu de la corruption de ce gouvernement, aider la population pakistanaise peut être un choix qui laisse un goût amer. Toutefois, faire des choix difficiles fait partie du fait d'être un leader mondial et ainsi de donner l'exemple en ne tolérant pas la détresse civile. C'est peut-être le seul élément ou nous pouvons être cohérents avec les valeurs que nous mettons de l'avant mondialement.

Stéphane Pipon, Sainte-Agathe-des-Monts

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Nous sommes tous des humains

Dans sa chronique du 18 août, M. Lagacé fait une magnifique démonstration de l'incurie du gouvernement pakistanais et des lacunes démocratiques de son système. Bravo. Mais alors... pourquoi suggère-t-il de laisser ce gouvernement incompétent s'occuper de «son peuple»? Le président Asif Ali Zardari n'a pas cru bon d'interrompre son voyage à Londres au plus fort des inondations. C'est à lui que M. Lagacé voudrait laisser la responsabilité de sauver la vie de milliers de personne? Je crains que M. le Président ne s'émeuve trop peu du sort des gens de la rue. Oui, le gouvernement pakistanais a les moyens d'aider son peuple. Mais il ne le fera pas. Et je ne suis pas prête à passer outre des milliers de vie parce qu'elles ont le malheur d'exister sous le mauvais régime politique. Que doivent faire les Pakistanais? Attendre la prochaine élection et mettre tout le monde dehors? Une révolution (un mort de plus ou de moins, après tout)? Signer des pétitions, de l'eau jusqu'au cou? Passons... Passons également sur le peu d'à-propos d'une comparaison avec La Nouvelle-Orléans, région située dans un tout autre contexte, dans un pays peu reconnu pour l'insouciance crasse de sa classe politique. Ce n'est pas le gouvernement pakistanais qui demande mon argent et qui le recevra. Mes dons sont allés à la Croix-Rouge et à Oxfam. Deux ONG rompues à l'aide d'urgence. Parce qu'on parle ici d'urgence. Et la politique, c'est rarement très rapide. Oui, le gouvernement pakistanais a les moyens d'aider son peuple. Mais «son peuple», c'est aussi le mien. C'est ça, être humain.

Dominique Charron, Montréal

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Donnez généreusement

Le texte de Patrick Lagacé m'a frappé comme un coup de poing à l'estomac, et au moment du petit-déjeuner. Pourtant, je ne suis pas pakistanais, et, comme vous sans doute, je n'ai jamais été atteint personnellement par une catastrophe naturelle. Dans votre texte, vous nous apprenez que vous ne donnerez «pas une cenne pour les efforts humanitaires au Pakistan», parce que ce pays a du fric pour s'acheter des F-16 et entretenir un arsenal atomique, en plus d'une fiscalité de république de bananes, qui permet aux riches de ne pas payer d'impôt. Votre logique est donc la suivante: lorsque des citoyens en détresse souffrent d'une telle catastrophe et que l'État dont ils font partie a ou aurait les moyens de les aider, vous, un habitant d'ailleurs, ne devez pas contribuer aux efforts humanitaires. Voilà un raisonnement abstrait qui ne tient nullement compte des réalités concrètes vécues par des êtres humains, des personnes comme vous et moi: la perte d'êtres chers et de biens de base, la faim, la soif, la maladie et le désespoir. Il s'agit donc d'hommes, de femmes, d'enfants et de vieillards qui souffrent réellement et maintenant. Je suis sûr qu'ils ne pensent pas une seconde aux avions de guerre achetés par leur gouvernement. Ce dont ces gens ont besoin, c'est d'une aide immédiate, et peu importe d'où elle viendra. Et si l'État pakistanais ne la donne pas, qui le fera, M. Lagacé? En fait, dans votre article, vous ne parlez nullement des 20 millions de victimes ni de leur sort, vous bornant à qualifier ces personnes de «citoyens détrempés». Pourtant, vous écrivez aussi que cette catastrophe est terrible, épouvantable, «de calibre biblique». Mais cela, de toute évidence, ne suscite aucune compassion agissante de votre part. Enfin, vous précisez que vous voulez bien donner pour Haïti, «petit pays qui n'a rien». Or, les 20 millions de sinistrés pakistanais n'ont rien non plus en ce moment et sont cinq fois plus nombreux que les victimes du tremblement de terre haïtien! Et vous serez d'accord avec moi: le gouvernement d'Haïti, pas plus que l'État pakistanais, ne s'est pas signalé par son zèle à secourir ses citoyens éprouvés. De toute façon, pourquoi devrions-nous aider telle population souffrante et non une autre, en fonction de la qualité des gouvernements concernés? Une personne qui souffre est une personne qui souffre, peu importe son pays, ses gouvernants et ses croyances. Allons au bout de votre raisonnement. Imaginons que votre ville est ensevelie sous les gravats à la suite d'un séisme. L'un de vos enfants a perdu une jambe et sa vie est en danger. Mais les hôpitaux sont pleins, pas de place pour lui... Nos forces armées et civiles ont subi de lourdes pertes et sont désorganisées. Les routes sont détruites et le ravitaillement est compromis. Auriez-vous alors l'audace, M. Lagacé, d'écrire un article sur votre blogue, donc pouvant être lu à travers la planète, où vous indiqueriez que le Canada n'a pas besoin d'aide étrangère, puisque son gouvernement est capable d'investir des milliards de dollars en navires militaires et en avions F-35? Ce qui est mauvais au Pakistan ne le serait-il pas alors pour le Canada? Mais voilà la clé: se mettre à la place d'une personne et de sa souffrance, pas d'un pays, et inconditionnellement, sans se demander si quelqu'un d'autre pourrait lui venir en aide. Sinon, on trouvera toujours une bonne raison de ne rien faire. Et c'est sur ce dernier point, justement, que votre article est particulièrement affligeant - pour ne pas dire cruel: vous aurez sans doute conforté des centaines, voire des milliers de lecteurs dans leur décision de ne pas faire un don à l'un ou l'autre des organismes humanitaires à l'oeuvre actuellement au Pakistan. Vous aurez ainsi contribué à maintenir des millions de personnes dans le dénuement absolu et la souffrance! J'engage au contraire toute personne qui me lit maintenant à faire abstraction de ses opinions à l'égard des Pakistanais, de leurs ethnies, de leurs religions et de leurs gouvernants, pour se mettre un instant dans la peau des sinistrés et considérer leur nombre effarant. S'il vous plaît, lecteurs de La Presse, donnez généreusement pour le Pakistan

