Les chargés de cours de l'Université de Montréal ont rejeté hier soir les dernières offres patronales. Ils poursuivent donc leur grève, tandis que la session des milliers d'étudiants de l'établissement est menacée. Selon vous, qui doit agir pour sauver la session: le syndicat des chargés de cours? La direction de l'UdeM? La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne?

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VOS COMMENTAIRES

Tout le monde doit faire sa part

Le syndicat doit non seulement mettre de l'eau dans son vin et revoir ses demandes à la baisse, mais il doit aussi s'assurer que les votes soient vraiment représentatifs de l'ensemble de ses membres (par exemple, en obligeant ses membres à venir voter), ce qui est loin d'être le cas actuellement. En effet, seulement 411 chargés de cours ont voté hier soir pour la poursuite de la grève, sur un total de quelque 2400 chargés de cours... où sont tous les autres? Quelle est leur opinion?

L'université doit également mettre de l'eau dans son vin et accepter certaines demandes du syndicat, notamment en ce qui concerne la taille des groupes. La partie patronale doit aussi arrêter de jouer à des jeux de pouvoir sur le dos des étudiants pris en otage, elle doit cesser de mettre de la pression et de faire peur avec la mise en péril de la session, elle doit surtout réaliser que d'autres options sont possibles, comme le report du début de la session d'été, ou encore son annulation (ce qui aurait beaucoup moins d'impact que l'annulation des cours de la session actuelle!).

La ministre Courchesne doit aussi faire tout en son pouvoir pour éviter l'annulation de la session pour 26 000 étudiants, incluant une loi spéciale pour obliger le retour en classe des chargés de cours, ou encore pour empêcher l'université de mettre en péril la session de près de 30 000 étudiants.

Christine Larouche, étudiante en sciences biologiques

Pour une loi spéciale

Au  départ, j'étais plutôt favorable aux revendications des chargés de cours, sans pour autant appuyer la grève. Je trouvais d'autre part l'attitude de l'université intransigeante sur l'exigence de remettre les travaux aux dates prévues, et ce, sans support pédagogique.

Après sept semaines de grève, le vent a tourné. Évidemment, les dates de remise de travaux ne tiennent plus, cela va de soi.

Je trouve le syndicat, et son président Francis Lagacé, de mauvaise foi. Selon un communiqué émis par l'université peu avant minuit hier, une entente aurait été conclue devant le conciliateur. Plus tard, en assemblée, le syndicat aurait recommandé à ses membres de rejeter la même entente. Au moment d'écrire ces lignes, aucun démenti officiel ne semble avoir été émis de la part du syndicat. Vraiment, je crois que la ministre devrait faire plus qu'inciter les parties au dialogue. Contre le mensonge et la mauvaise foi, seule une loi spéciale pourra faire entendre raison au syndicat.

Sylvain Dufault, étudiant, FEP

Au gouvernement de bouger

Pourquoi y a-t-il tant de chargés de cours dans les universités québécoises francophones? Pourquoi y a-t-il tant d'étudiants dans les salles de classe? Pourquoi les chargés de cours demeurent-ils toujours à forfait? Une seule réponse à toutes ces questions: le sous-financement récurrent des universités. 

Il faut que les priorités changent, et pour cela, il faut une vision de ce que peut et doit être l'éducation au Québec. Ce n'est pas avec le gouvernement en place et son budget sans vision que cela va s'améliorer dans les prochaines années... au contraire. On peut bien régler pour la session X dans l'université Y mais les problèmes de fond demeurent...

Line Légaré

Ils devraient voter massivement

Dans un monde idéal, les deux partis concernés devraient régler le tout par eux-mêmes, sans intervention extérieure. Par contre, lorsqu'une menace - annuler la session - est lancée contre une tierce partie - les étudiants - quelqu'un avec le pouvoir d'intervenir devra le faire si la menace est mise à exécution.

