Nos tout-petits sont «dangereusement inactifs», révèle le bulletin 2010 de Jeunes en forme Canada, un organisme de promotion de l'activité physique.

Seulement 12% des jeunes Canadiens bougent le minimum requis de 90 minutes par jour. Que faire pour pousser nos jeunes à aller jouer dehors ? Comment les soustraire aux jeux vidéo et à Télétoon ? Les adultes donnent-ils assez l'exemple ?

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Les enfants ne bougent plus parce qu'ils ne vont plus dehors

Ils ne vont plus dehors parce qu'il n'y a plus d'enfants dehors ! C'est un cercle vicieux. Moins les enfants vont jouer dehors, moins il est intéressant d'y aller puisqu'ils s'y retrouvent seuls. Quand nous étions jeunes, nous n'avions qu'à sortir dans la rue pour intégrer les jeux qui s'y déroulaient déjà, à toute heure du jour. Aujourd'hui, il faut que mes enfants fassent le tour de leur carnet téléphonique pour arriver à prendre rendez-vous avec un ami qui consent à aller jouer dehors.

Où sont les enfants ? Devant la télé et l'ordinateur, bien sûr, mais aussi au chalet, au camp d'été, au cours de danse, dans un tout inclus à Cuba. On organise si bien les horaires des enfants, que les enfants n'ont plus de temps pour se retrouver entre eux, dans la rue. Et quand ils en ont, ils ne savent plus quoi en faire. Au bout du compte, malgré tous les cours de soccer et toutes les virées au chalet, les enfants bougent moins qu'avant. Comment briser ce cercle vicieux ? Je ne sais pas. J'en suis rendu à croire que seule une gigantesque crise économique pourra sauver nos enfants : dès que les parents n'auront plus d'argent pour acheter téléviseurs, jeux vidéo, iphone, scooters, cours de peinture, maisons à la campagne, voyage dans le Sud. Les enfants seront alors de retour dans les rues.

Nicolas Gagnon

C'est dans notre nature

Honnêtement, je ne sais pas trop. Parce qu'ici, ça bouge énormément. Quand il fait beau, on les mets dehors, habillés selon la température et ils ont de quoi s'occuper. Nous avons des jeux extérieurs avec balançoire, glissade et grand carré de sable. Il ne faut pas oublier que j'ai trois garçons, dont un bébé, alors il faut un peu d'espace. Nous avons plusieurs jouets (usagés pour la plupart) et ils peuvent aisément se dépenser. Sinon, on sort la poussette et on s'en va nourrir les canards. Mine de rien, on marche, on parle et on s'amuse beaucoup pour presque rien. On en profite pour aller aux jeux du parc à côté, qui font changement de chez nous. On parle de faire des pique-niques cet été, histoire de changer le décor et rendre le tout spécial. On ira aussi faire de belles randonnées pédestres où nous pourrons guider nos enfants sur la piste cyclable. Alors, les programmes ne manqueront pas.

Quand il se fait tard, ou alors qu'il ne fait pas beau dehors, ils jouent avec l'ordinateur et écoutent davantage la télé, mais on essaie de jouer avec eux aussi. On joue à la cachette (trouver papa, trouver les enfants en alternant) et si vous passez chez nous, non, ne vous posez pas de question, vous entendrez des cris de joie. Et ils crient pas mal fort. Mais on s'amuse de les voir aussi enthousiastes! Sinon, mon chum ou moi on se met au milieu du salon et on les fait courir autour de nous. On en attrape un en passant et on le chatouille. D'ailleurs, notre bébé participe beaucoup pour faire pareil, alors ça lui enseigne à prendre sa place, à marcher et à avoir du plaisir en famille. Pour limiter l'écoute de la télé, ici, nous n'avons pas de câble. On ne l'écoute pas assez, sinon on leur sort un film qu'ils aiment bien écouter (on essaie de garder ça pour l'heure du dodo, histoire de les calmer. Au fond, il faut juste passer du temps avec son enfant et de l'encadrer selon ses besoins. Mais il faut dire que notre plus vieux est TDAH et que les deux autres le sont possiblement (avec ou sans hyperactivité). Sauf que ça n'empêche pas de sortir jouer dehors ou de s'activer dehors pour être proche de ses enfants et jouer avec eux. Le temps nous manque souvent, on a des tonnes de choses à faire, mais un petit cinq minutes à relancer le ballon, à courir avec eux, à leur faire sentir qu'ils sont importants pour nous (même pour un pissenlit) sont des ingrédients qui aident sûrement à les sortir de leurs jeux vidéos et la télé. Des fois, c'est plus calme la fin de semaine pour bouger, mais croyez-moi, ils se reprennent bien la fin de semaine.

Nadine Croteau



Une question de valeurs


Chez moi, il est facile de faire bouger mon garçon de trois ans, car j'adore moi-même bouger. Pour moi, une journée sans bouger est une journée qui me satisfait moins. Étant donné que Isaac aime faire comme moi (j'en profite durant que ça dure), nous faisons plusieurs activités ex : Marche dans le bois, soccer, bicyclette ou, tout simplement, nous allons au parc et nous jouons à courir après pour l'attraper (il aime tellement ça qu'il rit autant qu'il courre).

Même à l'intérieur, nous bougeons, que ce soit avec des minifilets de hockey installés dans le salon, des choses aussi banales que «va te cacher et je vais essayer de te trouver», ce qui le fait courir partout dans la maison et, bien entendu, plusieurs sessions de lutte dans le sofa ou sur le lit, je crois qu'en étant toujours actif de la sorte, cela restera dans ses habitudes de vie. Comme j'aime faire de l'activité et que c'est ce que je veux inculquer à Isaac, je fais tout ce que je peux pour passer le plus de temps avec lui et de prendre plaisir à le voir se développer et améliorer ses capacités. En grandissant, je vais l'inscrire dans des activités pour lesquelles il a des intérêts et qu'il choisira et je l'appuierai sans jamais être déçu de lui, peu importe ses performances. L'équation est simple : je veux donner le meilleur à Isaac pour qu'il puisse avoir le plus d'outils possible pour s'épanouir et l'activité physique en fait partie.

Pierre Pronovost