Pascal Pelletier

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Merci la vie!

M. Lagacé, vous avez votre façon de voir les choses. Les pays occidentaux vivent en démocratie. La démocratie est jusqu'à maintenant «le moins imparfait» des systèmes inventés par l'homme pour maîtriser la bête qui dort en chacun de nous. Le capitalisme est à la base de l'économie et de toutes les technologies dont nous bénéficions et dont vous, le premier, auriez de la difficulté à vous passer. Votre mépris envers les entreprises, dont les dirigeants vivent grassement, vous fait occulter le fait que les bas taux de chômage et la qualité de vie, certes inégale, mais en aucun cas comparable aux pays totalitaires, ne reposent sur ce que justement elles génèrent. Quand elles dérapent, comme ce fut le cas pour BP, elles en assument les conséquences. Si c'est la faillite, d'autres entreprises prendront la relève, seront tenues aux lois du marché, y dérogeront ou s'y tiendront. Mon opinion, c'est qu'autant les Pakistanais que les Haïtiens sont victimes de systèmes «autrement» corrompus que ce que l'on vit en Occident. On a vu à quoi ont servi les dons envoyés en Haïti! J'ai donné personnellement 1000$ et je le referais. Je donnerai aussi aux Pakistanais. Contrairement aux dirigeants d'entreprises, les dictateurs de ces pays sont imputables. La propagande antioccidentale, sur laquelle repose souvent leur pouvoir, serait davantage désamorcée par des gestes d'entraide qui, via l'internet, ont au moins des chances de percer la censure dans laquelle on les contraint à vivre. La même chose pour le G20. Accepter de traiter, par intérêt économique, avec des dirigeants qui oppriment leur peuple, je pense que, dans le contexte des communications actuel, c'est aussi donner à ces citoyens un pouvoir de révolte. Ne rien faire, ce n'est guère porteur d'espoir. Tant qu'il y aura des hommes, il y aura de l'hommerie. Quelqu'un, quelque part, semble-t-il, nous a créées à son image et à sa ressemblance. L'échelle alimentaire est à la base de l'écosystème. Les plus gros mangent les plus petits. Quelle est la solution? Je ne peux pas me sentir coupable d'être née en démocratie, je n'y suis pour rien, je dis plutôt «merci la vie».

