En tant que famille d’enfants qui étudient en techniques policières, nous sommes en droit de poser cette question : comment se fait-il que devant une pénurie de policiers, des étudiants finissants en techniques policières se voient refuser leur diplôme pour diverses raisons ?

Certains étudiants qui ne réussissent pas une seule simulation à la fin de leur technique se voient attribuer la mention échec dans un cours. D’autres, qui manquent de quelques mètres ou de quelques secondes les standards lors des épreuves physiques finales, subissent le même sort. Des étudiants blessés lors d’un entraînement et qui, malgré tout, au risque de voir leur blessure s’aggraver, font tout de même l’épreuve et y échouent, et ce, même si en cours de session ils ont démontré leur compétence.

Pas le droit à une seule erreur, pas de reprise, c’est tout ou rien.

On se revoit dans un an, vous reprendrez le seul cours qu’il vous manque, une attente d’un an pour aller chercher les quelques points manquants.

L’enjeu économique est énorme pour ces étudiants qui devront attendre 12 mois pour terminer leur technique, en plus d’attendre une année supplémentaire avant de pouvoir entrer à l’École nationale de police. Il s’agit d’un manque à gagner d’environ 45 000 $ pour ces jeunes recrues qui n’atteignent pas des standards trop rigides et d’une autre époque.

Comment blâmer les étudiants qui décident de ne pas poursuivre et de changer leur plan de carrière, même s’il s’agissait d’un rêve et d’une vocation pour eux ? Les enseignants leur disent qu’ils feront de très bons candidats un jour, mais pas tout de suite… dans deux ans minimum s’ils décident d’attendre !

Démotivation

Devant cette rigidité de la part des enseignants et des directions de programme, devant des méthodes d’enseignement et d’évaluation dépassées, devant l’absence de méthodes pédagogiques efficaces, on ne peut pas être surpris de la démotivation de certains candidats.

On ne parle pas ici de donner le diplôme à n’importe qui, mais plutôt d’user de bon sens et de demander aux enseignants d’utiliser et d’appliquer leur jugement professionnel, ou du moins, de permettre une reprise pour une évaluation manquée.

La GRC a bien compris l’enjeu et fait même des représentations auprès des aspirants policiers au Québec. Pour déposer une demande à la GRC, les étudiants n’ont pas besoin d’avoir obtenu leur diplôme à leurs techniques policières. Le Québec perdra donc de très bons candidats qui partiront vers d’autres provinces canadiennes.

Nous serions bien curieux de savoir ce qu’en pensent les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Sécurité publique.

Alors que certains dirigeants des corps policiers font des représentations auprès des étudiants en techniques policières, certains jeunes qui sont prêts et dévoués se voient refuser l’accès pour le moment. Les aspirants policiers devront tout de même se qualifier pour faire leur entrée à l’École nationale de police du Québec.

À la suite de l’éditorial paru dans La Presse du 18 mai, ce n’est pas seulement le recrutement des futurs candidats qu’il faut revoir, mais aussi les méthodes d’enseignement et d’évaluation auprès des cégeps qui offrent le programme afin de ne pas décourager les futurs policiers et leur permettre de demeurer dans la course !

Lisez l’éditorial « Ce n’est pas (juste) Montréal le problème » Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion