L'ancien ministre de la Justice, Marc Bellemare, a fait savoir qu'il refuserait de se présenter à la commission Bastarache qui enquête sur les influences indues dans la nomination des juges. Selon Me Bellemare, le juge Bastarache ne sera pas objectif, compte tenu des liens entre le cabinet d'avocats où il pratique et le Parti libéral du Québec. Selon vous, Me Bellemare a-t-il raison de douter de la neutralité du commissaire? Devrait-il néanmoins accepter de témoigner?





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Une commission biaisée

La commission Bastarache est une commission biaisée, dont le président est un fédéraliste notoire qui défend le système canadian. Il est totalement partial. Une personne neutre, totalement neutre, aurait dû être nommée. De plus, en tant qu'avocat, en tant que juge, M. Bastarache est intégré au système juridique, il a de la difficulté à concevoir que le «beau système » dont il est un rouage important ne fonctionne pas bien. Il a décidé de limiter son enquête, il se met des oeillères dès le départ en mettant de l'avant des arguties juridiques plutôt que de mettre de l'avant la vérité. Finalement, dans cette histoire de juges et d'avocats, comment se fait-il qu'on nomme un juge comme responsable de l'enquête? Il aurait fallu quelqu'un totalement hors du système judiciaire. Supposons un gros scandale chez les dentistes impliquant l'Ordre des dentistes, nommerait-on un dentiste comme responsable de l'enquête? Gros problème dans l'industrie de la construction et l'Office de la construction et on nommerait le directeur général de la FTQ comme responsable de l'enquête? Absurde. Comme il est absurde de mettre un juge à la tête de cette enquête. M. Bellemare a raison, il dit la vérité. Soutenons-le.

Jacques Binette, Montréal

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Casser des oeufs

Sans aucun doute. M. Bellemare doit témoigner. On n'accuse pas sans casser des oeufs!

Pascal Lavoie, Verchères

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Perdant de toute façon

Je crois que M. Bellemare est devant un choix qui le pénalisera, qu'il témoigne ou non. S'il témoigne devant M. Bastarache, qui a été nommé par le plus partisan des partisans, M. Dupuis, et Jean Charest qui est la partie adverse à M. Bellemare. Comment être impartial sachant qu'il est partie prenante de la firme d'avocats de Québec qui reçoit des centaines de millions en contrats du Parti libéral du Québec. Devrait-il donner raison à Bellemare qu'il risquerait de mettre sa firme d'avocats dans la liste des firmes à éviter lors d'adjudications de contrats. Si M. Bellemare ne témoigne pas, M. Charest aura beau jeu de dire partout qu'il avait raison et que le processus de nomination est parfait et qu'il est blanc comme neige, surtout que le mandat est plutôt restreignant pour la commission. Je doute fort aussi que M. Bellemare ait fait ses déclarations et accusations sans arrière-pensée et surtout pour se venger ou remettre son change à M. Charest pour l'avoir démis de ses fonctions. Donc actuellement, les deux sont comme deux coqs dans une arène de combat et le plus fort (en l'occurrence M. Charest et le gouvernement) contre M. Bellemare tout seul dans son coin. Il y a trop de différence en taille pour avoir des chances de gagner.

Normand B., Saint-Jean de Matha

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Un serment

M. Bellemare a signé un serment de promesse de secret. Il n'est quand même pas pour faire sa déclaration dans la situation actuelle, on pourrait le mettre en prison sur-le-champ. Justement, on peut lire ce matin que le porte-parole de la commission Bastarache, Guy Versailles, a révélé hier que les procureurs de la commission avaient soulevé cette «difficulté» et que le gouvernement devait lever ce type d'obstacles juridiques, car ceux qui seront interrogés sont sous ce serment. Alors, ce n'est absolument pas Jean Charest qui a divulgué cette nouvelle. Tout ce qu'il veut, c'est justement la peau de Marc Bellemare.

Gaëtane Borduas-Martin, gestionnaire

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Une crédibilité qui s'effrite

Force est d'admettre qu'avec le temps qui passe, la crédibilité de Marc Bellemare s'effrite auprès de la population. Les médias ainsi que le gouvernement se font un malin plaisir à alimenter les allégations à son égard. L'ancien ministre de la Justice voulait témoigner devant les élus à l'Assemblée nationale. Jean Charest a plutôt choisi de créer une commission présidée par l'avocat et ex-juge de la Cour suprême du Canada, Michel Bastarache. La rapidité avec laquelle Jean Charest a instauré cette commission me laisse perplexe. Une forte majorité de Québécois lui demande pourtant la création d'une commission d'enquête sur l'industrie de la construction depuis plus d'un an. Le refus de Jean Charest à cet égard ne peut faire autrement que de semer le doute dans notre esprit et accroître notre cynisme face au PLQ et, de surcroit, à toutes les autres formations politiques.