Hélène Beaulieu

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Très pertinent

Patrick Lagacé a résumé de façon intégrale, ce que moi et des milliers de gens pensons, j'en suis certain. Si le Pakistan peut se payer un arsenal nucléaire et des avions de chasse du dernier modèle, ce pays peut et doit verser tout l'argent nécessaire à aider ces citoyens dans la crise qui prévaut actuellement dans ce pays. Il est presque indécent que des organismes comme la Croix-Rouge, CARE, ou tout autre groupe humanitaire de quêter, alors que les dirigeants du Pakistan trouvent tout l'argent qu'ils ont besoin pour faire la guerre. Vivement l'aide à Haïti ou autre pays vraiment sans le sou, il va de soi qu'ils doivent être aidés. Mais le Pakistan non. Cela est aussi vrai pour les États-Unis, qui disposent d'un arsenal nucléaire capable de faire disparaître l'humanité dans son ensemble et de l'armée la plus équipée sur la terre. Mais voilà, il suffit d'une marée noire, conséquence de l'appât du gain d'une multinationale du pétrole, pour que les responsables de cette puissance mondiale demandent à certains organismes de charité de les aider à payer la note. Voilà deux exemples, parmi tant d'autres, où les choix politiques ont des influences plus que néfastes sur la vie des citoyens et leur qualité de vie. Les grands organismes humanitaires devraient commencer à faire un tri sérieux entre ce qui est essentiel et ce qui est farfelu.

Jean Chenay, Sherbrooke

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Logique implacable

Bien sûr qu'on les aide! Et puis, on envoie la facture à leur gouvernement.

Éric Germain

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Charité bien ordonnée...

Limitons les frais, voulez-vous? Il semblerait que les talibans profitent de la situation pour renforcer leur mainmise sur le pays; le chef de l'État n'intervient pas et son premier ministre ne s'est pas précipité pour évaluer les dégâts. Nous devrions nous souvenir de La Nouvelle-Orléans et de Katrina: on ne sait pas ou est vraiment passée l'aide financière recueillie. La reconstruction stagne et des milliers de gens sont encore sans logement décent et sécuritaire. Rod Ford, qui se présente à la mairie de Toronto, est honni parce qu'il dit qu'avant d'aider les autres nous devrions nous occuper de nous. J'estime qu'il a parfaitement raison. Les Canadiens ont besoin d'aide sur tous les plans (santé, transports, logement, etc.) Alors, prenons le temps de réfléchir.

Caroline Warner

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Nous devons les aider

Votre point, monsieur Lagacé, semble être que « le Pakistan a les moyens d'aider son peuple ». Mais il ne le fait pas. Et ensuite? C'est probablement la faute du peuple pakistanais, parce qu'on a les gouvernements que l'on mérite ? Si vous voulez défendre votre refus d'aider le peuple pakistanais, trouvez autre chose. On ne peut pas refuser d'aider quelqu'un sur la base du fait que ceux qui devraient le faire ne le font pas. Que se passait-il si l'on appliquait ce principe en général, sur la scène internationale autant qu'au Québec ?

Charles Bazinet

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On fait une trêve pour soigner l'autre

Mon ami le Paki, que je ne connais pas, qui pleure dans sa boue, qui attend les Jeeps de la Croix-Rouge qui tardent à se faire entendre, n'a certainement pas envie en ce moment qu'on lui dise de sécher parce que son gouvernement de mafioso, à qui il paie de l'impôt parce qu'il est pauvre, a mauvaise réputation. On l'aide comme tout le monde et on se la ferme, et du même coup, tiens, on lui montre qu'on ne les détestent pas tant que ça. Sauf que là, à défaut de faire preuve de charité envers l'autre, on risque de leur confirmer notre dédain et du même coup d'empirer la situation. Comme des enfants qui se chicanent, on se tiraille, on se bouscule et on s'injure, jusqu'à ce que l'un de nous trébuche sur un rocher, se fasse mal et se mette à pleurer. Là, on fait une trêve, on soigne l'autre. Qui sait, on pourra peut-être faire la paix.

Patrice Beaurivage

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Qui les aidera?

J'aurais, à mon tour, une question un peu naïve. Si l'élite pakistanaise faisait le choix de ne pas venir en aide à son peuple, si elle décidait de prendre l'argent dont elle dispose pour l'investir ailleurs (par exemple, dans l'armement) que fait la communauté internationale? Pour illustrer cela autrement (avec un brin de démagogie) si on voyait un enfant crever de faim, fauché comme c'est pas possible, mais avec un tyran de père multimillionnaire qui refuserait de le nourrir convenablement, quelle serait notre réaction? "C'est la responsabilité de ton père de te nourrir, s'il ne le fait pas, dommage pour toi?" Le problème, c'est que les Pakistanais sont dans la même situation que cet enfant. Ils n'ont aucunement les moyens de s'en sortir et si la communauté internationale ne les aide pas, qui le fera.

