Un organisme avec lequel je collabore bénévolement depuis plusieurs années a pour mission d’aider les gens de plus de 50 ans dans leur transition de carrière. On m’y invite régulièrement à titre d’intervenant privilégié du marché du travail, et à chacune de mes conférences, la question se pose. À quel âge devient-on vieux dans le monde professionnel ? Ou « trop vieux » aux yeux d’un employeur potentiel ?

Moi qui suis reconnu pour ne pas m’arrêter à des critères d’âge ou de genre dans chacun de nos mandats, ça me rend toujours un peu perplexe. Mon objectif étant toujours le même, permettre à mon client d’embaucher la personne la plus compétente et performante possible, point à la ligne.

Est-ce que la performance a un âge ?

Je me suis posé cette question à maintes reprises au cours de ma carrière. Ma réponse est non, mais il faut croire que tous ceux qui me posent la question et qui sont en transition de carrière passé 50 ans n’ont pas cette opinion. Ils ont l’impression de ne pas être choisis, car ils sont « trop » vieux. D’ailleurs, il me semble que beaucoup de gens vivent ou perçoivent ce préjugé.

Précédant l’une de ces conférences, sachant que tôt ou tard la question allait être soulevée, j’ai tenté de trouver la réponse, ou plutôt MA réponse.

Ma réflexion est la suivante : dans le marché d’aujourd’hui, une seule chose est constante… c’est le changement.

Dans ce contexte, je crois que ce n’est pas la personne qui est « trop » vieille, mais bien son portefeuille de compétences qui peut rapidement devenir obsolète si, par peur de l’inconnu, par lassitude ou simple paresse, elle ne cherche pas activement à se tenir à jour.

Préserver son capital compétence

Si vous ne suivez pas les changements reliés au monde des technologies de l’information, il est possible que vous ayez de la difficulté à interagir efficacement au sein d’organisations qui se servent de plateformes collaboratives, de réseaux sociaux et qui envisagent l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA). Par le fait même, il est possible que vous deveniez moins attrayant pour elles.

Donc aujourd’hui, on devient « vieux » lorsqu’on arrête d’apprendre, de suivre l’évolution rapide de l’environnement professionnel, technique et des affaires.

Alors, si vous voulez maintenir votre employabilité, faites ce qu’il faut pour rester à jour, conserver vos compétences et assurez-vous d’apprendre constamment, surtout ce qui vous effraie et ce que vous ne maîtrisez pas. Dans ce contexte, je connais des vieux de 41 ans et des jeunes de plus de 70 ans. Si vous ne faites pas d’efforts pour maintenir vos compétences à jour, vous risquez de continuer de « pester » contre les employeurs qui, selon vous, vous rejettent parce que vous êtes trop vieux. Peu importe votre âge réel.

Et l’âgisme dans tout ça ?

J’ai toujours en mémoire un mandat de directeur général qui nous a amenés à travailler avec un candidat qui me mentionnait, de son propre chef, avoir plus de 65 ans et se sentir encore jeune. Bien honnêtement, j’étais assez d’accord avec lui. Il n’a cependant pas été choisi. Je suis convaincu qu’il s’est dit qu’il n’était pas embauché à cause de son âge et qu’il se proclame aujourd’hui victime d’âgisme. Mais au réel il n’en était rien. La candidate choisie avait des compétences qui correspondaient mieux avec les besoins de notre client et avait plus de 70 ans…

Je ne prétends pas que l’âgisme n’existe pas, c’est un peu comme la bêtise humaine, le racisme et le sexisme. Je suis cependant d’avis que tout un chacun a la responsabilité de maintenir ses compétences à jour afin de préserver son employabilité.

Qui a lu un livre sur l’IA récemment ? Qu’avez-vous fait cette année pour maintenir vos compétences à jour ? Surfez-vous sur les mêmes compétences depuis plusieurs années ? Ne soyez pas les prochains dinosaures du monde du travail. Gérez votre capital compétence avant qu’il soit dépassé pour un éventuel employeur.

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