L'aspect de cette histoire qui me dérange le plus est le nombre ridicule (le quart!) de chargés de cours qui votent lors des assemblées. Je suis pour les négociations, mais environ 75% des chargés de cours n'exercent pas leur droit de vote. Si leurs conditions de travail sont si terribles qu'une session annulée pour plus de 26 000 étudiants serait justifiée, alors il me semble qu'ils devraient en faire la preuve en votant massivement. Comme ce n'est pas le cas présentement, il est difficile pour nous étudiants d'appuyer cette grève qui finalement affecte principalement les étudiants (n'oublions pas que les chargés de cours en grève reçoivent des sous pour les heures de piquetage, lorsqu'ils ont le courage de leurs convictions) et qui n'est maintenue que par une petite fraction des syndiqués.

Véronique Lebel

SOS madame la ministre


Qui doit agir? La réponse me semble évidente: La bataille entre l'université et les chargés de cours est incessante et aucun des deux parties ne réalise l'impact de leurs décisions sur la vie des étudiants! C'est nous qui serons pénalisés, l'a-t-on oublié? Seule, la Ministre Courchesne a le pouvoir d'agir et de trancher le débat!

Valérie Grondin, étudiante à la maîtrise en psychoéducation, UdeM

Vivement une fin heureuse

Je suis étudiant à la Faculté d'éducation permanente où il n'y a que des chargés de cours. Je trouve décevant que seulement 473 chargés de cours sur environ 2500 aient pris part à ce vote. J'en connais quelques uns qui sont contre cette grève, mais qui ne prennent pas la peine d'aller voter. De la part de gens très scolarisés, je me serais attendu à mieux. Si tu ne vas pas voter, ne va pas chialer après!

Cela dit, je ne suis pas contre cette grève. Elle est légitime et, bien sûr, le syndicat doit se dire que c'est maintenant ou jamais, qu'il n'aura pas de deuxième chance, donc il étire l'élastique jusqu'au bout. C'est de bonne guerre. L'enseignement universitaire c'est important et l'Université de Montréal a trop longtemps tenus leurs chargés de cours pour acquis.

Cela dit, je suis tout de même impatient de voir la fin de ce conflit. En espérant que tous y trouveront leur compte, y compris nous, les étudiants.

Vincent Leclair

Que des effets négatifs

Il est clair que maintenant, peu importe ce qu'il adviendra, la session de 30 000 étudiants est en danger. Mais ce n'est pas seulement leur session hivernale qui est en danger, mais bien celle d'été aussi...et pour plusieurs leur diplôme retardé.

Il n'y a plus de meilleure solution et tout ce qui arrivera aura un impact négatif sur les étudiants.

Je demande donc une résolution des conflits le plus rapidement possible, cela a assez duré! Les chargés de cours ont des demandes irréalistes quant aux derniers points, l'Université fait des menaces insensées et la ministre refuse d'agir!

Jessina Mekkelholt, menacée pour sa session d'hiver, sa session d'été et son bac!

L'Université devra donner des choix

Je suis étudiante à la faculté de l'Éducation permanente de l'Université de Montréal qui ne compte que des chargés de cours. Beaucoup de programmes offerts à cette faculté ont été créés pour des gens travaillant à temps plein, voulant étudier à temps partiel. La plupart d'entre nous a des engagements autres que les études, tant au travail qu'au niveau familial et ne peut se permettre de prolonger la session sur une durée "indéterminée". Dans le cas où la session se poursuivrait, ces étudiants en désaccord devront abandonner la session avec frais, ce qui signifie qu'ils devront payer pour les cours qu'ils n'auront même pas suivis et ils auront une mention d'abandon à leur dossier. Les protestations d'étudiants ne voulant pas l'annulation de la session reflète peut-être une opinion partagée par beaucoup d'étudiants, mais pas par la totalité. Les médias ne semblent rendre public que la première opinion. L'Université de Montréal devrait donner le choix à chacun de pouvoir soit poursuivre la session, soit annuler la session sans frais et sans note au dossier et la ministre Courchesne devrait connaître tous les enjeux.