Martin Boire

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Zéro

La réponse à cette question est dans le formidable article de Patrick Lagacé. Un pays qui a toujours l'argent pour s'armer jusqu'aux dents ne mérite pas l'aide du public, pas plus que celui des gouvernements. Haïti a beaucoup plus besoin d'aide que le Pakistan. Personnellement, j'ai donné pour Haïti et je fais régulièrement ma petite part pour certains pays d'Afrique, mais pour le Pakistan, c'est zéro.

R. Cusson , Montréal

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Illogique et immoral

Votre chronique me semble poser problèmes à de nombreux niveaux et, bien que le point qu'elle vise à dénoncer (l'irresponsabilité des gouvernements pakistanais et, parallèlement, celle du gouvernement américain) est juste, la façon dont vous le faites est effectivement naïve. Le fait que vous assimiliez les populations pakistanaises et américaines et leur gouvernement pose problème. C'est précisément parce que leurs gouvernements sont irresponsables qu'il est nécessaire d'acheminer de l'aide à la population par d'autres canaux. Vous saurez comme moi que, par ailleurs, pour l'instant, ce sont des organisations terroristes qui jouent les héros auprès des populations en détresse. Il me semble tout à fait pertinent dans ce cas d'agir par le biais des ONG pour assurer la survie de millions de personnes et pour éviter que cette catastrophe naturelle se mute en mouvement d'appui à l'extrémisme religieux. Pour ce qui est de l'irresponsabilité des gouvernements, ce n'est pas en ignorant les besoins de leur population civile que nous avons un moyen de pression efficace. Croyez-moi, si ces gouvernements étaient réellement touchés par le sort de ces populations, ils interviendraient. Leur refuser notre aide, sous prétexte que leurs dirigeants sont corrompus, me semble non seulement illogique, mais immoral.

Laurence Ricard, candidate à la maîtrise en philosophie politique, Université de Montréal

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Les pauvres oubliés

Je ne donnerai certainement pas pour aider ce pays qui est en plus de sembler affligé par la corruption sous toutes ses formes, il est très mal géré. La classe pauvre et ouvrière est oubliée.

Paul Trépanier

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Difficile d'aider ce pays

Il est quelque part désespérant d'aider un pays qui vocifère sans cesse contre l'Occident, menace à la moindre critique, prône le meurtre pour blasphème, massacre des chrétiens pour un oui pour un non... La tolérance est-elle toujours à sens unique? Il est désolant d'aider un pays que la folie religieuse détruira de toute façon et qui n'hésitera pas à s'attaquer à l'Occident dès qu'il en aura l'occasion.

Mélanie Bouchard, Montréal

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Dons au Pakistan et guignolée des médias: même raisonnement!

J'ai lu ce matin le texte de Patrick Lagacé sur les dons au Pakistan à la suite à la catastrophe naturelle et je dois dire que ces arguments pour ne pas donner à ce pays sont béton. Mais dans la vie, je crois, il faut être conséquent. Je me demande donc pourquoi je donnerais une seule cent à la guignolée des médias, dans à peine trois mois, pour venir en aide aux pauvres du meilleur pays au monde. Aux pauvres de ce pays qui possède une des plus grandes réserves de pétrole de la planète; qui a les moyens de tenir en son sol des Jeux olympiques grandioses; qui a les moyens d'envoyer son armée en Afghanistan et de reconduire son budget militaire. Pourquoi ? On pourrait dire qu'on vient en aide aux plus démunis du Québec et que ça n'a rien à voir avec le reste du Canada. D'accord. Mais pourquoi viendrais-je en aide aux pauvres d'une province qui songe faire construire un aréna au coût de 400 M $, afin que sa capitale puisse avoir un club de hockey de la LNH; d'une province qui trouve acceptable de payer beaucoup plus cher qu'ailleurs pour ses travaux d'infrastructure; d'une province qui fait des milliards grâce à ses casinos et ses jeux de loterie et qui encourage son peuple à y dépenser son argent à grands coups de publicité; à une province qui croit avoir les moyens de tenir des jeux Olympiques d'hiver d'ici 2020; pourquoi ? J'espère donc que M. Lagacé appliquera la même logique le mois de décembre venu et qu'il donnera ses raisons pour ne pas donner à la guignolée des médias. Sinon, il faudrait qu'il fasse, comme plusieurs d'entre nous, la différence entre la classe dirigeante d'un pays qui prend les décisions et le simple peuple qui les subit.

