Comment réagissez-vous à la démission de Line Beauchamp comme ministre de l'Éducation? Croyez-vous que sa décision contribuera ou non au dénouement de la crise étudiante?

Un précédent dangereux



La démission de la ministre de l'Éducation envoie un très mauvais message. En partant du principe que le conflit avec les étudiants est bel et bien la véritable raison de sa démission, je crois que c'est admettre que les étudiants sont les plus forts. Mme Beauchamp a fait un très beau parcours politique et avait les compétences pour diriger un tel ministère. C'est dommage qu'un élu doive quitter parce qu'il ne peut résoudre un conflit. À cet égard, le message qui est envoyé, c'est qu'un groupe de pression a eu le dessus sur l'élu alors que c'est ce dernier qui a la responsabilité de gérer les affaires du ministère. C'est donc un dangereux précédent. La vie politique est difficile et il faut admirer le courage de ceux qui s'y engagent. En revanche, ce départ ne changera rien au fond des choses: le gouvernement a pris une décision d'augmenter les droits de scolarité et n'y dérogera pas. C'est lui qui est en charge et la seule manière de changer cet état de fait, c'est de voter pour un autre parti aux élections. Et dans le contexte actuel, jamais des élections n'auront été aussi nécessaires et désirées!

Christian Dufour

Les étudiants ont eu sa peau

Le départ de Line Beauchamp m'attriste. Les trois leaders, sans expérience, des étudiants auront eu sa peau. Eux, ils n'ont rien à perdre et semblent bien s'amuser dans cette croisade.

Sylvain Chartrand, Gatineau

Responsable de son enlisement

Le rôle du premier ministre Charest et de la ministre de l'Éducation dans cette crise, c'est de sauver le trimestre en péril en ce moment. Or, à ce titre, Line Beauchamp a failli en tardant terriblement à établir le contact avec les leaders étudiants. En n'agissant pas avec le sentiment d'urgence que la crise commande depuis le début du conflit, elle est responsable de son enlisement. Son départ ne règle rien. C'est maintenant à M. Charest lui-même de prendre le dossier en main.

Christian Gagnon, Montréal

Du cran

Je suis déçu de voir la ministre Line Beauchamp partir. Rares sont les ministres québécois qui ont autant de cran que Mme Beauchamp. Je suis un de ceux qui croient qu'elle a tout fait pour sortir de l'impasse avec les étudiants. Ce sont ces derniers qui n'ont fait preuve d'aucune flexibilité, en plus d'avoir entaché tous les principes de démocratie, cette même démocratie qu'ils prétendent défendre. J'ose espérer que le successeur de Mme Beauchamp saura non seulement régler ce conflit, mais aussi s'assurer que les étudiants subissent les conséquences de leur inflexibilité. Merci pour votre ténacité, Mme Beauchamp.

Serge Bendahan

Déclenchons des élections

Je suis enchanté de lire cette nouvelle, pas pour la personne, car la pression qu'elle subissait devait être insupportable, mais ça démontre juste que le gouvernement ne contrôle plus la situation. Des élections générales devraient être déclenchées, car le mouvement ne diminuera pas. J'ai même peur qu'il s'envenime. M. Charest s'accroche au pouvoir inutilement. Il ne pourra venir à bout de cette situation.

Alain Senécal

Excellente nouvelle

Quelle bonne nouvelle... Mme Beauchamp ne voulait pas négocier avec les étudiants. Cette démission est une excellente nouvelle et je suis certain qu'avec un nouveau ministre de l'Éducation, les choses devraient se placer plus rapidement!

Steve Deschesnes

J'ai honte

J'ai honte de voir que les représentants des étudiants ne reconnaissent pas le principe de la démocratie au Québec, par l'entremise de de la représentation parlementaire. C'est avec beaucoup d'émotion et de tristesse que je ne peux voir comment nous pouvons donner de la crédibilité à la CLASSE, et autres associations, qui sont toujours en boycottage (et non en grève), qu'ils ne veulent pas trouver de solution à la crise actuelle, et qui ridiculisent l'ensemble de la population du Québec. J'ai honte de voir qu'il sera de plus en plus difficile d'amener de bons candidats en politique, j'ai honte de voir cette violence aux frais des contribuables, et j'ai honte de voir qu'il n'y a pas de consensus et de support de la part des autres partis politiques à Québec. Soyez assuré que ma position ne changera plus: je suis pour l'augmentation des droits de scolarité et en accord avec la dernière offre gouvernementale.

