Après le dépôt du budget du Québec le 21 mars dernier, et à quelques jours du budget fédéral, les municipalités du Québec se tournent maintenant vers Ottawa. Partout au Québec, le milieu municipal est confronté à une pression inflationniste persistante, combinée à une pression climatique permanente. Une chose est certaine : ce double défi doit être relevé collectivement, peu importe le gouvernement. Sans quoi, les services aux citoyens seront les premiers affectés.

Soutenir durablement la capacité d’action des municipalités

L’inflation réduit considérablement la capacité d’action des municipalités, et ce, dans toutes les régions. Cela pourrait compromettre certains services à la population et porter atteinte à l’équité intergénérationnelle en raison de la dégradation accélérée des infrastructures municipales. En ce moment, on réalise moins de travaux d’infrastructures avec autant, sinon plus, de moyens.

Ottawa peut faire son bout de chemin.

Actuellement, plusieurs programmes d’aide financière viennent avec une date d’expiration. Cela fait en sorte que l’aide n’est accordée que si les investissements sont effectués avant une échéance déterminée.

Cette formule force les municipalités à aller en appel d’offres relativement rapidement et simultanément, contribuant ainsi à créer une surchauffe. Il faut changer les manières de faire.

C’est pourquoi l’Union des municipalités du Québec (UMQ) demande de majorer les programmes d’aide financière spécifiques aux infrastructures et d’allonger leur période d’admissibilité. Ce sont deux conditions gagnantes pour maintenir le rythme de réalisation des projets, assurer une plus grande flexibilité, et surtout, permettre d’aller en appel d’offres lorsque les conditions sont favorables. Tout le monde en sortira gagnant, et surtout le citoyen.

S’engager pour le climat

L’adaptation des infrastructures municipales aux changements climatiques ne peut plus attendre. Il faut soutenir les collectivités à demeurer résilientes aux évènements extrêmes. Ces derniers affectent de plus en plus nos populations. On n’a qu’à penser aux vagues de chaleur, aux inondations, aux incendies de forêt, aux sécheresses, aux gels et aux dégels. On peut penser aussi aux tornades et aux ouragans, on n’y échappe plus.

Rappelons que l’UMQ, WSP et Ouranos ont démontré que d’ici 2055, un financement d’au moins 2 milliards de dollars annuellement sera nécessaire afin d’assurer la résilience des infrastructures municipales au Québec contre les changements climatiques.

C’est pourquoi l’UMQ demande au gouvernement fédéral de répondre avec vigueur aux besoins d’investissements municipaux en matière de résilience aux changements climatiques. Oui, c’est un investissement considérable, mais il est incontournable pour sécuriser nos citoyens et notre grand territoire.

Une collaboration au bénéfice des régions

L’inflation et les changements climatiques démontrent sans équivoque que la relation fédérale-municipale est cruciale. Toutefois, cette relation peut aller plus loin et s’incarner dans le développement économique régional. C’est une occasion à saisir pour faire plus, pour faire mieux.

Ottawa a l’occasion de soutenir davantage l’économie des régions, en assurant à tous les citoyens un transport aérien fiable et efficace. Cela ne devrait pas être un luxe. Rappelons que le transport aérien est de compétence fédérale, et le gouvernement actuel doit s’y investir une fois pour toutes. Car investir dans la gestion des plaintes, c’est bien, mais régler le fond du problème, c’est mieux.

Au XXIe siècle, un pays du G7 ne peut pas se permettre d’avoir une desserte fragilisée, profondément nuisible à la vitalité du territoire.

L’UMQ a des attentes importantes pour le budget fédéral du 28 mars prochain.

Un budget qui doit permettre plus de souplesse, plus d’agilité aux municipalités. Un budget qui doit permettre aux régions de rayonner et de se développer au bénéfice de la population.

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