Ce mois-ci marque à la fois la neuvième année de l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine, qui a commencé le 20 février 2014 lorsque les « petits hommes verts » de la Russie ont envahi la Crimée, ainsi que la première année de la guerre totale de la Russie contre l’Ukraine, qui a commencé le 24 février 2022 et qui – selon le Kremlin et plusieurs pseudo-experts occidentaux – devait durer environ trois jours.

Le 12 avril 2022, le président des États-Unis, Joe Biden, a qualifié les atrocités que la Russie commet pendant cette guerre contre l’Ukraine de « génocide » et a ajouté : « J’ai appelé cela un génocide parce qu’il est devenu de plus en plus clair que Poutine essaie simplement d’éliminer l’idée même d’être Ukrainien. »

Deux semaines plus tard, le 27 avril 2022, la Chambre des communes du Canada a adopté à l’unanimité une motion reconnaissant que « la Fédération de Russie commet des actes de génocide contre le peuple ukrainien ».

D’autres pays, dont l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République d’Irlande et la République tchèque, ont également reconnu ce génocide par des actes de leur parlement.

Ce génocide des temps modernes a commencé lors du 90e anniversaire d’un autre génocide commis par la Russie contre l’Ukraine, soit l’Holodomor, lorsque le Kremlin a fait mourir de faim des millions d’Ukrainiens.

Le 9 décembre 1948, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la Convention sur le génocide et, depuis lors, 152 pays l’ont ratifiée et se sont engagés « à prévenir et à punir » le génocide.

Atermoiements

Au cours de l’année dernière, bon nombre de ces pays ont aidé l’Ukraine à défendre son intégrité territoriale, mais – comme l’a récemment indiqué un général américain à la retraite – la réponse des États-Unis aux appels urgents de l’Ukraine pour la livraison d’armes afin de l’aider à se défendre a été : « Non, non, non… oui. »

La principale raison de ces atermoiements et hésitations de la part des pays membres de l’OTAN est que leur prédisposition à soutenir l’Ukraine a été éclipsée par leurs efforts désespérés de « ne pas permettre l’escalade » de la guerre au-delà des frontières de l’Ukraine.

Cette approche à courte vue ignore le fait que, le 22 février 2022, Poutine a déclaré qu’une « opération militaire spéciale » serait lancée contre l’Ukraine pour répondre à sa perception obsessive que les États-Unis et l’OTAN mèneraient autrement une frappe préventive sur les systèmes de missiles russes et que l’Ukraine servirait « de point d’appui pour une telle frappe ». De plus, dans son discours sur l’état de la nation du 21 février 2023, Poutine a accusé l’Occident d’avoir déclenché la guerre totale de la Russie contre l’Ukraine, ajoutant que la Russie recourait à la force pour l’arrêter.

Cela démontre clairement que Poutine perçoit les États-Unis et l’OTAN comme des menaces imminentes et que la Russie ira au-delà des frontières ukrainiennes si l’Ukraine ne peut pas les sécuriser.

Malheureusement, tous les retards pris par les pays membres de l’OTAN dans la livraison des armes nécessaires à l’Ukraine ont été pleinement exploités par la Russie pour causer d’énormes souffrances humaines en Ukraine et une gigantesque destruction de ses villes et villages.

En effet, le 3 janvier 2023, le premier ministre de l’Ukraine, Denys Chmyhal, a déclaré lors d’une session gouvernementale que les dommages causés par la guerre totale de la Russie contre l’Ukraine dépassaient déjà la somme effarante de 700 milliards de dollars américains.

Étonnamment, malgré les actes génocidaires commis de façon répétée par la Russie contre l’Ukraine, la détermination du peuple ukrainien à défendre son pays s’est renforcée, ainsi que sa conviction que l’Ukraine rétablira ses frontières internationalement reconnues de 1991.

À ce stade, les pays membres de l’OTAN doivent non seulement reconnaître l’héroïsme et la résilience remarquable des forces armées de l’Ukraine et de sa population, mais également fournir à l’Ukraine toutes les armes nécessaires pour gagner la guerre le plus rapidement possible et limiter les souffrances humaines additionnelles.

Espérons que le voyage historique en Ukraine du président des États-Unis, le 20 février 2023, ouvrira la voie à la communauté internationale pour qu’elle cesse d’hésiter et prenne des mesures immédiates, audacieuses et décisives pour permettre une victoire rapide de l’Ukraine et pour rétablir la paix, la sécurité et la stabilité dans le monde.

* Eugène Czolij a été président du Congrès mondial ukrainien de 2008 à 2018.

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