Mathieu Laperle

Un pion

Personne ne croit qu'elle avait le moindre pouvoir de négociation. M. Charest a simplement sacrifié un autre de ses pions pour cacher son erreur. Cela fait combien de sacrifices maintenant, chaque fois causés par une obstination au-delà de toute mesure raisonnable? Comme le disait le grand maître Philidor: «Les pions sont l'âme des échecs». Le Parti libéral du Québec perd petit à petit son âme. Il mérite mieux. Nous méritons tous mieux.

Mathieu Lavallée

Je la comprends

Je trouve regrettable la démission de Mme Beauchamp, mais je la comprends. Line Beauchamp est une personne professionnelle et intelligente et elle était contrainte de discuter avec des gens bornés. Plusieurs auraient abandonné bien avant elle.

Julie Lussier

Sacrifice

Le départ de Line Beauchamp ouvre tout d'un coup la porte à des élections. Tout était planifié, Jean Charest a toujours agi de la sorte. Line Beauchamp se sacrifie pour le parti, elle faisait partie d'un plan bien établi: des élections. Jean Charest nous a bernés, encore une fois.

Benoit Falardeau, Montréal

Mauvaise nouvelle

La démission de Line Beauchamp n'est réellement pas une bonne nouvelle pour nous, contribuables. Il est évident qu'elle allait le faire, mais du moins, j'espérais qu'elle aurait la patience, mais surtout la force de le faire après le conflit. Le fait qu'elle ait démissionné donne une longueur d'avance aux étudiants qui demandent le beurre, l'argent du beurre et même la beurrerie au complet. Je paie près de 50% en impôts et j'aimerais avoir un peu d'aide. Que les étudiants paient leur juste part comme tout le monde.

Patrick Fontaine

Manque de consultation

Ce gouvernement est passé maître dans les décisions unilatérales qui ne sont jamais le fruit de consultations publiques.  Cette façon de gérer les dossiers en s'imaginant que d'avoir une majorité d'élus suite à 34% des votes et de prétendre parler pour la majorité «silencieuse», les libéraux, une fois de plus, démontrent qu'ils n'ont pas la capacité légitime de mettre de l'avant des projets de société comme s'ils n'avaient pas besoin de notre opinion.  Je vois, dans cette crise présente, de grandes similarités avec l'épisode des gaz de schiste et les grandes maladresses de Mme Normandeau envers les citoyens de la Vallée du Richelieu. Dans cette forme de démocratie déguisée (qui est plus proche de ce qu'Hervé Kempf nomme comme étant de l'oligarchie), il sera fréquent de voir les gens s'opposer aux mesures unilatérales que mettent en place nos «élus» qui sont censés nous représenter et nous entendre (n'est-ce pas là la signification même de démocratie, soit Démos = Peuple et Kratos = pouvoir, donc le pouvoir au peuple?). Malheureusement, tout comme l'épisode du mont Orford, les gaz de schiste et la crise étudiante, les libéraux de Jean Charest refusent obstinément de consulter le peuple, ils pensent qu'ils ont tous les droits. Ils gagneraient tellement à nous consulter avant d'arriver avec leurs mesures «bulldozer»!  Avec le départ de Mme Beauchamp, il serait judicieux de déclarer une trêve, une pause et de vraiment consulter la population et de mettre sur pied des états généraux sur l'éducation.  Un proverbe africain dit que «seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin...».  Les libéraux veulent agir vite et seuls, mais ils gagneraient à prendre leur temps et à nous inclure dans la démarche!

Marc Beaulé, Saint-Jean-Baptiste

Chapeau !

Je vous lève mon chapeau, Mme Beauchamp, pour votre dur labeur des dernières semaines.  Bien que le PLQ ne soit pas parfait, votre discours a bien reflété ce dont je m'attends du gouvernement en ce moment.  Reposez-vous bien et succès dans vos futures entreprises.

Maryse Turcotte

Réparer les pots cassés

Je fais beaucoup plus confiance à Mme Courchesne : plus sincère, moins narcissique, plus mature et plus intelligente. Mais elle aura la tâche difficile de payer les pots que celle qui la précédait a cassés.