Marc Bellemare en fin juriste ira probablement témoigner à la commission Bastarache si le premier ministre lui garantit l'immunité et lève l'obligation à la confidentialité à laquelle il est tenu par son serment fait lors de sa nomination au poste de ministre de la Justice. Me Bellemare refusera sans doute de témoigner devant Michel Bastarache si celui-ci impose le huit clos. Après tout, les propos que tiendront les divers témoins, incluant ceux de Jean Charest, ne devraient-ils pas tous êtres d'intérêt public?

Souhaitons que cette commission fasse la lumière une fois pour toutes sur les allégations de partisanerie et d'influence dans le processus de nomination des juges. Car il ne faut pas perdre confiance en cette institution qui balise et encadre notre société. La confiance envers notre gouvernement est à son plus bas. Pouvons-nous au moins avoir confiance en nos juges?

Jean Bottari, Saint-Mathias-sur-Richelieu

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Intentions inavouées

Cet homme (Marc Bellemare) a définitivement la tête enflée. À part lui, personne n'est intègre! Pourtant, il est avocat et ancien politicien. Il serait peut-être préférable d'en rire. Je suis assuré qu'il a des intentions inavouées. Qu'il témoigne, point à la ligne.

Roger Pineault

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Une commission libérale

Le refus de Me Marc Bellemare de témoigner à la commission Bastarache est totalement justifié. La commission est une commission libérale au sens partisan. Il y a plus qu'apparence de conflits d'intérêts. Jean Charest refusait systématiquement de répondre à des questions portant sur la nomination des juges à l'Assemblée nationale en disant simplement que la commission Bastarache apportera toutes les réponses. Aujourd'hui, l'insistance de M. Charest à voir Me Bellemare témoigner joue encore contre sa fonction de premier ministre.

Gaston Langlais, Gaspé

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Finie la comédie

Marc Bellemare doit témoigner. Comme avocat, il est officier de justice. Il sait ce qu'il doit faire. À voir aller ces temps-ci cet ancien ministre de la Justice, je comprends qu'il ne soit pas resté longtemps en poste. Son comportement est indigne de la fonction qu'il occupait. La comédie devra bien cesser un jour et au commissaire Bastarache d'y mettre fin.

Michel Lebel

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Un piège

M. Bellemare devrait continuer de suivre sa logique de défense. Ce n'est pas la commission Bastarache qui veut nécessairement le piéger, mais le premier ministre Charest qui crée des voies parallèles pour faire semblant d'éthique. Je comprends que le M. Bellemare puisse se sentir piégé et il est certain que le premier ministre laisse voir qu'il veut la vérité, mais une vérité limitée partout où celle-ci est réclamée. Il faut, au plus vite, mettre la lumière tout partout, car les citoyens que nous sommes considéreront la politique comme une foire et en éprouveront du dégoût, voire la honte de nos représentants. Bravo à tous ceux qui conservent leur intégrité.

Ghyslaine Thomas

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Une mascarade

Non, Me Bellemare ne doit pas jouer dans cette mascarade. Il a raison de contester son assignation à comparaître à cette commission bidon, qui a été entachée dès le départ par la nomination précipitée de Me Bastarache par M. Charest. On ne peut être juge et partie: c'est un principe élémentaire de justice. De plus, le mandat défini ne permettra pas d'examiner le vrai problème soulevé. Encore une fois, Jean Charest méprise l'intelligence de la population québécoise. Il s'agit d'un simulacre de justice patenté pour tenter de sauver sa réputation déjà mise à mal. Personne n'est plus dupe de ses entourloupettes verbales et juridiques. Le grand bâtisseur s'est transformé en grand saccageur de nos institutions et de la démocratie.

Louise Paradis, Gatineau

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Arrêtez de vous cacher!

Me Bellemare devrait témoigner à la commission Bastarache. Il y a une limite à dire que personne ne soit assez objectif pour pouvoir prendre des décisions. Me Bellemare fait comme si cela existe une personne apolitique. Ça n'existe pas. Tout le monde est politisé, tout le monde a une opinion. Cette position politique ne devrait pas mettre en doute la neutralité d'une personne, surtout dans le cas d'un juge. On aurait pu nommer un autre juge, mais celui-ci aurait peut-être été lié au Parti québécois. Est-ce que tout le monde aurait dit, à ce moment-là, qu'on allait se retrouver devant un juge qui n'allait pas être capable de rendre un jugement impartial? Non, parce que tout le monde est en maudit et ne veut pas nécessairement voir ce qu'est la vérité des choses. Le procès de l'opinion publique a déjà eu lieu et tout le monde veut juste que l'on confirme leurs doutes. Si on veut connaître la vérité, alors tout le monde impliqué doit témoigner, Me Bellemare inclus. De toute façon, n'est-ce pas aussi politique ce que Me Bellemare est en train de faire? Me Bellemare, si vous dites la vérité et que vous n'avez rien à vous reprocher, arrêtez de vous cacher et témoignez!