Tania Lavergne, faculté de l'éducation permanente

La ministre doit bouger

Je suis étudiante en éducation à l'Université de Montréal et je suis grandement touchée par la grève des chargés de cours. Je crois que les revendications du SCCUM sont irréalistes et exagérées. L'Université a fait son possible pour répondre à leurs demandes et ils veulent régler l'affaire le plus rapidement possible afin de ne pas pénaliser les étudiants. La personne qui doit bouger, c'est la ministre Courchesne!

Katerine Belzil-Labelle

Qu'ils agissent en adulte

Je suis étudiante à l'Université de Montréal et je crois honnêtement que tous devraient y mettre du sien, autant les chargés de cours, la direction de l'Université que la ministre Courchesne. Je trouve cette situation inacceptable et très décevante de la part de tous. Tout le monde se renvoit la balle. Si l'Université et les chargés de cours ne sont pas capables d'agir en adultes, la Ministre devrait s'impliquer, mais on dirait qu'elle a des choses plus importantes à faire que de s'occuper de 30 000 étudiants.

Je souhaite donc que ces gens agissent tous en adulte et ouvrent leurs yeux sur les conséquences très importantes qui auraient lieu si jamais la session est annulée.

De la part d'une étudiante exaspérée qui a quatre cours sur cinq donnés par des chargés de cours...

Anik Lachance

Cette grève n'a pas de sens

Oui, le syndicat semble ne pas vouloir bouger, mais, en contrepartie, les menaces de l'Université de Montréal sont irrespectueuses envers les étudiants. La grève à l'UQAM a duré plus longtemps et les cours n'ont pas été annulés. Peu importe le comportement du syndicat, l'Université de Montréal ne devrait en aucun cas menacer d'annuler notre session aussi tôt. Je crois qu'il est évident que la session - si elle reprend - va être prolongée. Annuler la session d'été pour prolonger cette session serait la meilleure solution - et oui c'est encore possible! Il semble que la position de l'Université est de simplement donner le moins possible en blâmant ensuite le syndicat. Est-ce qu'ils prennent les étudiants pour des imbéciles, en disant qu'ils vont remplacer 2500 chargés de cours par 54 doyens? Franchement, si c'est le cas, un doyen va faire la job de 46 chargés de cours. C'est ridicule. Ce n'est pas le syndicat qui nous tient en otage, c'est la direction de l'Université de Montréal avec ses menaces. Eux-mêmes ont mis un ultimatum sans raison, et par la suite ils blâment les chargés de cours. Les étudiants n'ont plus de cours, et les chargés de cours n'ont plus de salaire. Les seuls non affectés directement sont les employés de l'Université, et ils ont le culot d'essayer de passer pour les victimes? En ce qui à trait à la ministre Courchesne, il est évident que le gouvernement ne bougera pas. Ils auraient bougé pour l'UQAM (c'est un projet du gouvernement, il ne faut pas l'oublier), mais l'Université de Montréal est déjà sous financée par le gouvernement, ça m'étonnerait qu'ils fassent une action concrète. Les enfantillages ont assez duré, c'est à l'Université de prendre ses responsabilités et faire avancer les négociations.

Sarah Michelle Neveu, étudiante en 2ème année au BAC en psychologie

Sauvons la session

Je suis étudiante à l'Université de Montréal et le seul obstacle à ma graduation se résume à 20 pages. En effet, le responsable de mon évaluation de fin de stage est un chargé de cours et ce sont ces 20 pages qui vont faire en sorte que je vais obtenir mon diplôme. Je considère important de soutenir nos chargés de cours et je déplore que l'Université de Montréal prenne en otage les étudiants en n'offrant aucune flexibilité quant à l'extension de la session. Il est important que l'Université saisisse l'ampleur de ses actions et des conséquences qu'elles ont et auront sur notre avenir. Supportons nos chargés de cours, mais pas au détriment des étudiants!

Catherine Bourdages