Selon le chef du bureau de La Presse à l'Assemblée nationale, Denis Lessard, le programme électoral préliminaire du Parti québécois propose d'appliquer la loi 101 au niveau de l'enseignement collégial. Cela signifie qu'il serait interdit à un francophone ou à un allophone d'étudier en anglais au cégep. Que pensez-vous d'une telle mesure? S'impose-t-elle en raison de la fragilité du français au Québec? Privera-t-elle les francophones et allophones d'un bon moyen pour apprendre l'anglais?



MERCI DE NOUS AVOIR FAIT PARVENIR VOS COMMENTAIRES

Soyons fiers de notre culture

Interdire aux Québécois francophones d'aller au cégep anglais est, à mon avis, une mesure protectionniste radicale contre l'anglicisation des Québécois francophones et une approche pour le forcer à protéger sa langue et sa culture malgré lui. Il est de notoriété publique que la majorité des Québécois francophones ont peu de respect pour leur langue et leur culture. On fait un plat avec les «accommodements raisonnables» certes, mais il ne faudrait pas oublier que, dans un passé pas si lointain, les Québécois francophones étaient plus qu'accommodants avec les anglophones. Lorsque cinq francophones se trouvaient autour d'une table et qu'un anglophones s'y joignait, tout le monde se mettait à parler l'anglais. Toutefois, il serait néfaste d'empêcher à un étudiant l'accès à la langue anglaise car, pour poursuivre des études universitaires, dans plusieurs facultés de nos universités québécoises, les livres sont en anglais. Pour bénéficier d'un échange d'étudiant avec les États-Unis ou avec plusieurs pays européens, la langue d'étude est l'anglais. Je crois qu'il serait bénéfique pour le gouvernement de trouver des mécanismes permettant aux Québécois francophones d'avoir enfin une fierté nationale. D'apprendre à ce beau peuple à aimer et à respecter sa langue et sa culture et surtout à la valoriser. D'en être fier. Sans cette fierté, les Québécois francophones seront toujours vulnérables à une assimilation, voire, à l'extinction. Je crois que le vrai débat commence içi.

Marc J. Gaudreau.

S'ouvrir au monde

Quand on est séparatiste, on est forcément limitatif. Pourtant, on vit en Amérique du Nord, où il y a 400 millions de personnes qui parlent anglais. En plus, en tenant compte de la mondialisation, si on souhaite un rayonnement au-delà de l'environnement immédiat, nous n'avons pas le choix de bien maîtriser l'anglais. Mme Marois devrait être la première à favoriser l'apprentissage de cette langue. Mais quand on est séparatiste, on est limitatif.

Paul Lachance

Ma meilleure décision

J'ai terminé mes études secondaires à Sorel en 1989. Mes connaissances de l'anglais étaient très limitées. Mes parents, unilingues français, m'ont fortement encouragé à étudier dans un cégep anglophone. « Le bilinguisme va t'ouvrir des portes ! » disaient-ils. Vingt-et-un ans plus tard, je peux confirmer que c'est, à ce jour, la meilleure décision de ma vie !! J'ai en effet un meilleur travail grâce à mon bilinguisme et mes voyages à l'extérieur du pays sont d'autant plus agréables !

Philippe Bibeau

Quel manque désolant de vision!

On s'imagine qu'en retirant le droit au cégep anglais à quelques jeunes, on réussira à protéger le français au Québec. Quelle faiblesse d'esprit. Les bonzes du Parti québécois devraient plutôt élargir leurs horizons et celui de la population du Québec en faisant la promotion de la maîtrise des deux langues officielles du Canada. Contrairement à ce que ces gens pensent, mettre en place une telle mesure constituerait un retranchement additionnel du Québec sur lui-même. Au nom de la nation, on cherche à brimer des jeunes qui veulent faire le choix d'échanger plus facilement avec le monde extérieur. Oser éliminer le droit au cégep anglais constitue un aveu d'échec du Parti québécois, qui n'a pas réussi durant toutes ces années au pouvoir à instituer une amélioration de la qualité du français durant l'école primaire et secondaire. Deux ans de plus en français pour quelques étudiants n'amélioreront pas la situation.

Michel Boutin, ing., Brossard



L'unilinguisme, un handicap


Combien de stupidités serons-nous encore capables d'avaler. Mais n'a-t-on rien de mieux à faire que de penser à de telles sottises. Faut-il empêcher des adultes de choisir la formation dont ils ont besoin? Mon fils a fait ses études en français jusqu'au cégep. Arrivé à ce niveau, il est allé au collège Vanier, puis à l'université Concordia. Il est parfaitement bilingue et a accès à des postes qu'aucun francophone unilingue ne pourrait avoir. Il peut travailler avec des gens de partout dans le monde, parce qu'il parle anglais. Il a aussi une base en espagnol et il espère, un jour, compléter avec l'allemand. Mes deux enfants sont parfaitement bilingues et n'ont aucun souci pour aller aux États-Unis, en Angleterre, au Japon, en Chine, en Australie ou en Europe. Et croyez-moi, ce fut un vrai handicap pour moi que de ne pas être bilingue.

Céline Gauthier

Briller sur le plan mondial

Le Parti québécois manque totalement de vision en voulant imposer la loi 101 au niveau des cégeps. À force de trop vouloir protéger notre belle langue française, certains font fi du bon sens, alors que la maîtrise de plusieurs langues est un atout considérable dans un contexte international. Nous avons la chance d'avoir deux langues officielles, comme bien d'autres pays, alors pourquoi ne pas l'exploiter, afin de faire des prochaines générations, des personnes capables de s'exprimer parfaitement en français et en anglais, élargissant ainsi leurs horizons d'études, de carrière, de rêves? Immigrée française, je suis allée à l'école primaire et au secondaire en français. J'ai, par la suite, décidé de faire mes études collégiales et universitaires en anglais. Car oui, il est de notre droit, en tant qu'étudiant presque à l'âge de la majorité, de choisir en toute liberté la langue d'enseignement qui nous convient et qui correspond à nos aspirations professionnelles et personnelles. En effet, j'aime voyager et me faire comprendre un peu partout dans le monde. J'aime lire des livres dans leur version originale, et apprécier la justesse des tournures de phrases de l'auteur, que ce soit en français, en anglais ou en espagnol (parce que oui, j'ai la chance de maîtriser une troisième langue). J'aime l'idée qu'il me sera possible de faire carrière à l'étranger sans trop de difficultés, si éventuellement je me tanne de l'hiver. Il faut être réaliste : sur le marché du travail, de plus en plus d'employeurs exigent des candidats bilingues, et ce, pour offrir de meilleurs services et répondre à une clientèle qui ne se limite plus nécessairement à la province. Eh oui, nous sommes en 2010! Et ce n'est certainement pas le curriculum actuel de l'enseignement de l'anglais langue seconde qui permettra à un francophone d'être à l'aise dans la langue de Shakespeare. Et que dire de l'élève anglophone issu d'un milieu anglophone, qui n'a de contact avec la langue de Molière qu'à l'école : est-ce que son niveau de français langue seconde est suffisant pour lui permettre, par exemple, d'aller au cégep du Vieux-Montréal et de s'adapter sans trop de mal? Je serais curieuse de voir des statistiques là-dessus. Alors pourquoi faudrait-il que des politiciens bornés viennent mettre des bâtons dans les roues à des étudiants qui veulent ajouter une corde à leur arc? Tout ça dans une tentative complètement arriérée de protéger l'identité nationale, alors que l'heure est à l'ouverture sur le monde? Ouvrons les yeux, et arrêtons de se tirer dans le pied. Notre province a tout particulièrement les moyens de faire de ses citoyens des êtres dotés d'une double richesse linguistique et d'une grande ouverture d'esprit. Et c'est ainsi que nous devrions briller sur le plan mondial.

