« J’ai reçu un diagnostic de cancer du sein hormonodépendant, avec ganglions axillaires atteints », témoigne Chantal Brousseau de la Côte-Nord.

« Tout a commencé lorsque j’ai senti une petite masse sur mon sein durant ma grossesse. La nuit, je tombais en mode “inquiétude” et les pensées tournaient dans ma tête. Après mon accouchement, je suis donc allée voir un médecin qui m’a prescrit une échographie du sein.

« J’ai attendu quatre longs mois avant de pouvoir obtenir mon rendez-vous. Les jours se sont transformés en mois. Chaque jour, je m’inquiétais de l’impact qu’un diagnostic de cancer aurait sur ma vie et sur celle de ma famille. Je ne dormais plus et je pensais au pire : si le cancer empirait ? Pourra-t-on m’aider ? Sera-t-il trop tard ?

« Je comprends l’importance d’un diagnostic exhaustif, mais l’attente des résultats ne devrait pas être aussi longue et encore moins se faire seule. Personne ne devrait avoir à endurer le poids d’une attente si longue. Nous méritons mieux. »

En tant que présidente-directrice générale de la Fondation cancer du sein du Québec (FCSQ), je vous confirme que des témoignages comme celui de Chantal, nous en recevons chaque semaine par l’entremise de notre ligne d’écoute 1-855-561-ROSE. Cette ligne téléphonique, offerte par des paires aidantes qui ont elles-mêmes vécu un cancer du sein, a été lancée il y a un peu plus d’un an grâce au projet Diagnostic, une initiative de la FCSQ en collaboration avec le ministère de la Santé.

Ce projet visait notamment à réduire la détresse et l’anxiété des personnes touchées pendant le processus d’attente d’un diagnostic et à récolter des données quantitatives et qualitatives sur les expériences vécues durant cette période puisqu’il n’en existe que très peu.

Lancé en 2021, le projet Diagnostic s’étale sur trois ans. Maintenant qu’il est rendu à la mi-parcours et profitant du mois de février, mois de la psychologie, pour ponctuer ce texte, nous pensons que l’heure est au bilan.

Une détresse psychologique alarmante

Nous sommes forcés de constater que les femmes qui attendent un diagnostic vivent une période d’anxiété majeure et qu’il n’y a malheureusement pas, voire très peu, d’aide pour apaiser cette période. Elles sont souvent laissées à elles-mêmes parce qu’elles ne font pas (encore) partie du système.

Quand un diagnostic de cancer du sein tombe, tout s’écroule, évidemment, mais une prise en charge est faite et un plan d’action est mis en place. Mais qu’en est-il des semaines avant ?

Bien que nous voulions attendre la fin de 2024 pour analyser les données du projet Diagnostic et poser des actions concrètes, la FCSQ ne peut rester inactive devant ces constats. Nous avons décidé de devancer les choses parce que nous avons la capacité de le faire, et ce, avec nos propres moyens. Si les femmes sont prises en charge par le système de santé après leur diagnostic, nous allons les accompagner en amont.

En plus des nombreux services et programmes déjà en place à la Fondation, nous lançons, cette année, un appel de projets afin de financer des programmes et des initiatives québécoises qui viennent en aide aux femmes qui sont dans la période du prédiagnostic, grâce à 1 million de dollars pour aider.

La FCSQ s’engage à financer, pour un total de 1 million de dollars, des projets qui permettront de venir en aide aux milliers de Québécoises qui se retrouvent chaque année dans cette situation d’attente.

Parce qu’en tant que fondation, c’est de cette façon que nous pouvons avoir un impact, ici et maintenant.

L’année dernière, 6900 femmes ont reçu un diagnostic de cancer du sein au Québec : assurons-nous d’aider les prochaines en les accompagnant à travers ce parcours difficile, ensemble.

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