Nous revenons des Assises de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) où la détresse sociale s’est invitée dans les thèmes centraux, au même titre que les changements climatiques et les enjeux de fiscalité.

Val-d’Or était invité à participer à un panel avec Montréal et Québec sur la triste réalité des personnes qui vivent dans la rue, où nous avons partagé nos constats et ébauché des pistes de solutions à long terme, comme une bonification de l’offre de logements sociaux supervisés.

De l’itinérance à Val-d’Or ? Ça peut sembler contre-intuitif, mais pourtant cette situation y existe depuis bon nombre d’années. Elle s’aggrave au point où elle est devenue critique. Dans les dernières semaines, nos concitoyennes et concitoyens ont été nombreux à nous interpeller pour faire partager leurs expériences et leurs craintes reliées à une hausse marquée de l’itinérance et de la délinquance au cœur de notre municipalité.

Consommation et ivresse dans les espaces publics, mendicité, intimidation, violence verbale et physique. Les scènes sont maintenant communes dans un nombre grandissant de centres-villes du Québec.

La délinquance liée à l’itinérance est en recrudescence ou en émergence partout, et les impacts sont nombreux : perte du sentiment de sécurité, multiplication du vandalisme, allant des graffitis au vol à l’étalage, et la désertion des espaces publics. Ce climat pèse lourd autant sur les commerçants que sur la population.

Bien entendu, tous ces impacts ne font pas oublier la misère et la détresse vécues par les personnes de la rue. De nombreux services leur sont offerts, à Val-d’Or et ailleurs, autant par les CISSS que par une myriade d’organismes communautaires afin d’alléger leur quotidien et de leur donner accès à un toit et de la nourriture, question de combler leurs besoins de base. Il faut conserver cette compassion envers les membres les plus fragiles de notre population et tout faire pour les aider, sans toutefois mettre à mal le tissu social de nos communautés, déjà éprouvé dans les dernières années par la pandémie et une hausse des discours négatifs sur les réseaux sociaux.

Les enjeux de l’itinérance s’ajoutent aux nombreuses responsabilités des municipalités, non pas parce qu’elle leur est déléguée par le gouvernement du Québec, mais parce que la population se tourne vers son gouvernement de proximité afin de mitiger les impacts de cette détresse sociale. Pourtant, ces responsabilités reviennent au gouvernement provincial. La Ville de Val-d’Or excède déjà ses champs de compétence en participant à divers comités stratégiques et en soutenant les actions concrètes de nos partenaires, en plus d’avoir mis en place une panoplie d’actions afin d’atténuer les tensions dans le milieu, que ce soit l’ajout de ressources pour assurer la propreté, l’embauche supplémentaire de cadets policiers et la bonification de l’animation des espaces publics. Malheureusement, ces actions peinent à atteindre leur objectif tant la situation est grave.

Nous avons dû exiger une intervention rapide et vigoureuse du gouvernement du Québec afin de réinstaurer le sentiment de sécurité, tout en assurant des soins et services adéquats aux personnes en itinérance, notamment des mécanismes de sortie de rue. Il nous faut agir avec empressement, avant que les tensions vives au sein de nos communautés se transforment en tragédies.

* Cosignataires, conseillers municipaux de Val-d’Or : Benjamin Turcotte ; Maxime Gagné ; Èveline Laverdière ; Martin Lavoie ; Jean St-Jules ; Sylvie Hébert ; Lisyane Morin ; Yvon Rodrigue

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