Elyse Viotto

Éducation en français à tous les niveaux

Dans la partie francophone de la Belgique, l'éducation se donne en français et, en Flandre, c'est le néerlandais. En Suisse, dans les cantons francophones l'enseignement se donne en français, dans les cantons de langue allemande c'est l'allemand, dans les cantons de langue italienne, c'est l'italien. En Espagne, dans la Catalogne, c'est le catalan, et ce, jusqu'à l'université. Pourquoi une société financerait l'éducation dans une autre langue que la sienne? Le français est une langue complexe et son apprentissage ne doit pas s'arrêter au niveau secondaire. Tous les résidants du Québec devraient faire leur éducation en français. La division linguistique au niveau scolaire reflète une époque où les francophones et anglophones vivaient dans des mondes parallèles. Je travaille avec beaucoup d'anglophones bilingues qui se débrouillent très bien en français mais qui sont incapables d'écrire un texte de qualité en français. L'anglais est une langue très importante à apprendre, mais demeure une langue seconde au Québec comme dans la majorité des pays de la terre. Si un individu veut parfaitement la maitriser, qu'il prenne des cours supplémentaires et préférablement dans un milieu anglophone.

Robert Gauthier

Sommes-nous aveugles?

Lorsque j'ai lu les commentaires des internautes sur le choix de fréquenter les cégeps anglais, j'ai été estomaqué de voir à quel point les Québécois peuvent être aveugles et ne pas voir l'assimilation graduelle de leur culture dans une mer d'anglophone. Oui, je suis parfaitement en accord avec la proposition du PQ. Ayant voyagé en Louisiane avant Katrina, je peux vous assurer que le français est en perte de vitesse au Québec. Mon anglais je l'ai appris au travail pendant mes études et je suis parfaitement bilingue. Je travaille sur des projets globaux avec des collègues américains. Donc, je ne vois pas en quoi un renforcement de la Loi 101 empêchera un jeune d'apprendre l'anglais.

Martin Desgagnés

La langue française: qualité et quantité

Je suis, quant à moi, vraiment hésitant et tourmenté lorsqu'il est question d'imposer le cégep en français. J'ai enseigné pendant 37 ans au niveau collégial (cours classique et cégep, de 1966 à 2003)) et j'ai toujours été frappé par un lent et inexorable (avec des hauts et des bas) déclin de la qualité de la langue française. En ce qui me concerne, je suis d'accord pour crier oui à un Québec français et pour prendre diverses mesures susceptibles d'empêcher le recul (statistique) de la langue française. Aucun doute à ce sujet! La loi 101 a été indispensable pour que la langue française reste présente et prédominante au sein de la société québécoise. À Montréal, les choses ont été moins simples et moins faciles et je le constate de manière empirique et impressionniste dans le quartier Côte-des-Neiges, là où je réside depuis deux ans. Mais, au risque de me répéter, je prétends que la loi 101 a eu d'indiscutables répercussions quantitatives. Toutefois, je ne pense pas que cette «merveilleuse» et «miraculeuse» loi ait eu un grand impact sur l'aspect qualitatif, sur la qualité de la langue. Alors, avant d'imposer le cégep en français, on devrait «mettre le paquet» pour s'assurer d'une substantielle amélioration de la qualité de la langue au primaire, au secondaire et dans l'ensemble de la société. Toutefois, je me demande si de nombreux enseignants du primaire (lesquels travaillent beaucoup et méritent notre respect) n'ont pas été conditionnés et «contaminés» par cette piètre qualité de la langue française. Il est difficile d'enseigner une langue qu'on connaît peu et mal. Dans le cadre de ma profession, j'ai souvent eu l'occasion de m'arracher les cheveux en constatant que des étudiants commettaient une pléthore de fautes de français, tout en disant se diriger vers l'enseignement au niveau primaire ou à la maternelle. Un jour, une étudiante m'a dit que, pour elle, il était plus important d'aimer les enfants que de bien connaître le français. En somme, je suis éminemment tourmenté et indécis. Mais ce qui est certain, c'est que je reste un défenseur acharné de la qualité (et de la quantité) de l'exquise langue française.

Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias et ex-enseignant

Non, non et non!

La dictature de la langue, ça suffit! Laissez aux gens le soin de choisir leur avenir et si celui-ci passe par l'apprentissage de la langue anglaise, ainsi soit-il! Ouvrez-vous les yeux. Il est de plus en plus difficile d'obtenir un bon emploi si on ne parle qu'une langue (c'est le cas à Ottawa, les unilingues, peu importe qu'ils parlent anglais ou français seulement, n'ont pas accès à la grande majorité des postes offerts par l'administration fédérale). Je n'appuie pas la dictature linguistique qui survient au Québec depuis des décennies. J'ai dû attendre mon entrée au cégep pour avoir une formation en anglais de qualité (j'ai fréquenté Ste-Lawrence) pour ensuite obtenir un baccalauréat à Laval. Je n'ai jamais renié ma langue maternelle parce que j'ai voulu apprendre l'anglais et mon bilinguisme m'a ouvert beaucoup de portes, de La Nouvelle-Orléans à Ottawa. Faites donc davantage confiance à tous ceux qui, comme moi, ont trimé dur pour être bilingues, malgré toutes les embûches semées sur leur parcours linguistique. L'apprentissage et l'utilisation de l'anglais ne se font pas au détriment de la langue de Molière lorsqu'on connaît la portée de nos choix.

Mélanie Fillion, traductrice, Ottawa



En français pour tous


Quelle bonne nouvelle du Parti québécois de vouloir enfin imposer la loi 101 au cégep. Ce n'est pas une mesure radicale, c'est une mesure de gros bon sens pour protéger notre culture et notre identité. C'est aussi une question d'affirmation. Trente-cinq pour cent des Québécois sont bilingues, et alors? Vous pensez que c'est peu? Traversez le Canada et vous vous rendrez compte que les Canadiens des autres provinces ont un niveau de bilinguisme très inférieur au nôtre. Est-ce que tous ont besoin de l'anglais? Non! Ceux qui en ont besoin iront suivre des cours dans le secteur privé. En acceptant d'ouvrir les cégeps anglophones aux néo-Québécois, nous envoyons un message très contradictoire: vous pouvez, ici, fonctionner en anglais. Nous devons leur montrer qu'au Québec, ça se passe en français. Vivement le cégep en français pour tous! Ce n'est pas la seule mesure dont nous avons besoin, mais celle-ci enverra un message plus clair aux nouveaux arrivants.

Tania Longpré

Un ancien péquiste dégoûté

Je commence sérieusement à trouver le PQ pas mal dépassé. La fragilité de la langue française au Québec n'a rien à voir avec le cégep. Gens du PQ, nous sommes en 2010 pas en 1970, entre les deux, il y a eu la mondialisation. Nous sommes constamment en communication avec le monde et la langue mondiale n'est malheureusement pas le français. Ce qu'il faut, c'est augmenter le niveau d'anglais de tous les Québécois, car ceux-ci n'auront pas accès aux emplois les mieux rémunérés. Ce qui est le plus drôle en ce moment, c'est que la loi 101 a permis aux allophones d'apprendre le français et ceux-ci dans leur environnement ont appris l'anglais. Alors, aujourd'hui ne soyez par surpris de voir autant d'allophones dans des postes bien rémunérés. Un ancien péquiste dégoûté du manque d'évolution de ce parti, ce n'est pas demain que je me prends une carte du PQ.

Jacques Soulière, CMA

Un choix logique pour les Canadiens

Je ne suis pas d'accord, mais pas du tout. Je crois que tous les Québécois, en tant que Canadiens, devraient avoir le choix de la langue officielle qu'ils désirent pour l'éducation de leurs enfants. La loi 101 n'est pas démocratique, car elle enlève ce droit aux citoyens qui, rappelons-le, sont (encore) canadiens. Mais comme d'habitude, ce sera le PLQ (c'est bien eux les fédéralistes?) et non le PQ qui va trouver une façon de limiter l'accès aux cégeps anglophones, comme ils l'ont fait avec les écoles publiques...

Umberto Bassi

Un droit fondamental

J'ai fait partie des chanceux qui, parce qu'un parent est allé à l'école anglaise, a pu finalement aller à l'école en anglais. Ceci était en 1977, un an après l'entrée en vigueur de la loi 101. Mes parents ont fait des pieds et des mains pour m'y envoyer. Je suis même allée au cégep et à l'université en anglais. Et voilà, plusieurs années plus tard, je parle toujours français (et je l'écris, en plus!). J'aimerais qu'on m'explique sérieusement en quoi ceci peut affecter l'état du français au Québec. Ceux qui veulent le conserver vont le conserver, un point c'est tout. Mon frère demeure depuis 17 ans en Colombie-Britannique, et il le parle toujours (ses enfants le parlent aussi, d'ailleurs, et ils sont nés là-bas). Demander aux immigrants d'apprendre le français à leur arrivée au Québec est la moindre des choses; nous sommes la terre d'accueil, et notre langue est le français. Mais de maintenir dans l'ignorance la population francophone dite «de souche», qui voudrait apprendre l'anglais, c'est honteux. Étendre la loi 101 aux cégeps est une vraie hypocrisie. Les politiciens, dans l'exercice de leur fonction, doivent communiquer en anglais et la majorité le peut. Alors, pourquoi priver les citoyens de ce droit fondamental?

Nathalie De Serre, Saint-Marc-sur-Richelieu



Bilingue et fière de mes racines


Étant moi-même une étudiante francophone fréquentant un cégep anglophone, je me dois d'exprimer mon désaccord avec cette idée. Allons donc, ce ne sont pas deux années passées dans un cégep anglophone qui vont «corrompre» l'âme des jeunes Québécois! Il serait illogique de vouloir réduire les options offertes aux jeunes adultes qui tentent de faire le meilleur choix pour leur avenir. Il ne faut pas oublier qu'être bilingue, ou même trilingue est un atout indéniable sur le marché du travail d'aujourd'hui. J'ai choisi d'étudier dans un cégep anglophone pour maîtriser parfaitement la langue de Shakespeare, ce qui ne veut pas dire que j'en oublie ou que je renie ma culture pour autant. Dans les cégeps anglophones, les étudiants francophones ont accès à des cours de français de haut niveau, comme des cours de littérature québécoise. Je suis et je serai toujours une Québécoise francophone, fière de ses racines et de son héritage culturel. L'avis des jeunes qui seraient concernés par cette mesure doit être pris en compte et, pour ma part, ce n'est pas en limitant les opportunités offertes aux jeunes adultes québécois que le PQ gagnera mon vote.

Ève Bourbeau-Allard, Montréal

Un tremplin vers le monde

Le but de la loi 101 est de forcer les immigrants à apprendre le français. C'est chose faite à la sortie du secondaire. Toutefois, les écoles secondaires françaises enseignent très mal l'anglais. Un francophone a tout intérêt à apprendre aussi l'anglais correctement s'il veut pouvoir ouvrir toutes les portes en Amérique du Nord. Le secondaire enseigne le français; ce n'est pas le rôle premier des cégeps. Le Québec ne doit pas être un coin, où on se cache pour se protéger de l'influence extérieure; notre enseignement supérieur doit être un tremplin vers le monde.

Éric Martin

S'ouvrir au monde

Je crois qu'il est temps que le Québec se réveille et offre à ses jeunes un plein épanouissement. J'ai une fille de 11 ans, qui étudie en Alberta et qui est parfaitement bilingue. Elle a toutes les portes ouvertes sur l'avenir. Malgré le fait qu'on veut à tout prix protéger le français, il ne faut pas faire l'autruche et s'imaginer qu'en empêchant l'éducation anglaise, on va tout régler. Il est temps de s'ouvrir au monde et d'offrir la possibilité à tous d'être bilingue et d'avoir un avenir assuré.

Martine Potvin

Restons francophones!

Quelle stupidité, cette idée d'interdire l'accès au cégep de langue anglaise pour les francophones et allophones! Restons francophones, dans notre wigwam, pendant que les "autres", devenus bilingues, décrocheront les meilleurs emplois! Complètement ridicule, cette proposition du Parti québécois. En fait, quand aurons-nous finalement, dans les écoles publiques de langue française du Québec, un enseignement de qualité de l'anglais. Depuis des lustres, cet enseignement est pitoyable et ça continue. Pendant ce temps, les "autres", bilingues, décrochent les meilleurs emplois. Je me demande bien ce que Jacques Parizeau pense de cette idée farfelue de son parti, lui qui préconisait le bon apprentissage de trois langues.

Michel LebelL

es porteurs d'eau, d'hier à demain

Jadis, les Canadiens-Français étaient les porteurs d'eau, grâce au clergé. Demain, ils seront encore les" porteurs d'eau" grâce au nationalisme aveugle d'une poignée d'utopistes fanatiques et anglophobes. Les immigrants savent très bien, eux, que le travail et les affaires se feront de plus en plus en anglais dans ce vaste monde, mais aussi que cela leur donne la possibilité d'aller travailler dans une autre province, voire aux États-Unis.

Claude Soumeilhan, Brossard

Pour assurer l'avenir du français

Lors des modifications antérieures à la loi 101, les législateurs ont souvent cherché à fermer les brèches qui permettaient d'échapper à la loi. Le cégep a toujours été une exception voulue, qui permettait aux Québécois de fréquenter le cégep de leur choix. Le temps est maintenant venu de revoir cette exception et de fermer la porte. En effet, il est devenu évident que l'attrait de la langue anglaise et le gain de la culture anglophone amènent beaucoup de Québécois à fréquenter le cégep anglophone et à délaisser, si ce n'est pas déjà le cas avant ce choix, l'utilisation de la langue française. Pour assurer l'avenir de la langue française au Québec, la loi 101 doit s'appliquer au cégep.

André Champagne

Danger!

On apprend l'anglais en le pratiquant ou en travaillant dans un milieu anglophone, pas en suivant des cours. On a donné des cours de français à des millions de Canadiens anglais au secondaire depuis trente ans et je suis certain que le taux de bilinguisme dans ce groupe n'a pas changé. Pire, dans les cours d'écoles primaires francophones d'Ottawa, on entend souvent les enfants qui se parlent en anglais entre eux. C'est ça, le Québec de demain? Vouloir donner plus d'importance à l'anglais au cégep ne fera qu'accélérer la diminution du poids politique des francophones au sein du Québec même et l'importance du français dans les familles québécoise.

Daniel Duclos, Gatineau

Attention

Demain, il sera question d'imposer la loi 101 aux universités, aux CPE, aux CHSLD. Vous trouvez cela drôle et fantaisiste? Il y a déjà eu un « test case » fait par les syndicats, dans un hôpital chinois de Montréal, parce qu'un membre blanc, francophone unilingue était furieux pour ne pas avoir eu le poste parce que la direction exigeait une connaissance du mandarin et de l'anglais. Le syndicat a perdu sa cause. Mais que nous sommes distincts, accueillants, gentils, accommodants, cultivés - tant que c'est gratuit sur la rue St-Denis (consommateurs de bien culturel québécois, subventionné par les gouvernements

Roger Simard, Lévis

Ce sont des adultes

Je pense que, lorsqu'un étudiant est rendu au cégep, il est sur le point d'être adulte et lorsqu'il sort du cégep, il est un adulte. L'idée du Parti québécois d'imposer le cégep en français à des adultes est pour le moins incongrue. Cherche-t-on à réparer un réel problème? Y'a-t-il un véritable exode des francophones et allophones vers les cégeps anglophones au point de mettre en péril les cégeps francophones? La proposition du Parti québécois m'apparaît beaucoup trop invasive vis-à-vis d'une clientèle adulte et démontre un manque de respect envers celle-ci. Laissez-les donc déterminer le cégep de leur choix et contentons-nous de les informer tout simplement. Cette clientèle peut choisir le futur gouvernement en votant, mais ne peut même pas décider dans quel cégep elle étudiera, il y a un problème ici. Si les années passées au secondaire et au primaire n'ont pas suffit à imprégner de culture francophone des francophones ou des allophones, ce n'est pas au cégep que ça se fera. Mais, je persiste à croire que le Parti québécois s'attaque à un faux problème en visant les étudiants de cette façon. En fait, je crois que le Parti québécois se moque pas de s'attaquer à un problème ou non, c'est une manoeuvre électoraliste tout simplement.

Daniel Savard