La dernière tentative de BP pour stopper la fuite de pétrole dans le golfe du Mexique a échoué. Des milliers de litres de pétrole continuent donc de se déverser dans le golfe. Pour un nombre croissant d'Américains, la réaction du président Barack Obama est inadéquate. On lui reproche d'avoir mis trop de temps à prendre conscience de la gravité de l'accident, de ne pas avoir pris le contrôle de l'opération, de sembler froid et indifférent. On compare sa performance à celle du George W. Bush après l'ouragan Katrina. Qu'en dites-vous? Le président est-il en partie responsable de la tournure catastrophique des événements?

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VOS COMMENTAIRES

Bush et Reagan

Bien sûr qu'Obama n'est pas responsable. La laxité des règles pour l'installation et les mesures de sécurité de plateformes en mer ne date pas de la dernière année! Les Républicains, proches des grandes pétrolières, en sont (et de loin!) les grands responsables. Obama doit prendre le temps de l'expliquer, marteler la vérité: BP est responsable du gâchis et ceux qui leur ont donné un chèque en blanc le sont tout autant.

Maintenant est-ce qu'Obama prend les mesures adéquates pour régler le problème? Je crois qu'ils font face à une difficulté inhabituelle à laquelle il n'y a pas encore de solutions. Mais bon, il faut qu'il expose plus ouvertement les efforts déployés pour que la population américaine puisse en apprécier la pleine mesure mais surtout rappeler constamment qu'Obama tente de réparer ce que les Bush et Reagan ont brisé par leur cupidité et le libéralisme commercial à outrance.

Daniel Leduc, Gatineau

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Le laxisme

Il est certain que lorsque M. Obama a pris le contrôle en tant que président, il devenait responsable. Mais attention, il y a aussi le laxisme de ses prédécesseurs victimes de ces lobbyistes qui pour toutes sortes de raisons prêchent auprès de ces administrations dans l'espoir d'obtenir toutes sortes de passe-droit sous prétexte qu'"on est capable de s'autodiscipliner" avec bien souvent des erreurs de jugement à venir et d'autres connues de ces présidents d'entreprise avec peu ou pas de morale.

Est-ce que M. Obama voit et entend tout ce qui se trame dans son administration? Les sous-fifres ne prennent-ils pas des décisions parfois controversées? L'exemple de BP est très révélateur car on découvre que l'agence a donné le feu vert avec pas plus de sécurité que ça.

Est-ce à dire que toutes les plateformes sont organisées avec pas plus de sécurité? M. Obama ne peut être tenu responsable pour les délits de ses prédécesseurs. Et que dire de la politique américaine lorsqu'il s'agit de travailler pour le bien-être de tous, il est bien difficile de faire promulguer des lois dans ce sens et les plateformes pétrolières, on le voit, n'ont pas juste le bon côté d'entretenir les biens nantis mais aussi de faire souffrir tous ces petits travailleurs qui sont prisonniers des "aqua-dollars".

Qui est coupable? Trois instances disent que ce n'est pas elles. Donc le président n'avait peut-être pas le choix pour calmer les Américains que de dire "je suis responsable".

Et la nature elle, que va-t-elle devenir? Responsable ou pas avec une planète de plus en plus fragile, hop un autre petit coup pour l'affaiblir davantage.

Finalement M. Obama n'est pas coupable ni responsable car c'est nous tous qui le sommes.

Jean-Yves Lepage, Moisie

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Un très bon président

Barack Obama n'est aucunement responsable de ce qui arrive. Les Américains ont la chance d'avoir un très bon président. Qu'ils arrêtent de lui chercher des poux et qu'ils voient ce qu'il accomplit d'excellent. Il ne faut pas, nous les Canadiens, se mettre de la partie.

M. Bailette

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Ce n'est pas un film!

Voilà un peuple tout à fait désarmant! Qu'est-ce que Obama fait là-dedans? En quoi peuvent-ils savoir qu'Obama, ou n'importe quel autre personnage, aurait pu accélérer le colmatage de cette brèche, puisque les meilleurs ingénieurs de BP et de toute l'industrie pétrolière en sont incapables? Ou bien le drame est mal présenté à la population, ou certaines agences de relations publiques profitent de l'occasion pour jouer à la petite politique.

Les seuls responsables sont BP et les deux autres entreprises qui considèrent l'environnement comme un empêcheur de tourner en rond. Ce que BP fait vivre aux États-Unis en ce moment, c'est ce que plusieurs pays ont vécu, à plus petite échelle, mais c'est la même chose. Un environnement souillé et dégradé par des méthodes d'exploitation primaires et sans respect. Les pétrolières se sont toujours considérées au-dessus du monde...

Aujourd'hui, c'est le golfe du Mexique, demain ce sera l'Alberta. Et les pétrolières feront exactement le même pattern de relations publiques. Ce seront des mensonges, des approximations, des promesses de gérer la catastrophe pour ensuite s'avouer incapable de réparer. Enfin, les pétrolières vont demander que la société paie sa "juste part" de la catastrophe puisque celle-ci est aussi coupable parce qu'elle surutilise les produits pétroliers...

Ce n'est pas un film! Obama ne pouvait pas agir plus rapidement. Et même s'il campait sur le bord de la plage ou qu'il allait casser la gueule au patron de BP, le pétrole continuera à souiller le golfe et à détruire des écosystèmes.

En espérant que cette bêtise sans nom de négligence impose un blocus de tous les sites d'exploitation pétroliers à venir de la planète pour que ceux-ci corrigent, maintenant, leur équipement et que les pétrolières présentent un plan B avant de reprendre l'exploitation.

Étonnant que le prix du pétrole ne plante pas à la Bourse! D'habitude une "insécurité nationale" au Nigéria, ou un "risque d'avoir un hiver froid dans le N-E des USA, enflamme le prix du baril vers le haut. Une catastrophe écologique incroyable n'a que très peu d'effet sur une baisse des prix... Bizarre...

Est-ce que cette catastrophe aura servi à quelque chose? Est-ce que d'autres dirigeants de pays ont téléphoné aux PDG des pétrolières qui exploitent chez eux pour les convoquer afin de connaître leur plan B pour la protection de l'environnement? Stephen Harper réagit comment face aux mensonges de l'industrie pétrolière qui a obtenu des autorisations de forer sans avoir présenté de plan de sécurité et des manoeuvres d'urgence? Est-ce que c'est la même chose au large de Terre-Neuve, où le pétrole est enfoui encore plus en profondeur?

Obama ne peut rien face aux pétrolières. Sa seule force sera sa réaction, après, face à cette industrie. Osera-t-il imposer des normes et des méthodes de travail rigides et incontournables avec des amendes très lourdes pour le moindre relâchement?

Nous aurons alors une idée de la puissance du lobby pétrolier...

S. Martin, Chibougamau