Sylvain Latulippe, L'Assomption

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L'abri des talibans

Non, je n'ai pas l'intention de donner au Pakistan et pour des raisons pas très chrétiennes. Non pas parce que c'est un pays musulman, car des humains restent des humains, mais pour des raisons plus politiques. En effet, on sait que le Pakistan est un abri pour les talibans et que ces derniers jouissent probablement de soutien en armement et en argent. Alors, avant de donner aux terroristes, le gouvernement pakistanais devrait s'occuper de son monde souffrant.

Micheline Tétreault, Brossard

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De l'argent pour l'armement

Je persiste à penser que si le gouvernement pakistanais ne s'était pas doté de l'arme atomique, il aurait probablement plus de ressources à consacrer à aider son peuple. Les dons aux victimes des inondations au Pakistan, c'est autant d'argent que le gouvernement pakistanais pourra mettre sur son armement atomique.

Simon Rancourt, Montréal

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La mince ligne

La ligne est probablement fine entre "être sans coeur" et être inhumain et, pour moi, M. Lagacé vient de la franchir avec son raisonnement à trois sous (qu'il ne donnera pas) sur le Pakistan. Imaginons un père de famille millionnaire qui, pour toutes sortes, de bonnes et surtout de mauvaises raisons, abandonnerait ses enfants au moment où ils sont frappés par une catastrophe d'une ampleur inimaginable. Selon M. Lagacé, ce n'est pas aux voisins d'aider ces enfants. Ils n'ont qu'à le demander à leur père. Point à la ligne. Pas grave s'ils meurent de faim, de soif, de choléra ou de dysenterie. Que le père vende sa Mercedes ou hypothèque sa maison. C'est son problème, certainement pas le nôtre. Quant aux six millions de sinistrés, ils n'avaient qu'à être nés ailleurs comme en Haïti, par exemple. Là, on les aurait aidés.

Laurent Imbault

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Le Pakistan et les pétromonarchies

Le Pakistan est gravement touché par la crue des eaux. Six millions de Pakistanais réclament des secours pressants. Qu'attendent les pétromonarchies multimilliardaires pour délier leur bourse? Elles ont l'argent pour construire des stupidités sans nom à Dubaï, mais pas pour aider leurs frères dans le besoin, et ce, en plein ramadan. Cela dit, j'espère au moins que Ben Laden et sa clique ont les pieds dans l'eau en ce moment.

Sylvio Le Blanc, Montréal

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Pourriez-vous regarder ces gens dans les yeux

M. Lagacé, à défaut d'y dire ce que j'aurais aimé entendre, vous soulevez quand même l'immense besoin des Pakistanais sinistrés et l'amplitude de la militarisation et de la corruption de ce pays. Votre argument pour ne pas supporter les sinistrés est le suivant: Le Pakistan à les moyens d'aider son peuple. Et s'il ne le fait pas? Serez-vous en mesure de justifier de n'avoir absolument rien fait pour aider à prévenir plusieurs milliers de morts parce que le gouvernement qui devrait normalement s'en occuper est militarisé et corrompu? Serez-vous capable de regarder droit dans les yeux une mère qui vient de perdre sa fille suite au Choléra et lui dire: ''Désolé pour votre fille. Je n'ai pas envoyé 10$ pour aider à lui fournir de l'eau potable parce que ... votre gouvernement est corrompu et militarisé. Je sais que c'est une double whammy, mais que voulez-vous madame, moi, j'ai le sens de la justice.'' Sa justice à elle, elle la prend où?

Vous n'êtes pas un sans-coeur, vous êtes simplement quelqu'un qui, momentanément, a perdu le sens du pragmatisme et de la realpolitik. Vous auriez pu refuser de donner de l'aide à Haïti en disant ''Désolé, vous aviez la chance de vous munir d'une vraie démocratie, vous ne l'avez pas fait. Vous seriez capable de vous aider vous-mêmes si vous en aviez une''. Tout ce que votre article risque de laisser comme héritage, c'est une validation des préjugés des Québécois à l'égard de ce ''pays de terroristes''.

Zhi Wong