Andreas Tzamarias, Montréal

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Les vrais juges

La situation est un peu particulière parce que l'accusé, M. Charest, choisit son juge. Toutefois, M. Bellemare doit accepter de témoigner et permettre au public d'évaluer ses accusations. Le public pourra aussi évaluer si le juge est partial. Ce qui compte ce n'est pas le résultat, mais les faits dévoilés. Nous serons les vrais juges aux prochaines élections. M. Bellemare a un passé douteux à mes yeux. Je me souviens quand il était ministre de la Justice et qu'il voulait éliminer les assurances automobiles sans faute (no-fault) pour favoriser le bureau d'avocats pour lequel il avait travaillé. M. Charest a un présent douteux (je suis poli). Malgré les distorsions inévitables, ces audiences nous permettront de savoir comment les juges sont nommés. Nous verrons aussi jusqu'à quel point les partis politiques vendent leur âme aux bailleurs de fonds

Eric Martin

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À condition...

Me Bellemarre pourrait témoigner si certaines conditions sont respectées: que le gouvernement le relève de son serment; que ses frais judiciaires soient défrayés par l'État comme cela est fait dans d'autres cas, par exemple les délateurs. Si les libéraux n'ont rien à cacher, que M. Charest collabore ouvertement et la justice suivra son cours... possiblement.

Fernand Cloutier, Val-d'Or

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Le petit jeu

Je commence sérieusement à me demander c'est quoi son petit jeu. Quant à moi, il vient de perdre sa crédibilité, s'il en a déjà eu. Un turn-coat demeure un turn-coat. Il aurait dû sauter sur toutes les opportunités qui lui ont été offertes pour témoigner, mais rien n'est assez bon pour lui. Ma conclusion est qu'il ment depuis le tout début.

Marc Trépanier

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Les petits amis

Non, Me Bellemare ne devrait pas se présenter. Cette commission n'a pas de valeur et est franchement biaisée d'avance. De toute façon, M. Charest ne fait que gagner du temps en créant de toutes pièces une commission effleurant à peine le réel problème: les retours d'ascenseur pour les petits amis. Le monde de la politique est tout simplement répugnant... petite politique!

Jérôme Bissonnette

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Charest démasqué

Oui, il doit témoigner nécessairement afin que le public puisse connaître à tout le moins les vrais motifs de ses déclarations. Toutefois, je crois qu'il a le droit à l'immunité, au même titre que les parlementaires étant donné qu'il en était un à l'époque des événements auxquels il fait référence. Je doute cependant qu'elle lui soit accordée devant les enjeux auxquels plusieurs personnes feront face, particulièrement M. Charest qui a voulu tuer une mouche avec un canon et cacher la vérité avec la fumée qui s'en dégage. Bien sûr, si ces affirmations sont véridiques, non seulement nous avons le droit de savoir, mais le gouvernement aura l'obligation de rendre des comptes à la population en plus de changer les procédures de nomination. Visiblement, je crois que M. Charest, à l'allure candide, a été démasqué et il fera tout en son pouvoir pour camoufler la saleté sous le tapis.

Jacquelin Juneau, Dolbeau-Mistassini

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L'occasion de s'expliquer

De fait, M. Bellemare ayant été la cause directe de cette commission, qu'il y soit apparaît plutôt essentiel, malgré ce qu'il en pense. De surcroît, il aurait l'occasion parfaite d'expliquer ses doutes quant à l'aspect politique de ladite commission qu'il met en doute. Sa volonté de comparaître ne pourrait qu'aider sa propre crédibilité qui commence à être sérieusement mise en doute, ce qu'il semble ignorer ou peut-être incapable de percevoir? Qui sait...

Pierre Garneau

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Un nécessaire contrepoids

Malgré que la commission n'avait pas sa raison d'être sans au préalable avoir tenu une commission parlementaire qui aurait permis peut-être de déboucher sur ce type de commission. Je crois que M. Bellemare doit comparaître à cette commission. Cela permettrait de faire contrepoids à M. Charest et le gouvernement qui sont partis gagnants dans cette cause. Est-ce que cela va servir l'intérêt public? Je ne crois pas que cela va changer quelque chose dans le fonctionnement de nomination des juges.

Roger Gauthier

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Ailleurs

Surtout pas dans le cadre de la commission-bidon Bastarache. Il le fera (il l'a confirmé d'ailleurs) dans le cadre approprié de la cause Charest contre Bellemare.

Suzanne Groulx