Ana Asenova

Manque de leadership

Le départ de Line Beauchamp est un geste positif, malheureusement cela ne réglera pas le problème qui est le manque de vision et de leadership de Jean Charest. La majorité des Québécois est favorable à un rehaussement des droits de scolarité à l'université, à condition que cela soit fait de façon raisonnable. Jean Charest a été incapable de démontrer qu'il avait ce plan d'ensemble (hausse des frais plus amélioration de la gestion des universités). Depuis le début de la crise, François Legault n'a pas esquissé le moindre geste en faveur d'une résolution du conflit. Les électeurs québécois ont donc le choix entre un gouvernement qui veut hausser les droits de scolarité sans fournir la preuve qu'il entourera ce « cadeau » aux universités de mesures de contrôle du gaspillage (ne pas répéter le scandale de l'UQAM dans le projet immobilier de l'îlot Voyageur et stopper la prolifération de succursales universitaires à fins concurrentielles) et une opposition officielle qui épouse la cause des étudiants par opportunisme pur et simple. Non, le départ de Mme Beauchamp ne réglera rien, tout au plus permettra-t-il de repousser les problèmes jusqu'après les élections.

Jean-Guy Rens

Une autre vice-première ministre brûlée

Il y a des limites à la loyauté. Madame Beauchamp démissionne parce qu'elle pense avoir été au bout du mandat qu'on lui a confié. Mais ultimement, c'est le premier ministre qui confie les mandats à ses ministres dans notre système parlementaire. Faire porter le poids de sa démission sur l'intransigeance des étudiants n'est qu'un côté de la médaille. Qu'en est-il de l'intransigeance de ce gouvernement? Que le débat se soit personnalisé au cours des semaines est une chose, et de « passer le flambeau » est tout à fait louable pour dénouer la crise. On démissionne de ses fonctions ministérielles, d'accord. Mais on ne démissionne pas du mandat populaire de député de circonscription si on n'est pas dégoûté de la vie politique. Et c'est ce dernier point qui transpire les conditions dans lesquelles le premier ministre maintien ses ministres dans des limites intenables et qu'y les obligent à défendre envers et contre tous sa vision du Québec sans qu'il ne se commette. Après la vice-première ministre Normandeau que M. Charest a brûlé avec le dossier des gaz de schiste et des redevances minières, après la vice-première ministre Beauchamp que M. Charest a brûlée avec le conflit étudiant, souhaitons la bienvenue à la vice-première ministre Courchesne. Madame, je vous souhaite seulement de survivre jusqu'aux prochaines élections.

Frédéric Tremblay, Cookshire-Eaton

Beau cadeau aux étudiants

Quelle déception! On attendait une conférence de presse au cours de laquelle le premier ministre sonnerait la fin de la récréation, c'est-à-dire le respect des lois et des injonctions, la réouverture des institutions d'enseignement pour ceux et celles qui veulent étudier et, de façon générale, la fin du "niaisage" avec les soi-disant leaders étudiants qui représentent des minorités bruyantes. Au lieu de cela, Mme Beauchamp démissionne et leur fait ce très beau cadeau qu'ils n'espéraient pas. On s'enfonce ainsi encore plus dans la mare des hésitations et des atermoiements qui ont caractérisé cette crise depuis le début.  La population du Québec méritait mieux que ça.

Raynald Laplante

Des tensions insupportables

La démission de Mme Line Beauchamp de ses postes de ministre de l'Éducation, de vice-première ministre et de député de la circonscription de Sauvé-Bourassa m'étonne et me désole. Mme Beauchamp a sans aucun doute été soumise à des tensions qui vont au-delà de celles qui sont le lot habituel des citoyens courageux qui s'impliquent en politique. Cette dame a conservé son calme et sa modération depuis le tout début de cette crise sans bon sens et a atteint des limites, ses limites, bien humaines et compréhensibles. Négocier de bonne foi avec des gens qui ne le sont pas saperait l'énergie de plusieurs d'entre nous. Nous ne pouvons dans ces circonstances que lui démontrer considération et empathie. Permettez-moi de lui exprimer haut et fort ma gratitude pour ce qu'elle a fait, du mieux qu'elle le pouvait et avec dignité. Merci, Mme Beauchamp.

Claude LaFrenière

Vous avez été très nombreux à nous transmettre vos commentaires. Nous vous en remercions.